Niger : 57 kilos de cannabis saisis à Konni - Journal du Niger

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Niger : 57 kilos de cannabis saisis à Konni

57 kilos de cannabis saisis à Konni : l’OCRTIS frappe un réseau transfrontalier de plein fouet. Une opération coup de…

À Konni, les forces nigériennes ont intercepté 57 kilos de cannabis et des milliers de pilules psychoactives. Deux trafiquants présumés ont été arrêtés. L’OCRTIS intensifie sa lutte contre les réseaux transfrontaliers de stupéfiants OCRTIS

57 kilos de cannabis saisis à Konni : l’OCRTIS frappe un réseau transfrontalier de plein fouet. Une opération coup de poing menée dans la région de Tahoua a permis l’interception de stupéfiants et l’arrestation de deux présumés trafiquants liés à un cartel international.

 

Konni, 14 novembre 2025 – Les forces de l’ordre nigériennes ont récemment infligé un revers majeur au crime organisé, à la faveur d’une opération coup de poing menée par l’OCRTIS dans la région de Tahoua. Plus de 57 kilos de cannabis et des milliers de comprimés psychoactifs ont été interceptés, tandis que deux présumés membres d’un cartel international ont été placés en détention. Cette affaire, qui s’étend des routes poussiéreuses de Konni aux confins du Nigeria, expose les rouages d’un commerce illicite en pleine mutation et la riposte inflexible des autorités.

 

À Konni : L’OCRTIS frappe fort au cœur du trafic.

 

L’opération, déclenchée en urgence après une alerte initiale, a débuté fin octobre dans le département de Konni, bastion frontalier vulnérable aux flux illégaux. Le 30 octobre 2025, une patrouille du Service Corps Urbain local met la main sur un premier lot impressionnant : 44,225 kilos de résine de cannabis, emballés avec une précision industrielle, accompagnés de 25 000 cachets d’Exol et 3 800 doses de Tramadol à 225 mg.

Transférée à l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS), cette saisie devient le déclencheur d’une traque méthodique. Grâce à un travail de renseignement affûté – surveillances discrètes, croisements d’informations et interrogatoires ciblés –, les  enquêteurs réussissent rapidement à identifier un maillon clé : un ressortissant nigérien, fiché pour ses allers-retours suspects aux frontières. Son interpellation, survenue le 6 novembre 2025, livre des aveux décisifs qui orientent l’enquête vers de nouvelles cibles.

 

Affaire de drogue à Konni : Les arrestations qui mettent à jour la chaîne logistique du trafic

 

Les investigations s’intensifient dans les zones rurales adjacentes, où les trafiquants affectionnent les chemins de traverse pour esquiver les barrages. Direction Saléoua, hameau reculé de la commune de Guidan Idder à Malbaza : c’est là que les enquêteurs tendent leur piège. Ainsi, un second suspect, cette fois de nationalité nigériane, est intercepté en pleine livraison au guidon de sa motocyclette, véhicule roi des acheminements furtifs. À bord, 14 paquets de cannabis variété « amnesia » – une souche puissante prisée pour sa rapidité d’effet – totalisant 12,81 kilos.

Par ailleurs, ces deux profils, l’un local aguerri, l’autre importateur transfrontalier, incarnent la toile d’araignée du réseau : une organisation qui tire profit des porosités douanières pour inonder le Sahel de produits toxiques. Au total, les saisies cumulées dépassent les 57 kilos de cannabis, sans compter les dizaines de milliers de pilules qui alimentent aussi une addiction galopante dans les communautés vulnérables.

 

Trafiquants en mutation : des tactiques rusées face à une police vigilante

 

Cette affaire révèle l’ingéniosité des criminels, qui délaissent les axes principaux pour des sentiers secondaires, usant de motos tout-terrain et de camouflages astucieux. En plus, le recours à des variétés spécifiques comme l’ »amnesia » témoigne d’une professionnalisation croissante, avec des fournisseurs nigérians qui exploitent les failles régionales pour écouler leurs stocks.

Face à cette sophistication croissante, les autorités ne restent pas en retrait. L’OCRTIS démontre une résilience exemplaire, mobilisant ressources humaines et technologiques pour contrer ces adaptations. « Chaque interception est une victoire contre un fléau qui mine la sécurité et la santé publique », souligne un officier impliqué, sous couvert d’anonymat. Cette détermination s’inscrit également  dans une stratégie nationale plus large, alignée sur les engagements internationaux du Niger en matière de lutte antidrogue.

 

Enjeux sécuritaires : un Sahel sous tension, une riposte collective en vue

Par-delà les saisies, ce coup de filet à Konni alerte sur les ramifications d’un trafic qui finance instabilités et extrémismes dans le Sahel. Les stupéfiants, porte d’entrée vers d’autres trafics (armes, migrants), exacerbent les fractures sociales dans une région déjà éprouvée par les conflits. Face à cette menace, les autorités nigériennes, en collaboration avec des homologues ouest-africains, appellent à une vigilance accrue pour étouffer ces filières à la source.

L’enjeu immédiat est capital : les deux suspects, actuellement en garde à vue, pourraient livrer des pistes supplémentaires permettant de neutraliser d’autres complices. Pour les habitants de Tahoua, cette opération offre un répit bienvenu. Mais dans les coulisses du Sahel, il est clair que la guerre contre les stupéfiants ne fait que commencer.

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