Dakar : Appel international pour la libération de Mohamed Bazoum - Journal du Niger



Dakar : Appel international pour la libération de Mohamed Bazoum

Dakar, 11 décembre 2025 – Près de trente mois après le coup d’État du 26 juillet 2023, un « Collectif…

Un « Collectif international pour la libération de Mohamed Bazoum » adresse une lettre ouverte aux chefs de l'ONU, de l'UE et de la CEDEAO, exigeant la libération immédiate du président nigérien, dénonçant une détention arbitraire confirmée par les instances juridiques internationales. X(ancien twitter )

Dakar, 11 décembre 2025 – Près de trente mois après le coup d’État du 26 juillet 2023, un « Collectif international pour la libération de Mohamed Bazoum », regroupant des défenseurs des droits humains et des personnalités politiques, vient d’adresser une lettre ouverte très ferme aux plus hautes instances internationales : le Secrétaire général de l’ONU António Guterres, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président de la Commission de l’Union africaine Mahamoud Ali Youssouf et le président de la CEDEAO Omar Alieu Touray.

 

Une détention qualifiée d’arbitraire

 

Dans ce texte rendu public ce jeudi, le collectif qualifie de « détention arbitraire » et de « séquestration » la situation du président démocratiquement élu Mohamed Bazoum et de son épouse Khadija, toujours retenus dans la résidence présidentielle de Niamey sous contrôle des militaires du CNSP (Conseil national pour la sauvegarde de la patrie).

En effet, les signataires soulignent qu’« aucun chef d’accusation recevable, aucune procédure légale valable et aucune garantie procédurale minimalement conforme aux standards internationaux n’ont été présentés à ce jour ».

D’ailleurs, pour appuyer leur démarche, ils rappellent que :

  • La Cour de justice de la CEDEAO a ordonné en décembre 2023 la libération immédiate du couple présidentiel ;
  • Le Groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire a conclu en février 2025 que cette détention est arbitraire et a exigé leur remise en liberté sans délai.

 

Alertes sur les conditions de séquestration de Mohamed Bazoum

 

De plus, le collectif alerte sur des « conditions de détention préoccupantes » : isolement prolongé, accès restreint aux soins médicaux, absence d’évaluation médicale indépendante et restrictions sévères des contacts avec l’extérieur. Ces traitements sont susceptibles de relever des « traitements inhumains ou dégradants », selon les standards onusiens.

Au-delà du sort individuel de Mohamed Bazoum, la lettre met en garde contre un « recul majeur des normes démocratiques » dans le Sahel et dénonce le risque d’une « banalisation de la violence d’État » si la communauté internationale reste passive.

 

Les exigences du Collectif

 

Par conséquent, les auteurs exigent des institutions internationales :

  • Une condamnation publique, ferme et coordonnée des quatre institutions ;
  • Des démarches diplomatiques de haut niveau ;
  • Le cas échéant, des mesures ciblées contre les responsables de cette détention ;
  • Un accès humanitaire et médical immédiat et indépendant au président Bazoum et à son épouse ;
  • Le refus de toute légitimation internationale d’une transition politique tant que le président élu reste privé de liberté.

« L’Histoire jugera la capacité de la communauté internationale à défendre le droit lorsqu’il est bafoué de manière aussi manifeste », concluent les signataires, qui présentent leur démarche comme une défense des principes universels et non comme un soutien partisan.

Pour l’instant, ni le palais présidentiel de Niamey ni les autorités de l’Alliance des États du Sahel (AES) n’ont réagi à cette nouvelle sortie. Mohamed Bazoum, 65 ans, reste à ce jour le seul président ouest-africain déchu depuis 2020 à être toujours détenu physiquement par les auteurs du putsch.

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