janvier 2020 - Journal du niger

Point de presse sur la grève des enseignants chercheurs du supérieur

Le ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’Innovation Yahouza Sadissou a animé un point de presse dans l’après midi de ce mercredi 29 janvier 2020 concernant la grève du Syndicat National des Enseignants Chercheurs et Chercheurs du Supérieurs (SNECS) lancée le 20 janvier dernier et qui durera un mois.

Deux points étaient inscrits sur la plate forme revendicative des Enseignant chercheurs : amendement de la loi 2019/05 du 06 Mai 2019 en vue de la restauration des acquis démocratiques conformément à  la constitution et aux traditions universitaires consacrant l’autonomie et les libertés académiques. Le règlement de tous les arriérés des droits statutaires en souffrance depuis 2016.

«Le vendredi dernier j’ai appelé le SNECS pour échanger sur ces deux points et  s’agissant du 1er point j’ai  effectivement réitéré la position du gouvernement par rapport a ce qu’il a et qui a été adopté par le gouvernement, voté par  l’assemblée nationale, promulgué par le Président de la République, et elle devient par conséquent loi de la république et s’impose a tous » a souligné Yahouza Sadissou.

Selon le ministre « Le gouvernement ou l’assemblée nationale qui ont concurremment l’initiative de loi et jusqu’au jour où les deux institutions jugent de la nécessité de la modifier ». Mais une loi si elle est adoptée, cela se passe dans tous les gouvernements du monde, le gouvernement n’adopte pas des lois par hasard, c’est après analyse en tenant compte de l’intérêt général ».

Par rapport au deuxième point  Le règlement de tous les arriérés des droits statutaires en souffrance depuis 2016. A ce niveau,  « je m’en félicite  et souligne que du fait que le SNECS ne réclame pas des arriérés de salaire parce que malgré tous nous n’avons aucun arriéré de salaire dans aucune université  et toutes les revendications tournent autour des arriérés des droits statutaires »a-t-il fait savoir.

«  Et je voudrais levé une équivoque nous n’avons aucun arriéré de 2016 même pas de 2017 ou de 2018 mais nous avons  par contre des arriéré de 2019 et j’ai écris à tous les recteurs pour me faire la situation précise des arriérés,  des droits statutaires, le 31 décembre 2019 et à cette date les universités de Maradi, de Zinder, de diffa, de Dosso, de Tillabéry n’ont aucun arriéré le 31 décembre 2019 des droits statutaires » a-t-il poursuivi.

Par contre, à  Niamey « nous avons huit cents dix neuf millions trois cent vingt un mille trois cent vingt quatre franc CFA  (809.381.324) d’arriéré des droits statutaires, à Tahoua nous avons cinq millions deux cents trente huit mille trois cent soixante trois 5.238.363), et à Agadez vingt neuf millions neuf cent soixante quinze mille deux cents soixante un  (29.975.261) qui fait un total des droits statutaires d’arriérer de huit cent cinquante quatre millions cinq cent trente quatre mille neuf quarante huit (854.534.948).

On parle souvent des droits statutaires mais il faudrait que l’opinion « sache ce qui comporte ces droits statutaires c’est la prime des recherches, les copies corrigés, les cours complémentaires,les frais de publication et les frais médicaux voilà en gros ce qu’on appelle les droits statutaires » a expliqué le ministre.

« Je voudrais aussi souligner que dans le protocole d’accord que nous avons signé avec le SNECS en mai 2019 le gouvernement avait pris l’engagement de payer Neuf cent soixante dix millions de franc CFA (970.000.000) d’arriéré des droits statutaires et à ce jour nous avons honoré à 100% cet engagement  et c’este simple de le vérifier au trésor ou dans chaque université »a-t-il ajouté.

Le ministre Yahouza se félicite déjà que dans tous les Instituts Universitaires de Technologie (IUT),  « les cours se déroulent normalement et également dans beaucoup de facultés les cours se déroulent malgré le mot d’ordre de grève et j’appelle encore une fois tous les acteurs, notamment le SNECS à revoir sa copie ».  « lever ce mot d’ordre de grève  parce que les deux points inscrits à leurs plate formes  revendicatives,  nous avons satisfait un et je pense que c’est  déjà un pas » a conclu le ministre Yahouza Sadissou.

 

Le gouvernement adopte le projet d’ordonnance complétant et modifiant la loi du 15 juillet 1961

Le Président de la République Issoufou Mahamadou a présidé lundi 27 janvier, le conseil des ministres qui a adopté le Projet d’ordonnance modifiant et complétant la loi 15 juillet 1961, portant institution du code pénal.

Suite à la première évaluation du dispositif national de lutte contre le Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme, conduite par le Groupe Intergouvernemental de Lutte contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest (GIABA) en 2008, le Niger a été placé sous un régime de suivi renforcé.
Nonobstant l’adoption de la loi du 30 octobre 2016, relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, « le cadre juridique national en la matière comporte des incohérences et des lacunes » indique le communiqué du Secrétariat général du gouvernement.

S’agissant des lacunes relevées, elles portent entre autres sur le manque de protection des agents de conformité dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux, l’absence de sanctions contre les dirigeants des personnes morales et la non incrimination de la tentative d’infractions en matière de terrorisme.

Le présent projet d’ordonnance vise de manière générale « à corriger les insuffisances du Dispositif National de lutte contre le Blanchiment des Capitaux, le financement du terrorisme et le financement de la prolifération des armes de destruction massive et à le rendre conforme aux dispositions prévues par les textes communautaires et aux recommandations du Groupe d’Actions Financières (GAFI) » selon le même communiqué.

La fin des travaux de la route Maradi-Madarounfa-frontière Nigéria prévue pour fin mars 2020

Le Secrétaire général Adjoint du Ministère de l’Equipement, M. Hassane Salaou a effectué ce mercredi 29 janvier, une visite sur le chantier d’aménagement et de bitumage de la route Maradi-Madarounfa-frontière Nigéria.

Il s’agit pour M. Hassane Salaou de s’enquérir de l’avancement de ces travaux qui, initialement étaient prévus se dérouler du 10 novembre 2013 au 10 juillet 2015, mais qui ont connu plusieurs délais avenants suite aux difficultés.

Les travaux de cette route prendront fin au 31 mars 2020, selon le dernier délai du Ministère de l’équipement.
Financés à hauteur de 78,33% par la BOAD et l’Etat du Niger, 21,67%, ce projet d’un peu plus de 28 milliards de FCFA pour de 106 km à savoir, le tronçon Maradi-Madarounfa ; le tronçon Madarounfa-Jibia (Nigéria) et le tronçon Madarounfa Douhoun Bara (Frontière Nigéria). La partie inachevée est de 19 km sur le tronçon Madarounfa-Gabi- Gurbin Bauré au Nigéria. Le taux d’exécution des travaux est de 83% pour un délai consommé de 95%.

L’exécution de ces travaux est assurée par l’entreprise chinoise CGCOC Group avec Techni Consult comme bureau chargé du Contrôle des travaux.
Le Directeur général des grands travaux au ministère de l’équipement, M. Alio Amine a indiqué que « des instructions ont été données à l’entreprise pour la finition de l’axe principale qui est la chaussée à la fin du délai de 31 mars 2020 ».
L’entreprise chinoise a émis un certain nombre d’inquiétudes liées à l’aspect sécuritaire. Sur ce point, les autorités régionales « nous ont rassuré qu’elles ont pris toutes les dispositions pour assurer la sécurité de l’entreprise et des travailleurs sur ce chantier » a-t-il rassuré.

Le Directeur général des grands travaux a indiqué que d’autres inquiétudes, telles que l’approvisionnement en pièces de rechange, en carburant ont été soulevées. Il a indiqué ce problème avec la douane qui sera résolu par les autorités régionales.
Toutefois, il a indiqué qu’il y a un autre problème, celui du paiement de la partie Etat réclamé par l’entreprise. « Nous avons pris bonne note, nous allons saisir qui de droit afin d’apurer une partie des arriérés » a devait-il ajouter.
Il a rassuré que si toutes les difficultés évoquées ici sont résolues, les 19 km qui restent seront effectivement revêtus dans les délais, hormis les travaux connexes qui pourront être réalisés après.

Le président Issoufou Mahamadou inaugure officiellement le centre international de conférence Mahatma Gandhi

Le Président de la République Issoufou Mahamadou a présidé, dans l’après-midi de ce mardi 21 janvier 2020, la cérémonie officielle d’inauguration du Centre International de Conférences Mahatma Gandhi, en présence du Ministre indien des affaires extérieures Dr S. Jaishankar, des présidents des institutions, des membres du gouvernement, et du directeur général de l’Agence Nationale de l’Economie des Conférences (ANEC), le Ministre Saïdil Moctar.

Après avoir exécuté la coupure solennelle du ruban symbolique, le Président de la République Issoufou Mahamadou a effectué des visites dans tous les compartiments de ce centre avant d’assister à la cérémonie culturelle ponctuée de prestations des artistes comme Hamsou Garba, la troupe Shawa et plusieurs autres artistes.

‘’Ce centre vient s’ajouter à d’autres infrastructures qu’on a réalisées dans la ville de Niamey. L’ensemble de ces infrastructures permettra au Niger de développer une économie des conférences qui est l’objectif de Niamey Nyala, faire de Niamey une capitale compétitive par l’accueil des événements internationaux’’ a déclaré le Président de la République Issoufou Mahamadou.

Il a, en plus, indiqué que ‘’ce centre symbolise aussi le dynamisme de la coopération qui existe entre le Niger et l’Inde. Une coopération qui intervient dans les secteurs prioritaires pour le peuple nigérien notamment l’énergie solaire, l’agriculture, la formation, et l’eau’’.

En perspective, selon le Président de la République, le Niger entend amplifier cette coopération avec l’Inde qui va s’intéresser au secteur de la sécurité, compte tenu des menaces qui pèsent sur notre pays et sur le Sahel en général, à la santé et aux investissements directs indiens dans tous les secteurs de l’économie au Niger, surtout que le Niger s’est fixé pour objectif d’être parmi les Top 50 des économies du monde où il y a le meilleur climat des affaires.

’Je me réjouis aujourd’hui de cette cérémonie. Je voudrais remercier le Ministre des affaires étrangères indien pour sa présence et les autorités indiennes pour avoir investi dans une si belle infrastructure qui contribue à améliorer et à renforcer la compétitivité de notre capitale en matière d’accueil des événements internationaux’’ a conclu le Président Issoufou Mahamadou.

Notons qu’auparavant, le Ministre directeur de Cabinet à la présidence et président du Conseil d’orientation et de contrôle de l’Agence UA Niger 2019, Ouhoumoudou Mahamadou a pris la parole pour remercier tous ceux qui se sont déplacés pour venir à cette cérémonie avant de magnifier la coopération qui existe entre le Niger et l’Inde.

‘’Nous sommes très sensibles à cette marque d’amitié entre le Niger et l’Inde symbolisée aujourd’hui par la présence parmi nous de Dr S. Jaishankar, Ministre des relations extérieures de l’Inde. L’Inde et le Niger célèbrent aujourd’hui l’inauguration officielle du centre de conférence Mahatma Gandhi, cette nouvelle infrastructure qui doit s’ajouter à celles socioculturelles de notre capitale’’ a-t-il fait savoir avant d’affirmer que ‘’ce centre constitue une matérialisation, de plus, des promesses du Président de la République de faire de Niamey une ville des plus modernes à travers le programme Niamey Nyala’’.

’Monsieur le Président de la République, ce nouveau joyau est un cadeau que vous faites pour la postérité, aux nigériens plus particulièrement à la jeunesse de notre pays pour qui, à vos yeux, aucun investissement n’est de trop pour assurer son épanouissement’’ a affirmé le Ministre Ouhoumoudou.

Il a, également, indiqué que l’architecture de centre ‘’s’inspire fortement de notre patrimoine culturel et de notre environnement’’ car reflétant la forme du fleuve Niger par son tracer sur notre territoire, la calebasse représentative de notre culture commune ou encore cette colonne qui rappelle le minaret de la majestueuse mosquée d’Agadez’’.
Il a terminé son adresse en rappelant la promesse du Président de la République de ‘’faire de Niamey un hub pour les conférences internationales et le tourisme d’affaires’’.

Quant au ministre indien des affaires extérieures Dr S ;Jaishankar, il s’est adressé à  l’assistance en donnant les détails des significations de l’architecture adoptée dans la réalisation de ce centre. ‘’Tout reflète la vie du Niger’’ a-t-il soutenu.
Par ailleurs, Il a annoncé que l’inde a investi quelque 74 milliards de dollars pour booster le développement de l’Afrique.
‘’L’inauguration de ce centre ouvre un nouveau chapitre dans la coopération entre l’Inde et le Niger’’ a-t-il, en fin souligné.
Rappelons que le Ministre Saïdil Moctar, le gouverneur de la région de Niamey Issaka Assane Karanta et le directeur général de la société indienne en charge de la construction de ce centre, ont tour à tour pris la parole pour remercier et féliciter le Président de la République pour avoir offert aux nigériens ce joyau de centre de conférence, et en fin pour saluer les efforts déployés par les différents acteurs pour l’aboutissement de ce projet.

Au cours de cette cérémonie, le Directeur général de l’Agence UA 2019 et le Directeur de la société indienne chargée de la construction de ce centre ont été respectivement élevés à la dignité de grand officier de l’ordre de mérite du Niger et faits chevalier de l’ordre de mérite du Niger.

Tahoua : Des cadres du PSEF outillés sur les procédures conformes à la gestion axée sur les résultats

« Renforcement des cadres des unités de suivi du Programme Sectoriel de l’Education et de la Formation (PSEF) dans la région de Tahoua sur les procédures conformément à la GAR« , c’est le thème d’un  atelier de formation organisé par la cellule d’appui à la mise en œuvre et au suivi (CAMOS) du  PSEF le mardi 21 janvier 2020 à la salle de réunion M. Bila Mohamed de l’école normale de Tahoua.

S’inscrivant dans le cadre du renforcement des capacités des cadres régionaux, cette session vise à renforcer les capacités des cadres régionaux des unités de suivi de PSEF en matière de suivi-rapportage conformément à la GAR, s’approprier des outils simples, harmonisés et souples permettant  de suivre et de rapporter les réalisations des activités du PSEF conformément à la GAR.

Elle vise également  à se conformer au cadre de mise en œuvre  et de suivi des résultats du PSEF, à respecter le schéma organisationnel de la procédure et de suivi des résultats du PSEF, à respecter le schéma organisationnel de la procédure de suivi-rapportage en vigueur et à s’approprier du canevas type GAR  pour le suivi-rapportage des activités du PSEF.

Regroupant 33 participants issus des cadres régionaux de l’éducation et de la formation, cette formation durera 3 jours.

La France annonce de nouvelles opérations entre le Mali, le Niger et le Burkina

La France et ses alliés prévoient agir dans les semaines à venir, en vue d’empêcher l’expansion des forces djihadistes dans la zone dite des trois frontières.

La ministre française des Armées Florence Parly a annoncé lundi à Bamako de nouvelles opérations militaires à venir dans la zone dite des trois frontières (Mali, Burkina Faso, Niger). « De nouvelles opérations vont se développer dans les prochaines semaines dans cette zone très particulière des trois frontières », a dit Florence Parly à des journalistes après avoir été reçue avec ses homologues suédois, estonien et portugais par le président Ibrahim Boubacar Keita. Elle n’a pas fourni plus de précisions.

La ministre était en visite dans la sous-région pour mettre en œuvre les conclusions du sommet de Pau, qui a réuni une semaine plus tôt le président français Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel (Mali, Niger, Burkina, Tchad et Mauritanie) confrontés à l’escalade des violences djihadistes. Avant d’arriver au Mali lundi, elle était au Tchad. Sa visite a coïncidé avec un attentat suicide portant la marque de Boko Haram qui a tué neuf civils dans la province du lac Tchad.

« Coalition pour le Sahel »

A Pau, les présidents avaient affirmé leur volonté de faire porter l’effort militaire sur la région des trois frontières – effort en réalité déjà en cours selon les experts – où se sont concentrées les attaques meurtrières des djihadistes ces derniers mois. Ils avaient désigné le groupe « Etat islamique au grand Sahara » comme l’ennemi prioritaire.

Le sommet de Pau, censé resserrer les liens face à un sentiment anti-français de plus en plus palpable dans les pays concernés, avait aussi débouché sur l’annonce de la création d’une « coalition pour le Sahel » rassemblant le G5 Sahel, la France, les autres partenaires déjà engagés et tous les pays qui voudront s’y joindre.

Cette coalition comprendrait le groupement de forces spéciales européennes Takuba auquel Paris s’emploie à rallier plusieurs pays. L’Estonie, qui participe déjà à la mission antijihadiste française Barkhane avec 50 hommes, s’est engagée à en fournir une quarantaine d’autres pour Takuba.

 

Niger: Des centaines de réfugiés de Chinagoder au Mali

Suite aux récentes attaques dans la région, des centaines d’habitants de Chinagoder ont pris la direction d’Anderamboukane, une localité à quelques kilomètres de la frontière malienne.

En effet les populations fuient les violences terroristes après l’attaque de la base militaire de Chinagoder qui a occasionné 89 morts du coté des soldats nigériens, le 16 janvier.

Les autorités d’Anderamboukane ont recensé pour l’heure 236 familles venues demander de l’aide. Elles sont arrivées totalement démunies après avoir été chassées par des hommes armés.

C’est au début de la semaine que sont arrivés les premiers réfugiés. La plupart sont des Maliens qui avaient quitté Anderamboukane ou la région de Ménaka lors du conflit de 2012.

Senibayou est arrivé mardi avec sa femme et ses cinq enfants. Ils sont partis dès le lendemain de l’attaque, après la visite d’hommes armés à Chinagoder. Il raconte. « Il y a des gens qui sont passés à moto lourdement armés, mais personne ne levait la tête pour savoir ce qui se passait. On a entendu simplement des coups de mitrailleuses, des fusils aussi. Ils nous ont dit de quitter complètement les lieux sinon il y aura des représailles. Les gens ont pris peur. Comme la sécurité est partie, les gens ont préféré partir aussi.  Aujourd’hui, il n’y a que les animaux là-bas… il n’y a pas d’autorité », confie Senibayou.

Les réfugiés de Chinagoder ont tout laissé derrière eux : maison, biens et bétail. C’est grâce à la générosité des habitants d’Anderamboukane qu’ils peuvent aujourd’hui se nourrir, comme l’explique un notable : « Dès qu’ils sont arrivés, on a mobilisé la population, les donneurs, les leaders communautaires et les chefs traditionnels. On s’est organisé, on a réuni une quantité de riz pour leur donner. On les a installés dans les mêmes maisons des anciens réfugiés qui ont quitté, des maisons vides, d’autres sont dehors dans des paillotes, comme ça ».

Mais ce notable explique aussi qu’ils n’ont pas les moyens pour continuer à leur porter assistance. « On est tellement pauvres, on ne peut pas tenir plus que la donation d’hier. Je crois que l’on n’a pas eu assez pour tout le monde », souligne-t-il.

Les autorités d’Anderamboukane ont demandé de l’assistance au gouverneur de Ménaka, au Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ainsi qu’au ministère des Affaires sociales. Elles attendent encore une réponse.

 

Au Niger, le groupe Etat Islamique revendique l’attaque de Chinégodar

Le groupe Etat islamique a revendiqué mardi 14 janvier l’attaque de Chinégodar, dans l’ouest du Niger, près de la frontière malienne, qui a fait 89 morts jeudi 9 janvier, la plus meurtrière depuis le regain des attaques en 2015, a rapporté l’organisme américain de surveillance des mouvements extrémistes SITE, citant le groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest. « Les soldats du califat ont attaqué une base de l’armée nigérienne dans le village de Chinégodar jeudi [9 janvier] (…). Les combats ont duré plusieurs heures », affirme le communiqué de l’EI qui assure avoir tué « 100 éléments » de l’armée nigérienne.

L’Etat islamique, qui ne précise pas ses pertes, affirme avoir « détruit de nombreux véhicules »« brûlé les casernes » et avoir emporté « en butin des véhicules, des armes et des munitions »« Les moudjahidin sont ensuite retournés à leur position », conclut le texte. Dimanche, les autorités nigériennes avaient revu à la hausse le bilan de l’attaque de Chinégodar passant de 25 soldats tués à 89 et parlé de 63 « terroristes neutralisés ».

Quelque 4 000 morts en 2019

Cette attaque est survenue un mois après celle d’Inates, dans la même région de Tillabéri, frontalière du Mali, qui avait coûté la vie à 71 soldats et traumatisé le pays. L’attaque d’Inates avait aussi été revendiquée par l’EI. Le modus operandi des deux attaques est le même avec l’utilisation de motos et véhicules transportant des combattants armés puis une fuite vers le Mali.

Lundi, le président nigérien Mahamadou Issoufou a limogé le chef d’état-major des armées et le chef d’état-major de l’armée de terre avant de se rendre au sommet de Pau, dans le sud-ouest de la France, pour un sommet consacré à la lutte contre les groupes djihadistes.

« La nouveauté [du sommet], c’est la reconnaissance que la situation n’est pas bonne et que la stratégie suivie jusqu’à présent ne fonctionne pas bien », a résumé pour l’AFP Jean-Hervé Jézéquel, directeur du projet Sahel à l’International Crisis Group (ICG).

Tout le Sahel – en particulier le Mali, le Niger et le Burkina Faso – est visé par les assauts de plus en plus audacieux de groupes islamistes, en dépit du renforcement des armées locales et de la présence de 4 500 militaires français de la force antiterroriste « Barkhane ». Selon l’ONU, les attaques djihadistes au Mali, au Niger et au Burkina Faso ont fait 4 000 morts en 2019.

 

Le ministre de l’économie de la Guinée Bissau reçu par le Chef de l’Etat nigérien

Le Président de la République Issoufou Mahamadou a reçu en audience, mardi 7 janvier 2020, Monsieur Geraldo Martins, Ministre de l’économie et des finances de la République de Guinée-Bissau.

À sa sortie d’audience, Monsieur Geraldo Martins a déclaré à la presse être venu au Niger en tant qu’émissaire du président de la République de la Guinée-Bissau « pour faire part au Président de la République du Niger, en sa qualité de Président en exercice de la CEDEAO, des derniers événements politiques en Guinée-Bissau, spécifiquement le déroulement des élections qui se sont tenues le 29 décembre dernier ».

Selon Monsieur Geraldo Martins, la CEDEAO s’est beaucoup impliquée dans la médiation de la crise politique bissau-guinéenne.  »Le Président de la République Issoufou Mahamadou s’est impliqué dès le début. Nous sommes reconnaissants du soutien qu’on a reçu. Nous sommes venus lui demander que la CEDEAO continue ses efforts pour la pacification de notre pays pour qu’il puisse trouver enfin le chemin de la paix et de la stabilité politique » a conclu Monsieur Geraldo Martins.

Le Niger et la Guinée-Bissau appartiennent à des organisations sous régionales telles la CEDEAO, l’Union Africaine, rappelle-t-on.

 

Le nombre de victimes d’attaques terroristes multiplié par cinq en trois ans au Burkina Faso, au Mali et au Niger

L’Afrique de l’Ouest et la région du Sahel ont été secouées ces derniers mois par un niveau sans précédent de violence terroriste, le nombre de victimes d’attaques terroristes ayant été multiplié par cinq en trois ans au Burkina Faso, au Mali et au Niger, a indiqué mercredi l’envoyé de l’ONU dans la région.

Dans ces trois pays, plus de 4.000 décès  dus à cette violence ont été signalés en 2019, contre 770 décès en 2016.

« Plus important encore, la cible géographique des attaques terroristes s’est déplacée vers l’est, du Mali vers le Burkina Faso, et menace de plus en plus les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest. Le nombre de personnes tuées au Burkina Faso est passé d’environ 80 en 2016 à plus de 1.800 en 2019 », expliqué le chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), Mohamed Ibn Chambas, devant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU.

« Le nombre de personnes déplacées a décuplé pour atteindre environ un demi-million, en plus des 25.000 personnes qui ont trouvé refuge dans d’autres pays. Les attaques terroristes sont aussi souvent des efforts délibérés de la part d’extrémistes violents pour capturer des armes et des voies de trafics et se livrer à d’autres activités illicites, y compris l’exploitation minière artisanale illégale dans certaines zones qui soutiennent leurs réseaux », a-t-il ajouté.

Selon l’envoyé de l’ONU, les attaques incessantes contre des cibles civiles et militaires ont ébranlé la confiance du public dans les pays de la région. Il a noté que les gouvernements, les acteurs locaux, les organisations régionales et la communauté internationale se sont mobilisés à travers l’Afrique de l’Ouest et le Sahel pour répondre au terrorisme et à l’extrémisme violent et qu’il fallait qu’ils continuent leurs efforts dans ce sens.

Elections dans six pays

Mohamed Ibn Chambas a toutefois estimé que la situation sécuritaire ne devait pas éclipser les développements politique positifs. Il s’est félicité des efforts de dialogue au niveau national en Gambie et en Mauritanie, au Sénégal et au Sierra Leone.

Il a rappelé que six pays de la région se préparaient à des élections au cours des prochains mois.

« Le 22 février, le Togo organisera sa prochaine élection présidentielle. Suite aux récentes réformes électorales et constitutionnelles, il est important que tout grief pré ou post électoral soit traité par les voies légales », a dit Mohamed Ibn Chambas.

Le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée et le Niger se préparent également pour des élections qui auront lieu plus tard dans l’année. « Les griefs non réglés, les processus de réconciliation nationale inachevés et les sentiments de manipulation des institutions et des processus comportent des risques de tensions et de manifestations de violence politique », a dit l’envoyé de l’ONU.

S’agissant de la Guinée, la reprise du dialogue, sous l’impulsion de l’ONU et d’autres partenaires, a donné des premiers résultats, dont la libération de prisonniers politiques, a-t-il estimé. « L’ONU réitère ses appels aux acteurs nationaux pour qu’ils surmontent leurs divergences dans un esprit de consensus afin d’assurer la tenue d’élections législatives pacifiques prévues pour février 2020 », a-t-il ajouté.

Dans les mois à venir, le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel continuera de travailler en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes nationales et les partenaires régionaux pour promouvoir le consensus et la participation de tous aux élections qui seront organisées dans la région, a-t-il conclu.