Le Niger et la FAO unissent leurs forces pour la Grande Muraille verte : un investissement majeur contre la désertification.
Imaginez un mur végétal s’étendant à perte de vue, défiant l’aridité du désert et redonnant vie à une terre assoiffée. Ce rêve, porté par des générations, prend un nouvel élan au Niger. En effet, le jeudi 3 juillet 2025, à Niamey, le gouvernement nigérien et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) ont uni leurs forces en signant un accord historique. Avec un financement dépassant les 17 milliards de francs CFA, ce partenariat marque une étape décisive dans la bataille contre la désertification et pour la résilience des communautés sahéliennes. Bien plus qu’un projet environnemental, c’est une promesse d’avenir pour un pays aux prises avec des défis titanesques.
La Grande Muraille Verte : un rempart contre la désertification
L’accord s’inscrit dans une initiative ambitieuse et panafricaine : la Grande Muraille Verte. Lancée pour contrer l’avancée du désert et ses conséquences dévastatrices, cette entreprise réunit huit pays du Sahel dans un effort collectif inédit. Par ailleurs, l’objectif est de restaurer des écosystèmes dégradés, freiner l’insécurité alimentaire et offrir des perspectives économiques aux populations rurales, tout en luttant contre les effets du changement climatique. Au Niger, cette vision prend forme à travers le projet SURAGGWA (Renforcement de la résilience de la Grande Muraille Verte d’Afrique), une initiative qui allie audace écologique et pragmatisme social.
Le Niger et la FAO : Un projet aux ambitions concrètes
Le projet SURAGGWA ne se contente pas de promesses vagues. Au contraire, il vise à redonner vie à plus de 265 000 hectares de terres ravagées par la sécheresse et l’érosion. Pour y parvenir, plus de 700 pépinières communautaires verront le jour, véritables poumons verts gérés par les habitants eux-mêmes. En parallèle, plus de 1 000 groupes locaux bénéficieront également de formations pour maîtriser les techniques de restauration des sols et de gestion durable des ressources naturelles. De plus, une réduction significative des émissions de CO₂ est attendue, ancrant ainsi ce projet dans une logique de développement durable à long terme.
La cérémonie de signature, qui s’est tenue dans la capitale nigérienne, a réuni des figures de proue. Le Ministre de la Justice, M. Alio Daouda, a paraphé l’accord au nom du gouvernement, aux côtés de M. Genot Luc, représentant par intérim de la FAO au Niger. Autour d’eux, des officiels comme le Ministre de l’Environnement, de l’Hydraulique et de l’Assainissement, ou encore le Secrétaire exécutif du Conseil National de l’Environnement pour un Développement Durable (CNEDD), ont témoigné aussi de l’engagement collectif derrière cette initiative.
Le Niger et la FAO : Une réponse aux maux du Sahel
Derrière les chiffres et les signatures, ce projet porte un espoir tangible pour des millions de Nigériens. Le Sahel est une région où la terre se fissure sous la chaleur, où les récoltes s’amenuisent et où la pauvreté rurale enferme des communautés dans un cercle vicieux. À cela s’ajoutent les soubresauts du climat, qui amplifient les crises alimentaires et menacent la stabilité. SURAGGWA ne se limite pas à planter des arbres : il s’attaque à ces fléaux de front, en redonnant aux populations les moyens de cultiver, de prospérer et de s’adapter.
Vers un Sahel réinventé
Ce financement n’est qu’un premier pas, mais il ouvre une porte vers un avenir transformé. En restaurant ses terres, le Niger ne se contente pas de reverdir son paysage ; il pose également les fondations d’une résilience durable. Les pépinières communautaires deviendront des lieux de vie et d’apprentissage, tandis que les savoir-faire transmis aux groupes locaux garantiront la pérennité de l’effort. Pour les partenaires internationaux, ce projet illustre une coopération réussie, où les besoins locaux rencontrent une ambition globale.
Alors que les regards se tournent vers le Sahel, souvent dépeint comme une terre de crises, une autre histoire s’écrit. Celle d’un Niger qui refuse de céder au désert, qui choisit de semer l’espoir et de récolter un futur plus vert. Le chemin sera long, mais avec SURAGGWA, les premiers sillons d’une révolution écologique et humaine sont déjà tracés.

