Niamey, 16 décembre 2025 – La capitale nigérienne a été le théâtre, lundi, d’un événement majeur pour l’intégration régionale sahélienne : l’ouverture de la troisième réunion des ministres chargés du Commerce, de l’Industrie et du secteur privé de la Confédération des États du Sahel (AES). Sous la présidence du Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine, cette rencontre réunit le Burkina Faso, le Mali et le Niger pour dessiner l’avenir économique de l’espace confédéral.

De la stratégie à l’action : les chantiers de 2026 de l’AES
Cette troisième session, qui fait suite aux sommets de Bamako et Ouagadougou, vise à définir un programme d’actions prioritaires pour 2026. À cet effet, les travaux d’experts menés en amont ont balisé le terrain sur des sujets cruciaux : l’harmonisation des politiques industrielles, le développement de chaînes de valeur complémentaires et la lutte contre la fraude.
Dans son discours inaugural, le Premier ministre Zeine a plaidé pour un véritable changement de mentalités. En effet, selon lui, la résilience de l’AES repose sur le slogan « Consommons Made in AES ». Cet appel a trouvé un écho favorable auprès des ministres Moussa Alassane Diallo (Mali) et Serge Gnaniodem Poda (Burkina Faso), qui voient aussi dans cette dynamique le moteur d’une souveraineté retrouvée.

Un arsenal financier et commercial pour la souveraineté
Cette réunion s’inscrit dans un contexte de consolidation globale. D’une part, elle intervient peu après le lancement à Bamako de la Banque confédérale pour l’investissement et le développement (BCID-AES), bras financier de l’alliance. D’autre part, elle coïncide avec la toute première Foire commerciale de l’AES, prévue du 16 au 20 décembre au Palais du 29 Juillet.
Placée sous le thème de la production et de la transformation locale, cette foire accueillera plus de 500 stands. Ainsi, Niamey ne se contente pas de discuter de politiques ; elle offre une vitrine concrète aux potentiels industriels, agricoles et artisanaux des trois pays.
En articulant diplomatie ministérielle, outils financiers souverains et promotion commerciale directe, l’AES franchit une étape décisive. Il ne s’agit plus seulement de sécuriser des frontières, mais de bâtir un marché intérieur capable de nourrir et d’enrichir plus de 80 millions de citoyens. Si le défi de la mise en œuvre reste immense, la volonté affichée à Niamey suggère que le Sahel réécrit les règles de sa propre intégration, loin des schémas hérités du passé.
