Quatre chauffeurs marocains libérés après sept mois de captivité aux mains de l’État islamique
Mali, 5 août 2025 — Dans un élan de soulagement et de victoire contre le terrorisme, le Mali a annoncé ce lundi 4 août 2025 la libération de quatre chauffeurs routiers marocains, retenus en otage depuis janvier dernier par la branche sahélienne de l’État islamique (EIGS). Enlevés dans une zone instable à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger, ces hommes retrouvent enfin la liberté grâce à une opération conjointe exemplaire entre les services de renseignement maliens et marocains.
L’odyssée de l’angoisse : Sept mois entre les mains de l’EIGS
Le 18 janvier 2025, des hommes armés ont intercepté Abdelaziz Essakri, Yassid Ben Akka, Rachid Bennadi et son collaborateur Mohamed alors qu’ils menaient une mission de transport transfrontalier dans le nord-est du Burkina Faso, près de Dori, sur l’axe reliant Téra, au Niger. Ce secteur, miné par l’instabilité, constitue un bastion des groupes jihadistes affiliés à l’État islamique dans la province du Sahel.
Les ravisseurs ont conduit les quatre camionneurs dans une zone contrôlée par l’EIGS, plongeant leurs familles dans une angoisse profonde. Le 31 janvier, des soldats nigériens ont retrouvé les camions abandonnés lors d’une reconnaissance à Téra, confirmant la gravité de l’enlèvement. Durant sept mois, le groupe jihadiste les a retenus dans des conditions éprouvantes, exploitant les failles sécuritaires du Sahel central pour maintenir leur emprise.
Une opération secrète : Le renseignement au service de la vie
La libération, survenue dans la soirée du 3 août 2025, est le fruit d’une collaboration étroite entre l’Agence nationale de la sécurité d’État (ANSE) du Mali, dirigée par le général Modibo Koné, et la Direction générale des études et de la documentation (DGED) du Maroc. Dès les premières heures de l’enlèvement, les deux agences ont uni leurs efforts, menant des investigations minutieuses avec professionnalisme et détermination. Même si les autorités n’ont pas communiqué les détails précis de l’opération, cette coordination transfrontalière témoigne d’une volonté commune de lutter contre le fléau du terrorisme dans la région.
Le communiqué officiel du gouvernement malien, diffusé à la télévision nationale, a souligné la réussite de cette mission, précisant que les services ont retrouvé les quatre chauffeurs sains et saufs. À Bamako, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a chaleureusement accueilli les chauffeurs au palais de Koulouba. Ce geste symbolisait l’engagement du Mali envers la sécurité régionale et la solidarité internationale.

Le Sahel face à la menace terroriste : Un combat qui s’intensifie
Le Sahel reste une zone de turbulences où les groupes armés, qu’ils soient affiliés à l’État islamique ou à Al-Qaïda, exploitent l’instabilité et les vastes territoires difficilement contrôlables. Par ailleurs, en 2025, les attaques jihadistes se sont intensifiées, avec 240 revendiquées par la branche du JNIM (affiliée à Al-Qaïda) au Burkina Faso entre janvier et mai, et un regain d’activité de l’EIGS dans le nord-est du Mali et l’ouest du Niger. C’est dans ce contexte que les chauffeurs routiers, essentiels aux échanges économiques transfrontaliers, sont devenus des cibles vulnérables, où les pillages et les enlèvements sont monnaie courante.
Cette libération intervient dans un contexte où l’Alliance des États du Sahel (AES) intensifie sa collaboration militaire pour lutter contre le danger terroriste. Cependant, l’opération conjointe Mali-Maroc témoigne de la montée en puissance des capacités de renseignement régionales, dans un effort pour reprendre le contrôle face aux groupes armés.
Un message d’espoir qui résonne au-delà des frontières
La nouvelle de cette libération a été accueillie avec un immense soulagement au Maroc et au Mali. Les familles des chauffeurs, après des mois d’attente et d’incertitude, peuvent enfin envisager des retrouvailles. Cet événement envoie également un signal fort : la lutte contre le terrorisme, bien que complexe, progresse grâce à la solidarité entre nations.
En somme, cette victoire marque un pas de plus vers la stabilisation du Sahel et prouve que la coopération internationale et le courage des services de sécurité sont les seules armes capables de vaincre l’adversité. En attendant, les quatre hommes se préparent à rentrer chez eux.
