Niamey, 8 décembre 2025 – Face à l’explosion des flux migratoires mixtes qui traversent le Niger, la Police nationale monte en compétence. Ce lundi matin, l’École nationale de Police et de la Formation permanente (ENP/FP) a accueilli l’ouverture d’un atelier de cinq jours dédié à la protection des personnes en déplacement forcé.

Un partenariat crucial pour la protection des déplacés
Fruit d’un partenariat entre le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), l’ONG canadienne CIAUD et les autorités nigériennes, cette session est la troisième du genre. Une cinquantaine d’officiers et d’agents venus de Niamey, Dosso et Tillabéri suivent un programme intensif axé sur le terrain : identification des besoins de protection le long des corridors migratoires, accueil digne des personnes vulnérables, lutte contre la traite et l’exploitation, ainsi que la coordination avec les acteurs humanitaires.
Le représentant du HCR a rappelé la réalité brutale des routes sahéliennes : « Aujourd’hui, un même convoi peut transporter à la fois des travailleurs économiques, des demandeurs d’asile fuyant la guerre, des victimes de réseaux criminels ou des mineurs non accompagnés. » « Savoir faire la différence, c’est parfois sauver une vie. »

Le double défi pour la Police : fermeté et humanité
Par conséquent, le directeur général adjoint de la Police nationale a insisté sur la nécessité d’une « police à la fois ferme sur la sécurité des frontières et profondément humaine ». Il a salué l’intégration progressive de ces modules dans les formations initiale et continue des forces de l’ordre, une première dans la sous-région.
De plus, parmi les thèmes abordés figurent le cadre légal national et international de la protection, les techniques d’entretien avec des personnes traumatisées, la détection des victimes de traite, mais aussi l’éthique et la déontologie en situation de crise humanitaire.
À l’issue de la formation, les participants devront organiser des sessions de restitution dans leurs unités respectives, afin que ces nouvelles pratiques irriguent l’ensemble du dispositif policier nigérien.
Dans un pays qui reste l’un des principaux carrefours migratoires d’Afrique de l’Ouest malgré l’insécurité grandissante, cet atelier marque une étape supplémentaire dans la professionnalisation d’une police confrontée à des défis à la fois sécuritaires et profondément humains.
