Niamey renomme ses rues, la mémoire s’ancre - Journal du Niger

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Niamey renomme ses rues, la mémoire s’ancre

Niamey grave ses héros dans le tissu urbain. Huit voies rebaptisées deviennent les sentinelles d’une mémoire nationale réaffirmée.   Niamey,…

La Ville de Niamey a rebaptisé huit artères emblématiques pour honorer des figures historiques et communautaires du Niger.

Niamey grave ses héros dans le tissu urbain. Huit voies rebaptisées deviennent les sentinelles d’une mémoire nationale réaffirmée.

 

Niamey, 24 septembre 2025 — Au cœur d’une capitale où chaque coin de rue porte l’empreinte des luttes et des triomphes collectifs, la Ville de Niamey a opéré hier une métamorphose symbolique : huit voies emblématiques ont été rebaptisées pour immortaliser des figures qui ont forgé l’âme du Niger. En effet, cette initiative, loin d’être un simple rituel administratif, résonne comme un acte de justice poétique. Elle invite les générations futures à fouler des pavés chargés d’histoires intimes et nationales, dans un pays qui cultive farouchement sa souveraineté culturelle.

Niamey : la ville célèbre ses bâtisseurs d’histoire

 

C’est sous un ciel clément que le Colonel Boubacar Soumana Garanké, Administrateur Délégué de la Ville de Niamey et Président de l’Association des Municipalités du Niger, a présidé la cérémonie de dévoilement. Accompagné des familles des défunts, il a dévoilé les nouvelles appellations en présence d’un parterre distingué : membres du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Directeur Général de l’Agence Municipale de la Ville (AMV), les Administrateurs Délégués des arrondissements communaux, leaders religieux et communautaires, ainsi que de nombreux invités honorés.

Par ailleurs, cette solennité, empreinte de recueillement et de fierté, a transformé les intersections routières en autels laïcs de la reconnaissance. Cela souligne, par conséquent, comment la toponymie urbaine peut raviver la flamme d’une mémoire nationale souvent éclipsée par les urgences du présent.

La Ville de Niamey a rebaptisé huit artères emblématiques pour honorer des figures historiques et communautaires du Niger. La Ville de Niamey a rebaptisé huit artères emblématiques pour honorer des figures historiques et communautaires du Niger.

Leurs noms gravés dans le marbre de la capitale

 

Les choix d’hommage, minutieusement délibérés, couvrent un spectre riche de contributions : des pionnières de la résilience féminine aux guides spirituels, en passant par des chefs communautaires et des bâtisseurs d’unité.

Voici les transformations phares :

  • La Rue NB 45 porte désormais le nom de Rue Elene Bassy Watara, dite Madame Bassy, en tribut à cette figure maternelle de la communauté, symbole de solidarité et d’engagement social.
  • La Rue NM 15 devient Rue Doulla Tondi, saluant une personnalité dont l’héritage évoque la tenacité face aux défis socio-économiques.
  • La Rue PO 43 est rebaptisée Rue Djeliba Badjé, honorant une femme qui a marqué les annales par son rôle dans la promotion de l’éducation et du développement local.
  • L’intersection des rues KL26 et KL60 – au croisement du Château et de la Grande Mosquée – s’élève en Rond-point Alpha Oumarou Ismaël, célébrant un leader visionnaire dont les efforts ont consolidé les liens intercommunautaires.
  • La voie devant la Mosquée Poudrière se mue en Rond-point Cheikh Aboubacar Hasoumi Koita, un hommage vibrant à ce guide spirituel qui a illuminé les consciences par sa sagesse et son appel à la paix.
  • La Rue BK 68 est désormais Rue Moumouni Moussa, dit « Chef Koutikouli », rendant justice à ce chef charismatique, pilier de la cohésion sociale et de la défense des traditions.
  • La Rue YN 170 devient Rue Aïchatou Tahirou, dite « Dalweyze », en mémoire d’une icône de la culture et de l’émancipation féminine.
  • Enfin, le rond-point du Cimetière Yantala s’affirme comme Rond-point Cheikh Kalidou Djibo, perpétuant l’œuvre d’un érudit religieux dont les enseignements continuent d’inspirer la jeunesse.

une mémoire pour l’avenir

 

Ce geste, orchestré par les autorités municipales, transcende les plaques émaillées : il érige un rempart contre l’oubli, à une époque où les récits ancestraux risquent de s’effilocher sous le poids de la modernité. « Préserver notre mémoire collective et transmettre nos valeurs aux générations futures », a déclaré le Colonel Garanké, soulignant comment ces rebaptêmes ancrent l’identité nigérienne dans le tissu urbain quotidien. À une époque de transitions politiques et sociales, cette initiative renforce le rôle de Niamey comme creuset vivant de l’histoire nationale, invitant chaque passant à une méditation sur les legs invisibles qui tissent la trame d’une nation résiliente.

En somme, cette initiative est une invitation à redécouvrir les villes sous un jour neuf, où chaque nom susurré aux carrefours évoque un chapitre de bravoure collective. Alors que le soleil couchant darde ses rayons sur ces artères renouvelées, Niamey se pose en gardienne vigilante de son passé.

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