Attentat à l’EEI contre un bus à Sikasso : plusieurs civils touchés - Journal du Niger



Attentat à l’EEI contre un bus à Sikasso : plusieurs civils touchés

Sud du Mali – longtemps perçu comme un bastion de stabilité, la région de Sikasso bascule dans l’incertitude. L’attaque d’un…

Un bus civil visé par un engin explosif entre Daniéna et Sikasso, au sud du Mali : plusieurs blessés, contexte sécuritaire dégradé, et menace jihadiste en expansion. L’attaque marque un tournant inquiétant dans une région longtemps considérée comme stable. AESinfo

Sud du Mali – longtemps perçu comme un bastion de stabilité, la région de Sikasso bascule dans l’incertitude. L’attaque d’un bus civil sur l’axe Daniéna — Sikasso, ce dimanche, marque un tournant inquiétant. Civils blessés, route stratégique ciblée, menace jihadiste en expansion : le conflit s’enracine là où l’on croyait encore à la paix. La peur gagne désormais Sikasso, révélant la fragilité d’un équilibre que l’on pensait durable.

 

Sikasso (Mali), 20 octobre 2025 – La région de Sikasso, dans le sud du Mali, a été frappée hier, dimanche 19 octobre, par une nouvelle attaque attribuée à un Engin Explosif Improvisé (EEI). Un bus de transport public, de la compagnie Tchiporogo, a heurté l’engin entre Daniéna et Sikasso, sur la route de Zégoua (frontière ivoirienne). Le bilan provisoire fait état de plusieurs victimes civiles, avec des blessés et des disparus parmi les passagers, majoritairement des femmes et des enfants, selon des sources locales et sécuritaires.

L’incident s’est produit vers midi sur cet axe vital pour le commerce transfrontalier. Le bus, qui transportait une trentaine de passagers, a explosé après avoir roulé sur l’EEI dissimulé sur la chaussée. Les secours ont évacué les rescapés vers l’hôpital de Sikasso pour des soins d’urgence. Les autorités maliennes ont immédiatement bouclé la zone pour sécuriser les lieux et mener les premières investigations.

Attentat à l’EEI contre un bus à Sikasso : une insécurité grandissante dans le sud du Mali

 

Longtemps considéré comme relativement stable, le sud malien connaît depuis début 2025 une recrudescence des violences attribuées à des groupes armés non étatiques. Les attaques à l’EEI et les embuscades se multiplient, ciblant les axes routiers et les civils. Des groupes affiliés au JNIM (branche sahélienne d’Al-Qaïda) sont régulièrement mis en cause.

 

Sikasso, carrefour frontalier avec le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, fait désormais face à une propagation des violences venues du centre et du nord du pays. Des rapports récents confirment une « résurgence significative » des actions terroristes, notamment l’utilisation d’EEI sur les principales routes commerciales. En avril dernier, une série d’incidents similaires avait déjà alerté les autorités, conduisant à des restrictions de circulation et à l’envoi de renforts militaires. Ces événements soulignent les défis persistants pour l’État malien qui, malgré le retrait des forces onusiennes et européennes, doit gérer une instabilité chronique depuis le coup d’État de 2020.

« Les routes ne sont plus sûres, même pour aller au marché », témoigne un commerçant de Zégoua, joint par téléphone sous couvert d’anonymat. L’attaque de ce week-end ravive les craintes d’une extension du conflit vers le sud, où les civils paient un lourd tribut.

Un bus civil visé par un engin explosif entre Daniéna et Sikasso, au sud du Mali : plusieurs blessés, contexte sécuritaire dégradé, et menace jihadiste en expansion. L’attaque marque un tournant inquiétant dans une région longtemps considérée comme stable.

Riposte sécuritaire et mobilisation régionale

 

À la suite de l’explosion, les forces armées maliennes ont lancé une opération de ratissage autour de Daniéna, mobilisant hélicoptères et patrouilles terrestres. « Les forces armées prennent toutes les mesures nécessaires pour traquer les auteurs et protéger les populations », a déclaré une source militaire à Bamako.

Alors que le Mali fait face à une série d’attaques – au moins une dizaine revendiquées par le JNIM depuis juillet –, cet attentat souligne l’urgence d’une stratégie globale de protection des civils. Les autorités appellent à la vigilance sur les routes, tandis que l’enquête se poursuit pour déterminer les circonstances exactes de l’attaque.

En somme, l’attentat de Sikasso s’ajoute à une série noire qui fragilise davantage les zones autrefois épargnées du sud malien. Les civils, désormais cibles collatérales d’un conflit qui déborde ses frontières traditionnelles, accentuent la question d’une réponse régionale coordonnée. Dans l’attente de résultats concrets sur le terrain, les populations locales, elles, continuent de vivre dans l’angoisse du prochain choc.

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