Le Niger trace sa route médiatique : deux comités pour une information sécurisée - Journal du Niger

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Le Niger trace sa route médiatique : deux comités pour une information sécurisée

Dans un contexte sahélien fragilisé par les crises sécuritaires et la désinformation galopante, le Niger engage une réforme ambitieuse de…

Le Niger lance deux comités pour structurer sa politique médiatique et lutter contre la désinformation en ligne. Ministère de Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information

Dans un contexte sahélien fragilisé par les crises sécuritaires et la désinformation galopante, le Niger engage une réforme ambitieuse de son écosystème médiatique. Deux comités viennent d’être installés pour bâtir une gouvernance durable de l’information et contrer les dérives numériques. 

 

Niamey, 23 octobre 2025 – À l’heure où les flux numériques redessinent les contours de la vérité publique, le Niger franchit un nouveau cap stratégique. Le mercredi, le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Adji Ali Salatou, a donné son aval à deux instances majeures : d’une part, un comité chargé d’élaborer une feuille de route décennale pour le secteur médiatique ; d’autre part, une structure dédiée à la lutte contre les infox et les discours toxiques en ligne. Ensemble, ces initiatives traduisent une volonté politique affirmée de renforcer la souveraineté informationnelle du pays, dans un contexte où l’information constitue à la fois une arme et un bouclier.

Le Niger lance deux comités pour structurer sa politique médiatique et lutter contre la désinformation en ligne.

Une cérémonie sobre pour une ambition nationale

 

La cérémonie, sobre mais hautement symbolique, s’est tenue dans les couloirs du ministère, en présence d’un cercle restreint de journalistes et d’experts. En premier lieu, le Comité National pour la Politique Nationale de la Communication (PNC) 2026-2035 a été officiellement investi. Composé d’une vingtaine de membres issus des sphères administrative, journalistique et associative, ce comité aura pour mission de dessiner les contours d’un plan ambitieux.

Vers une gouvernance claire du paysage médiatique

 

Concrètement, il s’agira pour eux de poser les fondations d’une gouvernance claire du paysage médiatique nigérien, en identifiant les chantiers prioritaires tels que la formation des professionnels, la régulation des contenus ou encore l’accès équitable aux ondes.

« Ce sera notre boussole pour les dix prochaines années », glisse un participant sous couvert d’anonymat, insistant sur le rôle structurant que ce texte jouera pour les institutions, les rédactions et les partenaires internationaux.

Le Niger lance deux comités pour structurer sa politique médiatique et lutter contre la désinformation en ligne.

Une riposte organisée contre la désinformation

 

Dans la foulée, le second comité a attiré tous les regards, tant l’urgence de sa mission semble évidente. Baptisé Comité Ad-hoc pour la Stratégie Nationale de Renforcement de l’Intégrité de l’Information et de Lutte contre la Désinformation, il s’attaque de front à un fléau globalisé : rumeurs virales, campagnes de dénigrement, appels à la haine… autant de menaces qui gangrènent les réseaux sociaux et fragilisent la cohésion nationale.

 

Former, alerter, modérer : les leviers d’action de la nouvelle politique médiatique

 

Face à ce défi, l’instance promet une approche équilibrée, ferme mais non liberticide. Au programme : des outils pédagogiques pour sensibiliser le grand public à la détection des fausses informations, des formations ciblées pour renforcer les compétences numériques des rédactions, ainsi que le déploiement de systèmes d’alerte rapide.

« Dans un monde saturé de bruit, il faut des garde-fous intelligents », confie une source proche du dossier, évoquant des partenariats potentiels avec des plateformes technologiques pour une modération locale et éthique.

Le Niger lance deux comités pour structurer sa politique médiatique et lutter contre la désinformation en ligne.

Un discours mobilisateur du ministre Salatou

 

Devant les membres fraîchement nommés, le ministre Salatou n’a pas ménagé ses mots pour galvaniser les troupes. « Votre charge est ardue, mais vitale pour le destin de notre nation », a-t-il déclaré, sur un ton empreint de gravité et de solennité. Il a esquissé les contours d’un avenir souhaité : un Niger maître de son récit collectif, où les citoyens ne sont plus otages de narratifs importés, mais deviennent les artisans d’une parole enracinée dans la transparence et le respect.

 

Une communication qui rassemble

 

Au-delà du rituel protocolaire, cette double installation marque un tournant stratégique pour le Niger. Dans un contexte sahélien où les crises sécuritaires exacerbent les fractures sociales, ces comités pourraient bien incarner les architectes d’une résilience informationnelle durable. Reste à savoir s’ils parviendront à transformer ces ambitions en actes concrets. Les premiers drafts, attendus d’ici mi-2026, en diront long. En attendant, à Niamey, l’air vibre d’un espoir prudent : celui d’une communication qui rassemble, plutôt que de diviser.

 

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