Niger : Tiani restructure l'armée, Mody promu Général d'Armée ! - Journal du Niger

PolitiqueSécurité




Niger : Tiani restructure l’armée, Mody promu Général d’Armée !

Niger : une nouvelle ère pour les Forces Armées avec des promotions historiques Niamey, 2 juin 2025 – Dans une initiative…

Le Niger renforce son armée avec des promotions stratégiques, notamment la nomination de Salifou Mody au grade de Général d'Armée,

Niger : une nouvelle ère pour les Forces Armées avec des promotions historiques

Niamey, 2 juin 2025 – Dans une initiative majeure visant à consolider l’appareil sécuritaire national, le Général d’Armée Abdourahamane Tiani, chef de l’État et président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), a promulgué deux décrets présidentiels aux implications profondes. Annoncée dès le 1er juin 2025, cette vague de promotions et de nominations au sein des Forces Armées Nigériennes (FAN) et de la Gendarmerie Nationale est marquée par l’ascension spectaculaire du Général de Corps d’Armée Salifou Mody au rang prestigieux de Général d’Armée. Ce geste stratégique et symbolique s’inscrit dans la volonté ferme de renforcer l’ossature militaire du Niger face aux défis sécuritaires et géopolitiques qui secouent le Sahel, projetant ainsi le pays dans une dynamique de résilience et d’ambition renouvelée.

Un leadership militaire nigérien renforcé face aux tempêtes du Sahel

La cérémonie, sobre, mais empreinte de gravité, s’est déroulée au sein de l’État-major des Forces Armées Nigériennes, où les nouveaux galons ont été célébrés comme un gage de confiance envers des officiers aguerris. En effet, le Général Salifou Mody, par ailleurs ministre de la Défense et figure centrale du régime depuis le coup d’État de juillet 2023, accède au grade suprême de Général d’Armée, une distinction rare qui le positionne au sommet de la hiérarchie militaire nigérienne. Effective dépuis le 1ᵉʳ juin 2025, cette promotion couronne un parcours exemplaire, marqué notamment par son rôle de chef d’état-major des armées entre 2020 et 2023. Durant cette période, il a notamment orchestré une modernisation des forces, et ce, malgré les assauts répétés des groupes djihadistes dans les régions de Tillabéri et Diffa.

Par ailleurs, une pléiade d’officiers de haut rang a été élevée à des grades supérieurs à titre exceptionnel, soulignant ainsi la reconnaissance de leur engagement dans un contexte régional volatile. Parmi les promus au rang de Général de Division figurent des noms tels qu’Ibra Boulama Issa, Abo Tagué Mahamadou, Sani Kaché Issa, Mohamed Toumba, Assoumane Abdou et Moussa Salaou Barmou. Ce dernier, issu des forces spéciales et reconnu pour sa collaboration étroite avec les partenaires internationaux avant le retrait des troupes étrangères, incarne une nouvelle génération de leaders militaires prêts à relever les défis d’un Niger en quête de souveraineté.

Gendarmerie et Armée de l’Air : des promotions stratégiques pour une défense optimisée

La Gendarmerie Nationale n’est pas en reste. Ainsi, la promotion de Mahamadou Ibrahim Bagadoma au grade de Général de Division renforce son rôle stratégique au sein du ministère de la Défense. L’Armée de l’Air, quant à elle, voit trois de ses officiers – Salifou Mainassara, Ibrahim Moctar Diallo et Ismael Sidi Omar Ka – accéder au grade de Général de Brigade. Ce développement témoigne d’une volonté manifeste de dynamiser ce corps essentiel à la surveillance des vastes étendues désertiques nigériennes. De surcroît, le Médecin Colonel-Major Adamou Hamadou, promu Général de Brigade, illustre l’attention particulière portée aux services de santé militaire, cruciaux dans un pays où les conflits armés et les crises sanitaires, comme la récente éradication de l’onchocercose, exigent une expertise sans faille.

Niger : des promotions militaires, un signal fort face à des défis multiples

Ces promotions interviennent à un moment charnière pour le Niger. Depuis le coup d’État de 2023, qui a vu le Général Tiani s’emparer du pouvoir en renversant le président Mohamed Bazoum, le pays s’est engagé dans une refondation politique et militaire. Les Assises de la refondation, tenues en février 2025, ont entériné la présidence de Tiani pour un mandat de cinq ans et dissous les partis politiques, marquant une rupture nette avec l’ordre démocratique antérieur. Dans ce contexte, les promotions annoncées ne sont pas seulement des récompenses individuelles ; elles constituent également un levier puissant pour affermir la loyauté des forces armées envers un régime qui cherche à asseoir sa légitimité, tout en affrontant des menaces sécuritaires persistantes.

Le Niger, membre de l’Alliance des États du Sahel aux côtés du Mali et du Burkina Faso, fait face à une insécurité chronique, alimentée par les groupes djihadistes affiliés à l’État islamique et à Al-Qaïda dans le Sahel. La région de la « triple frontière » (Niger-Mali-Burkina Faso) reste un théâtre d’opérations où les FAN mènent des combats acharnés. Les officiers promus, dont plusieurs ont fait leurs preuves dans des opérations comme « Maï Dounama » contre Boko Haram en 2015, incarnent l’espoir d’une réponse militaire plus robuste et coordonnée.

Souveraineté et stabilité : le pari d’un Niger audacieux

Au-delà de l’aspect purement militaire, ces nominations traduisent une ambition plus large : celle d’un Niger qui revendique son autonomie stratégique. Depuis l’expulsion des forces françaises en 2023 et la suspension des aides de la CEDEAO, le pays s’est tourné vers de nouveaux partenaires, notamment la Russie et la Turquie, pour équiper et former ses forces. La promotion d’officiers comme Moussa Salaou Barmou, qui a dialogué avec la diplomatie américaine lors des tensions post-coup d’État, reflète une volonté de maintenir un équilibre délicat entre ouverture internationale et affirmation souverainiste.

Le Général Tiani, dans son discours inaugural des Assises de 2025, avait appelé à « élever le niveau de vie des Nigériens et garantir l’indépendance économique ». Par conséquent, les promotions militaires s’inscrivent dans cette vision, en renforçant une institution clé pour la stabilité nationale. Elles envoient également un message clair aux partenaires régionaux, notamment l’Alliance des États du Sahel, dont les représentants étaient présents lors de l’investiture de Tiani en mars 2025. Cette dynamique s’accompagne d’un effort pour redorer l’image des FAN, souvent critiquées pour leur gestion des crises, mais aujourd’hui repositionnées comme un pilier essentiel de la refondation nationale.

L’armée nigérienne : une nouvelle ère de résilience s’ouvre

En ce 2 juin 2025, le Niger ne célèbre pas seulement l’ascension de ses officiers, mais aussi la promesse d’un renouveau. Les généraux promus, par leur expérience et leur engagement, incarnent une armée qui se veut à la hauteur des défis du XXIe siècle : sécuriser les frontières, protéger les populations et affirmer la souveraineté d’un pays au cœur du Sahel. Finalement, alors que les drapeaux nigériens flottent fièrement dans la cour de l’État-major, ces nominations résonnent comme un appel vibrant à l’unité, à la discipline et à la résilience. Dans un monde où les tempêtes géopolitiques et climatiques se conjuguent, le Niger, sous la férule de ses nouveaux généraux, s’écrit une page d’histoire où la force des armes se met au service d’une nation en quête de grandeur.

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP