265 millions en liquide à la frontière : quatre Nigériens devant la justice béninoise
Cotonou, 14 août 2025 – C’est une affaire qui fait grand bruit dans les milieux judiciaires et économiques. Quatre ressortissants nigériens comparaissent actuellement devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) du Bénin. Ils ont été interpellés alors qu’ils tentaient de faire passer en contrebande une somme colossale de 265 millions de FCFA en espèces, dissimulée dans leurs bagages.
265 millions: une saisie record à la frontière du fleuve Niger
L’interpellation a eu lieu lors d’un contrôle de routine mené par la police républicaine près du fleuve Niger, à la frontière entre le Bénin et le Niger. À la surprise des agents, une fouille minutieuse a révélé des valises remplies de billets, bien au-delà du seuil de 10 millions de FCFA autorisé par la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour le transport d’espèces sans déclaration préalable dans l’espace UEMOA.
Une version peu convaincante face à la justice
À la barre, le principal suspect a tenté de justifier la présence de cette somme en affirmant l’avoir collectée auprès de proches durant le Ramadan pour effectuer des achats au Bénin. Une version que le ministère public a jugée peu crédible, estimant qu’il s’agissait d’une violation flagrante des règles monétaires et douanières. Le parquet a ainsi requis une peine de 24 mois de prison avec sursis pour chacun des prévenus, ainsi que la confiscation intégrale des 265 millions de FCFA au profit de l’État béninois.
Le verdict attendu, les questions en suspens
La CRIET rendra son verdict le lundi 13 octobre 2025. En attendant, cette affaire soulève également de sérieuses questions sur la circulation des capitaux dans la région et sur les mécanismes de contrôle aux frontières. Elle illustre également la vigilance croissante des autorités béninoises face aux infractions économiques et aux risques de blanchiment d’argent. La justice béninoise s’apprête à trancher dans une affaire où les chiffres parlent plus fort que les justifications.
Ce procès pourrait faire jurisprudence : mais la vraie interrogation demeure — la réponse judiciaire sera-t-elle assez forte pour décourager les flux clandestins et stimuler une coordination régionale accrue ?
