À quatre jours du discours du Premier ministre nigérien à l’ONU, Niamey affine sa stratégie diplomatique. Une délégation de haut niveau porte les espoirs d’un Sahel et d’un Niger en quête de justice et de développement.
Niamey, 23 septembre 2025 –À l’ombre des gratte-ciel new-yorkais, le Niger s’apprête à faire entendre sa note résolue. Quatre jours avant que le Premier ministre Ali Mahaman Lamine Zeine ne monte à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, le pays des fleuves et des sables émerge comme un acteur pivotal de la 80e session, ouverte le 9 septembre dernier. Ainsi, dans un forum placé sous le signe d’une coopération réinventée, Niamey défend non seulement ses intérêts nationaux, mais aussi les aspirations d’un Sahel en péril, entre instabilité sécuritaire et quête de développement équitable.
Une délégation de choc pour une mission stratégique pour le Niger
Placée sous la conduite de Son Excellence M. Ali Mahaman Lamine Zeine, Premier ministre et ministre de l’Économie et des Finances, la délégation nigérienne rassemble un quatuor d’atouts stratégiques : Son Excellence M. Bakary Yaou Sangaré, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Étranger ; le médecin-colonel-major Garba Hakimi, ministre de la Santé ; et le Docteur Soumana Boubacar, ministre directeur de cabinet du Président de la République, également porte-parole du gouvernement.
Renforcée par d’autres membres du gouvernement et une cohorte de diplomates chevronnés, cette équipe est investie d’une mission claire : forger les positions du Niger sur les grands enjeux planétaires.
Paix et développement : l’ONU célèbre ses 80 ans avec le Sahel en ligne de mire
La 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations Unies, qui coïncide avec le 80ᵉ anniversaire de l’Organisation, s’articule autour du thème évocateur : « Mieux ensemble : plus de 80 ans au service de la paix, du développement et des droits humains ». Elle consacre la coopération internationale comme levier central face à une série de crises majeures : les conflits armés qui déstabilisent des régions entières, la pauvreté structurelle qui fragilise les fondements sociaux, les effets du changement climatique sur des écosystèmes vulnérables, et la nécessité d’une inclusion sociale renforcée pour contenir les inégalités croissantes.
Les débats, engagés depuis deux semaines, portent sur des enjeux de haute sensibilité, tels que la reconnaissance pleine et entière de l’État de Palestine, la mobilisation urgente contre le réchauffement climatique, ainsi que les implications éthiques de l’intelligence artificielle — un domaine dans lequel le Niger, pionnier en matière de gouvernance numérique au Sahel, pourrait se distinguer.

Le grand oral de M. Zeine : la souveraineté nigérienne à l’honneur
Le discours très attendu de Son Excellence M. Ali Mahaman Lamine Zeine, prévu pour le samedi 27 septembre, cristallise les espoirs de la nation. En effet, au-delà des allocutions protocolaires, cette intervention incarnera la réaffirmation de la souveraineté du Niger dans un contexte post-transition marqué par des réformes économiques ambitieuses et une diplomatie résolument proactive.
Dans un environnement international caractérisé par la distance de certains partenaires occidentaux et la recomposition des alliances régionales, Niamey portera une plaidoirie en faveur d’un ordre mondial plus équitable, où les voix des pays en développement ne sont plus reléguées aux marges du débat global.
« Dans un monde interconnecté, le Niger n’est pas un spectateur, mais un architecte de solutions collectives » : telle pourrait être la synthèse de cette prise de parole, qui s’inscrit dans la perspective de rencontres bilatérales stratégiques avec des homologues africains et européens.
Au-delà des mots, des actes concrets pour le Niger
Pour le grand public nigérien, la présence du Niger à New York incarne les luttes quotidiennes : transformer les engagements multilatéraux en financements concrets, en programmes de santé renforcés face aux épidémies, et en stratégies climatiques adaptées aux réalités des communautés nomades.
Alors que la session bat son plein, ponctuée de nombreux événements parallèles consacrés à l’énergie verte et à la cybersécurité, le Niger occupe symboliquement le premier siège dans l’hémicycle de l’Assemblée générale — un honneur qui témoigne de son rôle croissant dans les dynamiques de gouvernance multilatérale.
En conclusion, à quatre jours du grand oral, l’attention se cristallise. Terre de contrastes où la résilience s’allie à l’ambition, le Niger pourrait convertir ces tribunes internationales en leviers tangibles au service de son développement. Les échos de New York, porteurs d’engagements et de diplomatie active, résonneront bientôt jusqu’aux marchés de Niamey.
