Niger : une réforme audacieuse pour l’éducation privée, les frais de scolarité réduits de 20 %
Niamey, 13 août 2025 – Dans un geste fort en faveur de l’équité éducative, le Président de la République, le Général d’armée Abdourahamane Tiani, a signé un décret instituant une réduction de 20 % des frais de scolarité dans les établissements privés d’enseignement et de formation professionnelle au Niger. Une mesure saluée par les familles, mais qui soulève aussi des interrogations sur sa mise en œuvre concrète.
Les frais de scolarité : un plancher de 50 000 FCFA pour soulager les ménages
Le décret, qui prend effet pour la rentrée scolaire 2025-2026, fixe un plancher de 50 000 FCFA en dessous duquel les frais ne peuvent descendre, sauf pour les structures caritatives. Cette disposition vise à freiner la flambée des coûts scolaires, particulièrement dans les grandes villes. Le gouvernement entend ainsi mettre fin à l’arrêté de 1997 qui libéralisait les tarifs, tout en garantissant un accès plus équitable à l’éducation pour les familles à revenus modestes.
Des sanctions sévères en cas de non-respect
La fermeté du décret est sans équivoque : tout établissement refusant d’appliquer la réduction s’expose à une fermeture immédiate. Cette mesure illustre la volonté politique de faire respecter cette réforme, dans un contexte économique où l’éducation devient un levier essentiel de résilience sociale.
Une réforme sous le feu des projecteurs : entre espoir et inquiétude
Le décret prévoit une évaluation après une année de mise en œuvre, afin d’ajuster le dispositif en fonction des retours du terrain. Si les familles expriment leur soulagement, certains gestionnaires d’établissements privés appellent à une concertation plus approfondie, craignant que la baisse des frais n’impacte la qualité de l’enseignement.
Avec cette réforme, le Niger amorce un tournant dans sa politique éducative : rendre l’école privée plus accessible sans compromettre son exigence. Le gouvernement se positionne en défenseur de l’équité, mais ce pari audacieux pourrait-il menacer l’équilibre financier des établissements privés et, par conséquent, la qualité de l’enseignement ?
