Ouaddai, 12 janvier 2025 – Une page se tourne dans les relations militaires entre la France et le Tchad avec la rétrocession, hier samedi, de la base stratégique d’Abéché, située au cœur de la province de Ouaddai. Ce transfert marque une étape cruciale dans le retrait progressif des troupes françaises du territoire tchadien, amorcé il y a plusieurs mois.
En effet, la cérémonie solennelle s’est déroulée en présence du Ministre des Armées, le général Issaka Malloua Djamous, du gouverneur de la province, ainsi que de hauts responsables militaires tchadiens et français. Un moment chargé de symbolisme, soulignant la fin d’une présence militaire française significative dans cette région stratégique du Sahel.
Tchad autonome : Abéché, un symbole de souveraineté militaire
Tout d’abord, la base d’Abéché, connue pour son importance géostratégique, a longtemps été un point clé des opérations militaires françaises dans la région, servant de base avancée pour les missions de lutte contre le terrorisme et de soutien aux forces armées tchadiennes. Sa rétrocession au Tchad marque une volonté de renforcer la souveraineté nationale et de redonner aux autorités locales le contrôle de leurs infrastructures militaires.
Dans son discours, le Ministre des Armées, Gal Issaka Malloua Djamous, a salué cette étape comme une avancée vers une autonomie accrue des forces armées tchadiennes. « Cette rétrocession est le signe de la confiance renouvelée entre nos deux nations et de notre capacité à prendre en main notre destin sécuritaire », a-t-il déclaré, tout en rendant hommage à la coopération militaire passée avec la France.
Du côté français, les responsables militaires ont exprimé leur fierté d’avoir contribué à la stabilisation de la région et réaffirmé leur engagement à poursuivre une coopération sécuritaire sous d’autres formes, notamment par des formations et des échanges d’expertise.
Défis et opportunités : vers une sécurité renforcée au Tchad
D’ailleurs, le transfert de matériels et d’équipements militaires qui ont précédé la rétrocession de la base témoigne de l’effort de transition en douceur pour permettre aux forces tchadiennes de maintenir un niveau opérationnel adéquat. Ainsi, les autorités tchadiennes ont reçu des véhicules blindés, des systèmes de communication et des infrastructures logistiques.
Cependant, cette rétrocession s’inscrit dans un contexte régional marqué par des défis sécuritaires persistants, où la menace des groupes armés reste présente. Le Tchad, fort de ses troupes aguerries, devra désormais assumer seul la responsabilité de sécuriser une région souvent en proie à l’instabilité.
Ainsi, alors que les soldats français se retirent progressivement, le regard est tourné vers l’avenir. Les autorités tchadiennes affirment leur détermination à consolider leur capacité de défense et à renforcer la sécurité nationale, tout en maintenant des relations diplomatiques et de coopération étroites avec leurs partenaires internationaux.
En somme, le retrait des troupes françaises d’Abéché est bien plus qu’un simple départ ; il symbolise une nouvelle ère de souveraineté militaire pour le Tchad, marquée par des défis, mais aussi par une promesse d’autonomie renforcée.
