Terrorisme et blanchiment : Niamey accueille une initiative inédite de la Coalition Islamique Militaire Contre le Terrorisme, visant à renforcer les capacités régionales face aux menaces sécuritaires et financières interconnectées.
Niamey, 18 novembre 2025 – Le Ministère de la Défense nationale du Niger a lancé le lundi un atelier de formation des formateurs dédié à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment de capitaux. Organisée en partenariat avec la Coalition Islamique Militaire Contre le Terrorisme (CIMCT), basée à Riyad, cette session marque une première dans l’espace sahélien. Elle positionne ainsi le Niger comme pionnier dans le déploiement de ce programme stratégique.

Terrorisme et blanchiment : un engagement nigérien face à une double menace
Dès l’ouverture des travaux, le Colonel-Major Hamadou Djibo Bartié, Directeur des relations extérieures au ministère, a exprimé la fierté du Niger d’être le premier pays de la région à accueillir cette initiative. Il a ainsi souligné que « cette formation renforce les liens de coopération avec la Coalition et les pays membres », avant d’avertir : « Le terrorisme et le blanchiment d’argent forment un couple criminel redoutable pour la stabilité des États. »
L’enjeu principal réside justement dans l’interconnexion entre les circuits de financement illicites et les activités terroristes. Selon le Colonel-Major Bartié, « Le financement du terrorisme repose souvent sur des mécanismes de blanchiment sophistiqués. Une riposte efficace exige une coordination étroite entre les acteurs militaires, judiciaires, financiers et réglementaires. » C’est précisément l’objectif de cette formation : doter les participants d’outils conceptuels et pratiques pour démanteler ces réseaux.

Approche multisectorielle et pérennité régionale
Pour garantir une efficacité maximale et une riposte durable, l’atelier a réuni des participants d’horizons complémentaires : magistrats, enquêteurs spécialisés, analystes financiers, régulateurs bancaires, et officiers de défense et de sécurité. Cette diversité assure une diffusion rapide des compétences au sein des institutions concernées et renforce la coordination intersectorielle face aux réseaux criminels transnationaux.
De plus, le programme vise la pérennité : à l’issue du cycle, les participants deviendront des relais nationaux et régionaux du savoir-faire développé par la CIMCT. D’ailleurs l’ambition est précise : créer un réseau d’experts capables de former à leur tour dans leurs pays respectifs, accélérant ainsi la montée en compétence collective du Sahel.
En conclusion, dans un contexte marqué par la résilience des groupes armés terroristes, cette initiative positionne le Niger comme un acteur engagé et moteur de la coopération sécuritaire. Elle constitue un levier concret pour tarir les sources de financement du terrorisme dans la sous-région.
