mars 2020 - Page 32 sur 36 - Journal du niger

A Téhéran, la peur du coronavirus vide les rues et casse le moral

Démoralisées après plusieurs jours passés enfermées chez elles par crainte du nouveau coronavirus, Chahpar Hachémi et sa fille Parmis se sont finalement décidées à sortir faire des courses, dans les rues inhabituellement calmes de Téhéran.

Malgré leur crainte d’attraper la maladie, Mme Hachémi et sa fille de 13 ans battent le pavé dans la capitale iranienne, l’unique masque de protection dont elles disposent sur le visage de Parmis.

Selon le dernier bilan officiel annoncé par les autorités, le virus a fait 77 morts sur un total de plus de 2.300 personnes contaminées. L’Iran est le pays qui recense le plus de morts dues à la maladie Covid-19 après la Chine.

Des écoles ont été fermées à travers le pays, entre autres mesures prises par les autorités pour endiguer la propagation du virus.

« C’est extrêmement dur pour nous mais je ne peux pas prendre un taxi ou un bus même si mes pieds me font mal », dit Mme Hachémi.

« Ma fille était déprimée à la maison, alors je l’ai emmenée faire des courses pour lui remonter le moral ». Les enfants « ne vont plus à l’école et ils ont peur du virus », ajoute cette femme au foyer de 45 ans.

Non loin, des voitures et des bus circulent à intervalles irréguliers sur le rond-point de Vanak, un des grands carrefours de la capitale. Depuis plusieurs jours les embouteillages monstres qui font le quotidien de Téhéran ont disparu.

Le nuage de pollution qui recouvre habituellement la ville de plus de huit millions d’habitants a lui aussi fortement diminué avec la baisse de la circulation.

Un faible réconfort pour Pejman, un architecte de 39 ans, qui partage ses craintes concernant l’épidémie.

– Vies chamboulées –

« La maladie a chamboulé nos vies », dit-il à l’AFP. « Nous avons peur. Il n’y a pas de masque ni de solution hydroalcoolique désinfectante. Les gens en ont besoin mais n’en trouvent pas. »

Les activités commerciales souffrent également. Des collègues de Pejman soupçonnés d’être contaminés ont été contraints de rester chez eux, rapporte l’architecte.

« Cela a eu un effet néfaste sur notre entreprise. Maintenant, ils prennent notre température tous les matins avant d’entrer dans le bureau », ajoute Pejman.

Le ralentissement économique est aussi palpable dans les rues.

Pour passer le temps, les vendeurs jouent à des jeux, les employés nettoient méticuleusement les portes et fenêtres des restaurants vides et les chauffeurs de taxis, garés sur le côté de la route, attendant inlassablement des clients.

« Les rues sont vides », dit Jamchidi, un chauffeur de taxi. Derrière lui des collègues partagent un repas en plaisantant bruyamment.

– « Plus d’argent pour manger » –

« C’est mon travail d’emmener les gens où ils ont besoin d’aller, mais personne ne quitte sa maison, » déplore-t-il.

« Si cela continue comme ça, nous n’aurons plus d’argent pour manger. Hier j’ai très peu gagné et jusqu’à présent, aujourd’hui, je n’ai eu aucun passager », poursuit-il.

Hamid Bayot, qui tient un commerce de jus de fruits sur le rond-point de Vanak, affirme que ses ventes ont chuté de 80% depuis l’annonce officielle des premiers cas de contamination au nouveau coronavirus, le 19 février. Et ce, malgré les mesures sanitaires prises par les commerçants pour rassurer les clients.

« Nous désinfectons tout trois fois pas jour mais les gens ont peur et ne nous achètent rien », dit Hamid Bayot. « Si ça continue, nous allons faire faillite et nous devrons fermer notre magasin. »

Pour tromper l’ennui des jeunes Iraniens, la chaîne d’informations –habituellement austère– de la télévision d’Etat diffuse des émissions légères, allant de la Panthère rose en dessin animé à un documentaire sur le tournage du film « The Revenant » avec l’acteur américain Leonardo Dicaprio.

« Nous devons rester à la maison et ne rien faire. Nous ne pouvons pas voir nos amis et nous ne sommes plus heureux », déplore Parmis Hachémi, à travers le masque que lui a donné sa mère.

L’armée turque incite des migrants à franchir la frontière grecque, sécurité renforcée avant une visite de l’UE

Des Syriens ont accusé mardi l’armée turque de les avoir poussés en Grèce, alors que la sécurité a encore été renforcée au poste-frontière entre la Grèce et la Turquie où sont attendus la présidente de l’UE et le chef du gouvernement grec.

« Ils nous ont lâchés au bord du fleuve et nous ont juste dit: +Partez!+ Ils nous ont laissé seuls. C’était l’armée turque », témoigne auprès de l’AFP Taisir, 23 ans, un Syrien de Damas réfugié depuis cinq ans à Istanbul.

Le jeune homme, qui ne souhaite pas révéler son nom de famille, fait partie d’un groupe d’une dizaine de personnes, toutes syriennes, interpellées mardi à l’aube par la police grecque qui a confisqué au moins quatre de leurs téléphones portables.

Dans cette zone frontalière longue de 212 kilomètres et qui borde le fleuve Evros (nommé Meritsa côté turc), des milliers de migrants se sont massés côté turc depuis vendredi dans l’espoir de passer en Europe.

Une situation préoccupante pour l’UE qui redoute une « crise » migratoire semblable à celle de 2015.

La sécurité au poste-frontière de Kastanies, dans l’extrême nord-est de la Grèce, a encore été renforcée mardi avant la visite dans la journée de la présidente de l’Union européenne, Ursula von der Leyen, le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, et les présidents du Conseil et du Parlement européens, Charles Michel et David Sassoli.

– Renforts –

D’importants renforts de policiers ont été déployés devant l’entrée de la zone tampon qui sépare les deux pays, a constaté l’AFP sur place.

La tension, toujours vive après des échauffourées dimanche entre migrants et policiers grecs, était descendue d’un cran lundi.

Aucun jet de pierres ni gaz lacrymogène n’ont été constatés lundi par une équipe de l’AFP présente du côté grec, tandis qu’une source gouvernementale grecque sur place assurait que la situation était « plus calme » que samedi et dimanche.

Selon des sources gouvernementales grecques, entre lundi 06h du matin (04h00 GMT) et mardi 6h, les garde-frontières ont empêché l’entrée de 5.183 personnes sur le territoire, le long de la frontière terrestre où est déployé « un contingent policier très important ».

Quarante-cinq personnes ont également été interpellées durant cet intervalle. « La plupart d’entre elles sont originaires d’Afghanistan, du Pakistan, du Maroc ou du Bangladesh », selon cette source.

– ‘Soutien ferme’-

Peu avant sa visite, le chef du gouvernement grec a affirmé attendre un « soutien ferme » de l’UE, selon une source gouvernementale alors que la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays a accueilli plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015 et 2016, a dénoncé la pression « inacceptable » de la Turquie « sur le dos des réfugiés ».

« La Grèce ne va pas subir le chantage de ceux qui utilisent des personnes persécutées pour servir leurs propres intérêts », a déclaré le Premier ministre grec, en passant en revue des officiers de l’armée près de Kastanies. Il a répété que « personne n’entrerait illégalement dans le pays ».

Sur la route qui longe la frontière, le groupe de Syriens témoigne de sa colère d’avoir été poussés à quitter Istanbul.

Parmi ces réfugiés figurent deux bébés de cinq mois et un an, protégés du froid dans des couvertures, et deux petites filles en bas âge, apeurées et visiblement épuisées.

« Hier ils nous ont chassés de nos maisons, ils ont pris notre argent, ils ont pris nos téléphones portables », soupire le jeune homme, désemparé alors qu’une des petites filles, en larmes, reçoit un peu d’eau.

Son témoignage, recueilli près du village grec de Lavara est impossible à vérifier mais il vient corroborer les récits de migrants massés devant la clôture côté turc depuis la décision d’Ankara de ne plus retenir les migrants désireux de se rendre en Europe.

Ce groupe de Syriens devrait venir grossir le flot des migrants soumis aux méandres de la justice grecque pour entrée illégale sur le territoire.

Les migrants, qui parviennent à franchir la frontière, sont livrés à eux-mêmes, errant là sur un chemin de terre, là au bord de ruisseau ou en contrebas d’une voie express.

Sur une centaine de kilomètres, tout au long de la frontière, on ne croise aucun bénévole, aucune organisation humanitaire ou ONG pour leur apporter de l’eau, une soupe, une assistance médicale.

Les routes et chemins sont en revanche soumis au ballet incessant des véhicules de l’armée grecque dont des renforts ont été dépêchés depuis le week-end dernier dans cette région rurale parmi les plus pauvres et les plus reculées de Grèce.

Migrations: la Grèce s’attend au « ferme soutien » de l’UE pour protéger ses frontières

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis s’attend au « ferme soutien » de l’Union européenne, selon une source gouvernementale, lors de sa rencontre mardi avec les dirigeants européens à la frontière gréco-turque où des milliers de migrants se sont rués dans la zone tampon avec la Turquie.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est attendue, avec les présidents du Conseil et du Parlement européens, Charles Michel et David Sassoli, à Alexandroupolis, chef-lieu du département frontalier d’Evros, avant une déclaration commune prévue à 15H30 locales (13H30 GMT), au poste frontalier de Kastanies, selon les services de Kyriakos Mitsotakis.

Le vice-président de la Commission, Margaritis Schinas, le Premier ministre croate Andrej Plenković et son ministre de l’Intérieur Davor Božinović, doivent également participer à cette réunion, selon la même source.

Kyriakos Mitsotakis s’attend au « ferme soutien » de ses partenaires européens, a indiqué à l’AFP une source gouvernementale.

Ursula von der Leyen a déjà exprimé lundi « le soutien entier » de l’Europe à la Grèce. « Le défi que doit relever la Grèce est un défi européen », a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse à Bruxelles lundi.

L’Union européenne a annoncé que le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, se rendait à Ankara mardi et mercredi pour des discussions de « haut niveau » sur la situation dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.

Kyriakos Mitsotakis s’est entretenu lundi au téléphone avec le président américain Donald Trump de la situation à la frontière gréco-turque. Ce dernier a exprimé « son soutien à la Grèce et l’a encouragé à protéger ses frontières », selon une source gouvernementale.

Depuis que la Turquie, en quête d’un appui en Syrie, a annoncé vendredi l’ouverture de ses frontières avec l’Europe, des milliers de migrants et réfugiés ont afflué dans la zone tampon entre la Grèce et la Turquie réclamant leur passage en Europe.

Qualifiant d' »invasion » et de « menace asymétrique » ce déplacement massif de migrants, le gouvernement conservateur grec a décidé de renforcer la sécurité du poste frontalier de Kastanies avec d’importantes forces de l’armée et de la police, qui ont fait usage à plusieurs reprises ces derniers jours de gaz lacrymogènes pour repousser les migrants.

« Entre samedi et lundi soir 24.203 tentatives d’entrées illégales ont été évitées, 183 personnes ont été arrêtées », s’est félicité le gouvernement dans un communiqué.

Toutefois, de nombreuses ONG de défense des droits de l’homme ont mis en garde l’Europe et la Grèce contre la violation des droits des demandeurs d’asile.

Lotte Leicht, directrice de la section européenne de Human Rights Watch, a appelé mardi l’UE à « prendre des mesures efficaces à la frontière gréco-turque qui respectent le droit à l’asile et à la dignité des gens ».

La bataille d’un couple gay croate pour accueillir des enfants

Éduqués, employés, calmes, attentifs: Ivo et Mladen réunissent toutes les caractéristiques idéales pour accueillir des enfants dans le cadre de la procédure de placement familiale en Croatie, où environ 1.000 d’entre eux ont désespérément besoin d’un foyer.

Seulement voilà, être gay dans un pays conservateur sous large influence de l’église catholique est un problème. De longues années durant, les préjugés les ont empêchés de réaliser leur rêve d’accueillir des enfants.

Début février, une lueur d’espoir s’est profilée à l’horizon lorsque la justice locale a tranché, sur fond de débat houleux : les couples de même sexe en Croatie ont le droit d’accueillir des enfants. La Cour constitutionnelle a estimé que la législation en vigueur produisait « des effets discriminatoires » à l’égard des homosexuels.

« Nous sommes ravis », a déclaré à l’AFP Ivo Segota, un biologiste moléculaire de 37 ans, attablé dans un café de Zagreb avec son compagnon Mladen Kozic, un sociologue de 38 ans.

« Avec cette décision (…) plus personne ne devrait avoir à endurer ce que nous avons enduré », ajoute-t-il.

Leur parcours du combattant avait commencé il y a plusieurs années : après le rejet immédiat de la demande d’adoption qu’ils avaient déposée, ils se sont empressés de déposer une demande d’accueil d’enfants en 2017.

« Notre désir d’enfants (…) n’est pas différent de celui des autres couples souhaitant entendre les rires d’enfants dans leurs foyer », dit Ivo.

Puisqu’ils ne sont pas autorisés à se marier, Ivo et Mladen ont enregistré un « partenariat de vie », un statut qui leur accorde presque les mêmes droits.

Si le niveau de tolérance envers la communauté LGBT a augmenté en Croatie au cours des dernières années, les groupes conservateurs proches de l’église s’efforcent de maintenir le mariage gay hors-la-loi et bataillent pour empêcher l’adoption ou l’accueil d’enfants dans les familles homoparentales.

– « Rejeté » –

Pour le couple, la procédure a vite tourné à un cercle administratif vicieux de demandes rejetées, de plaintes et de décisions de la justice, leur faisant faire la navette entre le Centre de soutien social à Zagreb, le ministère des Affaires sociales et les tribunaux.

Pourtant, le couple avait des arguments, et le Centre de soutien social s’était montré très enthousiaste après les entretiens des deux partenaires, assure Ivo.

La majorité des couples candidats à l’accueil d’enfants étant des personnes âgées pour la plupart d’une cinquantaine d’années, Ivo et Mladen sortaient du lot.

Le centre a néanmoins douché leur espoirs, invoquant un manque de législation sur laquelle s’appuyer pour répondre à leur demande. Par la suite, l’institution a ignoré une décision du tribunal de Zagreb lui demandant de réexaminer la demande du couple provoquant l’indignation parmi des groupes de défense des droits de l’Homme.

« Mladen et moi étions choqués », indique Ivo en se rappelant sa réaction après avoir lu le mot « rejeté » dans la lettre adressée par le centre.

La récente décision de la Cour constitutionnelle a fait renaître leurs espoirs.

Le couple s’attèle à terminer la construction d’une maison à proximité de Zagreb qui deviendra, espère-t-il, d’ici la fin de l’année, le foyer de deux ou trois enfants.

– Opposition musclée –

Assumer son homosexualité n’est pas chose facile en Croatie, mais Ivo et Mladen, en acceptant que leur vie soit exposée dans les médias, veulent montrer que les couples de même sexe ne sont pas « des monstres importés de l’Occident ».

Selon les derniers sondages, 64% des Croates sont opposés à ce que des couples de même sexes accueillent des enfants.

La raison la plus fréquemment avancée ? Un enfant a besoin « d’une mère et d’un père » pour être convenablement élevé.

Vice Batarelo, patron de l’association ultra-catholique Vigilare, a qualifié la Cour constitutionnelle de « honte de l’Etat croate », ajoutant « nous avons fait des enfants des cobayes ».

Un autre groupe, « Au nom de la famille », entend remettre en cause la décision « inacceptable » de la Cour « contraire aux intérêts des enfants ».

En province, à Imotski, des poupées de carnaval représentant un couple gay tenant un enfant ont été incendiées durant un carnaval pour défendre, selon les organisateurs, « les valeurs traditionnelles », un incident condamné par le gouvernement.

« Le sujet nous touche, mais touche aussi à la politique, aux opinions et aux dogmes », a estimé Mladen. « Ce sont les 1.000 enfants qui devraient être au centre de l’attention. Eux qui perdent leur avenir en raison du mauvais travail des institutions ».

Après sa « grande victoire » électorale, Netanyahu bien placé pour mener un gouvernement

Malgré son inculpation pour corruption, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se dirige mardi vers une victoire convaincante aux élections législatives le plaçant en position de force pour former le prochain gouvernement et se présenter à son procès.

Avec 90% des votes dépouillés mardi dans la matinée par la commission électorale, le Likoud (droite) de M. Netanyahu obtient 29,3% des voix, contre 26,3% pour la formation centriste « Bleu-Blanc » de son principal rival Benny Gantz.

Dans le système israélien, ce score se traduit par environ 36 sièges pour le Likoud, contre 32 pour les troupes de l’ancien général Benny Gantz.

Avec ses alliés de la droite radicale et des partis juifs ultra-orthodoxes, le Likoud pourrait compter, à l’issue de ces troisièmes législatives en moins d’un an, sur un total de 59 sièges, à deux députés de la majorité parlementaire, selon ces pronostics.

« Bientôt nous trouverons dans l’autre bloc les voix manquantes », a affirmé le porte-parole du Likoud Jonathan Urich sur la radio de l’armée. « Nous sommes déjà en contact avec un certain nombre de députés de l’autre camp », a-t-il assuré.

M. Netanyahu, Premier ministre le plus pérenne de l’histoire d’Israël avec 14 ans au pouvoir, s’est félicité dans la nuit d’avoir remporté « la plus importante victoire de sa vie », devant une foule de partisans réunis à Tel-Aviv qui l’ont accueilli par un concert de vivats et de « Bibi roi d’Israël ».

Si le score du Likoud se maintient au-delà des 35 sièges, il s’agira du meilleur résultat du parti sous Benjamin Netanyahu, qui compte aussi sur de bonnes performances de la droite en général.

« C’est une victoire… contre toute attente » et aux dépens de ceux qui avaient prédit « la fin de l’ère Netanyahu », a ajouté le Premier ministre, inculpé pour corruption, dont le procès doit s’ouvrir le 17 mars.

– Défiance –

« Une nouvelle fois, une majorité de l’électorat a exprimé son immense défiance vis-à-vis de la justice », a estimé l’éditorialiste Amnon Lord dans les colonnes du quotidien de droite Israel Hayom.

« Netanyahu serait parti depuis longtemps » si les Israéliens accordaient de l’importance aux chefs d’inculpation retenus contre lui, à savoir corruption, malversation et abus de confiance, selon M. Lord.

Mardi matin, la Cour suprême israélienne a toutefois reçu une pétition du « Mouvement pour un gouvernement de qualité » contre la possible désignation, par le président Reuven Rivlin, de M. Netanyahu pour mettre un cabinet sur pied.

« Un prévenu inculpé de corruption, malversation et abus de confiance ne peut assumer la tâche de former un gouvernement », fait valoir ce mouvement. « Un homme comme lui ne peut pas servir de modèle et être Premier ministre. »

– « Seule solution logique » –

A l’issue des élections d’avril et de septembre, M. Netanyahu avait échoué à forme un gouvernement d’union nationale.

C’est pourtant « la seule solution logique » pour sortir de l’impasse dans laquelle se trouve Israël depuis près d’un an, selon l’influent commentateur politique Ben Caspit, critique du Premier ministre.

Un gouvernement d’union pourrait permettre à M. Netanyahu de « rester un an de plus au pouvoir et de négocier (avec le procureur) en étant dans une position confortable », écrit M. Caspit dans les pages du quotidien Maariv.

Le Premier ministre clame son innocence et se dit victime d’une « chasse aux sorcières » des services du ministère public et des médias.

Les partisans de Benny Gantz espèrent eux voir les résultats officiels resserrer l’écart entre les deux camps. « Nous nous attendions à un autre résultat », a admis l’ancien chef d’état-major des armées dans la nuit.

Son parti « Bleu-Blanc » misait sur le soutien des partis de gauche, qui s’étaient unis pour ce scrutin, mais dont les premiers résultats sont décevants (6 ou 7 sièges au total). Le chef de la gauche, Amir Peretz, a accusé M. Gantz d’avoir mené « une campagne irresponsable » qui a « miné » l’ensemble de leur bloc.

Benny Gantz avait notamment durci le ton dans cette campagne à l’égard de la « Liste unie » des partis arabes israéliens, des alliés potentiels, qui avaient provoqué la surprise en septembre en gravissant la troisième marche du podium et pourraient cette fois atteindre 15 sièges, un record.

Kim a supervisé un « tir d’artillerie de longue portée »

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un a supervisé un « tir d’artillerie de longue portée », ont annoncé mardi des médias d’Etat nord-coréens, après que Pyongyang a menacé de faire la démonstration d’une nouvelle arme.

La veille, la Corée du Sud avait indiqué avoir détecté le tir par Pyongyang de deux « missiles balistiques ».

Kim Jong Un « a supervisé » l’exercice lundi, et « lorsqu’il a donné l’ordre aux unités sous-marines de tirer, les hommes chargés des pièces d’artillerie de longue portée ont tiré tous ensemble », a rapporté l’agence d’Etat nord-coréenne KCNA.

De son côté, le journal officiel Rodong Sinmun publiait des clichés de batteries de lance-roquettes multiples, ainsi que plusieurs photographies d’une roquette de large calibre tirée dans une forêt. On y voit également Kim, vêtu d’un manteau de cuir noir, jumelles à la main.

Selon KCNA, le dirigeant a exprimé sa « grande satisfaction » et appelé ses troupes à conserver « une volonté d’acier et un patriotisme ardent ».

L’armée sud-coréenne avait affirmé lundi que Pyongyang avait tiré deux projectiles, quelques semaines après avoir mis fin à son moratoire sur les essais de missiles longue portée et menacé de tester une « nouvelle arme stratégique ».

– Mobiliser l’opinion –

Il s’agissait « vraisemblablement de missiles balistiques de courte portée », selon un responsable l’état-major interarmes sud-coréen (JCS), ce qui serait une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

Les deux engins identifiés par Séoul ont été tirés en direction de l’est, au-dessus de la mer du Japon, depuis la région de Wonsan, sur la côte orientale, avait précisé le JCS dans un communiqué. Les projectiles ont parcouru 240 km à une altitude maximale de 35 km.

Toujours selon le JCS, la Corée du Nord aurait également conduit des exercices de tir vendredi.

Ces lancements surviennent alors que les négociations entre Washington et Pyongyang sur les programmes nucléaire et balistique nord-coréens sont dans l’impasse, un an après l’échec du sommet de Hanoï entre les deux puissances. La Corée du Nord avait donné aux Etats-Unis jusqu’à fin 2019 pour faire de nouvelles propositions.

Pyongyang cherche à « normaliser » les tests de nouveaux armements en les mêlant à ses systèmes de tir existants, afin de « les faire passer pour une simple extension de ses exercices de tirs de roquettes », estime Joseph Dempsey, expert de l’Institut international d’études stratégiques à Londres.

Ces tirs interviennent par ailleurs alors que la Corée du Sud et les Etats-Unis ont décidé de reporter leurs exercices militaires conjoints en raison de l’ampleur de l’épidémie du nouveau coronavirus dans la région.

Cette suspension d’exercices qui hérissent Pyongyang n’a cependant provoqué en réaction « aucun geste de bonne volonté » de la part du régime nord-coréen, observe Leif-Eric Easley, professeur de l’Université Ewha à Séoul.

Le Nord « signifie clairement qu’il continuera à renforcer ses capacités militaires et à afficher des exigences exorbitantes (sur la scène internationale), en dépit des préoccupations politiques et de santé publique émises par Pékin, Séoul et Washington », a-t-il souligné.

Ces tirs d’artillerie pourraient être surtout destinés à « mobiliser l’opinion publique nord-corénne à des fins politiques », indique pour sa part à l’AFP Ahn Chan-il, transfuge nord-coréen devenu chercheur à Séoul, en particulier après le récent limogeage de deux hauts responsables du Parti des Travailleurs au pouvoir.

Rumba et politique, un cocktail congolais explosif

Les Parisiens et les autorités françaises ont découvert une spécialité bien congolaise: le mariage explosif entre deux passions nationales, la rumba et la politique, avec des manifestations violentes en marge du concert de la star Fally Ipupa.

Au moins quatre personnes seront jugées pour les incidents et les incendies vendredi gare de Lyon à Paris près de la salle de concert où le crooner de Kinshasa a tout de même pu communier avec 20.000 fans.

Les manifestants se présentaient comme des « combattants » de la diaspora, à savoir des opposants installés en Europe qui accusent notamment le pouvoir de Kinshasa de passivité face aux tueries à Beni, dans l’est de la RDC.

Les « combattants » voulaient perturber le grand retour en Europe de Fally Ipupa, 43 ans, l’accusant d’être à la solde des autorités en place à Kinshasa.

Les leaders de la droite nationaliste française, Marine Le Pen en tête, ont réagi en dénonçant les auteurs de ces troubles étrangers à l’actualité française (gilets jaunes, réforme des retraites…).

Comme de nombreux Parisiens médusés par ces violences venues d’ailleurs, ils étaient bien en peine d’identifier l’objet de la colère des « combattants », parlant d’un simple « chanteur congolais ».

Fally Ipupa est pourtant l’une des plus grandes stars d’Afrique francophone, avec Youssou N’Dour ou Tiken Jah Fakoly.

Ancien du Quartier latin, groupe de Koffi Olomidé, il modernise la traditionnelle rumba au contact du rap et des musiques urbaines (featuring avec Naza et Booba), de l’afro-beat, du folk.

A Kinshasa, Fally Ipupa est une star qui n’a pas besoin du pouvoir pour exister. Le chanteur a suffisamment d’argent pour se mettre « à l’abri des sollicitations des politiciens », affirme le spécialiste congolais de l’histoire des mentalités, Zacharie Bababaswe.

La star « n’a jamais chanté pour des politiciens congolais lors des campagnes électorales » (2006, 2011 et 2019), ajoute M. Bababaswe.

En fait d’engagement, l’artiste est surtout connu pour sa défense de nobles causes très consensuelles: lutte contre les enfants-soldats et soutien au prix Nobel de la Paix 2018 Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes » victimes de violences sexuelles au Congo.

– « Indépendance cha cha » –

En RDC, le coup de force contre l’icône pop congolaise n’a trouvé aucun soutien.

« Nous condamnons avec force les violences, casses et incendies injustifiables des soi-disant +combattants+ en marge du concert de #FallyIpupa. C’est un mauvais combat, mené de la mauvaise manière, contre les mauvaises personnes », a réagi le mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), guère tendre avec le pouvoir.

Les « combattants » avaient obtenu l’annulation d’un précédent concert de Fally Ipupa en juin 2017 dans une autre salle parisienne.

Depuis, les temps ont changé. Issu de l’opposition, Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 2018, au prix d’un accord de coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila.

En Europe, le mouvement des « Combattants » s’en est trouvé affaibli, avec la défection des militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti du nouveau président.

La musique et le pouvoir dansent ensemble au Congo depuis l’indépendance célébrée il y a bientôt 60 ans.

En 1960, l’African Jazz de Grand Kalle pose ses valises à Bruxelles pour accompagner et distraire la délégation congolaise qui négocie l’indépendance avec la Belgique.

Grand Kalle compose la chanson « Indépendance cha cha », tube panafricain et hymne des multiples indépendances célébrées cette année-là.

« Indépendance cha cha » cite le nom des héros de l’indépendance congolaise, en commençant par celui de Patrice Lumumba.

En 2020, les nombreux chanteurs de rumba continuent de citer dans leurs chansons le nom des « Excellences » ou des officiels qui veulent bien leur donner quelques billets de 100 dollars.

Dans les années 1970, les musiciens congolais (« zaïrois » à l’époque) ont été mobilisés par le dictateur Mobutu Sese Seko dans la mise en oeuvre de son retour à l' »authenticité » africaine.

Le chanteur-guitariste Franco Luambo « prit la tête d’une nouvelle instance publique destinée à soutenir la musique populaire », note l’écrivain David Van Reybrouck dans sa somme « Congo, une histoire ».

Fin 1970, le grand chanteur congolais Tabu Ley Rochereau se produit à l’Olympia, à Paris, avec le soutien de Mobutu. Une première pour un artiste africain. Et il n’y avait pas eu d’incidents sur les grands boulevards.

Chili: manifestations et violences pour commencer un mois de mars tendu

Des affrontements ont opposé lundi au Chili protestataires et forces de l’ordre et un bâtiment a été incendié à Santiago, à l’orée d’un mois de mars où sont prévues plusieurs manifestations, avec un regain de violence redouté par les autorités.

Une manifestation s’est tenue à Santiago sur la Plaza Italia. A la tombée de la nuit, des personnes encapuchonnées ont affronté les policiers anti-émeutes dans les rues adjacentes de cette « Place de la Dignité », comme les manifestants ont rebaptisé l’épicentre de la contestation qui secoue le pays depuis plus de quatre mois, la pire crise sociale depuis le retour de la démocratie en 1990.

Un bâtiment ancien a été incendié pour la deuxième fois.

Les troubles se sont étendus à d’autres quartiers de la capitale, où des manifestants ont érigé et brûlé des barricades, bloquant d’importantes avenues, avant d’être dispersés par la police qui a utilisé des gaz lacrymogènes et des lances à eau.

Des manifestations se sont également produites jusqu’à l’aube dans d’autres villes du pays comme Valparaiso (centre) et Concepcion (sud), avec là aussi des violences.

Les autorités chiliennes craignent une escalade de la violence en mars, un mois au cours duquel plusieurs manifestations ont été programmées, notamment dès dimanche prochain, à l’occasion de la Journée internationale des femmes.

La crise sociale a commencé le 18 octobre suite à la hausse du prix du ticket de métro de Santiago, entraînant des protestations, des pillages et des incendies, pour un bilan de 31 morts.

Ouverture attendue du procès de deux chercheurs français détenus en Iran

Le procès de deux chercheurs français détenus en Iran, Fariba Adelkhah et Roland Marchal, devrait s’ouvrir ce mardi à Téhéran, mais leur avocat estime que l’audience risque d’être reportée.

Anthropologue franco-iranienne réputée, spécialiste du chiisme, Mme Adelkhah est détenue depuis juin en Iran, tout comme son compagnon français, M. Marchal, africaniste dévoué à l’analyse des guerres civiles en Afrique subsaharienne.

Leur avocat, Saïd Dehghan, et leur comité de soutien en France ont fait part récemment d’une détérioration de l’état de santé des deux chercheurs et émis de vives craintes à ce sujet, liées notamment à l’épidémie de nouveau coronavirus qui frappe l’Iran de plein fouet.

Le procès à huis clos de Mme Adelkhah et M. Marchal doit s’ouvrir à 9h00 (5h30 GMT) devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, avait indiqué Me Dehghan le 18 février.

Mais ce dernier émet désormais des doutes sur la tenue de cette audience.

« Le procès de mardi risque d’être reporté. Pour connaître la date exacte, il faut attendre jusqu’à mardi matin », a-t-il déclaré dimanche à l’AFP, sans détailler les raisons de ses craintes.

En France, certaines sources estiment que le sort de Mme Adelkhah et de M. Marchal pourrait être intimement lié à celui d’un ressortissant iranien, Jalal Rohollahnejad, détenu en France et menacé d’extradition aux Etats-Unis.

– Iranien détenu en France –

Alors que l’Iran a procédé récemment à des échanges de détenus avec les Etats-Unis et l’Allemagne, la Cour de cassation française est censée se prononcer le 11 mars sur le pourvoi de cet ingénieur en vue d’éviter son extradition.

Si son pourvoi en cassation venait à être rejeté, comme cela semble probable au vu des préconisations de l’avocat général de la Cour de cassation, il reviendra en dernier ressort au Premier ministre Edouard Philippe de statuer sur son cas.

Selon Me Dehghan, Mme Adelkhah est poursuivie pour « propagande contre le système » politique de la République islamique d’Iran et « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale ». Seul ce dernier chef d’accusation, passible de deux à cinq ans de prison, est retenu contre M. Marchal.

La « propagande contre le système » est, elle, passible de trois mois à un an d’emprisonnement.

« Notre demande auprès du tribunal est que, s’ils ont l’intention de reporter le procès, ils (ordonnent) immédiatement (…) la libération temporaire de mes clients », sous caution, a déclaré Me Dehghan dimanche.

Leur maintien en détention prolongée, en cas de report du procès, les exposerait à des « circonstances dangereuses et incertaines », dit-il, « compte tenu (…) du coronavirus » qui, selon lui, menacerait les deux Français davantage « dans un environnement carcéral fermé ».

Mme Adelkhah et M. Marchal sont détenus à la prison d’Evine, dans le nord de Téhéran, province du pays où les autorités disent avoir relevé le plus grand nombre de personnes touchées par la maladie Covid-19.

Des membres de leur comité de soutien ont estimé lundi que les deux chercheurs étaient en « danger de mort », notamment en raison de l’épidémie.

– « En mauvais état » –

Selon Me Dehghan, Mme Adelkhah, née en Iran en 1959, a regagné samedi « la section pour femmes de la prison » après avoir été admise pendant plusieurs jours pour des soins dans l’hôpital du centre de détention.

Fortement affaiblie par une grève de la faim qu’elle a menée de fin décembre à mi-février, la chercheuse « continue de se plaindre de graves douleurs aux reins », a ajouté son avocat.

Me Dehghan ne cache pas craindre que Mme Adelkhah ait pu être contaminée par le nouveau coronavirus lors de son passage à l’hôpital.

Quant à M. Marchal, âgé de 64 ans, il « est malade et en mauvais état, mentalement et physiquement », a-t-il poursuivi.

Néanmoins, les deux chercheurs prévoient de se présenter au tribunal mardi, a indiqué Me Dehghan, qui compte plaider non-coupable.

Le comité de soutien des deux universitaires estime que les charges retenues contre eux sont fabriquées de toutes pièces et ne cesse de réclamer leur libération immédiate.

Les autorités françaises ne cessent également de réclamer la libération de ces deux membres du Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris.

L’Iran ne reconnaît pas la double nationalité. Il dénonce régulièrement comme une ingérence les appels à libérer les deux chercheurs.

Biden ou Sanders: 14 Etats choisissent leur champion démocrate

Face au favori Bernie Sanders, l’ancien vice-président Joe Biden se présente mardi renforcé pour le « Super Tuesday », étape déterminante des primaires démocrates aux Etats-Unis, après le ralliement de trois anciens rivaux centristes.

Cette « super » journée électorale, lors de laquelle 14 Etats sont invités à voter pour choisir le rival de Donald Trump en novembre, marque aussi l’entrée en lice d’un nouveau protagoniste: le milliardaire Michael Bloomberg, qui avait renoncé aux quatre premiers scrutins pour cause de candidature tardive.

« La presse et les commentateurs avaient déclaré cette campagne pour morte (…) Les Etats du Super Tuesday vont avoir quelque chose à dire à ce sujet », a lancé Joe Biden lors d’un meeting à Dallas, au Texas, à la veille du scrutin.

Depuis quelques jours, les bonnes nouvelles s’enchaînent pour l’ancien bras droit de Barack Obama. Après une large victoire en Caroline du Sud samedi, il a bénéficié lundi du soutien de trois anciens candidats: la sénatrice Amy Klobuchar, le Texan Beto O’Rourke, et le benjamin de la course Pete Buttigeg.

Tous espèrent que leurs désistements permettront à Joe Biden de se présenter comme un rempart à Bernie Sanders, jusque-là super-favori de la course. Les idées marquées très à gauche du sénateur du Vermont, qui prône notamment une couverture médicale universelle, inquiètent une partie de l’establishment démocrate.

« Bernie a toujours eu face à lui cette énorme bataille. S’il décroche l’investiture ça serait énorme », a confié à l’AFP Jessica Chadwell, 24 ans, qui prévoit de voter mardi pour M. Sanders depuis Burlington dans le Vermont, où il a été maire.

– Bloomberg en embuscade –

Mais avant que la primaire ne se résume à un duel Biden-Sanders, deux septuagénaires aux positionnements très éloignés, l’ancien vice-président des Etats-Unis composera mardi avec un troisième homme: Mike Bloomberg.

Après avoir déjà dépensé plus d’un demi-milliard de dollars de sa fortune personnelle pour financer ses publicités de campagne, l’ancien maire de New York va pour la première fois affronter le verdict des urnes.

M. Bloomberg, qui compte parmi les dix plus grosses fortunes mondiales, a osé une tactique inédite en faisant l’impasse sur les quatre premiers Etats à se prononcer dans la primaire (Iowa, New Hampshire, Nevada et Caroline du Sud).

Un premier débat raté et une deuxième performance peu convaincante ont fait baisser sa courbe dans les sondages, mais il figure toujours en troisième place, derrière Bernie Sanders et Joe Biden.

Une contreperformance de sa part laisserait à l’ancien vice-président un boulevard au centre. Joe Biden se positionnerait comme seul rempart modéré face au « socialiste » revendiqué Bernie Sanders, dans un pays où ce terme évoque encore à certains des relents de Guerre froide et de communisme.

– Sanders favori –

Depuis la pointe nord-est des Etats-Unis jusqu’au milieu du Pacifique, les primaires démocrates organisées mardi couvrent un immense territoire: 14 Etats, ainsi que les îles Samoa américaines et les électeurs démocrates vivant à l’étranger.

La Californie, Etat farouchement progressiste aux 40 millions d’habitants, pèsera de façon décisive lors de cette journée électorale. Le Texas avec ses 30 millions d’habitants sera l’autre poids lourd à surveiller.

Plus encore que le nombre d’électeurs, c’est surtout le fait que plus d’un tiers des délégués seront distribués d’un coup qui fait de cette journée un moment clé dans le calendrier électoral américain.

Les sondages pour ce « Super Mardi » sont largement favorables au sénateur du Vermont. Il y pointait en tête dans trois (Californie, Texas et Virginie) des quatre Etats offrant le plus de délégués pour la Convention qui décidera in fine en juillet du nom du candidat démocrate à la présidentielle.

M. Sanders était aussi en tête dans le Massachusetts. Un mauvais score d’Elizabeth Warren dans cet Etat, dont elle est la sénatrice, pourrait signer la fin de sa campagne.

La Caroline du Nord penchait du côté de Joe Biden. Comme un pied de nez à ses rivaux, Donald Trump a tenu un meeting électoral dans cet Etat à la veille du vote. Entouré d’une marée de casquettes rouges, il a promis de battre « les socialistes radicaux ».

Plus tôt dans la journée, le milliardaire républicain, qui aime s’immiscer dans la campagne démocrate, avait affirmé que les dés de la primaire étaient « pipés » en défaveur de Bernie Sanders.