À Niamey, l’identité numérique devient levier d’inclusion : le projet WURI-Niger se réinvente pour rapprocher chaque Nigérien de ses droits fondamentaux.
Niamey, 26 septembre 2025 – Dans les arcanes feutrés du Ministère de l’Intérieur, où se nouent les fils invisibles de la souveraineté nationale, une poignée de main ce matin pourrait bien déverrouiller les portes de l’inclusion pour des millions de Nigériens. En effet, la délégation de la Banque Mondiale, pilotée par le responsable régional du Projet d’Identification Unique pour l’Intégration Régionale et l’Insertion en Afrique de l’Ouest (WURI), a été reçue par le Général de Division Mohamed Toumba, Ministre d’État chargé de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire.

Une restructuration stratégique du projet WURI-Niger
Après trois jours d’échanges intenses avec les cadres ministériels, cette audience – la seconde en une semaine – a scellé des conclusions optimistes sur la restructuration du projet WURI-Niger. Ainsi, ce levier essentiel vise à doter chaque citoyen d’une identité numérique fiable et inclusive.
Ce rendez-vous, survenu à l’issue d’ateliers marathon, visait à rendre compte au Ministre d’État des avancées concrètes : une refonte du programme pour accélérer la délivrance de documents d’état civil, comme les actes de naissance ou les cartes d’identité biométriques. Or, ces documents restent encore un mirage pour trop de ruraux et de nomades dans un pays où seulement 40 % de la population possède un document officiel.
« Ces discussions prometteuses marquent la fin d’une phase cruciale, pavant la voie à une implémentation plus agile et inclusive », a souligné un porte-parole du ministère.

Un projet régional au service des plus vulnérables
Lancé en 2020 sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur, WURI-Niger s’inscrit dans un programme multiphase financé par la Banque Mondiale à hauteur de 273 millions de dollars pour l’Afrique de l’ouest . Par conséquent, il vise à établir un système d’identification unique et interopérable dans l’espace ouest-africain.
Au Niger, ce projet – officiellement West Africa Unique Identification for Regional Integration and Inclusion – cible particulièrement les populations vulnérables. Il facilite l’accès à l’éducation, à la santé et aux aides sociales via une carte d’identité numérique sécurisée.
Des innovations pour un territoire vaste et contrasté
La restructuration actuelle, impulsée par des missions d’appui, intègre des innovations telles que des plateformes mobiles pour l’enregistrement décentralisé. En effet, ces outils répondent aux défis d’un territoire vaste, où les centres urbains comme Niamey contrastent fortement avec l’isolement des régions du Nord.

Un engagement ferme pour une administration inclusive
Cette rencontre, trois jours après la précédente audience avec le Général Toumba, illustre l’engagement ferme du Niger pour une administration moderne et inclusive.
« WURI n’est pas qu’un outil technique ; c’est un pont vers l’intégration régionale et l’insertion socio-économique », a déclaré le coordonnateur du projet.
Selon lui, ces ajustements pourraient équiper 5 millions de Nigériens supplémentaires d’ici 2027, boostant ainsi la participation aux élections et aux programmes de développement.
WURI-Niger : vers une citoyenneté tangible et partagée
Dans un contexte où l’absence d’identité entrave 60 % des transactions publiques, cette restructuration promet de catalyser la croissance inclusive, alignée sur les Objectifs de développement durable de l’ONU.
Dès lors, ces conclusions ne relèvent pas du simple jargon administratif. Pour les Nigériens, elles incarnent la promesse d’une citoyenneté tangible, où l’identité n’est plus un privilège urbain mais un droit sahélien.

Une identité numérique pour tous : vers un Niger inclusif et connecté
Alors que les ajustements stratégiques du projet WURI-Niger prennent forme, une nouvelle étape s’ouvre pour des millions de citoyens encore invisibles aux yeux de l’administration. Cette restructuration, portée par une volonté politique affirmée et un appui technique renforcé, pourrait transformer l’accès aux droits fondamentaux dans les zones les plus reculées du pays.
Reste à voir comment cette dynamique sera consolidée dans les mois à venir, et si elle parviendra à faire de l’identité numérique non seulement un outil de gouvernance, mais un vecteur de dignité, d’intégration régionale et de développement équitable.
Car au-delà des chiffres et des plateformes, c’est bien la reconnaissance de chaque Nigérien qui est en jeu — et avec elle, la promesse d’un avenir plus juste et plus connecté.
