Niamey , 25 novembre 2025 – Une vaste opération menée par les forces de l’ordre a porté un coup significatif à la délinquance urbaine dans la capitale nigérienne. La Direction de la Police Judiciaire (DPJ) a annoncé le démantèlement de trois réseaux criminels responsables d’une série de vols de véhicules et de motos, un fléau qui touchait particulièrement les habitants de Niamey.

Niamey : un premier réseau sédentaire et méthodique
La première opération, fruit d’investigations menées entre le 14 et le 21 septembre, a conduit à l’interpellation de neuf individus. La particularité de ce groupe réside dans son organisation structurée et la répartition des rôles parmi ses membres, âgés de 37 à 69 ans. Deux auteurs principaux, trois complices et quatre receleurs, dont un mécanicien, un ferrailleur, un tôlier et un peintre automobile, formaient une chaîne criminelle complète.
Leur mode opératoire était méticuleux. Opérant de nuit et à pied, ils repéraient des véhicules garés sans surveillance devant des domiciles. Une fois la cible identifiée, un guetteur se postait tandis qu’un complice forçait les portières à l’aide d’un outil en fer en forme de « T » ou d’une fausse clé. Leurs cibles de prédilection étaient des modèles Toyota populaires comme les Corolla, Hilux et RAV4, choisis pour la vulnérabilité supposée de leurs systèmes de verrouillage.
Ensuite, les receleurs modifiaient la peinture des véhicules volés et changeaient leur numéro de châssis pour les rendre méconnaissables. Ce réseau a avoué plusieurs méfaits dans des quartiers tels qu’Harobanda, Marché Katako et Gamkalley.

Le retour en piste d’un récidiviste audacieux
Le deuxième cas mis en lumière par la DPJ illustre le défi de la récidive. Le 7 novembre, les enquêteurs se sont penchés sur le vol d’un pick-up Hilux commis en pleine journée, alors que son propriétaire était à la mosquée pour la prière du vendredi. L’exploitation des images de vidéosurveillance a permis d’identifier le suspect, un étudiant de 36 ans surnommé « Procureur ».
Ce dernier, bien connu des services de police pour des faits similaires, avait été libéré de prison seulement quatre mois plus tôt. Selon ses déclarations, il aurait volé le véhicule à l’aide de fausses clés, puis aurait entamé un parcours vers Dosso et Guechémé jusqu’au village de Yeddou. Là, le véhicule, muni d’une fausse plaque d’immatriculation, était destiné à être écoulé à Abuja, au Nigeria.
Face à la dimension transnationale de cette affaire, la DPJ a activé les canaux de coopération internationale via Interpol pour traquer le complice en fuite. Le individu a également confessé le vol d’un Toyota RAV4 noir qu’il avait dû abandonner à cause d’une panne mécanique.

Une bande violente ciblant les motocyclistes à Niamey
La police a démantelé une troisième bande de cinq jeunes hommes (17 à 29 ans) qui opérait avec agressivité. Spécialisés dans le vol de motos, ces individus agissaient de nuit en pénétrant dans les cours après avoir espionné ou en attaquant directement leurs victimes dans la rue.
Leur premier mode opératoire consistait à repérer une moto dans une cour, à escalader le mur pour ouvrir le portail et à voler l’engin pour le conduire vers une cachette, ou « ghetto », situé au quartier Bassora. Le second scénario, plus violent, les voyait circuler en binôme sur deux motos, armés de machettes. Ils pourchassaient alors des motocyclistes isolés, les menaçaient avec leurs armes, les faisaient chuter et s’emparaient de leur véhicule. Cinq vols de motos, notamment des marques Royal et Kasea, ainsi qu’un tricycle, leur sont imputés.
Un appel à la vigilance citoyenne
Face à l’ingéniosité et à la diversité des modes opératoires de ces criminels, la Direction de la Police Judiciaire souligne l’importance cruciale de la collaboration avec la population. Les autorités appellent les citoyens à une vigilance accrue, en particulier lors du stationnement de leurs véhicules et à adopter des mesures de sécurité renforcées.
Ces opérations d’envergure démontrent la détermination des forces de l’ordre à lutter contre l’insécurité. Cependant, la persistance de ces délits et la récidive de certains auteurs rappellent que la sécurisation des biens des citoyens reste un combat quotidien qui nécessite une synergie entre la police et la communauté de Niamey.
