À Tahoua, la Direction Régionale de la Police Nationale (DRPN ) a dévoilé le bilan d’une opération antitrafic d’envergure menée par l’OCRTIS. Plus de 71 000 comprimés et 4 kg de cannabis ont été saisis, mettant en lumière l’ampleur du narcotrafic dans la région et son infiltration jusque dans les milieux éducatifs
Tahoua, 8 octobre 2025 – La Direction Régionale de la Police Nationale (DRPN) de Tahoua a tenu, le 1ᵉʳ octobre 2025, un point de presse pour faire le bilan d’une opération antitrafic menée par l’antenne régionale de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS). Cette intervention a ainsi permis la saisie de 71 860 comprimés de Tramadol, Diazépam et Benzexol, ainsi que 7,5 boules d’herbe de cannabis totalisant 4,085 kg, illustrant l’engagement résolu des forces de l’ordre dans la lutte contre les réseaux illicites.

DRPN : Chronologie de l’opération et arrestations
Les faits remontent au 26 septembre 2025, lorsque l’antenne OCRTIS de Tahoua a reçu des renseignements concernant les activités suspectes d’un individu résidant en ville. L’exploitation de ces informations a conduit d’abord à l’interpellation d’un ressortissant nigérien en possession de 11,3 grammes d’herbe de cannabis, complétés par une quantité supplémentaire découverte lors de perquisitions à son domicile.
Subséquemment, les investigations ont orienté les enquêteurs vers le quartier Franco, où un enseignant a été appréhendé avec une cargaison substantielle, comprenant notamment : 49 500 comprimés de Diazépam D5, 19 000 comprimés de Benzexol, 3 360 comprimés de Tramadol 225 mg, et les 7,5 boules de cannabis mentionnées.

Méthodes du trafic et enjeux régionaux
Au total, les autorités ont placé deux individus de nationalité nigérienne, dont un enseignant local, en garde à vue. Les forces de l’ordre ont également saisi deux motocycles utilisés pour le transport. Selon les éléments de l’OCRTIS, ces réseaux opèrent avec une organisation complexe : ils introduisent les stupéfiants depuis le Ghana via le Bénin et le Nigeria, et des motocyclistes les récupèrent en empruntant des axes secondaires et des villages isolés pour atteindre Tahoua. Ensuite, une partie de la marchandise alimente la consommation locale, tandis qu’ils acheminent le surplus vers les pays du Maghreb.
Cette saisie, de surcroît, met en exergue la position stratégique de la région de Tahoua comme plaque tournante d’un trafic terrestre massif, principalement véhiculé par motos. Face à l’extension alarmante de ces activités illicites, la DRPN de Tahoua alerte solennellement la population de l’Ader sur les risques graves que représente le narcotrafic, notamment en tant que source de financement présumée du terrorisme.

La DRPN appelle à la vigilance et à l’engagement
À l’occasion de ce point de presse, la Direction Régionale de la Police Nationale exprime sa gratitude aux autorités administratives et coutumières pour leur appui constant. Elle invite par ailleurs les parents d’élèves, les éducateurs et l’ensemble des acteurs éducatifs à intensifier leur vigilance, particulièrement en cette période de préparation de la rentrée scolaire, afin de préserver la jeunesse des tentations destructrices.
Par ailleurs, ces efforts s’inscrivent dans la stratégie nationale de lutte contre la criminalité transnationale, sous l’impulsion des plus hautes autorités. La DRPN de Tahoua réaffirme son engagement à poursuivre les opérations de sécurisation, en collaboration étroite avec les communautés locales, pour un environnement plus sûr et résilient. À cet effet, elle mènera des enquêtes complémentaires pour démanteler l’ensemble du réseau impliqué..

Tahoua, carrefour des défis
En conclusion, cette saisie record de stupéfiants orchestrée par l’OCRTIS à Tahoua confirme la place critique de la région comme plaque tournante des trafics transnationaux, mais aussi la détermination sans faille des forces de sécurité. L’interpellation d’un enseignant au cœur du réseau souligne la profondeur de l’infiltration de cette menace illicite dans le tissu social, rappelant les liens présumés entre narcotrafic et financement du terrorisme au Sahel.
Cependant, si la DRPN réaffirme son engagement à poursuivre la sécurisation, la question de la résilience communautaire demeure centrale.
Quel rôle concret la population, les éducateurs et les familles doivent-ils jouer désormais pour barrer la route à ces réseaux criminels et préserver la jeunesse de l’Ader de cette menace qui ne fait que s’intensifier ?
