Diffa, 16 décembre 2025 – La ville de Diffa, chef-lieu de la région éponyme dans l’extrême est du Niger, a été réveillée en pleine nuit par un sinistre d’une intensité rare. Dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 décembre, vers minuit, un incendie majeur s’est déclaré au cœur du Grand Marché central, véritable poumon économique de la localité.


Grand Marché de Diffa : un embrasement fulgurant
Propagé rapidement par les vents forts de l’Harmattan, caractéristiques de la saison sèche au Sahel, le feu a pris une ampleur considérable. En peu de temps, les flammes ont dévoré une large section de l’aile est du marché. en effet, le feu a réduit en cendres des dizaines de boutiques, entraînant des pertes matérielles dramatiques pour les commerçants locaux.
Malgré l’intervention rapide des sapeurs-pompiers, soutenus par les forces de défense et de sécurité (FDS) et une forte mobilisation citoyenne, les secours n’ont maîtrisé les flammes qu’après plusieurs heures d’efforts acharnés. Si aucun bilan humain n’est à déplorer, les dégâts matériels sont, eux, immenses.

Un triste air de déjà-vu
Cependant, ce nouveau coup dur n’est pas sans rappeler un épisode similaire survenu en novembre 2023, où un incendie avait déjà touché le même marché, détruisant une vingtaine de boutiques, principalement dans le secteur des vendeurs de téléphones portables. À l’époque, les flammes avaient été maîtrisées plus rapidement, mais les commerçants avaient dénoncé les difficultés d’accès pour les secours, un problème qui semble persister.
L’urgence d’une meilleure prévention
Dans une région déjà éprouvée par les défis sécuritaires du bassin du lac Tchad, cet incendie vient alourdir le fardeau des populations. Le Grand Marché de Diffa, véritable artère commerciale reliant le Niger aux pays voisins, joue un rôle crucial dans l’approvisionnement en biens de première nécessité et dans les échanges transfrontaliers. C’est pourquoi des voix s’élèvent déjà pour exiger des réformes concrètes :
- Installation de points d’eau et de bouches d’incendie dédiées ;
- Élargissement des voies d’accès pour les véhicules d’intervention ;
- Sensibilisation aux risques électriques et aux matériaux inflammables.
Alors que les autorités procèdent à l’évaluation des pertes, la solidarité communautaire s’organise déjà pour soutenir les sinistrés. Mais au-delà de l’aide d’urgence, c’est une véritable fonte de la sécurité des marchés sahéliens qui s’impose. Car sans infrastructures résilientes, c’est toute la survie économique de ces zones frontalières qui reste à la merci d’une simple étincelle.
