A Kakota, dans le nord-est ivoirien, l'accès à l'eau potable reste un calvaire - Journal du niger

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A Kakota, dans le nord-est ivoirien, l’accès à l’eau potable reste un calvaire

A Kakota, un village de la sous-préfecture de Doropo, dans le nord-est ivoirien, l'accès à l'eau potable reste un calvaire…

A Kakota, un village de la sous-préfecture de Doropo, dans le nord-est ivoirien, l’accès à l’eau potable reste un calvaire pour les femmes et les filles pour approvisionner les ménages.Dans ce village de la Région du Bounkani, l’approvisionnement en eau est une bataille quotidienne livrée par les populations. Et en première ligne du combat, se trouvent les femmes et les jeunes filles.

C’est très tôt le matin, vers 6 heures pour certaines ou même 5h pour d’autres, que les femmes du village prennent d’assaut l’une des rares pompes du village. A l’aurore, s’installe déjà une longue fil d’attente pour se procurer ce précieux liquide.  

« Malgré l’heure à laquelle vous serez debout, vous viendrez toujours trouver des personnes », affirme Hounlidiana Hien, très excédée. Très tôt, ce samedi matin, elle s’est rendue vers 7 h à la pompe où elle a trouvé une longue file, et a aussitôt rebroussé chemin.

Dame Kounonna Palé, elle, par contre, s’est montrée plus téméraire. Après plusieurs heures de patience à la pompe, elle réussit à repartir avec une cuvette d’eau, dont la quantité ne répond pas à ses attentes. 

Quelque peu déçue, Kounonna, rapporte être à cette source d’eau communautaire depuis 6h et demi. Elle fait observer qu’il est maintenant 9h, avant de s’interroger « à quelle heure, je vais finir mes travaux ménagers pour ensuite aller au champ ? ».  

Visiblement pensive, elle était à se demander s’il fallait oui ou non aller au champ vue l’heure tardive et le soleil qui s’élève, éblouissant, de plus en plus dans le ciel. Un moment où les paysans ont déjà pris leur quartier au champ. 

Dans ce parcours du combattant Zebda Alizéta a eu plus de chance. Elle a réussi à remplir sa barrique d’eau et quelques cuvettes. Mais pour cela, il a fallu qu’elle soit sur pied depuis 5 h pour la corvée d’eau. 

Aidée en cela par ses sœurs, « il va falloir recommencer demain le même scénario », appréhende-t-elle. Non loin de la pompe, l’école primaire du village rencontre les mêmes difficultés d’approvisionnement en eau.

 A la pompe, « pour avoir de l’eau, tout le monde fait le rang », signale Attebe Dago, le directeur de l’école, confiant que souvent les gens font preuve de compréhension afin qu’on puisse donner à boire aux enfants à la cantine. 

Le village de Kakota abrite deux pompes hydrauliques, mais la première pompe est installée très loin, presqu’en dehors de l’espace habitable où peu de personnes y vont à cause de l’éloignement, indique Ouattara Daouda. 

Selon lui, la pompe en plein village ne suffit plus à elle seule pour combler les besoins en eau des habitants, estimés à plus de 500 âmes, « il faut encore plus de pompes, au moins trois autres à raison d’une par quartier pour satisfaire toute la population ».  

Ce combat quotidien pour l’approvisionnent en eau à Kakota, notamment pour les femmes n’est pas sans conséquence. Ces grandes cultivatrices de riz, de haricot et d’arrachides consacrent désormais peu de temps aux activités champêtres, leur principale source de revenus. 

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