Abidjan : Le sort de Mamadou Hawa Gassama, figure du CNT malien, en suspens
Abidjan, 9 juillet 2025 – Sous les murs feutrés de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), l’ombre d’une affaire politico-judiciaire s’affirme comme l’un des dossiers les plus scrutés de ce mois de juillet. Incarcéré depuis le 2 juillet pour offense au Chef de l’État, injures en ligne et fausse déclaration, Mamadou Hawa Gassama, membre influent du Conseil National de Transition (CNT) du Mali, voit sa défense prendre une tournure résolument stratégique. Son cas, à la croisée de la politique et du droit, captive l’attention tant au Mali qu’en Côte d’Ivoire.
Une défense axée sur l’humanitaire et la coopération diplomatique
Son avocat, Me Mamadou Ismaïla Konaté, ancien ministre malien de la Justice, a annoncé ce 9 juillet son intention de formuler une requête officielle auprès du magistrat instructeur du Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau. Par ailleurs, l’objectif est clair : obtenir un aménagement de la détention en raison de facteurs jugés humanitaires et diplomatiques. La défense mobilise puissamment l’âge avancé de M. Gassama, son état de santé fragile et sa qualité de cadre politique étranger pour obtenir une mesure de clémence adaptée à sa situation exceptionnelle.
Reconnaissance des faits et posture coopérative : Une stratégie assumée
Me Konaté confirme que son client a reconnu avoir tenu les propos diffusés dans les vidéos incriminées, assumant cette responsabilité avec courage — une posture qui pourrait peser favorablement lors de l’examen de la requête d’aménagement. « M. Gassama fait preuve d’une dignité et d’une force remarquables face à cette épreuve, coopérant pleinement avec la justice », a indiqué Me Konaté, affirmant que la défense reste entièrement mobilisée dans le respect scrupuleux de la procédure pénale ivoirienne.
Affaire Gassama : Une décision judiciaire très attendue aux implications diplomatiques
Alors que le cabinet d’instruction du TPI d’Abidjan-Plateau prépare activement son calendrier, l’équipe de défense peaufine ses arguments. À travers cette requête, Me Konaté ne cherche nullement à contourner la justice, mais à adapter le régime de détention à une situation singulière où diplomatie et droit pénal se croisent avec acuité. Le dossier, d’une sensibilité accrue, interpelle bien au-delà des frontières ivoiriennes et ravive le débat sur la prise en compte des facteurs de vulnérabilité en matière de détention provisoire, notamment pour des personnalités publiques. La décision du tribunal sera donc scrutée avec la plus grande attention par les observateurs régionaux et internationaux.
