Bédié et Affi appellent à un « boycott actif » de la présidentielle ivoirienne - Journal du niger

InternationalAPA




Bédié et Affi appellent à un « boycott actif » de la présidentielle ivoirienne

Le président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié, et celui du Front populaire ivoirien (FPI), Affi…

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Henri Konan Bédié, et celui du Front populaire ivoirien (FPI), Affi Nguessan, tous deux candidats à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, ont appelé jeudi à un « boycott actif » du scrutin, dans une déclaration conjointe.La déclaration a été faite par Affi N’guessan, face à la presse chez l’ex-chef d’Etat Henri Konan Bédié, par ailleurs président de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (Cdrp) et à l’heure actuelle, président de la plateforme de l’ensemble des forces politiques et sociales de l’opposition.  

« Nous ne sommes pas concernés par le processus électoral en cours, ce processus électoral est illégal et ne répond nullement à aucun critère international », a déclaré M. Affi, appelant leurs militants comme les électeurs à  « s’abstenir de participer tant en ce qui concerne la distribution des cartes électorales qu’en ce qui concerne la campagne électorale ».  

« Nous invitons en conséquence nos militants sur l’ensemble du territoire à faire barrage à ce coup d’Etat électoral que le président Alassane Ouattara s’apprête à commettre, à empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin », a lancé M. Affi Nguessan.  

Il a appelé les militants à « appliquer le mot d’ordre de boycott actif par tous les moyens légaux à leur disposition afin que le pouvoir actuel consente à convoquer l’ensemble des forces politiques nationales pour trouver des solutions acceptables à toutes les revendications qui sont ressorties de la proclamation des candidatures ».

L’opposition estime que « certains candidats qui avaient le droit de participer à ce scrutin ont été arbitrairement éliminés et M. Alassane Ouattara qui est inéligible en vertu de la Constitution de 2016 a été retenu sans aucun argument juridique valable » du Conseil constitutionnel.

En outre, dira-t-il, « la CEI (Commission électorale indépendante) est à l’heure actuelle monocolore puisque l’opposition n’y siège pas (et) est caduque parce que la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples, par des arrêts, a indiqué clairement que cette CEI ne répond pas aux critères internationaux et qu’elle doit être réformée avant toute élection ».  

Pour lui, « c’est un acte de justice qui s’impose à la Côte d’Ivoire parce que la Côte d’Ivoire est signataire de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, et tenue d’exécuter toutes les décisions et arrêts » de la juridiction.

L’ancien Premier ministre, Affi Nguessan, a en outre affirmé que le Conseil constitutionnel, à travers la décision de déclaration de candidature a montré qu’il était « sous influence du pouvoir politique et qu’il ne méritait pas de mériter la confiance des candidats ».

« Pour toutes ces raisons, nous avons exigé que ces conditions soient réunies avant toute élection », a-t-il poursuivi, estimant qu’ « aucune de ces conditions ne sont réunies au moment où M. Ouattara s’apprête à entrer en campagne ».

« En conséquence, j’ai donc consulté le président Henri Konan Bédié et ensemble, en tant que candidat retenu, nous avons décidé de porter solennellement à la connaissance de tous nos électeurs, nos militants et du peuple de Côte d’Ivoire, à la connaissance de l’opinion nationale et internationale que le processus électoral en cours ne nous concerne nullement », a-t-il fait savoir.  

La campagne électorale s’est ouverte, ce jeudi. Le Pdci et le FPI, parti de Gbagbo, n’entendent pas prendre part à ce scrutin. Vendredi, ces deux formations annoncent une conférence de presse au siège du Pdci afin de donner davantage de clarifications sur cette déclaration commune. 

Suivez l'information en direct sur notre chaîne