Niamey, 9 septembre 2025 – Dans un pays où l’accès à internet reste un défi majeur, l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et de la Poste (ARCEP) du Niger hausse le ton. Elle vient de publier une mise en garde ferme contre l’utilisation illégale de terminaux Starlink, notamment via des services dits “Wifi Zone”, sans autorisation préalable. Cette annonce, qui concerne directement les citoyens et les entreprises, vise à encadrer l’expansion rapide des services internet par satellite, comme ceux proposés par Starlink. Mais que signifie cette réglementation, et pourquoi est-elle si importante ? Voici tout ce que vous devez comprendre.
Attention, Starlink non-autorisé : la chasse aux « Wifi Zone » illégales est lancée !
L’ARCEP, l’organisme chargé de réguler les télécommunications au Niger, a constaté une prolifération de services internet non autorisés, notamment des “Wifi Zone” utilisant des équipements Starlink. Ces services, souvent proposés par des particuliers ou des petites entreprises, permettent à des utilisateurs de partager une connexion internet par satellite avec d’autres personnes, parfois contre paiement. Le problème, c’est que sans l’approbation de l’ARCEP, ces activités sont illégales. D’ailleurs, selon l’autorité, les contrevenants s’exposent à des sanctions sévères : des peines d’emprisonnement allant de 3 mois à 1 an, ainsi que des amendes comprises entre 30 et 60 millions de francs CFA (environ 45 000 à 90 000 euros).
Mais pourquoi une telle fermeté ? L’ARCEP cherche à garantir que les services de télécommunications respectent les lois nigériennes. Sans régulation, l’utilisation anarchique des terminaux Starlink pourrait poser des risques pour la sécurité des données, perturber les réseaux existants ou encore priver l’État de revenus issus des licences officielles.
Starlink au Niger : une arrivée sous haute surveillance
Starlink, la société d’Elon Musk spécialisée dans l’internet par satellite, a officiellement obtenu une licence pour opérer au Niger en octobre 2024, après un accord signé entre le ministre de la Communication, Sidi Mohamed Raliou, et Starlink. Cette autorisation marque une étape importante pour un pays où seulement 32 % de la population a accès à internet, et où la couverture géographique des réseaux ne dépasse pas 30 % du territoire. Grâce à ses 6 500 satellites en orbite basse, Starlink promet une connexion rapide (jusqu’à 200 Mbps) et une couverture quasi totale, même dans les zones rurales reculées.
Cependant, l’ARCEP insiste : l’utilisation des kits Starlink doit se faire dans le respect des règles. Les kits, composés d’une antenne, d’un routeur et d’une alimentation, doivent être achetés via des canaux officiels, et leur usage est strictement réservé à des fins personnelles ou professionnelles par le détenteur du kit. Ainsi, toute revente ou partage non autorisé de la connexion, comme les “Wifi Zone”, est interdit. Cette réglementation vise à éviter les dérives, telles que l’importation illégale d’équipements depuis des pays voisins, une pratique courante avant la légalisation de Starlink.

La connectivité au Niger : entre opportunité et nécessité de régulation
Le Niger fait face à des défis uniques en matière de connectivité. Avec un territoire vaste et majoritairement désertique, les infrastructures traditionnelles comme les antennes-relais sont coûteuses à déployer et souvent vandalisées par des groupes armés. Starlink représente une opportunité majeure pour connecter les écoles, les hôpitaux et les entreprises, même dans les zones les plus isolées. Néanmoins, sans un cadre clair, l’arrivée de cette technologie pourrait créer plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Une question cruciale : l’innovation peut-elle rimer avec sécurité et équité pour le Niger ?
En conclusion, la mise en garde de l’ARCEP est un rappel que l’innovation technologique doit s’accompagner d’un cadre légal clair. Si Starlink offre une chance unique d’améliorer l’accès à internet au Niger, son utilisation doit respecter les règles pour garantir un bénéfice collectif. Les Nigériens, qu’ils soient en ville ou dans les zones reculées, méritent un internet fiable et sécurisé. À cet effet, cela passe par une coopération entre les autorités, les opérateurs et les citoyens.
La problématique qui se pose maintenant est la suivante : la régulation de l’ARCEP sera-t-elle suffisante pour équilibrer le potentiel de développement de Starlink et les défis de sécurité et de conformité, garantissant ainsi que cette révolution technologique bénéficie réellement à toute la population nigérienne ?
