Arlit : l’OCRTIS démantèle trois réseaux de soins illégaux - Journal du Niger

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Arlit : l’OCRTIS démantèle trois réseaux de soins illégaux

À Arlit, ville minière du désert nigérien, l’OCRTIS a démantelé trois réseaux mêlant trafic de stupéfiants et exercice illégal de…

L’OCRTIS démantèle trois réseaux clandestins mêlant faux soins médicaux et trafic de cannabis. Ces opérations renforcent la lutte contre les pratiques illégales dans une zone sahélienne à forte vulnérabilité sanitaire.

À Arlit, ville minière du désert nigérien, l’OCRTIS a démantelé trois réseaux mêlant trafic de stupéfiants et exercice illégal de la médecine. Une opération salutaire dans une région où l’accès aux soins reste un défi quotidien.

 

Arlit, 3 octobre 2025 – Dans cette ville minière isolée au cœur du désert, où l’accès à la santé est un combat quotidien, l’antenne départementale de l’Office Central de Répression du Trafic Illicite des Stupéfiants (OCRTIS) d’Arlit a porté un coup décisif à l’exercice illégal de la médecine et au trafic de stupéfiants. Fin septembre, en effet, trois réseaux ont été démantelés, révélant un mélange troublant de soins clandestins et de commerce de cannabis. Ces interpellations, menées avec précision, soulignent par conséquent les risques pour les habitants d’Arlit, confrontés à un accès limité aux soins authentiques.

Un premier réseau nigérian : cinq ans de consultations sans diplôme

 

Le 25 septembre, les agents de l’OCRTIS ont frappé au cœur d’un groupe de trois Nigérians qui, depuis plus de cinq ans, tenaient boutique comme guérisseurs polyvalents à Arlit. Sans aucune formation médicale reconnue – un niveau d’études secondaires pour la plupart –, ils consultaient, et par conséquent, traitaient une clientèle variée, des maux de tête aux troubles chroniques. Leur arsenal improvisé incluait des tensiomètres, des glucomètres et des pistolets de massage, ainsi qu’un stock important de produits pharmaceutiques et d’équipements saisis lors de l’opération.

De plus, l’un des suspects a été pris sur le fait avec un cornet de cannabis, ce qui a directement conduit à sa garde à vue. Bien que ce réseau ait bénéficié d’une autorisation provisoire délivrée par la mairie d’Arlit en 2020, il opérait dans un flou juridique qui mettait surtout en péril la santé publique. « Ces pratiques exposent les patients à des risques inutiles », note un responsable local de l’OCRTIS, qui insiste sur la nécessité de vigilance.

L’OCRTIS démantèle trois réseaux clandestins mêlant faux soins médicaux et trafic de cannabis. Ces opérations renforcent la lutte contre les pratiques illégales dans une zone sahélienne à forte vulnérabilité sanitaire.

Un hangar transformé en cabinet fantôme

 

Le deuxième coup de filet a visé un Nigérien isolé, arrêté pour exercice illégal de la médecine dans un hangar du quartier Kassoua Dagi. Son « cabinet » de fortune regorgeait d’outils hétéroclites : deux appareils de massage, une balance, des tensiomètres électroniques et manuels, un thermomètre infrarouge, un appareil à gélules, voire une boîte de tests de grossesse. Divers médicaments complétaient l’inventaire, utilisés pour soigner une patientèle locale.

Son unique justificatif ? Un arrêté ministériel expiré, autorisant la pharmacopée traditionnelle… mais uniquement limité au deuxième arrondissement de Niamey. À Arlit, à des centaines de kilomètres de là, cette dérogation n’avait donc plus cours. L’individu, sans formation spécifique, illustre ainsi un problème récurrent dans les zones reculées : le vide des services publics comblé par des initiatives hasardeuses.

Un faux dentiste au pied de la gare

 

Le 26 septembre, le troisième réseau – réduit à un individu nigérien – a été neutralisé en face de la gare routière Rimbo. Se présentant comme dentiste avec un bagage scolaire limité (niveau sixième), il exerçait néanmoins dans un local improvisé, équipé d’un appareil de nettoyage dentaire, d’instruments divers, et même de dents humaines et artificielles. Une attestation de travail datée de 2015, délivrée par la Direction Départementale de la Santé Publique de N’Guigmi, ne couvrait en aucun cas ses activités actuelles.

Usurpation de titre et pratique illégale : ces accusations pèsent lourd, d’autant plus dans une ville où les infrastructures dentaires font cruellement défaut. Les saisies sur place ont permis de sécuriser les outils, évitant ainsi d’éventuels drames pour des patients en quête de soins rapides.

L’OCRTIS démantèle trois réseaux clandestins mêlant faux soins médicaux et trafic de cannabis. Ces opérations renforcent la lutte contre les pratiques illégales dans une zone sahélienne à forte vulnérabilité sanitaire.

Un signal fort pour la santé au Sahel

 

Par ailleurs, depuis plus mois , l’OCRTIS mène une offensive plus large contre les réseaux mêlant stupéfiants et pratiques médicales clandestines dans la région d’Agadez, et ces démantèlements successifs en font pleinement partie. À Arlit, bastion uranifère où les mineurs et leurs familles dépendent souvent de solutions de proximité, ces opérations rappellent l’importance d’une régulation stricte. Les suspects font face à des poursuites judiciaires, tandis que les autorités appellent les citoyens à signaler les pratiques suspectes.

Dans un Niger où les déserts de sable riment avec défis sanitaires, ces victoires modestes protègent le quotidien des habitants. Une piqûre de rappel : la vraie médecine sauve des vies, les impostures les mettent en danger. C’est pourquoi on l’espère à Arlit, les vrais soins viendront bientôt combler ces vides.

 

 

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