Diffa : L’or blanc, ferment d’espoir pour une jeunesse entreprenante - Journal du Niger

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Diffa : L’or blanc, ferment d’espoir pour une jeunesse entreprenante

Diffa : L'or blanc contre la précarité, quand le lait devient moteur d'espoir  Dans l'aride immensité de Diffa, où le…

Un atelier de transformation laitière à Diffa (Niger) forme 50 jeunes et femmes, transformant le lait en levier économique contre la précarité et stimulant la souveraineté alimentaire régionale.

Diffa : L’or blanc contre la précarité, quand le lait devient moteur d’espoir 

Dans l’aride immensité de Diffa, où le sable dispute l’horizon aux pâturages, un souffle d’espoir s’est levé le 17 juin 2025. Sous l’égide du secrétaire général de la région, Attahirou Maidouka Mahamadou, la Maison des Jeunes et de la Culture a vibré d’une nouvelle ambition : un atelier dédié à la transformation et à la conservation des produits laitiers. Cet événement a réuni cinquante jeunes et femmes de cette contrée sahélienne. Orchestrée par l’ONG Jeunesse, Action & Leadership (JAL) en partenariat avec le Projet de Relance et de Développement de la Région du Lac Tchad (PROLAC-Niger), cette initiative se dresse comme un rempart contre la précarité, transformant le lait, cet « or blanc », en levier d’émancipation économique.

Transformation laitière : de nouveaux savoirs pour un avenir prospère 

Pendant plusieurs jours, les apprenants, issus des confins de Diffa, Maïné-Soroa et Goudoumaria, se sont immergés dans un apprentissage pointu. Sous la houlette d’experts, ils ont décrypté les arcanes de la fabrication du yaourt, du fromage frais et du lait caillé, tout en s’initiant aux techniques de conservation garantissant la pérennité des produits. L’hygiène, pierre angulaire de la compétitivité, a occupé une place centrale, avec un accent mis sur les normes internationales de qualité.

« Cette formation n’est pas qu’une opportunité , c’est une porte vers l’autonomie », confie Aïssa, une participante de 24 ans, dont les yeux pétillent à l’idée de lancer sa propre unité de transformation.

Défi laitier au Niger : transformer une richesse en réalité économique 

L’atelier s’inscrit dans un dessein plus vaste : faire du secteur laitier un moteur de résilience dans une région où l’élevage, pratiqué par 80 % de la population, constitue le socle économique. Avec un cheptel de 48 millions de têtes pour 26 millions d’habitants, le Niger possède un potentiel colossal, mais il reste entravé par une production laitière famélique – à peine 1 à 3 litres par vache et par jour, contre 28 en Europe. L’importation de 50 % du lait consommé, souvent sous forme de poudre bon marché, asphyxie les producteurs locaux. Face à ce défi, l’ONG JAL, soutenue par le PROLAC-Niger, ambitionne de renverser la donne en dotant les jeunes et les femmes de compétences entrepreneuriales.

Diffa face à la crise : l’entrepreneuriat comme réponse 

Diffa, région martyrisée par l’insécurité et les aléas climatiques, porte les stigmates d’une pauvreté extrême touchant 45,3 % de sa population, selon la Banque mondiale. Les conflits armés, qui ont forcé plus de 300 000 déplacés à chercher refuge dans la région, et les caprices d’un climat semi-aride aggravent la vulnérabilité des communautés. Pourtant, cet atelier incarne une riposte audacieuse. En valorisant le lait, produit ancré dans les traditions pastorales peules et touarègues, il offre une alternative aux importations et stimule la création de micro-entreprises.

Tcherno Ali Diallo, président de JAL, a galvanisé les participants : « Votre savoir-faire peut non seulement nourrir vos familles, mais aussi inspirer une révolution économique locale. »

Au-delà de la formation : un soutien complet pour les futurs entrepreneurs 

Ce programme, financé à hauteur de 120 millions de francs CFA par le PROLAC-Niger, ne se limite pas à la formation. En effet, il prévoit un accompagnement post-atelier, incluant des subventions pour l’achat d’équipements et la création de coopératives laitières. Déjà, des initiatives similaires, comme la laiterie de Gaya, produisant 2 500 litres de yaourt et de lait pasteurisé par jour, prouvent que le modèle est viable. À Diffa, l’objectif est clair : établir des centres de collecte et des mini-laiteries pour rapprocher les producteurs des marchés urbains, réduisant ainsi les coûts logistiques qui freinent la compétitivité.

Vision patriotique : le lait, clé de la souveraineté économique 

Cette initiative s’aligne avec l’Axe 3 de la Vision Patriotique du président Abdourahamane Tiani, qui prône une souveraineté économique ancrée dans les ressources locales. Le gouverneur de Diffa, le général Mahamadou Ibrahim Bagadoma, a salué cet atelier comme un « jalon vers l’autosuffisance », rappelant que le lait, riche en nutriments, est un pilier de la sécurité alimentaire dans une région où 20 % des enfants souffrent de malnutrition chronique. De plus, Mahamadou Seyni, secrétaire général de la commune urbaine de Diffa, a promis un soutien indéfectible, notamment via des facilités d’accès aux marchés locaux et des exonérations fiscales pour les futures entreprises laitières.

Diffa Rêve Grand : L’Espoir Laitier pour une Région en Mutation !

Alors que les dunes de Diffa s’étendent à perte de vue, un nouvel horizon se dessine. Ces cinquante apprenants, armés de techniques modernes et d’une ambition inébranlable, incarnent l’espoir d’une région qui refuse de ployer sous le poids des crises. En transformant le lait en richesse, ils tracent un chemin sur lequel la résilience triomphe de l’adversité, où chaque goutte devient une promesse d’avenir. Diffa, par cette initiative audacieuse, ne se contente pas de produire des yaourts ou du fromage ; elle forge une génération d’entrepreneurs, prête à écrire une nouvelle et lumineuse page de son histoire !

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