Vers une redynamisation des relations américano-africaines ? - Journal du niger

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Vers une redynamisation des relations américano-africaines ?

Le 20 janvier prochain, une nouvelle page s'ouvre pour les Etats-Unis qui viennent d'élire comme président Joe Biden. Et peut-être…

Le 20 janvier prochain, une nouvelle page s’ouvre pour les Etats-Unis qui viennent d’élire comme président Joe Biden. Et peut-être bien pour l’Afrique, car Donald Trump n’a jamais érigé au rang de priorité les relations avec ce continent en quatre ans d’exercice du pouvoir.Les liens entre l’Afrique et les Etats-Unis devraient connaître un nouveau souffle grâce à l’arrivée de Joe Biden à la tête de la première puissance mondiale. Le prochain locataire de la Maison Blanche a, en effet, promis d’établir un « respect mutuel » avec le continent noir.

A défaut d’occuper une place de choix dans la politique étrangère américaine, l’Afrique va tout de même faire l’objet d’un peu plus d’attention. Du moins, c’est ce que laissent croire les nouvelles autorités.

L’administration Biden compte rompre avec l’indifférence affichée par Donald Trump à l’endroit de l’Afrique. C’est un nouveau départ qui va notamment se matérialiser par l’organisation, par Washington, d’un sommet avec les chefs d’Etats africains.

Les restrictions de voyages imposées aux citoyens nigérians, soudanais et somaliens à travers le « travel ban » de Trump vont également être supprimées. De même que toutes les autres lois de la politique migratoire mise en place par le 45e président des Etats-Unis.

L’ancien vice-président de Barack Obama (2008-2016) s’est également engagé à maintenir le programme Yali. Son objectif est de soutenir les jeunes leaders africains dans leurs efforts pour stimuler la croissance et la prospérité, renforcer la gouvernance démocratique et améliorer la paix et la sécurité sur le continent.

En outre, il est attendu de l’ancien Sénateur l’application sans entraves de la Loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique (Agoa), votée et promulguée en mai 2000 par le Congrès américain, sous le magistère du président Bill Clinton.

Pour l’ancienne Première ministre du Sénégal, Aminata Touré, la victoire de Joe Biden va marquer « un renouveau (dans les) relations entre les États-Unis et l’Afrique ». Mais en attendant la concrétisation de tous ces engagements, le continent africain peut déjà se réjouir du retour annoncé des Etats-Unis dans l’accord de Paris sur le climat.

Dès sa prise de fonction, Joe Biden entend « remettre les Etats-Unis à la pointe de la lutte contre les changements climatiques ». Pour l’Afrique, c’est une excellente nouvelle. Malgré un faible taux d’émission de gaz à effet de serre, ce continent subit – plus que n’importe quelle autre partie du monde – les conséquences néfastes du dérèglement climatique. Loin derrière les Etats-Unis qui émettent 15 % des gaz à effet de serre, et la Chine qui est le premier pollueur de la planète.

A en croire la responsable des politiques internationales sur le climat et du plaidoyer climat-énergie de l’ONG Enda Energie, Aïssatou Diouf, la nouvelle approche du 46e président des Etats-Unis peut permettre « d’insuffler une nouvelle phase de négociations ».

Dans le même ordre d’idée, a-t-elle indiqué, l’implication accrue des USA en faveur du climat devrait s’accompagner du déblocage d’une enveloppe de plus de 3 milliards de dollars que l’administration Obama avait allouée au Fonds vert climat mais que l’équipe de Trump avait gelée.   

« Cet argent contribue à appuyer la résilience des pays les plus affectés par le changement climatique, notamment ceux de l’Afrique afin qu’ils puissent mettre en place des politiques communautaires », a expliqué cette experte.

En définitive, Aïssatou Diouf a soutenu que « la victoire de Biden ramène une lueur d’espoir pour tout le monde, et plus particulièrement, pour les peuples du sud, déjà très affectés par le réchauffement climatique ».

Pour mener à bien son projet pour l’Afrique, Joe Biden s’est entouré de plusieurs fins connaisseurs de ce continent qui ont servi dans les administrations Clinton et Obama. Dans cette nouvelle ère, Washington pourrait davantage se faire entendre sur les questions de sécurité, de bonne gouvernance et de droits de l’Homme.

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