Grève des boulangers : le pain en péril à Niamey - Journal du Niger

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Grève des boulangers : le pain en péril à Niamey

 Grève du pain au Niger : les boulangers exaspérés face à une nouvelle réglementation Niamey, 4 août 2025 – À…

Face à une réforme jugée intenable et à la flambée des prix de la farine, les boulangers nigériens entament une grève de 48 heures pour sauver leur métier et alerter sur l’avenir d’un secteur vital à la sécurité alimentaire.

 Grève du pain au Niger : les boulangers exaspérés face à une nouvelle réglementation

Niamey, 4 août 2025 À minuit, ce lundi, les fours des boulangeries nigériennes risquent de rester froids. Le Syndicat patronal des boulangers et pâtissiers du Niger (SPBPN) lance une grève de 48 heures pour protester contre une nouvelle réglementation ministérielle qu’il juge inapplicable. Ce mouvement, décidé à l’unanimité, traduit l’exaspération d’une profession confrontée à des contraintes jugées écrasantes, dans un contexte économique déjà tendu. Derrière ce rituel de grève, c’est une lutte pour la survie d’un secteur vital qui se joue.

 

La farine flambe, les règles étranglent : colère noire chez les boulangers.

 

Réunis en urgence le 27 juillet, les artisans du pain ont exprimé leur colère face à un arrêté du ministère du Commerce, promulgué le 11 juillet, qui remplace une réglementation de 2008. Or, ce nouveau cadre, censé encadrer la production du pain, est perçu comme un carcan intenable. La flambée des coûts de la farine, dont le prix a bondi de 280 000 à plus de 600 000 FCFA la tonne, rend les nouvelles exigences intenables, selon le syndicat. Les boulangers dénoncent donc des règles déconnectées de la réalité, qui menacent directement leur activité et, par ricochet, l’accès des Nigériens à un aliment de base.

 

« Campagne de dénigrement » : le SPBPN monte au créneau.

 

Le SPBPN ne mâche pas ses mots : il accuse ouvertement l’Agence nigérienne de métrologie et du contrôle d’alimenter une « campagne de dénigrement » à travers un rapport jugé biaisé. Ce document, selon les boulangers, dresse un portrait injuste de leur secteur, sans tenir compte des défis économiques actuels. Face à l’absence de dialogue constructif avec les autorités, le syndicat a opté pour la grève. C’est un véritable cri d’alarme pour faire entendre ses doléances. Les artisans préviennent d’ailleurs : sans réponse concrète du ministère, ce mouvement pourrait se prolonger bien au-delà des 48 heures initiales.

 

Du bras de fer au dialogue : un appel urgent à la concertation

 

Cette grève, bien plus qu’un simple arrêt de travail, est avant tout une invitation pressante au dialogue. Les boulangers, par la voix de leur syndicat, appellent à une révision concertée de la réglementation, prenant impérativement en compte les réalités du terrain. Ils soulignent l’importance vitale de préserver un secteur essentiel à la sécurité alimentaire du pays, tout en maintenant des prix accessibles pour les consommateurs. Ce rituel de mobilisation, loin d’être un simple bras de fer, vise à ouvrir une discussion constructive pour trouver des solutions durables et équitables.

 

Un secteur en attente de réponses

Si la grève débute ce lundi, elle pourrait n’être qu’un prélude à un mouvement plus large et plus profond. Le SPBPN, fort du soutien unanime de ses membres, se dit prêt à durcir le ton si les autorités persistent dans leur silence et leur inflexibilité. En attendant la réaction du gouvernement, c’est tout un pan de l’économie nigérienne qui retient son souffle, espérant que ce mouvement aboutisse à un compromis rapide, préservant l’équilibre fragile entre la qualité du pain, son accessibilité pour les ménages, et la viabilité économique d’un secteur au cœur du quotidien des Nigériens.

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