Niger : exclusion définitive d’un leader étudiant à Zinder, symptôme d’un malaise universitaire
Zinder, 13 août 2025 – Une décision choc secoue l’Université André Salifou (UAS) de Zinder. Lors de sa session du 31 juillet, le conseil universitaire a prononcé l’exclusion définitive d’Hamidou Dan Bagoiri Mahamane Moustapha, un étudiant de médecine et secrétaire général du syndicat étudiant UENUZ. Cette sanction, qui interdit à l’étudiant l’accès à tous les établissements d’enseignement supérieur publics du Niger, révèle les tensions profondes qui fragilisent les universités du pays.
Exclusion définitive : des propos controversés, une sanction sans précédent
La mesure prise à l’encontre d’Hamidou Dan Bagoiri découle de déclarations publiques jugées « insultantes » envers les enseignants-chercheurs de l’UAS. En effet, quelques mois plus tôt, l’étudiant avait tenu des propos qualifiés d’offensants, provoquant l’ire du corps académique. Cette exclusion, la plus sévère de l’échelle disciplinaire, met fin à son parcours universitaire et envoie un signal fort aux étudiants quant à la tolérance de l’institution face aux critiques publiques.
Un malaise profond au sein des universités nigériennes
Cette affaire n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes au sein des universités publiques nigériennes. À l’Université Abdou Moumouni (UAM) de Niamey, par exemple, des conflits d’autorité opposent enseignants et responsables administratifs. Par ailleurs, des accusations de harcèlement sexuel à l’Université de Maradi et à Zinder jettent une ombre sur les relations entre étudiants et professeurs, alimentant un climat de méfiance.
Exclusion définitive : un dialogue rompu, quel avenir pour les universités ?
L’exclusion d’un leader étudiant aussi influent soulève une question cruciale : quels mécanismes de médiation pourraient permettre de restaurer une communication saine entre étudiants et corps professoral ? Les universités, censées être des creusets de savoir et de débat, peinent à surmonter ces fractures. Par ailleurs, la nécessité d’un cadre de médiation et de respect mutuel devient urgente pour garantir un environnement académique serein. Cette sanction est-elle une réponse adéquate à la crise de confiance qui sévit dans le milieu universitaire, ou risque-t-elle d’aggraver les tensions et de mettre en péril l’avenir de l’enseignement supérieur au Niger ?
