Niamey, 16 décembre 2025 –Le Palais du 29 Juillet a vibré ce mardi au rythme d’un événement historique pour la Confédération des États du Sahel (AES). Le ministre nigérien du Commerce et de l’Industrie, Abdoulaye Seydou, a donné le coup d’envoi à la première édition de la Foire commerciale de l’AES, en marge de la troisième réunion ministérielle dédiée au commerce, à l’industrie et au secteur privé.
Le « Consommer Local » au cœur de la stratégie
Placée sous le thème « Produire, transformer et consommer local pour une souveraineté économique dans l’espace AES », cette manifestation ambitionne de promouvoir une économie endogène. À cet effet, elle a mis l’accent sur le soutien aux producteurs agricoles, artisans, petites entreprises et industries émergentes. L’objectif est double : favoriser la création de valeur ajoutée pour diminuer la dépendance aux importations et ouvrir des perspectives d’emploi concrètes pour la jeunesse sahélienne.
Foire commerciale AES : une vision politique pour une croissance intégrée
Dans son discours inaugural, Abdoulaye Seydou a souligné que ce thème incarne la vision des chefs d’État de l’AES : un Sahel qui mise sur ses propres ressources pour un développement maîtrisé. Par ailleurs, il a rappelé que la Confédération répond à une aspiration commune à reprendre le contrôle du destin économique, en intégrant sécurité, diplomatie et croissance inclusive.
En s’appuyant sur cette dynamique, le ministre a mis en avant les atouts majeurs de l’espace AES — vaste potentiel agricole, ressources minières et main-d’œuvre dynamique. Dès lors, il a présenté cette foire comme un acte symbolique et concret pour édifier un bloc économique intégré, capable de valoriser pleinement le génie local.
Un appel à l’action pour le secteur privé
Toutefois, cette ambition ne peut se réaliser sans l’implication des acteurs économiques. C’est pourquoi Abdoulaye Seydou a lancé un appel dynamique au secteur privé pour qu’il s’engage massivement dans la production et la transformation locale, qualifiant cela de contribution essentielle à la résilience nationale. En contrepartie, il a assuré que l’État agira comme facilitateur en offrant un environnement stable et attractif pour les investissements.
Cette volonté d’ailleurs partagée par ses homologues burkinabè et malien. Serge Gnaniodem Poda (Burkina Faso) a apprécié une plateforme célébrant les savoir-faire endogènes, tandis que Moussa Alassane Diallo (Mali) a insisté sur la nécessité de projeter le potentiel économique de l’AES sur la scène internationale.
Vers un marché régional élargi et prospère
Sur le plan institutionnel, le gouverneur de Niamey et le président de la Chambre de Commerce du Niger ont réitéré leur soutien à la création de partenariats public-privé innovants. Enfin, il est à noter que l’événement dépasse les frontières de la Confédération.
En effet, au-delà des trois pays membres, cette foire accueille cinq invités de marque : le Maroc, le Ghana, le Sénégal, le Togo et le Tchad. Prévue jusqu’au 20 décembre, cette exposition diversifiée marque un tournant décisif vers une intégration économique souveraine et solidaire au Sahel.
Foire commerciale AES : le Sahel prend son envol économique
En définitive, cette première Foire commerciale de l’AES ne se résume pas à une simple exposition de produits ; elle marque l’acte de naissance d’un front économique uni. En mettant en œuvre la transformation locale et la solidarité régionale, le Burkina Faso, le Mali et le Niger présentent les jalons d’une croissance qui ne dépend plus de l’extérieur, mais de la force de leur propre terroir. Le rendez-vous de Niamey prouve que, derrière la coopération militaire et diplomatique, c’est une véritable révolution industrielle et commerciale qui est désormais en marche pour le bien des populations sahéliennes.
