Numérique: l'Afrique doit avoir ses propres terminaux, selon l'Ivoirien Cissé Sakandé - Journal du niger

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Numérique: l’Afrique doit avoir ses propres terminaux, selon l’Ivoirien Cissé Sakandé

L'Ivoirien Cissé Sakandé, directeur général de Snedai Technologies, soutient que l'Afrique qui concentre 1% des data centers dans le monde,…

L’Ivoirien Cissé Sakandé, directeur général de Snedai Technologies, soutient que l’Afrique qui concentre 1% des data centers dans le monde, doit avoir ses propres terminaux pour stocker localement ses données et les y sécuriser.

M. Sakandé s’exprimait à l’occasion de la 2e édition de l’African digital week (ADW) sur la thématique « Bâtir le socle d’une Afrique intelligente », qui devra être numériquement souveraine par la maîtrise de la gestion de ses propres données.   

Pour lui, cette Afrique Smart et Intelligente devra dompter le numérique autant que les Américaìns à travers les GAFAM ( Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) et les Chinois qui ont développé leur équivalent GAFAM, c’est-à-dire les BATX (Baidou, Alibaba, Tencent, Xiaomi).

Toutefois pour y arriver, l’Afrique doit décider d’opérer un changement radical dans son approche pour la maîtrise des technologies du numérique comme l’ont fait les Chinois qui l’ont réclamé dans les années 2000, a-t-il ajouté.   

Concernant la souveraineté numérique face aux géants informatiques occidentaux, les Chinois ont décidé de créer leurs BigTech pour assurer leur souveraineté numérique. 

Quelques années plus tard, la Chine dispose des BATX qui affichent une capitalisation boursière de 1.000 milliards de dollar avec en plus, l’assurance d’une souveraineté numérique qui la protège, a fait observer M. Sakandé. 

« Si la Chine l’a fait et réussi, l’Afrique réunie peut bien s’y essayer et le réussir en définissant une stratégie claire de rupture dont les piliers sont de disposer d’un Capital Humain IT de qualité et en quantité dans tous les domaines de pointe comme l’Intelligence artificielle », a-t-il dit. 

Le continent devra en outre, développer « la blockchain, la robotique et les drones, l’internet des objets, la réalité virtuelle et la réalité augmentée sans oublier les spécialités de protection des données et de cybersécurité », a-t-il poursuivi. 

« Du fait que seul 1% des Centres de données se trouve en Afrique, il faut construire autant de Data centers nécessaires pour y stocker localement nos données et les y sécuriser », a renchéri M. Cissé Sakandé. 

Dans ce contexte, « fabriquer nos propres équipements de collecte et de stockage de données dont les Terminaux (smartphone, tablette), les PC et les serveurs », s’impose pour une véritable souveraineté, a-t-il souligné.  

« Ces équipements laissent des traces numériques sur le net et ces traces digitales sont récupérées par les GAFAM et nous sont revendues enrichies » après traitement comme exactement nos matières premières (agricoles, minières, …) que nous vendons moins chères et que nous rachetons très chères après valorisation de celles-ci », a-t-il fait observer. 

« Pour garantir notre souveraineté numérique, il nous faudra aussi créer notre propre système d’exploitation (operating system, OS) soit à partir d’une feuille blanche soit en se basant sur un operating system existant Open Source comme l’Android de Google », a-t-il dit. 

Cet OS pourra alors être customisé, différencié, sécurisé et localisé made in Africa, a-t-il indiqué, relevant que « l’Afrique devra investir dans les infrastructures de connectivités (câble sous-marins, VSAT, …) en créant son propre réseau internet ». 

« C’est à ce prix que nous pourrions avoir une Afrique Smart, une Afrique Intelligente, une Afrique numérique, une Afrique augmentée, a conclu M. Sakandé, lors de son intervention lors de la 2e édition de l’ADW qui a eu lieu les 16 et 17 septembre 2021 au Boulay beach resort.   

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