Mali : les États-Unis ordonnent l’évacuation immédiate de ses ressortissants - Journal du Niger



Mali : les États-Unis ordonnent l’évacuation immédiate de ses ressortissants

Face à une dégradation rapide de la sécurité et à une pénurie de carburant provoquée par des attaques jihadistes, les…

Les États-Unis ordonnent l’évacuation de leurs ressortissants au Mali, en proie à une crise sécuritaire et logistique. X(ancien twitter )

Face à une dégradation rapide de la sécurité et à une pénurie de carburant provoquée par des attaques jihadistes, les États-Unis ont ordonné mardi l’évacuation immédiate de leurs ressortissants au Mali. Le Département d’État recommande les vols commerciaux comme seule issue viable, alors que les axes routiers sont devenus impraticables. Cette décision marque un tournant dans la gestion diplomatique d’une crise qui menace de s’étendre.

 

 

Washington/Bamako, 29 octobre 2025 – Les autorités américaines ont déclenché l’alerte maximale pour leurs ressortissants au Mali : quittez le pays sans délai. L’injonction, lancée mardi par le Département d’État, fait suite à une dégradation rapide de la situation sécuritaire et à une paralysie économique provoquée par une pénurie aiguë de carburant. En cause : des attaques ciblées menées par des groupes extrémistes. Dans un mémo urgent, Washington recommande les vols commerciaux comme seule voie sûre, les axes routiers étant désormais considérés comme des pièges mortels.

 

Une double alerte en trois jours : du voyage déconseillé à l’évacuation forcée du Mali

 

Ce durcissement intervient après une première mise en garde diffusée samedi, déconseillant formellement tout déplacement vers le Mali. Criminalité galopante, menaces terroristes omniprésentes, risque élevé d’enlèvements : les signaux étaient déjà au rouge. Mais l’escalade des derniers jours a poussé Washington à franchir un cap. L’ordre d’évacuation vise explicitement les civils américains, avec une urgence qui ne laisse place à aucune hésitation.

Le Département d’État a déjà enclenché des mesures internes : le personnel diplomatique non essentiel et leurs familles ont été autorisés à quitter Bamako. Les liaisons terrestres avec les pays voisins – Sénégal, Côte d’Ivoire, Burkina Faso – sont désormais qualifiées de “hautement périlleuses”. Les convois routiers, régulièrement pris pour cible, ont transformé ces corridors vitaux en zones de non-droit.

 

Le JNIM, artisan d’un blocus asphyxiant : plus de 100 camions incendiés

 

Au cœur de cette crise, le groupe jihadiste Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM), affilié à Al-Qaïda, mène une campagne de sabotage méthodique. Depuis septembre, ses combattants multiplient les embuscades contre les camions-citernes acheminant les importations maliennes depuis les ports ouest-africains. Ils ont incendié Plus d’une centaine de véhicules , coupant net l’approvisionnement en essence et diesel.

Cette stratégie vise à isoler Bamako en rendant les artères logistiques impraticables. Tapies dans les zones rurales, les milices jihadistes exploitent les failles sécuritaires pour frapper l’économie quotidienne. Des chauffeurs et des militaires ont perdu la vie dans ces attaques, tandis que des enlèvements crapuleux viennent accentuer la terreur ambiante.

 

Impacts dévastateurs pour le Mali : fermetures massives et vie au ralenti

 

Les conséquences sont immédiates et dramatiques. Les stocks de carburant fondent à vue d’œil, entraînant ainsi la fermeture des écoles et universités – un coup dur pour une jeunesse déjà fragilisée. Les transports, publics comme privés, sont à l’arrêt, paralysant marchés, hôpitaux et chaînes d’approvisionnement. À Bamako, les files d’attente devant les rares stations encore approvisionnées s’allongent, révélant une précarité croissante qui menace de basculer en crise humanitaire.

Le Mali, miné par une instabilité chronique depuis plus d’une décennie, paie le prix fort de ses vulnérabilités. Des groupes armés affiliés à Al-Qaïda, à l’État islamique ou de simples bandes criminelles ont transformé le Sahel en un kaléidoscope de violence.

 

Perspectives sombres : un État sous pression, une communauté internationale en alerte

 

Face à cette dégringolade, le gouvernement de transition peine à reprendre la main. Entre répression militaire et appels à l’aide, Bamako navigue à vue dans un climat de défiance populaire. La décision américaine de réduire sa présence ne fait qu’officialiser une réalité déjà palpable : celle d’un pays encerclé par ses propres ombres.

Pour les expatriés, l’heure est au repli stratégique : boucler les valises et quitter le territoire tant que les vols commerciaux restent accessibles. Mais au-delà des ressortissants américains, c’est toute la région qui retient son souffle. Car sans riposte coordonnée, ce blocus pourrait bien n’être que le prélude d’une tempête plus vaste.

Il est plus que temps que les forces conjointes de l’AES sortent de leur réserve et s’activent pour enrayer la menace qui étrangle l’un de leurs membres. Le Mali vacille, et avec lui, c’est aussi toute la stabilité régionale qui se trouve en jeu.

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