Guerre: Quand un Africain cherche à fuir l'Ukraine - Journal du niger

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Guerre: Quand un Africain cherche à fuir l’Ukraine

Mike, un ancien étudiant guinéen installé en Ukraine depuis plusieurs années essaie de fuir le pays depuis son invasion par…

Mike, un ancien étudiant guinéen installé en Ukraine depuis plusieurs années essaie de fuir le pays depuis son invasion par la
Russie la semaine dernière. Récit exclusif pour Apa News.« Je pensais que les armes allaient se taire vite. Pas plus de deux ou trois jours, quatre peut-être, ou cinq. Comme lors des autres guerres qui ont lieu en Ukraine depuis que je suis arrivé dans ce pays en 2008, je pensais que cela allait rester limité aux régions situées aux frontières de l’Ukraine comme la Crimée ou le Dombass. Là, ce n’est pas le cas. La guerre est arrivée à Kharkiv, plus connue ailleurs, en Afrique notamment, par son nom russe Kharkov utilisé à l’époque où l’Ukraine faisait partie de l’Union soviétique.

Je suis arrivée en Ukraine voici bientôt 14 ans. Je suis venu en Ukraine pour étudier l’agronomie, où je suis titulaire d’un un masteur en agrochimie et pedologie en 2013.

À la fin de mes études, j’ai décidé de rester ici pour travailler. Un ami ukrainien qui a une entreprise m’a proposé de le rejoindre pour travailler avec lui dans le secteur du batiment et travaux publiques. Un secteur que je ne connaissais pas, mais où j’ai trouvé ma voie. Je gagne bien ma vie. Je suis bien intégré dans la société ukrainienne et je ne me suis jamais plains de mes conditions de vie en Ukraine. 

Cette nouvelle guerre m’a vraiment surpris. Comme presque tout le monde ici. Plus les jours passaient, plus je me posais des questions. Dois-je partir ? Dois-je rester? Si je pars, pourquoi? Si je reste pourquoi?

Au cinquième jour, après qu’un missile  est tombé sur un immeuble d’un quartier résidentiel à deux kilomètres de chez  moi, j’ai décidé de partir.
Mais pour aller où? Pour combien de temps? Je n’ai pas de famille en Ukraine. Mais j’ai beaucoup de liens Ici. Mon travail me permettait de gagner dignement ma vie et aider ma famille au pays, en Guinée. Des années de labeur.
Aujourd’Hui je suis chef d’équipe  et j’ai travaillé dur pour en arriver là. Quitter le pays et laisser le fruit de tant d’années de travail derrière moi n’est pas facile. J’avais pleins de projets en cours ici et dans un futur proche en Afrique. C’est pour cela que j’ai d’ailleurs longtemps hésité. Aujourd’hui j’ai décidé de partir. Le cœur serré. Je l’avoue. C’est devenu irrationnel et irresponsable de vouloir rester sous les bombes qui tombent comme la pluie, les risques de se trouver bloqué sans pouvoir fuir et la pression de la famille et des amis qui s’inquiètent pour moi. Je n’ai plus le choix que de partir. Mais où? L’idéal pour moi est de trouver refuge dans un pays proche. Lequel? Je ne sais pas. Je quitte Kharkiv pour aller vers l’Ouest. Une fois près de la frontière, je vais voir où est-ce que je pourrais aller. La Hongrie? La Pologne? La Slovaquie? Je n’en sais rien. Cette nuit, celle de mardi 1 à mercredi 2 mars, je suis encore dans le train en route  pour lviv, à l’ouest de l’Ukraine. Est-ce que je vais arriver à sortir du pays? Dans quel pays je vais me retrouver? Je n’en sais rien. Je veux juste sortir. Fuir la guère ».

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