Le Niger et le Venezuela abolissent les visas diplomatiques - Journal du Niger

PolitiqueDiplomatie




Le Niger et le Venezuela abolissent les visas diplomatiques

À Caracas, le Niger et le Venezuela ont signé un accord d’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques…

Le Niger et le Venezuela scellent un accord d’exemption de visas pour les passeports diplomatiques et de service.

À Caracas, le Niger et le Venezuela ont signé un accord d’exemption de visas pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service.

 

Caracas, 3 octobre 2025 – Imaginez un diplomate nigérien atterrissant à Caracas sans tampon ni file d’attente, ou un émissaire vénézuélien foulant le sable de Niamey avec la légèreté d’un billet d’avion. Ce n’est plus un rêve géopolitique : en effet, c’est la réalité scellée hier par un accord d’exemption de visa entre le Niger et le Venezuela, réservé aux détenteurs de passeports diplomatiques et de service.

Dans une cérémonie empreinte de symboles Sud-Sud, les ministres des Affaires étrangères des deux nations, Bakary Yaou Sangaré pour Niamey et Yvan Gil Pinto pour Caracas, ont apposé leur signature sur ce pacte qui, au-delà des formalités, pourrait bien tisser des liens inattendus entre deux géants des ressources naturelles – l’uranium sahélien et le pétrole orénoquien.

Le Niger et le Venezuela scellent un accord d’exemption de visas pour les passeports diplomatiques et de service.

Une poignée de main transcontinentale : de la diplomatie à l’action

 

La salle des accords au ministère vénézuélien des Affaires étrangères vibrait d’une énergie rare pour un protocole bilatéral : sourires complices, traductions fluides en espagnol et haoussa, et un fond de maracatu nigérien pour égayer l’atmosphère.

« Cet accord vise à faciliter la mobilité des responsables et diplomates des deux pays, tout en consolidant les liens d’amitié et de partenariat stratégique entre Niamey et Caracas », a déclaré avec emphase Son Excellence Bakary Yaou Sangaré, évoquant ainsi un « pont sur l’Atlantique » qui transcende les océans et les crises.

Pour le Venezuela, miné par les sanctions internationales et en quête de nouveaux alliés, ce geste n’est pas anodin. Ainsi, Yvan Gil Pinto, fidèle du chavisme, a salué l’initiative comme un « pas vers une multipolarité juste », rappelant les affinités historiques entre les Non-Alignés des années 60.

De son côté, le Niger, en pleine refondation post-coup d’État sous le général Abdourahamane Tiani, voit cet accord s’inscrire dans une diplomatie offensive : diversifier les partenariats au-delà de l’Occident, et miser sur des échanges concrets en énergie, agriculture et formation.

Au-delà des visas : Qu’est-ce que ça change pour Niamey et Caracas ?

 

Oubliez les clichés : ce n’est pas qu’une formalité pour élites. Bien au contraire, en fluidifiant les voyages diplomatiques, l’accord pave la voie à des sommets accélérés – imaginez des négociations sur des swaps énergétiques, où le Niger troque son uranium contre du carburant vénézuélien à prix doux, ou des formations croisées pour les ingénieurs miniers.

D’un point de vue historique, les deux pays partagent un ADN anticolonial : le Niger, berceau de l’uranium mondial, et le Venezuela, OPEC des OPEP, ont tous deux souffert des appétits étrangers. Aujourd’hui, face à un Sahel en ébullition et un Caracas résilient, ce pacte pourrait catalyser des investissements mutuels : par exemple, des joint-ventures agricoles pour contrer la faim sahélienne, ou des échanges culturels qui font voyager le son du griot jusqu’aux plages de Margarita.

Pour les Nigériens lambda, c’est un signal : cela démontre que leur pays se muscle sur la scène mondiale, loin des soubresauts de la CEDEAO. Parallèlement, pour les Vénézuéliens, lassés de l’isolement, c’est une bouffée d’air africain – un rappel que l’Afrique n’est pas qu’un lointain mirage, mais un partenaire tangible.

 

Un horizon prometteur : vers une alliance Sud-Sud 2.0 ?

 

Cet accord n’est que le premier chapitre. Bakary Yaou Sangaré l’a dit sans détour : « Nous consolidons les liens d’amitié pour un partenariat stratégique durable. » En conclusion, à l’heure où le monde se recompose en blocs fluides, Niamey et Caracas pourraient bien devenir un duo improbable mais puissant – un Sahel pétrolier qui défie les géants.

Et vous, lecteur ? Dans un monde où les visas sont des murs invisibles, cette exemption de les visas est-elle le début d’une grande épopée bilatérale, ou juste un beau geste diplomatique ? Une chose est sûre : les passeports nigériens et vénézuéliens voyageront désormais plus librement, et avec eux, peut-être, l’avenir de deux nations affamées de coopération.

 

 

Suivez l'information en direct sur notre chaîne WHATSAPP