Bamako, 6 mai 2025 – Le Conseil National de Transition (CNT) a entamé ce mardi une session d’urgence pour examiner un projet de loi visant à abroger la charte des partis politiques, adoptée en 2005, et le statut de l’opposition. Ce débat, qui suscite de vives tensions, intervient après que le Conseil des ministres a validé, le 30 avril, une proposition de révision issue de consultations nationales, perçue par certains comme un pas vers la dissolution des partis politiques.
Plus de 100 partis politiques ont dénoncé cette initiative, arguant qu’elle contredit les résolutions de la Conférence de Refondation Nationale (ANR) et menace le pluralisme garanti par la Constitution de 2023. Des figures comme Mamadou Ismaïla Konaté, ancien ministre de la Justice, ont qualifié cette démarche de « recul démocratique », craignant une marginalisation des partis similaire à celle observée au Burkina Faso et au Niger. L’objectif affiché par le gouvernement est de « nettoyer le paysage politique », notamment en luttant contre la transhumance politique et en clarifiant le statut du chef de l’opposition.
Le CNT, qui agit comme organe législatif transitoire depuis le coup d’État de 2020, doit soumettre le texte à la Cour constitutionnelle pour validation. Alors que le Mali regroupe plus de 300 partis, que le Premier ministre juge « intenables », l’issue de ce débat pourrait façonner l’avenir de la démocratie malienne, dans un contexte où les autorités ont suspendu les activités politiques entre avril et juillet 2024.
