Séville 2025 : L’AES, voix tonitruante du Sahel, ébranle la scène mondiale - Journal du Niger

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Séville 2025 : L’AES, voix tonitruante du Sahel, ébranle la scène mondiale

Le 1er juillet 2025, sous le ciel brûlant de Séville, la Confédération des États du Sahel (AES) a fait trembler…

À Séville, la Confédération des États du Sahel (AES) a exigé un nouveau modèle de financement du développement, plaidant pour la souveraineté économique, la sécurité et la création d'une banque d'investissement régionale.

Le 1er juillet 2025, sous le ciel brûlant de Séville, la Confédération des États du Sahel (AES) a fait trembler les murs de la 4e Conférence internationale sur le financement du développement. Dans l’arène du FIBES Sevilla Exhibition and Conference Centre, les trois nations – Mali, Burkina Faso, Niger – ont parlé d’une seule voix, portée par une détermination farouche à défendre les aspirations de leurs peuples et à réinventer le multilatéralisme. Ce n’est pas un simple discours, mais un manifeste panafricaniste, livré avec l’éloquence d’un cri du désert par le Premier ministre malien, le Général de Division Abdoulaye Maïga.

À Séville, la Confédération des États du Sahel (AES) a exigé un nouveau modèle de financement du développement, plaidant pour la souveraineté économique, la sécurité et la création d'une banque d'investissement régionale.Une vision forgée dans le sable

Face à une assemblée de chefs d’État, de ministres et de décideurs mondiaux, le Général Maïga a brandi l’étendard de l’AES, invoquant l’héritage des pères fondateurs de la Confédération. Son discours, telle une bourrasque sahélienne, a balayé les conventions diplomatiques pour poser une question essentielle : comment financer le développement lorsque la sécurité, pilier fondamental, est sapée par des ingérences étrangères ? Condamnant sans détour le « terrorisme sponsorisé » qui ravage le Sahel depuis plus d’une décennie, il a dénoncé ses conséquences dévastatrices : écoles réduites en cendres, hôpitaux calcinés, populations livrées à la souffrance.

L’AES, a-t-il martelé, ne se contentera pas de panser ses plaies. Elle aspire à une souveraineté économique, incarnée par la création ambitieuse d’une Confédération Bank for Investment and Development, dotée d’un capital de 500 milliards de FCFA (environ 1 milliard USD). Ce projet, audacieux et visionnaire, vise à briser les chaînes de la dépendance financière et à poser les jalons d’une puissance régionale panafricaniste.

Une offensive diplomatique sans relâche

Dans les coulisses des tables rondes et des événements parallèles, les ministres de l’AES ont porté cette vision avec une vigueur implacable. Les chefs de la diplomatie du Burkina Faso, du Mali et du Niger, aux côtés des ministres maliens de l’Économie et des Finances, ainsi que de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable, ont défendu une position commune, unie par un fil rouge : le Sahel ne sera plus un pion sur l’échiquier mondial, mais un acteur maître de son destin. Leurs interventions, dans les salles feutrées de Séville, ont résonné comme un défi aux institutions financières globales, accusées d’ignorer les réalités des nations en proie à l’insécurité.

Le message était clair : le développement durable au Sahel passe d’abord par la sécurité. Sans elle, les écoles restent des ruines, les champs des déserts, et les rêves des enfants des chimères. L’AES, en proposant des réformes audacieuses – de la création d’un tribunal pénal régional contre le terrorisme à l’harmonisation des politiques énergétiques – a posé les bases d’une révolution régionale, où la coopération Sud-Sud devient le socle d’un avenir autonome.

Séville, tremplin d’une ambition panafricaine

La présence de l’AES à Séville n’était pas qu’une participation protocolaire. Elle a transformé la conférence en une tribune où le Sahel, souvent relégué aux marges des débats mondiaux, s’est imposé comme une force incontournable. « Nous ne demandons pas la charité, mais la justice », a déclaré un ministre burkinabè, tandis qu’un homologue nigérien insistait sur la nécessité de réformer un système financier international qui « étrangle plus qu’il ne soutient ».

Dans un monde où les Objectifs de développement durable (ODD) peinent à s’incarner – seuls 16 % des 169 cibles sont en voie d’être atteints d’ici 2030 – l’AES a rappelé une vérité brutale : sans sécurité, pas de développement ; sans souveraineté, pas de dignité. En proposant des solutions concrètes, comme la création d’une banque confédérale et des infrastructures communes, la Confédération a non seulement défié les paradigmes établis, mais aussi offert une vision d’espoir pour un Sahel uni, résilient et maître de son avenir.

Alors que les échos des débats de Séville s’estompent, une image persiste : celle d’une AES debout, refusant de plier sous le poids des crises. À travers la voix du Général Maïga et l’engagement de ses ministres, le Sahel a planté un jalon à Séville, un appel à un monde où les nations du Sud ne seront plus des spectateurs, mais des architectes de leur destin.

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