Sommet AES : les Ministres précisent la feuille de route - Journal du Niger



Sommet AES : les Ministres précisent la feuille de route

Ouagadougou, 26 novembre 2025 – À moins de deux mois du deuxième Sommet des chefs d’État de la Confédération des…

Sommet AES : Les Ministres des Affaires étrangères valident la feuille de route du 2ᵉ sommet. Avancées sur la Force conjointe, la future banque (BCID-AES) et le projet de monnaie commune. Ministère Nigérien de l'Intérieur

Ouagadougou, 26 novembre 2025 – À moins de deux mois du deuxième Sommet des chefs d’État de la Confédération des États du Sahel (AES), les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont tenu ce mercredi une réunion stratégique dans la capitale burkinabè. L’objectif était clair : affiner les dossiers que les Ministres présenteront aux présidents Ibrahim Traoré, Assimi Goïta et Abdourahamane Tiani.

Pendant plus de cinq heures, Karamoko Jean Marie Traoré (Burkina Faso), Abdoulaye Diop (Mali) et Bakary Yaou Sangaré (Niger) ont examiné les rapports remis la veille par les groupes d’experts. en effet, ces documents, qui couvrent la sécurité, l’économie, les infrastructures et la communication, constituent la feuille de route concrète de l’AES, dix-sept mois après le sommet fondateur de juillet 2024.

Succès opérationnels et avancées économiques

 

Au-delà du symbole, les trois pays affichent des résultats tangibles. En effet, la Force conjointe AES, qui a officiellement activé son commandement tournant en septembre, a déjà conduit plusieurs opérations coordonnées contre les groupes djihadistes dans la zone des trois frontières. Des sources militaires évoquent « une nette baisse des incursions » depuis l’été, ce qui démontre l’efficacité de la coopération sécuritaire.

Parallèlement, sur le plan économique, la future Banque de crédit et d’investissement et de développement de l’AES (BCID-AES) vient de finaliser ses statuts. Par ailleurs, son siège  sera à Bamako et annonce désormais son ouverture effective pour le premier trimestre 2026. De même, la plateforme médiatique commune AES TV-Radio, qui émet déjà en test depuis Ouagadougou et Niamey, passera en mode définitif avant la fin de l’année.

Un front uni face aux pressions extérieures

 

Le ministre malien Abdoulaye Diop n’a pas caché son émotion en rappelant le « soutien fraternel et immédiat » du Burkina et du Niger lors de la crise carburant qui a paralysé Bamako en octobre. Des camions-citernes burkinabè et nigériens avaient alors franchi la frontière sans formalités pour ravitailler le Mali, contournant ainsi les restrictions imposées par certains voisins.

« Ce n’est plus de la solidarité, c’est de la souveraineté partagée », a-t-il déclaré.

Le ministre nigérien Bakary Yaou Sangaré a pour sa part insisté sur l’urgence de finaliser les textes juridiques fondateurs : traité de confédération, charte de la force conjointe, statut de la banque ainsi que  protocole douanier commun.

« Nous arrivons au sommet avec des propositions prêtes à être signées par nos présidents », a-t-il assuré.

Prochain rendez-vous : le sommet lui-même

 

À l’issue de la réunion, les trois ministres ont validé l’ordre du jour qu’ils soumettront au futur Conseil des ministres de l’AES, étape préalable au sommet des chefs d’État. Parmi les sujets brûlants : la sortie définitive de la zone franc CFA (calendrier et nom de la future monnaie commune), l’harmonisation des visas et la création d’un passeport AES.

En quittant la salle, un haut fonctionnaire a résumé l’état d’esprit général : « On ne construit plus un rêve, on pose les fondations d’un État confédéral. Et cette fois, personne ne pourra nous dire que c’est du bluff. »

Le compte à rebours est lancé. Ainsi, le deuxième Sommet AES s’annonce comme le moment où l’alliance des trois pays passera définitivement du discours à l’acte irréversible.

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