mars 2020 - Page 17 sur 36 - Journal du Niger

Coronavirus: les derniers développements dans le monde

Nouveaux bilans et faits marquants : voici les derniers développements liés à la propagation du coronavirus dans le monde.

– Plus de 3.550 morts –

Dans le monde, 104.901 cas d’infection recensés dans 95 pays et territoires, causant la mort de 3.556 personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles samedi à 17h00 GMT.

Les pays les plus touchés après la Chine sont la Corée du Sud (6.767 cas, 44 décès), l’Italie (5.883 cas, 233 décès), l’Iran (5.823 cas, 145 décès), l’Allemagne (785 cas).

La Colombie, le Costa Rica et les Maldives, annoncent le diagnostic de premiers cas sur leur sol.

La Chine dénombre 80.651 cas, dont 3.070 décès. 99 nouvelles contaminations et 28 nouveaux décès.

– Croisiéristes positifs –

Le coronavirus est détecté sur 21 personnes sur 46 testées à bord d’un navire de croisière maintenu au large de la Californie, le Grand Princess, qui compte 3.533 passagers et membres d’équipage.

– Ecoles et frontières fermées –

Les crèches et établissements scolaires seront fermés à partir de lundi et pour 15 jours dans deux départements français, l’Oise (nord de Paris) et le Haut-Rhin (frontière allemande), où des foyers infectieux prospèrent.

La Russie ferme ses frontières aux voyageurs étrangers en provenance d’Iran.

– Renforts en Italie –

L’Italie décide de recruter 20.000 renforts pour ses hôpitaux, tout en étudiant la création de nouvelles zones de quarantaine.

– Prière du pape par vidéo –

Le pape François prononcera dimanche depuis sa bibliothèque sa traditionnelle prière de l’Angélus, qui sera retransmise en direct par vidéo, et non depuis sa fenêtre surplombant la place Saint-Pierre au Vatican.

– Effondrement d’un lieu de quarantaine –

Une trentaine de personnes sont bloquées sous les décombres après l’effondrement d’un hôtel réquisitionné comme lieu de quarantaine contre le coronavirus dans l’est de la Chine.

– Les exportations dégringolent –

Les exportations chinoises ont plongé de 17,2% sur un an en janvier-février.

Les indices boursiers, cours du pétrole et taux sur la dette des Etats ont de nouveau chuté vendredi.

– Annulations –

Le grand festival culturel South by Southwest, qui devait se tenir mi-mars à Austin au Texas est annulé.

Le match Ecosse-France prévu à Glasgow pour le tournoi féminin des Six nations est reporté après qu’une joueuse écossaise eut contracté le coronavirus.

Le marathon de Barcelone prévu le 15 mars se tiendra finalement 25 octobre.

La Hongrie annule la célébration de la fête nationale le 15 mars.

En France, le préfet de police de Paris interdit le Mondial du tatouage prévu du 13 au 15 mars. Plusieurs événements sportifs sont reportés ce week-end.

Mais, en Arabie saoudite, Ryad rouvre l’esplanade entourant la Kaaba, lieu le plus saint de l’islam. Le petit pèlerinage (la Omra) reste suspendu.

– Casques bleus –

L’ONU demande à neuf pays, dont la Chine, la Corée du Sud et la France, de différer de trois mois leurs rotations de Casques bleus dans le monde.

Michel Fourniret, un tueur énigmatique qui a souvent dérouté la justice

Des silences, des aveux et peut-être encore des secrets: le violeur et tueur en série Michel Fourniret a souvent dérouté la justice en quarante ans de crimes qui lui ont valu le surnom d' »ogre des Ardennes ».

Condamné à la perpétuité incompressible en mai 2008 pour sept meurtres, puis de nouveau à la perpétuité en 2018 pour un assassinat crapuleux, le tueur de 77 ans a reconnu l’enlèvement et le meurtre d’Estelle Mouzin, une fillette de neuf ans disparue en 2003 en Seine-et-Marne.

Mais le temps presse pour reconstituer le parcours criminel de celui qui se décrit comme « un joueur d’échecs » face aux enquêteurs et souffre d’un début de maladie d’Alzheimer.

« Jouez avec un partenaire tel que vous, ça en vaut la peine », mais « ma mémoire fiche le camp », disait-il en novembre à la juge d’instruction Sabine Kheris, qui vient, selon le parquet de Paris, de recueillir ses aveux.

En février 2018, Fourniret avait d’abord avoué à la juge avoir tué deux autres jeunes femmes dans l’Yonne: Marie-Angèle Domece, disparue en 1988 à 19 ans, et Joanna Parrish, 20 ans, retrouvée violée et étranglée deux ans plus tard. Des meurtres qu’il niait jusqu’alors et pour lesquels il avait été mis en examen en 2008.

« Si ces personnes n’avaient pas croisé mon chemin, elles seraient toujours vivantes », a-t-il déclaré lors d’un de ses interrogatoires consulté par l’AFP.

Son ex-femme, Monique Olivier a confirmé les aveux sybillins de son ancien époux pour ces deux femmes. Elle l’a aussi clairement accusé fin janvier d’avoir tué la petite Estelle Mouzin, après avoir contredit son alibi cet automne.

Reconnue complice de quatre meurtres et d’un viol en réunion, elle a pour sa part été condamnée en 2008 à la perpétuité avec 28 ans de sûreté.

Des années après les faits, ces différents aveux ont relancé l’espoir d’élucider ces « cold-cases », mais des secrets demeurent enfouis dans la mémoire du tueur, en prison depuis 17 ans.

En novembre dernier, il a d’ailleurs été interrogé pour la première fois dans l’enquête sur la disparition, en 1993 dans l’Orne, d’une femme de 29 ans, Lydie Logé. Sans être mis en examen à ce jour.

– « Absolument pervers » –

Décrit par l’expert psychiatre Daniel Zagury comme « le tueur en série français le plus abouti », le meurtrier a souvent joué au chat et à la souris avec les enquêteurs.

Me Didier Seban, qui défend plusieurs proches de ses victimes, parle de véritable « bataille » avec l’accusé « pour en savoir plus ». « Un crime fait écho à un autre. Mais ils les avouent et les confond entre eux », déplore-t-il.

« Ce qui étonne, c’est l’ego absolu de ce personnnage, la fierté qu’il tire de son oeuvre criminelle », note l’avocat. « C’est le tueur qui vous emmène dans ses crimes. Il est absolument pervers, absolument insupportable », ajoute-t-il.

Né le 4 avril 1942 à Sedan (Ardennes), Fourniret, marié trois fois et père de cinq enfants, aurait été traumatisé de découvrir que sa première femme n’était pas vierge.

De son propre aveu, l’ajusteur et dessinateur en mécanique, père de famille discret le jour, se serait alors mué en « braconnier » à ses heures sombres. Il est condamné à trois reprises en 1967, 1984 et 1987 pour une douzaine d’agressions sexuelles.

De sa troisième épouse, Monique Olivier, rencontrée en détention par petite annonce, il fait sa complice, scellant avec elle un « pacte » criminel: en échange du meurtre de son premier mari, elle l’aidera à trouver une femme vierge. A sa sortie de prison en 1987, il s’installe avec elle.

Deux mois plus tard, il viole et tue Isabelle Laville, 17 ans. Suivront Fabienne, Jeanne-Marie, Elisabeth…

Leur équipée s’achève en 2003 quand Fourniret est arrêté en Belgique pour un enlèvement raté.

En 2004 et 2005, Monique Olivier craque et révèle aux enquêteurs onze meurtres, dont les sept jugés en 2008. Commis entre 1987 et 2001 en France et en Belgique, ces meurtres avaient été précédés de viols ou tentatives de viols.

Il y a cependant, pour l’avocat de Monique Olivier, Richard Delgenes, une « différence » au sein du couple criminel: Monique Olivier fait « encore partie des gens qui restent humains, qui peuvent ressentir des regrets, de la honte ». « Michel Fourniret, lui, il est ailleurs, ces concepts lui sont étrangers. Mais à son contact, vous ne pouviez que devenir comme lui. »

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Défaut de paiement de la dette: de nombreux précédents

Avant le Liban, qui a annoncé samedi être pour la première fois de son histoire en défaut de paiement, de nombreux pays se sont trouvés dans une situation d’insolvabilité. Voici les cas les plus emblématiques:

– 1982: Mexique –

Le 22 août, toutes les grandes places financières du monde et près de mille créanciers reçoivent un télex leur annonçant que le Mexique est en état de cessation de paiement. La dette elle-même atteint 86 milliards de dollars et les intérêts 21 milliards.

Le président Jose Lopez Portillo a dépensé sans compter les surplus générés par l’argent du pétrole. Ce déséquilibre est aggravé en 1981 par la chute des cours de l’or noir.

Après l’annonce du défaut, les États-Unis se portent au secours de leur voisin avec des prêts relais de plusieurs milliards de dollars. Le Fonds monétaire international (FMI) apporte aussi une aide en échange de réformes drastiques.

En 1995, le FMI devra à nouveau se porter au secours du Mexique, lui accordant près de 18 milliards de crédit sur un plan international de sauvetage de 50 milliards.

– 1998: Russie –

L’économie russe est déstabilisée par une lame de fond financière venue d’Asie. Les attaques spéculatives sur le rouble se multiplient et les cours des matières premières, principales ressources de la Russie, plongent.

Le 17 août, le gouvernement dévalue la monnaie, déclare un moratoire unilatéral sur la dette étrangère et renonce à honorer ses échéances vis-à-vis des créanciers nationaux.

La Russie, dont la dette publique en devises étrangères s’élève alors à 141 milliards de dollars et la dette intérieure à 50,6 milliards, devra attendre douze ans pour revenir emprunter sur les marchés.

– 2001: Argentine –

En récession économique depuis trois ans, l’Argentine enchaîne les plans d’austérité et ne contrôle plus sa dette extérieure.

Début décembre, craignant l’effondrement de l’économie, le gouvernement plafonne les retraits en liquide dans les banques. Des émeutes sont sévèrement réprimées (33 morts). Le président Fernando de la Rua démissionne.

Le 23, le président intérimaire Adolfo Rodriguez Saa décrète un moratoire sur la dette nationale, entraînant un défaut de paiement d’environ 100 milliards de dollars sur la dette argentine auprès de créanciers privés, soit le défaut le plus important de l’histoire. Certains créanciers ont accepté une restructuration de la dette en 2005 et en 2010, d’autres ont refusé.

Début 2016, l’Argentine est revenue sur les marchés internationaux de capitaux.

– 2008: Équateur –

Le 12 décembre, l’Équateur suspend le paiement de près de 40% de sa dette internationale, qui s’élève alors à 9,9 milliards de dollars, soit 19% du produit intérieur brut (PIB) du pays.

Le président Rafael Correa estime qu’une partie de cette dette est entachée d’illégalité pour avoir été surévaluée lors de la dernière négociation au début des années 2000. C’est la troisième fois en 14 ans que l’Équateur décrète un moratoire sur sa dette.

– 2015: Grèce –

Fin juin et mi-juillet, alors qu’elle est engluée dans la récession et soumise à une austérité stricte depuis l’éclosion de la crise de la dette en 2010, la Grèce fait défaut en n’honorant pas deux remboursements au FMI pour un montant total de 2 milliards d’euros.

Un prêt d’urgence des Européens permet à Athènes de pouvoir à nouveau prétendre à l’aide financière du FMI.

En août, un accord entre la Grèce, dont la dette frôle les 180% du PIB, et ses créanciers sur un troisième plan d’aide de 86 milliards d’euros sur trois ans éloigne finalement le risque d’un défaut de paiement qui aurait menacé la cohésion de la zone euro.

– 2017 et 2018: Venezuela –

Les 14 et 15 novembre 2017, le Venezuela est déclaré en défaut partiel sur le remboursement de sa dette par les agences de notation SP Global Ratings et Fitch.

Cette annonce ravive les inquiétudes sur les capacités de Caracas à continuer de rembourser sa dette extérieure d’environ 150 milliards de dollars, alors que le pays est mis en difficultés par la chute des cours du pétrole et les sanctions américaines, et que sa population souffre de graves pénuries d’aliments et de médicaments.

Son allié russe lui accorde une restructuration d’un crédit de 3,15 milliards de dollars.

Le 2 janvier 2018, le Venezuela est de nouveau déclaré en défaut de paiement sur le remboursement de bons de dette souveraine.

– 2020: Liban –

Le 7 mars 2020, le Liban englué dans une sévère crise économique qui s’est exacerbée avec le déclenchement en octobre d’une contestation populaire contre le pouvoir accusé de corruption, annonce être pour la première fois de son histoire en défaut de paiement.

Chypre: manifestation contre la fermeture de checkpoints, 4 policiers blessés

La police chypriote a utilisé du gaz lacrymogène lors d’une manifestation samedi contre la fermeture temporaire par Chypre de la moitié des points de passage avec la partie nord de l’île occupée par la Turquie, sur fond de lutte contre le coronavirus.

Environ 350 Chypriotes ont participé à une manifestation organisée à Nicosie par le mouvement citoyen Unite Cyprus Now, durant laquelle des échauffourées ont fait quatre blessés parmi les policiers, qui ont répondu par un « usage limité » de gaz lacrymogène, selon un porte-parole de la police, qui n’a fait état d’aucune interpellation.

Le 28 février, les autorités chypriotes ont annoncé fermer pour une semaine quatre des huit points de passage pour le tiers nord de l’île, sous occupation de la Turquie depuis 1974, « pour un contrôle accru » dans le pays, qui n’a déclaré à ce jour aucun cas de nouveau coronavirus.

Mais jeudi, le ministre de la Santé Constantinos Ioannou a indiqué qu’ils resteraient fermés jusqu’à lundi, avant une nouvelle évaluation de la situation.

C’est la première fois que ces points de passage sont fermés depuis leur ouverture en 2003 le long de la « ligne verte », surveillée par la mission des Nations unies à Chypre (Unficyp), et qui divisait jusque-là hermétiquement l’île en deux.

Samedi, environ 200 Chypriotes-grecs et 150 Chypriotes-turcs se sont rassemblés de part et d’autre du point de passage de la rue de Ledra –l’un des quatre fermés– situé dans le centre-ville de la capitale.

« La paix à Chypre ne peut être stoppée », « Contenir le virus de la partition », ont notamment scandé les manifestants demandant la réouverture des checkpoints.

La tension est montée d’un cran lorsque des manifestants côté chypriote-turc ont tenté de percer un cordon policier, a indiqué la police.

La République de Chypre –seule reconnue par la communauté internationale et membre de l’Union européenne depuis 2004– contrôle les deux tiers sud de l’île.

L’autoproclamée République turque de Chypre-nord (RTCN) est, elle, uniquement reconnue par la Turquie, qui affirme avoir envahi le tiers nord de l’île en réaction à un coup d’Etat qui visait à rattacher le pays à la Grèce.

Aucun cas de nouveau coronavirus n’a été détecté à ce stade en Turquie.

Jeudi, l’Unficyp s’est dite « préoccupée par les perturbations infligées aux personnes des deux côtés » de la « ligne verte » provoquées par la fermeture temporaire des checkpoints.

Lundi, le président de la RTCN, Mustafa Akinci, a critiqué une « décision unilatérale » et a appelé à sa révision, lors d’un entretien téléphonique avec le président de Chypre Nicos Anastasiades, qui avait dit avoir informé son homologue de la fermeture.

Des pourparlers sous l’égide de l’ONU entre MM. Anastasiades et Akinci sont suspendus depuis 2017.

Le Liban se dirige vers le premier défaut de paiment de son histoire

Le Liban se dirige vers le premier défaut de paiement de son histoire, les hauts dirigeants du pays surendetté affichant samedi leur opposition au paiement imminent d’une dette, une décision qui devrait être entérinée incessamment sous peu par le gouvernement.

Réuni samedi au palais présidentiel, le gouvernement doit trancher sur le remboursement de cette dette après des semaines de tractations, tandis que se poursuit depuis près de cinq mois un mouvement de contestation inédit contre une classe politique jugée incompétente et corrompue.

Le 9 mars, l’Etat doit en théorie rembourser 1,2 milliard d’Eurobonds – des bons du Trésor émis en dollar par l’Etat, dont une partie est détenue par les banques et la Banque centrale – mais pourrait déclarer ne pas être en mesure d’honorer son engagement.

A l’issue d’une réunion au palais présidentiel, le chef de l’Etat, le Premier ministre, le chef du Parlement, le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale ont laissé entendre que l’Etat ne rembourserait pas.

Au cours de la réunion, il a été « décidé à l’unanimité de se tenir au côté du gouvernement dans sa gestion de la dette, mais pas pour un remboursement de dettes arrivant à échéance », a indiqué la présidence à l’issue de la rencontre.

Le Liban croule sous une dette de 92 milliards de dollars, soit environ 170% de son produit intérieur brut (PIB), selon l’agence internationale Standard and Poor’s (S&P), l’un des ratios les plus élevés au monde.

– « Retombées » –

Les banques libanaises, qui détiennent une grande partie de la dette publique — dont près de la moitié des 30 milliards d’Eurobonds –, ont récemment appelé l’Etat à éviter un défaut de paiement, qui creuserait leur manque de liquidités notamment en dollars.

Craignant un épuisement de leurs réserves en devises étrangères, les banques ont déjà imposé des restrictions drastiques ces derniers mois, plusieurs établissements plafonnant les retraits à 100 dollars par semaine et interdisant les transferts d’argent vers l’étranger.

« Un défaut aurait des retombées sur l’économie nationale », prévient le chef du département de recherche à la Bank Audi, Marwan Barakat.

De nombreuses voix se sont élevées ces dernières semaines pour réclamer une restructuration de la dette afin d’accorder au gouvernement un délai supplémentaire afin de mener des réformes profondes pour remettre le pays sur la bonne voie.

Au Liban, le dollar est utilisé au quotidien au même titre que la livre libanaise et les Libanais craignent l’accélération de la perte de valeur de leur monnaie.

La livre libanaise, indexée sur le billet vert depuis 1997 au taux fixe de 1.507 livres pour un dollar, a récemment frôlé les 2.700 livres pour un dollar sur le marché parallèle, poussant la banque centrale à émettre vendredi une circulaire plafonnant le taux dans les bureaux de change à 2.000 livres pour un dollar.

« Je ne pense pas qu’une dévaluation officielle soit à l’ordre du jour à court terme », estime toutefois M. Barakat.

– « Le prix des lacunes » –

La rue impute la situation actuelle à un cumul de mauvaises politiques au cours des trois dernières décennies.

Le pays a commencé à s’endetter massivement à la fin de la guerre civile (1975-1990) pour reconstruire le pays.

Mais faute de réformes et de bonne gouvernance, le déficit public n’a eu de cesse de se creuser au fil des ans et les banques locales ont continué d’acheter des bons du trésor.

Conséquence: la dette publique a bondi de quelques milliards de dollars au début des années 1990 à plus de 90 milliards de dollars.

Samedi, des manifestants ont défilé à Beyrouth pour crier leur colère.

« Nous ne devons pas payer le prix des lacunes du gouvernement », affirme Nour, une manifestante de 16 ans devant le siège de la Banque centrale libanaise.

A la demande de l’Etat, une mission d’urgence du Fonds monétaire international (FMI) a été dépêchée le mois dernier mais aucune assistance financière de l’institution n’a été annoncée pour le moment.

« Le Liban a besoin avant tout d’un plan imminent de restructuration de la dette dans le cadre d’un plan global (…) sous l’égide du FMI pour que l’aide financière internationale se concrétise », explique Marwan Barakat. Mais certaines forces politiques locales, notamment le Hezbollah, ont récemment affiché leur opposition à une « mise sous tutelle ».

Le Liban a longtemps compté sur les aides internationales.

En avril 2018, une aide de 11,6 milliards de dollars a été promise lors d’une conférence parrainée par la France mais les fonds n’ont toujours pas été débloqués faute de réformes.

Coronavirus: Ryad rouvre l’esplanade de la Kaaba, lieu le plus saint de l’islam

L’Arabie saoudite a rouvert samedi l’esplanade entourant la Kaaba, lieu le plus saint de l’islam situé au coeur de la Grande mosquée de La Mecque, qui avait été temporairement fermée pour prévenir la propagation du nouveau coronavirus.

Le petit pèlerinage musulman -la Omra- dans les villes saintes de La Mecque et Médine, reste lui suspendu, une mesure inédite annoncée mercredi par les autorités.

Le petit pèlerinage présentait le risque de devenir un foyer majeur de contamination en Arabie saoudite où 5 cas de nouveau coronavirus ont été confirmés. Plus de 150 cas ont été enregistrés dans le Golfe.

Le roi Salmane « a autorisé la réouverture » samedi à l’aube de l’esplanade entourant la Kaaba pour les pèlerins n’effectuant pas la Omra, a indiqué l’agence de presse officielle SPA.

Des centaines de pèlerins étaient présents sur l’esplanade, tournant autour de la Kaaba, une structure cubique enveloppée dans une étoffe noire brodée d’or et vers laquelle les musulmans du monde entier se tournent pour prier.

Entourée de barrières, la Kaaba restait toutefois inaccessible.

La zone entre les collines avoisinantes de Safa et Marwa où cheminent également les fidèles durant la Omra, restait également fermée.

Les fidèles sont néanmoins toujours autorisés à se rendre dans la Grande mosquée de La Mecque et dans la mosquée du Prophète à Médine pour leurs prières quotidiennes.

Celles-ci sont uniquement fermées une heure après la prière du soir pour permettre de nettoyer et désinfecter les lieux avant leur réouverture à l’aube.

La décision de suspendre la Omra, qui attire chaque année des millions de pèlerins, a soulevé des incertitudes autour du grand pèlerinage du Hajj –un pilier essentiel de l’islam– qui doit débuter fin juillet.

Les autorités saoudiennes ne se sont pas encore exprimées sur d’éventuelles mesures de précaution pour le Hajj, qui a attiré environ 2,5 millions de personnes en 2019.

Déjà affecté par la chute des prix du pétrole, le royaume pourrait perdre des milliards de dollars de revenus générés chaque année par le tourisme religieux en limitant l’accès aux sites.

Samedi, SPA a par ailleurs indiqué que les entrées dans le royaume depuis les Emirats arabes unis, le Koweït et Bahreïn, seraient « temporairement » restreintes à trois aéroports situés dans la capitale Ryad, à Jeddah (ouest) et à Dammam (nord-est).

Et seuls les camions de marchandises pourront traverser la frontière terrestre, selon SPA.

Le ministère des Sports a lui annoncé « suspendre la participation du public » à tous les événements sportifs dès samedi.

D’autres pays du Golfe ont pris des mesures pour prévenir la propagation du nouveau coronavirus. Le Koweït a annoncé samedi suspendre les vols en provenance et à destination du Bangladesh, des Philippines, d’Inde, du Sri Lanka, de Syrie, du Liban et d’Egypte.

Ankara ordonne à ses garde-côtes de stopper les migrants en mer Egée

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné l’ordre aux garde-côtes d’empêcher les migrants de traverser la mer Egée, confirmant une accalmie dans la crise migratoire entre la Turquie et l’Union européenne.

« Sur ordre du président (…) aucune autorisation ne sera donnée aux migrants de traverser la mer Egée en raison des dangers que cela comporte », a indiqué le service des garde-côtes sur Twitter.

« L’approche consistant à ne pas intervenir pour empêcher les migrants de quitter la Turquie reste valable, sauf pour ce qui concerne les départs par la mer, en raison des dangers », a-t-il précisé.

Le service des garde-côtes a par ailleurs assuré avoir sauvé jeudi 97 migrants en danger, accusant les Grecs d’avoir « dégonflé leurs trois bateaux et les avoir laissé dériver, à moitié en train de couler ».

Ankara et Athènes échangent continuellement des accusations concernant les migrants, les Turcs dénonçant la brutalité des Grecs à l’encontre des migrants, les Grecs accusant la Turquie de les pousser et même de les aider à passer en Grèce.

Des milliers de migrants tentent de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 29 février qu’il cessait de respecter un accord de mars 2016 avec l’Union européenne prévoyant que les migrants restent en Turquie, en échange d’une aide financière européenne à Ankara.

Les autorités grecques ont annoncé jeudi que plus de 1.700 d’entre eux étaient arrivés sur les îles grecques, venant s’ajouter aux 38.000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés dans des conditions de plus en plus précaires.

Cette situation tendue a réveillé en Europe le souvenir de la crise migratoire de 2015.

Pour tenter de sortir de l’impasse, M. Erdogan s’était entretenu au téléphone vendredi avec la chancelière allemande Angela Merkel. Celle-ci avait piloté les négociations ayant abouti à l’accord de 2016.

L’UE a de son côté adressé vendredi un message dissuasif aux migrants: « N’allez pas à la frontière. La frontière n’est pas ouverte », a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

– Nouveaux heurts à la frontière –

De nouveaux heurts ont opposé samedi pendant plusieurs heures la police grecque et les migrants massés à la frontière avec la Turquie. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour repousser les migrants qui tentaient de franchir les grilles au poste-frontière de Pazarkule (appelé Kastanies, côté grec). Ceux-ci leur jetaient des pierres et criaient « ouvrez les portes », selon des journalistes de l’AFP sur place.

Aux termes de l’accord de 2016, la Turquie avait accepté de contenir le flot des migrants qui fuient la guerre en Syrie, en échange d’une aide de plusieurs milliards d’euros.

Mais Ankara proteste contre l’insuffisance de cette aide pour faire face au coût des quatre millions de migrants et de réfugiés, principalement Syriens, qu’elle accueille depuis des années.

Ce coût a encore augmenté aveec l’offensive du régime syrien — appuyé par Moscou — depuis décembre contre la province d’Idleb, dernier bastion rebelle en Syrie, qui a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d’un million de personnes déplacées.

Les Européens, qui avaient proposé un milliard d’euros supplémentaire d’aide qu’Ankara a refusé, voient dans la décision d’Ankara d’ouvrir les vannes un chantage politique pour obtenir un soutien occidental aux opérations turques en Syrie.

Le ministère turc des Affaires étrangères a reclamé samedi que Bruxelles applique strictement l’accord de 2016 et a dénoncé le soutien exprimé à la Grèce par les 27 lors d’une réunion ministérielle à Zagreb vendredi.

« Il est malheureux que l’UE agisse en contradiction avec ses propres principes en soutenant la Grèce qui viole la législation internationale sur les droits de l’Homme », a affirmé le ministère en accusant l’UE de faire preuve d' »hypocrisie » et de politiser le dossier migratoire.

La Grèce de son côté se défend « d’user d’une force excessive » contre les migrants. Athènes n’a fait « que réagir aux provocations qui ont eu lieu à la frontière », a affirmé son Premier ministre Kyriakos Mitsotakis sur CNN.

Il avait aussi accusé Ankara d’aider les migrants à passer en Grèce par la voie terrestre mais aussi par mer.

Le directeur de la communication du président Erdogan Fahrettin Altun a rejeté « catégoriquement » ces accusations grecques.

Oum Kalthoum illumine l’Opéra du Caire 45 ans après sa mort

La légende égyptienne Oum Kalthoum a illuminé l’Opéra du Caire vendredi soir le temps d’une chanson, pour la première fois en Egypte et 45 ans après sa disparition, grâce à la technologie de l’hologramme.

Au lever du rideau sur la scène de la grande salle de l’Opéra, celle que l’on surnommait « L’Astre de l’Orient » ou la « quatrième pyramide », s’est matérialisée en trois dimensions dans une robe violette brillante, arborant son célèbre foulard à la main.

Immédiatement, la salle pleine à craquer, d’une capacité d’un millier de personnes, a offert une immense ovation.

Habillé en tenue de soirée rappelant les galas d’autrefois, le public composé d’hommes, de femmes et de jeunes a écouté la chanson « Hayart Albi ma’ak » (Tu as troublé mon coeur) écrite par le poète égyptien Ahmed Rami avec une musique de Riad Al-Sunbati.

Le passage holographique n’a duré qu’une quinzaine de minutes et a été joué deux fois sous les applaudissements. Les chanteuses May Farouk et Riham Abdel Hakim ont ensuite interprété les plus grands titres de la chanteuse.

« Je suis venu aujourd’hui parce que j’ai toujours rêvé d’assister à une soirée d’Oum Kalthoum », a expliqué à l’AFP Aya Yassin, professeur à la faculté de médecine de l’université cairote d’Ain Shams.

« Ma grand-mère me parlait souvent des fameux concerts du jeudi d’Oum Kalthoum », se souvient-il.

Issue d’une famille modeste, Oum Kalthoum ou Fatima Ibrahim al-Beltagui est née en décembre 1898 dans un village du delta du Nil. Son talent est découvert dès l’âge de 16 ans et elle alors entame une longue et flamboyante carrière.

-« Authenticité et identité »-

Véritable star de la musique arabe classique, elle a occupé la scène des années 1920 aux années 1970.

Ses concerts duraient plusieurs heures et leur diffusion en direct à la radio attiraient de nombreux auditeurs.

Plus de quatre décennies après sa mort le 3 février 1975, des taxis aux cafés, en passant par les foyers, sa voix –un contralto profond– résonne encore aujourd’hui aux quatre coins du monde arabe.

« L’utilisation de nouvelles technologies vise à attirer les nouvelles générations (…) et à les rattacher à leur histoire », avait indiqué à l’AFP le directeur de l’Opéra, Magdy Saber, quelques jours avant le concert.

Le concert de vendredi, qui fait revivre par une technologie moderne une icône du passé, intervient en pleine querelle des anciens et des modernes sur la scène musicale égyptienne.

En février, le syndicat égyptien des musiciens a interdit aux artistes du mouvement musical populaire électro « mahraganat » de se produire sur scène, jugeant leurs chansons trop vulgaires pour ce pays conservateur.

« Je suis un ancien militaire, et je suis venu ici parce que (…) j’en ai assez de ce que la génération moderne propose sous le nom d’art, qui n’est rien d’autre que du déchet », a déclaré Mostafa à l’AFP, qui n’a pas souhaité décliner son nom de famille.

« Nous avons choisi Oum Kalthoum pour encourager un retour à l’authenticité et à notre véritable identité », a souligné Mohamed Mounir, l’un des responsables de l’Opéra.

D’autres concerts utilisant la même technologie devraient avoir lieu pour rendre hommage à d’autres chanteurs classiques tels que Mohamed Abdel Wahhab ou Abdel Halim Hafez, selon l’Opéra.

Oum Kalthoum était déjà apparue sur scène deux fois l’an dernier grâce au même procédé technologique, d’abord en Arabie saoudite puis à Dubaï.

RDC: le général tombé en disgrâce est mort par « pendaison » (président)

Le général congolais sous sanction de l’Union européenne (UE) décédé brutalement il y a une semaine, juste après sa mise à l’écart, est mort par « pendaison », selon des « éléments » de l’enquête cités par le président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi.

Chef d’état-major adjoint chargé du renseignement militaire, Delphin Kahimbi, 50 ans, est mort le 28 février chez lui à Kinshasa. Il est décédé d’une « crise cardiaque », selon les déclarations de sa femme à la presse.

« Le président de la République a informé les membres du conseil des ministres qu’il avait décidé de diligenter une enquête indépendante à l’initiative de la Monusco (Mission des Nations unies au Congo) », lit-on dans le compte-rendu du conseil des ministres diffusé samedi.

« Cependant, d’après les éléments en sa possession, il s’avère qu’il s’agit d’une pendaison », ajoute le compte-rendu du conseil qui s’est tenu vendredi.

Le président souhaite « que toutes ces enquêtes se terminent rapidement afin de soulager la famille éplorée ».

Nommé à l’époque de l’ancien président Joseph Kabila, M. Kahimbi était l’un des douze officiels congolais toujours sous sanctions européennes pour atteintes aux droits de l’homme dans les dernières années de l’ancien régime (2015-2018).

Dans la semaine ayant précédé sa mort, il avait été suspendu de ses fonctions et entendu par le Conseil national de sécurité (CNS), selon des sources concordantes.

Resté en place après l’investiture du nouveau président en janvier 2019, il était accusé d’avoir mis en place « un système d’écoute des autorités », a déclaré une source militaire à l’AFP.

Juste avant sa mort, les États-Unis – soutien affiché du nouveau président Tshisekedi – avaient publiquement salué sa destitution.

Ancienne figure de l’opposition, M. Tshisekedi gouverne la RDC en coalition avec son prédécesseur Kabila, dont les partisans sont majoritaires au Parlement et les autres institutions du pays.

Plusieurs personnalités très influentes à l’époque du président Kabila ont cependant été mises à l’écart.

Mexique: un raid policier contre un gang tourne au massacre et fait neufs morts

Neuf personnes, dont deux policiers, ont été tuées lors d’un raid mené par la police mexicaine pour tenter de délivrer des personnes qui avaient été enlevées par un gang, dans l’ouest du Mexique, a-t-on annoncé de source officielle.

Outre les deux policiers, six des morts étaient des personnes apparemment retenues en otages dans la maison visée par le raid, le septième étant un passant, a précisé le procureur général de la région Gerardo Octavio Solis.

Les policiers entamaient un raid sur cette maison de la ville de Tlaquepaque, dans l’Etat de Jalisco, lorsque les bandits ont immédiatement ouvert le feu. Les policiers ont demandé du renfort, qui est arrivé sous formes de dizaines de policiers et de soldats, ainsi que deux hélicoptères

Se voyant acculés, les ravisseurs ont tué leurs captifs avant de s’enfuir. La police a fouillé sans ménagement, mais en vain, tout le quartier pour tenter de les retrouver.

« Ils ont cogné si fort sur la porte qu’ils ont cassé les vitres, ils n’ont même pas attendu qu’on arrrive pour ouvrir », a raconté à l’AFP une des habitantes du quartier, expliquant que les policiers étaient ensuite montés sur le toit.

Dans une école maternelle proche, les institutrices ont immédiatement appliqué le protocole de sécurité, faisant allonger tous les enfants par terre pour les protéger, a expliqué une femme de l’école à l’AFP.

L’Etat de Jalisco connaît une violence particulièrement importante due au crime organisé, en particulier la cartel de drogue Jalisco New Generation, que les autorités américaines considèrent comme une des cinq plus dangereuses organisations criminelles internationales au monde.