octobre 2021 - Page 20 sur 40 - Journal du niger

Ouverture à Abidjan du Congrès constitutif du nouveau parti de Gbagbo

Le Congrès constitutif du nouveau parti de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo s’est ouvert, samedi, à Abidjan en présence de milliers de partisans et du représentant de Alassane Ouattara.

Le congrès constitutif, prévu débuter à 10h (GMT, heure locale), a commencé à 13 heures. M. Gbagbo, vêtu d’un costume sombre, avait à ses côtés ses lieutenants et des partis politiques amis. 

Cet événement qui se déroulera du 16 au 17 octobre 2021, marque la rupture d’avec le Front populaire ivoirien (FPI, opposition), parti qu’il a fondé en 1982. Il laisse cet appareil qui l’a porté au pouvoir d’Etat en 2000 en raison de certaines dissensions. 

Le président du Congrès constitutif du nouveau parti de Gbagbo, Sébastien Dano Djédjé, a indiqué que cette « décision courageuse », prise au cours d’un Comité central extraordinaire, a été « largement approuvée par les participants ».

« La tenue de ce présent congrès constitue la décision de passer à une étape. Il s’agit de la création d’un nouveau parti politique en laissant l’enveloppe de l’ancien parti (FPI) à ceux qui l’ont pris en otage ».  

Devenu chef d’Etat, M. Gbagbo a demandé à ses proches d’animer le parti. Ainsi, M. Affi Nguessan est élu président du FPI, mais à la suite de la perte du pouvoir en 2011 et le transfèrement de M. Gbagbo à La Haye, le parti va se fissurer. 

Pendant qu’un clan reconnaît M. Gbagbo comme son président du FPI, une autre frange reste attaché à M. Affi, le président statutaire. Acquitté le 31 mars par la CPI, l’ex-chef d’Etat rentre au pays le 17 juin, et tient le 9 août une session,  où il annonce la création d’un nouveau parti. 

Pour M. Affi, son mentor Laurent Gbagbo,  au lieu d’afficher une volonté de dialogue en vue de l’unité du Front populaire ivoirien, a choisi « la rupture et la division », enterrant l’espoir qu’avaient leurs militants, leurs électeurs, leurs sympathisants, en l’unité de la gauche.

A l’ouverture de ce congrès constitutif, était absente l’ex-Première dame Simone Ehivet, en instance de divorce avec M. Laurent Gbagbo. Elle a mené le combat politique jusqu’à l’ascension du FPI au pouvoir. 

Plusieurs partis politiques sur le continent africain et européen ont fait le déplacement pour soutenir la création du nouveau parti de Gbagbo. Le président Alassane Ouattara, chef du Rhdp (pouvoir), a dépêché une délégation conduite par M. Adama Bictogo.

M. Bictogo a déclaré que le président Alassane Ouattara et le Rhdp sont « disposés à renforcer les liens » avec le nouveau parti de Gbagbo, qui devrait être officiellement dévoilé dimanche. 

Le professeur Pierre Sané, du Parti socialiste sénégalais, s’est félicité de la mise sur les fonds baptismaux d’un nouveau parti. Pour lui, ce nom qu’il a entendu, « Parti des peuples africains », indique un parti panafricainiste. 

M. Jean-Luc Mélenchon, homme politique français, leader de « La France insoumise », a adressé un message de soutien à M. Gbagbo pour la création de son nouveau parti. Le texte a été lu par M. Franck Anderson Kouassi, membre de la Commission communication du Congrès.

« Nous partageons certains objectifs décisifs, votre priorité pour la lutte pour la souveraineté politique et économique des peuples face à l’autoritarisme néo libéral nous parle directement, elle est une condition du renouvellement des relations d’égal à égal entre la France et les pays de l’Afrique », a dit M. Mélenchon. 

L’ancien président Béninois, Nicéphore Soglo, lui a également témoigné son soutien pour la création de ce nouveau parti. Avec cette initiative, il estime que le continent « va résolument vers la terre promise ».

Ouattara et le Rhdp « disposés à renforcer les liens » avec le nouveau parti de Gbagbo

Le président Alassane Ouattara et le Rhdp (pouvoir) sont « disposés à renforcer les liens » avec le nouveau parti de Gbagbo, a déclaré samedi Adama Bictogo, qui représentait M. Ouattara, lors du Congrès constitutif de ce parti.

« Tout naturellement, le président Alassane Ouattara et le Rhdp sont disposés non seulement à renforcer les liens entretenus entre nos deux présidents, mais surtout à renforcer les liens du parti naissant et le Rhdp », a dit M. Adama Bictogo.

« Au-delà des fortes incompréhensions, au-delà de ce que notre pays a vécu, de ce que chacun de nous a vécu, autant que nous sommes, faisons de la paix, le renforcement de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire », a-t-il lancé.

M. Bictogo a indiqué que M. Ouattara, « dans sa volonté affichée de raffermir ses liens avec son frère Laurent Gbagbo, et de renforcer la cohésion sociale », lui a demandé de conduire une délégation de six députés pour venir apporter son « soutien » à la création de ce nouveau parti.

« Chers congressistes, nos deux présidents ont besoin de nous, je pourrais vous dire dans cette tribune que le Rhdp ne fera pas l’économie de sa relation avec le nouveau parti », a ajouté M. Adama Bictogo. 

L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars 2021, dans le cadre des violences postélectorales ivoiriennes de 2010-2011, est rentré en Côte d’Ivoire le 17 juin dernier.

« Ensemble, la Côte d’Ivoire retrouvée, doit s’engager résolument dans la paix, la stabilité sur la base d’un socle, (…) en chacun de nous pour que l’amour prenne le dessus », a -t-il  poursuivi, disant au nom de Ouattara « merci » pour cette invitation. 

« Dans toute cette diversité, que ce soit les militants du Rhdp, ou ceux du nouveau parti, nous vous regardons, nous vous regardons M. le président, nous regardons le président Alassane Ouattara,  que Dieu fasse que vos bonnes relations,  entre vous deux, puissent jaillir sur l’ensemble de la Côte d’Ivoire », a-t-il conclu.

Plusieurs partis locaux et étrangers ont traduit également leur soutien au nouveau parti de Gbagbo. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci, opposition) était représenté par une délégation conduite par Georges Ezaley, vice-président du Pdci. 

Au nom du président du Pdci, M. Georges Ezaley a salué le « courage politique » de M. Gbagbo et la création de ce parti avec des valeurs panafricaines, souhaitant une « longue vie au nouveau parti de Gbagbo ». 

Sénégal: divers sujets au menu de la presse

Les quotidiens sénégalais, parvenus ce samedi à APA, traite d’une diversité de sujets allant de la marche contre la vie chère de la société civile aux Locales.Walfadjri Quotidien et L’AS sont revenus sur la faible mobilisation notée lors de cette marche de la société civile contre la « vie chère » au Sénégal. « Comment l’Etat a tout gâché » titre Walf qui ajoute que « malgré l’autorisation du Préfet, la marche, hier, des mouvements de la société civile et des partis politiques n’a pas attiré du monde ».

L’AS souligne que la société civile accusent le préfet dans cette faible mobilisation à cause de l’autorisation tardive accordée le préfet » souligne le journal.

Le Quotidien parle de « pari perdu de la mobilisation » la société civile. « La mobilisation n’a pas été fameuse. Il n’y avait pas beaucoup de monde » note le journal.

Au chapitre politique, Sud Quotidien consacre sa Une sur les élections locales du 23 janvier 2022. Le journal évoque les investitures dans la région de Ziguinchor. Plusieurs ténors de la mouvance présidentielle comme Abdoulaye Baldé, le maire sortant, Benoît Sambou, Seydou Sané et Doudou Ka se sont positionnés, d’où les risques de friction qui annoncent un « choix risqué » de Macky Sall.

La Casamance reste un enjeu stratégique pour le pouvoir et aussi l’opposition dont le chef de file Ousmane Sonko, se positionne de plus en plus pour une candidature à la mairie. 

EnQuête qui a consacré un dossier sur la question parle de « chemin semé d’embûches » pour le leader du parti Pastef/Les Patriotes, qui doit faire avec le « Plan Marshall » de Macky Sall qui multiplie « les initiatives dans la région ». La politologue Moussa Diaw, souligne dans le journal, la nécessité pour Ousmane Sonko d’avoir une « base politique » et de contrôler « une grande ville ». 

L’Observateur dans cette mouvance des élections locales informe que le

« Parti socialiste est prêt à déposer sa caution à son propre». Allié historique de Macky Sall depuis son arrivée au pouvoir, le PS matérialise une volonté émise par ses militants auprès du secrétaire général national Aminata Mbengue Ndiaye. 

En sport, Stades et Record guettent le 100e but de Sadio Mané en Premier League. L’attaquant des Lions qui flambe en Angleterre peut atteindre ce record contre Watford d’Ismaila Sarr.

Politique, économie et santé au menu des quotidiens et hebdomadaires marocains

La constitution du nouveau gouvernement et le gazoduc Maroc-Nigéria, le partenariat OCP et Israel Chemicals et les principaux dossiers du ministère de la Santé, sont les principaux sujets traités par les hebdomadaires et quotidiens marocains ce samedi.+La Vie éco+, qui évoque l’installation du gouvernement Akhannouch, écrit que le gouvernement est officiellement et solennellement investi et peut donc se mettre au travail, après « un véritable marathon mené au pas de charge, mais qui n’aura duré que 34 jours depuis la nomination du nouveau chef de gouvernement, le 10 septembre ».

L’hebdomadaireestime que cette performance “mérite d’être relevée”, tant “elle contraste avec ce qui a été observé dans de précédentes expériences”.

Elle est surtout décryptée comme étant annonciatrice de l’amorce de changement, celui-là même voulu par les citoyens tels qu’ils ont exprimé clairement le 8 septembre, estime-t-il, notant que par ses gestes et ses actions, la nouvelle équipe va s’efforcer désormais de traduire ce changement dans les faits.

+Tel Quel+ rapporte que des appels d’offres de la Banque islamique de développement (BID) laissent présager un financement du projet gazoduc Maroc-Nigéria par l’institution. En effet, la BID vient de lancer deux appels d’offres pour des études d’impact social et environnemental des sections onshore et offshore du pipeline Nigéria-Maroc.

Ces appels portent notamment sur les terrains à acquérir afin de réaliser le projet dans les différents pays qui seront traversés par le futur gazoduc. Les études devraient être lancées par les consultants retenus au cours du premier trimestre 2022, et s’étaleront sur une période de 12 à 14 mois, fait savoir la BID. Les entreprises intéressées ont jusqu’au 29 octobre 2021 pour se manifester.

+Le Vie Eco+ fait savoir que le Groupe OCP et Israel Chemicals ont signé au cours de la semaine, à Benguerir, un protocole d’accord pour la promotion de la recherche appliquée et l’excellence académique à travers le financement de programmes axés autour de la durabilité menés conjointement par l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et l’Université Ben-Gourion du Néguev (BGU) destinés aux étudiants, au corps professoral et aux collaborateurs des deux universités respectives.

Ce partenariat, qui permet d’apporter un cadre institutionnel à l’engagement des deux universités en faveur de la durabilité, s’articule autour de domaines pluridisciplinaires axés sur les défis du monde contemporain : La sécurité alimentaire, l’écologie de la restauration, l’agriculture intelligente et durable, l’eau, le changement climatique, les télédétections, les énergies renouvelables, l’entrepreneuriat, le capital-risque et l’industrie hôtelière, souligne la publication.

+Le Matin+ relève que Khalid Aït Taleb, qui vient d’être reconduit à la tête du ministère de la Santé, a du « pain sur la planche ». Outre la gestion du dossier de la vaccination anti-Covid, il va devoir mener à bien des chantiers majeurs érigés en priorités par le nouveau gouvernement.

Il s’agit entre autres de pallier le manque de personnel de santé et d’atténuer les disparités de l’offre sanitaire, note le quotidien.

Plaidoyer pour le changement de paradigme du système alimentaire africain

L’ONG panafricaine Inades-Formation, qui milite pour un système alimentaire basé sur une agriculture durable, appelle à un changement de paradigme pour une alimentation saine, durable et suffisante pour tous.

Cet appel a été lancé vendredi à Abidjan par le secrétaire général de l’Inades-Formation, Sena Kwaku, face à la presse nationale et internationale, à l’occasion de l’édition 2021 de la Journée mondiale de l’alimentation.

Chaque 16 octobre, le monde entier célèbre la Journée mondiale de l’alimentation. Le thème de cette édition 2021 est « Agir pour l’avenir, améliorer la production, la nutrition, l’environnement et les conditions de vie ». 

Cette rencontre avec la presse, selon M. Kwaku, vise à « montrer à la communauté internationale que nous sommes solidaires du thème qui a été choisi dans le cadre de la Journée mondiale de l’alimentation ».  

Ce  « thème est une réalité qui s’encastre véritablement dans nos actions, notamment la campagne conscience alimentaire sur laquelle nous travaillons aujourd’hui », a poursuivi M. Sena Kwakou, face à la presse. 

Le plaidoyer de l’Inades-Formation a pour but d’adapter les réponses sur la sécurité alimentaire au contexte des pays. En RDC, le directeur pays, Norbert Kinvula, a amené des communautés à adopter des fertilisants bio pour conserver les sols au détriment des engrais chimiques. 

L’organisation panafricaine fonctionne sous forme de réseau avec des associations nationales réparties dans dix pays d’Afrique. Elle est reconnue d’utilité publique en Côte d’Ivoire qui abrite le secrétariat général. 

Créée en 1975, elle est engagée dans la promotion sociale et économique des populations en accordant une importance à la transformation de leur société. A l’occasion de cette journée, les directeurs des 10 bureaux nationaux se sont réunis à Abidjan pour faire un bilan des activités. 

Il ressort qu’en dépit des efforts des États, des millions de personnes souffrent de la faim ou de la dénutrition et cela ne cesse d’accroître. En outre, des millions d’autres sont en surpoids chronique pour cause de mauvaise alimentation.

Les petits exploitants agricoles qui produisent plus d’un tiers de la nourriture mondiale sont pourtant parmi les plus touchés par la pauvreté, souligne l’ONG qui appelle les États à être regardant sur les questions de l’agroécologie et le financement de l’agriculture familiale.

L’Inades-formation a lancé en Côte d’Ivoire la « campagne conscience alimentaire » pour interpeller les États. La sensibilisation a enregistré la participation de l’ex-international du football ivoirien, Didier Drogba.

Covid-19: les Etats africains en quête d’alternatives pour mobiliser des ressources (ENTRETIEN)

Les États africains, confrontés à une nette diminution de leur budget dans le sillage de la pandémie de Covid-19, cherchent des alternatives aux grandes institutions financières pour mobiliser des ressources afin de parer aux conséquences de la crise et garantir le remboursement de leur dette, note Bernard Ayitee, CEO d’Obara Capital, premier hedge fund africain, dans un entretien.

En Afrique, la crise de Covid-19 a aggravé une situation déjà tendue pour les créanciers des Etats. Quel est le panorama de la dette souveraine sur le continent ? 

Comme partout dans le monde, les Etats africains ont été impactés à la fois par une diminution des recettes et par l’augmentation des dépenses pour répondre aux effets de la pandémie.

Aujourd’hui, la dette cumulée du continent atteint 1 400 milliards de dollars et le taux d’endettement public s’élève à 60% du PIB en Afrique subsaharienne. Parer aux conséquences de la crise et garantir le remboursement de leur dette constitue un double défi qui plaide pour le recours aux investisseurs privés.

La marge de manœuvre des États africains est faible, car ceux-ci sont limités dans leurs ressources propres et leur capacité d’emprunt sur les marchés financiers, du fait du niveau élevé de la prime de risque ou de l’absence d’appétit des investisseurs.

Ce qui a poussé certains pays comme la Zambie, l’Ethiopie et le Tchad à demander une restructuration de leur dette. Cela dit, il est difficile de dégager des grandes lignes en matière d’endettement, chaque Etat suivant une trajectoire différente en la matière, dépendant plus ou moins de sa situation financière et de ses équilibres budgétaires propres.

Dans quelle mesure le paysage de l’endettement a-t-il évolué ces dernières années ?

Incontestablement, il s’est transformé ces vingt dernières années : il est loin le temps où la plupart des pays africains dépendaient quasi exclusivement de l’aide au développement.

Progressivement, des créanciers du secteur privé ont fait leur apparition. Au moment de la crise de 2008, les banques, les fonds d’investissement et les fonds de pension ont commencé à prêter directement aux pays africains.

Pour les Etats africains, qui cherchent de plus en plus des alternatives aux grandes institutions financières, c’est aussi une manière de s’émanciper d’une ombre tutélaire parfois contraignante.

Les créanciers privés représentent visiblement une réponse de plus en plus prisée par les Etats africains. Qu’est-ce qui explique cela ?

C’est exact : la part des créanciers privés dans le poids de la dette publique externe des pays africains est passée de 12% en 2012 à près de 43% en 2021 (selon l’International Debt Statistics, 2021).

Ces investisseurs qui regroupent des fonds d’investissement, banques ou encore assureurs sont de fait les principaux créanciers du continent et détenaient près de 115 milliards d’euro-obligations issues de 21 pays africains en 2020 (M&G Investments).

Quelle place occupent les hedge funds  (fonds de couverture) dans cette offre ? Obara Capital est-il positionné sur ce créneau ? 

Les investisseurs internationaux spécialisés ayant une appétence pour les titres de créances libellés en monnaie locale interviennent de manière crescendo sur les marchés obligataires locaux.

Ces derniers campent un rôle important en assurant une meilleure liquidité sur les marchés secondaires avec pour effet de dynamiser les places boursières africaines.

Si les hedge funds restent de timides financiers des Etats, ils contribuent néanmoins, par leur dynamisme sur les marchés des capitaux, de façon significative à l’attractivité de la dette africaine.

C’est là par ailleurs un positionnement en parfait accord avec l’orientation alternative qui fonde leurs stratégies d’investissement.

À ce jour, la stratégie d’Obara Capital en tant qu’investisseur se caractérise plus par le financement de besoins de trésorerie à court terme, que par une activité spéculative sur les marchés des capitaux.

Nous n’investissons donc pas dans la dette obligataire africaine. Ceci-dit, dans le cadre de nos activités de sovereign advisory, nous conseillons les gouvernements en matière d’émission, gestion et restructuration de dettes. 

Nous mêlons à la fois techniques d’ingénierie financière sophistiquées, compréhension fine des marchés financiers et prise en compte des enjeux liés à la gestion des finances publiques. 

Ce qui nous permet de fournir un appui technique indépendant et de haute qualité, c’est une offre fiable pour les décideurs qui veulent optimiser les conditions de leurs financements.

La spéculation sur les dettes souveraines ne risque-t-elle pas d’amplifier la crise ?

Les croyances populaires relatives à la spéculation sur les dettes souveraines méritent d’être déconstruites. Si des fonds spéculatifs ont à certaines occasions pu peser sur les finances publiques d’états déjà en difficultés, ces derniers ne sont que très rarement en prise directe avec les gouvernements lors d’émission de dettes publique. L’impact direct qu’ils pourraient avoir est donc marginal.

Dans le même temps, une frénésie spéculative pourrait entrainer une modification des conditions de financement pour l’Etat emprunteur avec une hausse des taux d’intérêts dans certains cas.

L’activité spéculative serait cependant plus le symptôme que la cause du renchérissement du coût du financement dans ce type de situations. Les modalités de financement des Etats africains dépendent en grande partie du cadre macroéconomique ainsi que la cohérence de la gouvernance et des politiques publiques menées.

De même, le Conseil financier mandaté y tient un rôle crucial de par sa capacité à mettre en musique besoins en financements et promesses de rentabilité aux investisseurs. La spéculation actuelle sur les dettes souveraines africaines tant par sa nature que par son volume, ne semble pas de nature à accentuer la morosité économique ambiante.

Quel risque représente pour les créanciers privés un potentiel allégement de la dette ? Ont-ils pu faire entendre leur voix à travers le Groupe de travail des créanciers privés en Afrique (AfricaPCWG) mis en place en mai 2020 ?

L’allègement de la dette peut avoir au moins deux impacts majeurs pour les créanciers privés. Tout d’abord, et de la façon la plus évidente, un allègement de dette supposerait que ces derniers se voient plus ou moins contraint de renoncer à une partie de leurs attentes de retour sur investissement.

Le risque ici, est donc celui d’une perte immédiate pour les porteurs de titres. Autre péril envisageable, une baisse de la valeur des titres de dettes sur le marché secondaire que l’annonce d’un programme d’allègement de dette précipiterait. Cette perte en valeur ne serait cependant constatée qu’en cas de cession des créances détenues.

L’Africa Private Creditor Working Group (AfricaPCWG) a effectivement su obtenir de ses interlocuteurs des concessions au profit des créanciers privés internationaux qu’elle représente.

Elle a par exemple obtenu que les possibles allègements de dettes soient discutés à l’échelle nationale et non pas continentale, ce qui a mécaniquement réduit la marge de manœuvre des pays africains, notamment des plus petits.

Ici encore, le rôle des Conseils financiers sera crucial pour les Etats et déterminera en partie leur capacité à pouvoir négocier des accords avantageux face à ces géants de la finance qui totalisent plus de 9 000 milliards de dollars US sous gestion.

L’OMS et l’Unicef renforcent le dispositif e-learning du ministère ivoirien de la Santé

L’OMS et l’Unicef qui ont renforcé le dispositif de formation en ligne (e-learning) de l’Institut national de Santé publique de Côte d’Ivoire et de 113 districts de santé du pays, ont remis vendredi au ministre de tutelle des salles multimédias équipées et réhabilitées.

Ces deux organismes ont remis officiellement trois salles multimédias entièrement réhabilitées et équipées par eux au ministre ivoirien de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, Pierre Dimba. 

Cela intervient dans le cadre de la mise en place d’une plateforme de formation à distance (e-learning) pour les professionnels de santé répartis sur tout le territoire ivoirien.

M. Pierre Dimba a traduit sa fierté de réceptionner ces équipements pour la plateforme e-learning et l’opérationalisation du plan national de développement sanitaire.  

Avec ce dispositif national, la Côte d’Ivoire devient le premier pays de la sous-région à disposer d’un réseau national de téléformation multimédia, couvrant tous les districts et les régions du pays.

Les trois salles multimédias qui constituent le hub de la plateforme e-learning, sont dotées chacune de kits multimédias composés de matériels et équipements de communication de dernière génération. 

Elles comprennent, entre autres, un ordinateur portable, deux télévisions 75 » dotées de la technologie LED, une Webcam pro, un microphone omnidirectionnel, la fibre optique ou Satellite et le logiciel Professionnel Zoom. Le rôle de ce hub est de coordonner et de diffuser la formation. 

Le représentant de l’OMS en Côte d’Ivoire, Dr Jean Marie Vianny Yaméogo, a déclaré que l’e-santé a pour ambition d’agir pour mobiliser les ressources du numérique à grande échelle au service des patients ou clients du système de santé.

Le ministère de la Santé à travers l’Institut national de santé publique (INSP), dans le cadre de ses missions de formation et de recherche en santé, disposait déjà d’une plateforme de vidéoconférence connectée à 28 districts sanitaires. 

Elle a été utilisée dans le cadre du projet ECHO (Extension for Community Health Outcomes) et en partenariat avec le Programme national de lutte contre le SIDA (PNLS) pour la formation des acteurs de ce programme.   

Sur la base de cette expérience et compte tenu de l’urgence sanitaire du moment, cette plateforme a été utilisée, dans un cadre coordonné, pour la formation à distance des acteurs de santé dans le cadre de la riposte nationale pour le contrôle et l’élimination de la pandémie à Covid-19, selon Dr Yaméogo.

De ce fait, près de 10 000 prestataires ont pu être formés sur la Covid-19 en six semaines avec l’appui de certains partenaires tels que l’OMS et l’Unicef qui ont saisi cette opportunité pour renforcer le système de santé en renforçant les capacités du Centre e-santé de l’INSP et couvrir tous les 113 districts sanitaires en kit de visio-conférence.

Selon le représentant de l’OMS, l’extension de cette plateforme de la formation à distance a été possible grâce à la mobilisation des ressources financières auprès du Gouvernement ivoirien et de l’USAID conduite par l’OMS, pour un montant total de 400 millions de FCFA.

« L’UNICEF soutient toute innovation permettant d’accélérer la réalisation des droits des enfants et des femmes, dont le droit à la santé », a déclaré Sophie Léonard, représentante adjointe de l’Unicef en Côte d’Ivoire.

La pandémie de Covid-19 aura été l’opportunité pour l’OMS et l’Unicef de mobiliser des ressources additionnelles auprès des partenaires gouvernementaux et internationaux et de renforcer le système de santé en Côte d’Ivoire. 

Le projet d’apprentissage en ligne est une partie intégrante de la stratégie nationale de télémédecine recommandée par l’OMS. Avec ce dispositif national, la Côte d’Ivoire devient le premier pays de la sous-région ouest-africaine à disposer d’un réseau national de téléformation multimédia, couvrant tout le pays.

Le Marocain Fathallah Sijilmassi, premier directeur général de l’histoire de la Commission de l’UA

Le Marocain Fathallah Sijilmassi devient le premier directeur général de l’histoire de la Commission de l’Union Africaine (CUA).Ce nouveau poste, créé au terme du 11e commet extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA en novembre 2018, entre dans le cadre de la réforme structurelle de la Commission de l’UA.

Sijilmassi accède, ainsi, au poste non électif le plus haut dans la hiérarchie de la Commission de l’Union africaine. Il s’inscrit dans la suite des responsabilités internationales qu’il a déjà occupées comme secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée.

Fathallah Sijilmassi aura, notamment, la charge de conduire la gouvernance transversale des structures de la Commission de l’UA (CUA), d’assurer la coordination opérationnelle entre les différents départements de la CUA et avec les Etats membres, ainsi que la responsabilité de veiller à une performance optimale de la technostructure panafricaine.

La confiance placée en ce diplomate marocain expérimenté est un témoignage de la crédibilité dont jouissent le Royaume et ses ressources au sein de l’Union africaine et à l’échelle du continent.

Elle intervient dans un contexte marqué par un engagement soutenu du Maroc, depuis son retour à l’organisation panafricaine en janvier 2017, en faveur de la mise en œuvre de la réforme globale de l’UA et l’instauration d’une bonne gouvernance administrative et financière au sein de l’institution.

Diplomate de carrière, Sijilmassi a occupé de hauts postes de responsabilités nationales et internationales. Outre secrétaire général de l’UPM, il a été, notamment, ambassadeur du Maroc à Paris et à Bruxelles.

Centrafrique : le président annonce l’arrêt des combats

Faustin Archange Touadéra vient d’annoncer un cessez-le-feu unilatéral immédiat et la fin des opérations militaires et de toute action armée sur l’ensemble du territoire national.Se dirige-t-on vers un retour de la paix en République centrafricaine ? S’il est trop tôt pour répondre par l’affirmative, l’annonce faite par le chef de l’Etat centrafricain permet d’apporter un brin d’espoir aux populations meurtries.

Faustin Archange Touadéra a déclaré ce vendredi 15 octobre la fin des hostilités entre les forces armées centrafricaines et les différents groupes rebelles qui opèrent dans le pays.

Cela fait suite à l’engagement pris par le gouvernement lors de l’adoption de la feuille de route de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs à Luanda (Angola), afin de « donner une chance à la paix », selon le chef de l’État.

Soudan : Abdalla Hamdok défie les militaires

Le Premier ministre soudanais a annoncé qu’il ne dissoudrait pas son gouvernement malgré la demande des militaires.La situation politique s’enlise au Soudan entre les militaires et les civils. Et la dernière décision annoncée par le Premier ministre Abdalla Hamdock pourrait marquer un nouveau tournant dans ces dissensions entre les forces de la transition.

Ce dernier a soutenu, ce vendredi 15 octobre 2021, qu’il ne comptait pas dissoudre le gouvernement pour répondre à la demande officielle formulée par le général Abdel Fattah Abdelrahmane al-Burhan, président du Conseil souverain de transition.

Le Premier ministre Hamdok, nommé en août 2019, a réitéré aux militaires son ambition de « conduire la transition vers la démocratie » pour respecter la promesse faite aux « forces de la liberté et du changement ». Les militaires qui doivent passer le témoin aux civils le 17 novembre tentent de repousser l’échéance jusqu’à l’été prochain. Et dans leurs manœuvres d’avoir une mainmise sur le pouvoir, ils sont accusés par les civils de fomenter une nouvelle « tentative de coup d’Etat ».

En août 2021, une transition politique menée par une administration civilo-militaire, a été mise en place, après la signature d’un accord de partage du pouvoir. Mais cet accord ne tient désormais qu’à un fil face aux conflits répétés d’une part au sein même des différentes factions de l’armée soudanaise et d’autre part entre les militaires et les civils qui se partagent le pouvoir.

Le Soudan est confronté à une grave crise socio-économique depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011. Le pays est amputé des trois quarts de ses réserves pétrolières tombées dans l’escarcelle de son voisin.

Une situation sociale difficile qui avait provoqué la chute de l’ex dictateur Omar el-Béchir, évincé du pouvoir le 11 avril 2019 par l’armée après 30 ans de règne.

En septembre dernier, une tentative de coup d’Etat perpétrée par d’anciens dignitaires du régime d’Omar el-Béchir est déjouée par l’armée soudanaise.

Cette nouvelle crise au sommet de l’Etat entre les militaires et les civils, risque de plonger le pays dans une nouvelle période d’instabilité, au moment où des partis politiques appellent leurs partisans à descendre dans la rue ce samedi 16 octobre.