mars 2025 - Page 5 sur 10 - Journal du Niger

 Gaza : plus de 330 civils tués dans des frappes israéliennes

Dans une rupture abrupte et dévastatrice du cessez-le-feu, la nuit dernière a vu Gaza sombrer dans un chaos indescriptible. En effet, sans le moindre avertissement, l’aviation israélienne a déchaîné une pluie de feu sur des camps de réfugiés, fauchant la vie de plus de 330 civils palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, terrassés dans leur sommeil. Cet assaut, d’une brutalité inouïe, a transformé des abris précaires en champs de ruines, laissant derrière lui un sillage de désolation et de deuil.

Gaza : une hécatombe dans l’obscurité

Les frappes, survenues sous le voile de la nuit, ont visé des zones densément peuplées, où des familles entières s’étaient réfugiées dans l’espoir d’une sécurité illusoire. Le bilan, encore provisoire, fait état d’une tragédie d’une ampleur rare : plus de 330 âmes perdues, auxquelles s’ajoutent d’innombrables blessés. Ce matin, alors que le soleil révélait l’étendue du carnage, des secouristes exténués continuaient de fouiller les décombres, exhumant les corps frêles d’enfants ensevelis sous les gravats. Les images qui parviennent de Gaza dépeignent une scène d’apocalypse : des édifices éventrés, des cris de désespoir perçant le silence, et une population hébétée face à une violence qui, même dans cette région martyrisée, atteint des sommets inégalés.

Un contexte de tensions exacerbées

Pour saisir la genèse de cet acte, il convient de remonter aux semaines précédentes, marquées par une montée inexorable des tensions. Depuis trois semaines, les autorités de Gaza, sous l’égide de l’Hamas, persistent dans leur refus de libérer des otages israéliens, malgré une pression internationale croissante. Cette posture inflexible a été interprétée comme une provocation par Israël, qui, en réponse, a d’abord décidé de suspendre l’aide humanitaire, l’approvisionnement en eau et en électricité. Puis finalement, dans la nuit d’hier, ils ont décidé de frapper avec une force implacable. Si ce refus peut être perçu comme le déclencheur immédiat de l’opération, la férocité de la riposte soulève des interrogations graves sur la mesure et les desseins sous-jacents de cette offensive.

Une condamnation mondiale et des craintes d’embrasement

L’écho de cette tragédie a résonné bien au-delà des frontières de Gaza, suscitant une réprobation quasi unanime. De nombreuses voix, au sein des instances internationales et des capitales étrangères, ont fustigé ces bombardements, les qualifiant d’atteinte manifeste aux principes humanitaires les plus fondamentaux. L’ampleur des pertes civiles, conjuguée à l’absence de mise en garde préalable, alimente un sentiment d’indignation et d’impuissance. Dans le même temps, l’angoisse d’une escalade incontrôlable gagne du terrain : les deux camps, arc-boutés sur leurs positions, semblent prêts à s’enfoncer dans un conflit d’une ampleur encore plus dévastatrice. Face à cette spirale, la communauté internationale multiplie les appels à la retenue, plaidant pour une désescalade immédiate et un retour à la table des pourparlers.

Gaza  : une humanité prise en otage

Au cœur de cette tempête, ce sont les civils de Gaza qui paient le prix le plus exorbitant. Déjà éprouvés par des années de blocus, de privations et d’affrontements sporadiques, ils se retrouvent une fois encore broyés par des forces qui les dépassent. Les camps de réfugiés, censés offrir un refuge, se sont mués en pièges mortels, illustrant avec une cruauté implacable la vulnérabilité de ceux qui n’ont nulle part où fuir. Chaque nouvelle victime vient grossir une litanie de souffrances qui semble, à ce jour, dépourvue de terme.

Vers quel horizon ?

Alors que les cendres retombent sur cette nuit d’horreur, une question lancinante s’impose, suspendue dans l’air lourd de Gaza : un sursaut de paix est-il encore envisageable dans une terre si profondément labourée par la haine et la défiance ? Ou bien ce massacre n’est-il qu’un prélude à une litanie de violences renouvelées, où chaque goutte de sang versée appelle une vengeance plus impitoyable encore ? L’avenir, incertain et menaçant, repose entre les mains de protagonistes que tout oppose, tandis que le monde, témoin impuissant, retient son souffle face à l’abîme qui s’ouvre.

 

L’AES claquent la porte de l’OIF : un tournant aux échos incertains

Dans une décision aussi audacieuse qu’inattendue, le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont officialisé, hier, leur départ de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), cette vénérable institution née le 20 mars 1970 à Niamey sous le nom d’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT). Ce trio sahélien, déjà mis au ban de l’organisation suite à des bouleversements de l’ordre constitutionnel, rompt ainsi avec un pilier de la coopération francophone. Mais, ce n’est pas un coup isolé : le 28 janvier 2024, ces mêmes États avaient tourné le dos à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dénonçant une entité qu’ils jugeaient devenue hostile à leurs intérêts. Que signifie ce double désengagement ? Tentative d’affranchissement ou prélude à un isolement périlleux ? Plongeons dans ce récit géopolitique aux contours encore flous.

L’OIF : une mosaïque d’ambitions francophones

Avant d’explorer les ramifications de cette rupture, éclaircissons ce qu’est l’OIF. Plus qu’un simple club linguistique, cette organisation internationale fédère des nations où le français résonne, qu’il soit langue officielle, héritage colonial ou vecteur culturel. Sa mission est de tisser une toile de coopération entre ses membres ; 88 aujourd’hui, dont 54 États et gouvernements, 7 observateurs et 27 associés à travers l’éducation, la culture, la science et la technologie, tout en portant haut l’étendard de la langue de Molière. Présente sur les cinq continents, elle unit quelque 300 millions de locuteurs, une fresque humaine d’une richesse inégalée. Pour des pays comme le Burkina Faso, le Mali ou le Niger, l’OIF incarnait un pont vers des opportunités internationales, un levier pour la paix et le développement. Alors, pourquoi s’en détourner ?

AES-OIF : Une rupture aux accents souverains

Ce retrait, loin d’être un caprice passager, s’inscrit dans une mouvance plus vaste. Ces trois nations, secouées par des transitions politiques abruptes et des défis sécuritaires colossaux, semblent vouloir reprendre les rênes de leur destin. Leur départ de l’OIF, tout comme celui de la CEDEAO, trahit une défiance envers des cadres multilatéraux perçus comme des outils de pressions extérieures. En claquant la porte, elles brandissent un étendard de souveraineté, défiant les injonctions d’une communauté internationale jugée parfois intrusive. Mais ce geste, s’il galvanise un sentiment d’indépendance, n’est pas sans risques. Car derrière cette posture se profile une question lancinante : à quel prix ?

Des lendemains qui oscillent entre espoir et péril

Les répercussions de cette décision sont une équation à multiples inconnues. D’un côté, ce choix pourrait redessiner les alliances de ces pays, les pousser à tisser de nouveaux liens, peut-être avec des puissances moins enclines à sermonner. Une émancipation, en somme, qui redonnerait voix à des nations lassées d’être reléguées au rang de figurants sur l’échiquier mondial. Mais l’envers du décor est moins radieux. L’OIF, avec ses programmes éducatifs, culturels et scientifiques, offrait un tremplin précieux. En s’en privant, ces États risquent de s’enfermer dans une solitude diplomatique, de couper les ponts avec une solidarité régionale déjà fragile. Et que dire de la stabilité du Sahel, cette terre sur laquelle les crises s’entrelacent ? Sans le concours de l’OIF, qui soutient la paix dans les pays francophones, la coopération régionale pourrait vaciller, rendant plus ardu le combat contre l’instabilité.

Les populations au cœur de l’incertitude

Au-delà des chancelleries, ce sont les habitants du Burkina Faso, du Mali et du Niger qui pourraient payer le tribut le plus lourd. Dans des contrées dans lesquelles l’insécurité galope et où l’économie chancelle, ces repositionnements géopolitiques pourraient fragiliser davantage des sociétés en quête de repères. L’éducation, la culture, les échanges, autant de domaines nourris par l’OIF risquent de s’étioler, laissant place à un vide que nul ne sait encore comment combler. Pendant ce temps, le monde observe, suspendu à une interrogation majeure : ces choix audacieux ouvriront-ils une ère de renouveau ou précipiteront-ils ces nations dans une marginalité préjudiciable ?

Une fresque d’avenir à écrire

En somme, le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’OIF n’est pas une simple péripétie administrative ; c’est un séisme dont les ondes telluriques résonnent bien au-delà du Sahel. Il traduit une aspiration farouche à redéfinir leur place dans le concert des nations, mais il expose aussi ces États à des vents contraires. La communauté internationale, attentive, scrute l’horizon, guettant les fruits ou les épines de ces décisions. Une certitude demeure : l’avenir de ces pays, et peut-être de toute une région, se joue dans ce pari risqué. Ces choix stratégiques les hisseront-ils vers une autonomie triomphante ou les condamneront-ils à une errance solitaire ? Le temps, seul arbitre impartial, dévoilera la réponse.

 

L’UE sort enfin de son silence : sanctions contre les artisans du chaos en RDC

Dans l’ombre des volcans endormis, là où la terre riche de la République démocratique du Congo (RDC) devrait nourrir l’espoir, elle charrie depuis trop longtemps le fracas des armes et le deuil des innocents. L’est du pays, saigné par un conflit qui s’éternise, est devenu le terrain de jeu de prédateurs sans scrupules. Au cœur de cette tourmente, le Rwanda, accusé de tirer les ficelles des rebelles du M23, prospère dans le chaos. Mais aujourd’hui, l’Union européenne (UE) refuse de rester une spectatrice muette : neuf dignitaires rwandais et une entité sont frappés de sanctions. Un sursaut tardif, mais un signe que l’impunité vacille.

Une guerre qui dévore ses enfants

Imaginez un pays où chaque filon d’or, chaque gisement de cobalt, est une promesse de mort autant que de richesse. Depuis les années 1990, la RDC est engluée dans une guerre aux racines profondes, un conflit qui a déjà avalé des millions de vies. Les rebelles du M23, groupe armé aux ordres de Kigali selon de nombreux rapports, ravagent l’est congolais, pillant ses ressources pour engraisser un commerce illicite. Derrière eux, le régime de Paul Kagame, accusé de semer la discorde pour mieux récolter les fruits d’un sous-sol béni des dieux, mais maudit des hommes. Les civils, eux, ne sont que des ombres dans ce théâtre de l’absurde, fuyant villages incendiés et rêves brisés.

L'UE frappe fort contre l'impunité du Rwanda en RDC : sanctions contre neuf dignitaires et une entité impliqués dans le conflit.

L’UE dégaine ses premières flèches.

Face à cette tragédie qui s’écrit dans le sang, l’UE a décidé de passer des murmures aux actes. Après des mois de tergiversations, elle a dévoilé une liste de neuf responsables rwandais et d’une entreprise, tous impliqués dans cette mécanique de destruction. Parmi eux, Francis Kamanzi, patron du Rwanda Mines, Petroleum and Gas Board, est épinglé pour avoir orchestré le trafic des minerais congolais, transformant les larmes des mineurs en profits pour Kigali. Les généraux Eugène Nkubito et Pascal Muhizi, respectivement à la tête des 3ᵉ et 2ᵉ divisions de l’armée rwandaise, sont accusés de mener des incursions illégales en RDC, leurs bottes foulant un sol qui ne leur appartient pas. Ruki Karusisi, ancien gardien des secrets de Kagame et maître des forces spéciales, complète ce tableau de hauts gradés pris la main dans le sac.

Mais le coup le plus audacieux vise la Gasabo Gold Refinery, basée à Kigali. Cette raffinerie, qui polit l’or arraché aux territoires occupés par le M23, est le cœur battant d’un système qui finance la guerre. À ses côtés, Joseph Musanga Bahati, gouverneur autoproclamé du Nord-Kivu sous la bannière des rebelles, et Jean-Bosco Nzabonimpa, gestionnaire des finances du M23, sont sanctionnés pour avoir nourri l’instabilité et les exactions. Ces mesures – gels d’avoirs, interdictions de voyage, restrictions commerciales – sont un cri dans la nuit : l’Europe ne tolère plus que le Rwanda joue les marionnettistes au détriment d’un peuple exsangue.

L’UE : un signal fort, mais fragile

Ces sanctions ne sont pas un simple coup d’épée dans l’eau. Elles disent à Kagame que ses alliés occidentaux, longtemps indulgents, commencent à serrer les rangs. Elles frappent là où ça fait mal : les poches et la liberté de mouvement des puissants. Pourtant, les sceptiques abondent. « C’est un début, mais cela reste symbolique », confie un analyste basé à Bruxelles. « Le Rwanda a l’habitude de danser entre les gouttes. » Et pour cause : les réseaux de contrebande, huilés par des années de pratique, savent se réinventer. La Chine, partenaire discret, mais solide de Kigali, pourrait bien tendre une perche là où l’Occident coupe les ponts.

Sur le terrain, le tableau est plus sombre encore. Les rebelles du M23, galvanisés par leurs conquêtes, encerclent des villes comme Walikale, verrou stratégique du commerce minier. Les habitants, eux, survivent dans un souffle suspendu. « On ne dort plus », murmure une mère de Goma, ses enfants blottis contre elle. « La guerre est une bête qui rôde sans cesse. » Face à cette urgence, les sanctions européennes doivent devenir un tremplin, pas une fin en soi.

L'UE frappe fort contre l'impunité du Rwanda en RDC : sanctions contre neuf dignitaires et une entité impliqués dans le conflit.

L’UE : vers une pression sans relâche

L’UE a allumé une mèche, mais il faut désormais souffler sur la flamme. Suspendre l’aide directe à Kigali, imposer un embargo strict sur les minerais volés et renforcer les sanctions économiques sont des leviers à actionner sans trembler. Surtout, il faut exiger le retrait immédiat des forces rwandaises et de leurs proxies de la RDC. Les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres ont déjà emboîté le pas avec leurs propres mesures. Cette harmonie internationale, rare et précieuse, doit être le socle d’une offensive diplomatique implacable.

Car ce conflit n’est pas une querelle locale perdue dans les brumes africaines. C’est une plaie ouverte qui interpelle le monde entier. Les minerais de la RDC finissent dans nos téléphones, nos voitures, nos vies – un rappel brutal que notre confort repose parfois sur des cendres. La communauté internationale, souvent taxée de somnolence, a ici une chance de se racheter. L’Europe a fait un pas ; elle doit maintenant courir.

Une aurore à portée de cœur

En somme, dans le vacarme des armes, un souffle ténu persiste. C’est celui des Congolais qui, entre deux tempêtes, osent encore tendre l’oreille vers un horizon moins cruel. Les sanctions ne rendront pas les morts, mais elles peuvent tracer une ligne dans la poussière : celle d’un monde qui refuse de plier devant l’injustice. Comme une rivière qui creuse son lit dans la pierre, la paix viendra, lente, mais obstinée, si seulement nous osons la porter jusqu’à eux.

 

Rwanda et Belgique : Quand les ponts s’effritent sous le poids des silences

Dans une volte-face aussi brusque qu’un vent d’orage, le Rwanda a claqué la porte au nez de la Belgique, mettant fin, ce lundi, à des décennies de relations diplomatiques déjà marquées par les cicatrices d’un passé colonial. Les diplomates belges, déclarés persona non grata, ont 48 heures pour quitter Kigali, tandis que la Belgique, piquée au vif, promet une riposte à la hauteur de l’affront. Ce coup de théâtre, loin d’être un simple soubresaut, dévoile les fissures béantes d’une entente fragilisée par des désaccords profonds, notamment autour du conflit en République démocratique du Congo (RDC).

Rwanda et Belgique : une rupture aux accents de défiance

Le torchon brûle, et c’est peu dire. Le ministère rwandais des Affaires étrangères a sonné la charge, accusant la Belgique de s’ériger en juge et partie dans la crise qui ensanglante l’est de la RDC. Kigali reproche à son ancienne puissance tutélaire de brandir des allégations – soutien présumé aux rebelles du M23 – comme une arme pour rallier la communauté internationale contre lui.

De l’autre côté de l’échiquier, Maxime Prevot, vice-premier ministre et ministre belge des Affaires étrangères, n’a pas tardé à réagir. Dans un message publié sur son compte X, il déplore une décision « disproportionnée » qui trahit, selon lui, l’aversion du Rwanda pour le dialogue : « La Belgique considère comme regrettable la décision du Rwanda de mettre fin à ses relations diplomatiques et d’expulser son personnel diplomatique.» «Cette décision illustre le manque de volonté du Rwanda à dialoguer en cas de désaccord, optant pour une réaction disproportionnée. » « En réponse, la Belgique appliquera des mesures similaires : convocation du chargé d’affaires rwandais ai, expulsion des diplomates rwandais et rupture des accords de coopération. »

Un passé qui refuse de s’effacer

Pour comprendre cette déflagration, il faut remonter le fil d’une histoire aux nœuds gordiens. Plus récemment, les tensions se sont cristallisées autour du conflit en RDC, où le Rwanda est accusé – malgré ses démentis – de soutenir les rebelles du M23 face à un gouvernement congolais appuyé par Bruxelles.

Cette escalade intervient dans un contexte dans lequel la pression internationale s’accentue sur Kigali. L’Union européenne murmure des sanctions, tandis que le Royaume-Uni a déjà franchi le pas. Le Rwanda, lui, crie à l’injustice, dénonçant une cabale orchestrée par des puissances occidentales aux mains tachées d’hypocrisie.

Rwanda et Belgique : les répercussions d’un bras de fer

La Belgique ne compte pas rester les bras croisés. Outre la convocation du chargé d’affaires rwandais et l’expulsion réciproque de diplomates, Bruxelles menace de sabrer les accords de coopération qui liaient les deux nations. Ces programmes, touchant l’éducation, la santé et le développement, représentaient un filet de sécurité pour un Rwanda en quête de stabilité.

Pour Kigali, ce choix est un pari audacieux. En tournant le dos à un partenaire historique, le Rwanda s’affirme comme un acteur qui refuse de plier, quitte à s’isoler. Mais ce défi pourrait coûter cher à une population encore marquée par les stigmates d’un passé tumultueux.

Vers un horizon incertain

Dans ce face-à-face où chacun campe sur ses positions, la voie du compromis semble s’évanouir comme une ombre au crépuscule. Et pourtant, dans l’écho de cette rupture résonne une vérité tenace : entre le Rwanda et la Belgique, les chaînes du passé, si elles se brisent, laissent derrière elles un vide que nul ne sait encore comment combler. Car, comme le souffle un proverbe rwandais, « celui qui tranche les cordes de la mémoire finit par tanguer sur une mer sans rivage ».

Le Rwanda claque la porte aux relations diplomatiques avec la Belgique : un coup de tonnerre dans un ciel déjà orageux

Kigali, 17 mars 2025 – Dans un sursaut aussi inattendu que retentissant, le Rwanda a décrété, ce lundi, la fin abrupte de ses liens diplomatiques avec la Belgique, sommant dans le même souffle tous les diplomates belges de plier bagage. Loin d’être un simple caprice, cette décision, annoncée avec une fermeté implacable, résonne comme un écho des frictions qui couvaient depuis longtemps entre Kigali et Bruxelles, sur fond de divergences autour du conflit en République démocratique du Congo (RDC) et d’un passé colonial jamais tout à fait apaisé.

Une rupture née d’un faisceau de griefs

Le couperet est tombé, et avec lui, une litanie d’accusations portées par le Rwanda contre son ancienne puissance tutélaire. Le ministère rwandais des Affaires étrangères n’a pas mâché ses mots : la Belgique, en cheville avec la RDC, mènerait une offensive sournoise pour asphyxier financièrement le Rwanda, en s’acharnant à bloquer son accès aux fonds internationaux. Une telle manœuvre, perçue comme une tentative de strangulation économique, a ulcéré Kigali, qui brandit en étendard sa gestion rigoureuse et transparente des ressources.

Mais l’ire rwandaise ne s’arrête pas là. Le président Paul Kagame, dans une sortie au vitriol, a fustigé Bruxelles pour son implication jugée biaisée dans la crise qui déchire l’est de la RDC. Selon lui, la Belgique chercherait à rallier la communauté internationale pour infliger des sanctions au Rwanda, sous prétexte de son rôle présumé dans le soutien aux rebelles du M23. « Ils osent, sans ciller, dresser le monde contre nous, malgré notre modeste envergure ? » « Qu’ils nous laissent en paix », a-t-il lancé, exhumant au passage les stigmates d’un passé où la Belgique, puissance coloniale, avait redessiné les frontières au détriment du Rwanda.

Une secousse dans l’échiquier diplomatique

L’annonce a fait l’effet d’une déflagration, ébranlant les corridors feutrés de la diplomatie euro-africaine. Sur les réseaux sociaux, les réactions fusent : certains dénoncent une « guerre larvée » orchestrée par Bruxelles, tandis que d’autres pressent l’Union européenne de désamorcer cette montée des tensions. Côté belge, les lèvres restent scellées pour l’instant, mais la position est inconfortable. Prise entre son appui à Kinshasa et son histoire avec Kigali, la Belgique voit s’effilocher un partenariat déjà fragilisé par des décennies de méfiance.

Car cette rupture ne sort pas de nulle part. Elle puise ses racines dans une histoire tumultueuse, où le joug colonial belge, exercé jusqu’en 1962, a semé des graines de discorde encore palpables. Le génocide de 1994, drame indélébile dans la mémoire rwandaise, a amplifié ce fossé, tandis que les récents soubresauts dans la région des Grands Lacs ont ravivé les soupçons mutuels.

Un pari audacieux aux conséquences incertaines pour le Rwanda

En suspendant également sa coopération au développement avec la Belgique, le Rwanda joue une carte risquée, mais assumée. Excepté les aides dans l’éducation ou la santé : Kigali préfère couper les ponts plutôt que de ployer sous ce qu’il considère comme un chantage. Cette posture pourrait ouvrir la voie à de nouveaux alliés, moins regardants, comme la Chine ou la Russie, prêts à combler le vide sans poser de questions embarrassantes. Mais elle pourrait aussi peser lourd sur une population encore convalescente, privée de ressources vitales dans un contexte économique délicat.

Une chute dans l’ombre d’un défi

À Kigali, les drapeaux belges ont été décrochés, les bureaux désertés, et un calme lourd s’est abattu sur la ville. Dans ce mutisme, pourtant, vibre une détermination farouche : celle d’un pays qui, face à l’adversité, choisit de faire entendre sa voix, même au prix de l’isolement. Car, comme le murmure une sagesse rwandaise, « celui qui brise les chaînes du silence finit toujours par danser sous un ciel dégagé ». Reste à savoir si ce ciel, pour le Rwanda, s’éclaircira ou s’assombrira davantage.

 

Festival de l’Aïr : Le Niger mise sur son patrimoine pour rayonner

Niamey, 14 mars 2025 Dans l’immensité du Sahel, où les vents sculptent des épopées dans les dunes et où chaque pierre semble porter l’écho d’un passé immémorial, le Niger s’apprête à offrir au monde un spectacle d’une rare éloquence culturelle. En effet, ce vendredi, Mme Soufiane Agaichata Guichene, Ministre de l’Artisanat et du Tourisme, a présidé avec une gravité empreinte de fierté la cérémonie d’installation du comité national d’appui à l’organisation de la 17ᵉ édition du Festival de l’Aïr. Par ailleurs, cet événement, attendu en novembre 2025 dans la commune d’Iferouane, au cœur de la région d’Agadez, promet de transcender les simples célébrations pour devenir une ode vibrante à l’âme nigérienne.

Le Niger se prépare à faire rayonner son patrimoine avec la 17ᵉ édition du festival de l'Aïr, un événement culturel majeur festival de l’Aïr : une mission d’envergure confiée à un aréopage d’exception

Ce comité, véritable cénacle de compétences, réunit des représentants de divers ministères et institutions, sous la présidence de la Ministre elle-même. À ses côtés, le Directeur Général de l’Agence Nigérienne de l’Économie des Conférences (ANEC) assume le rôle de premier vice-président, tandis que le Directeur Général de l’Agence Nationale pour la Société de l’Information (ANSI) occupe la fonction de deuxième vice-président. Le rapporteur général, incarné par le Directeur Général du Tourisme et de l’Hôtellerie, est épaulé par une cohorte de membres issus des structures concernées. Ensemble, ils forment une mosaïque d’expertises vouée à une tâche aussi colossale que prestigieuse.

Leur mandat, d’une ampleur à couper le souffle, se déploie sur plusieurs fronts. Il s’agit d’orchestrer l’organisation de cette 17ᵉ édition en synergie avec les comités régional et local, de conjurer les ressources financières nécessaires à sa réalisation et de déployer une logistique irréprochable pour accueillir, héberger et sustenter les invités internationaux – de leur arrivée à Niamey jusqu’à leur périple aller-retour vers Agadez et Iferouane. À cela s’ajoute la charge de hisser le Festival de l’Aïr sur la scène mondiale à travers une communication audacieuse et une promotion d’envergure. Enfin, ce cénacle doit veiller à l’observance scrupuleuse du protocole et garantir, en collaboration avec les services compétents, une sécurisation sans faille du site et de ses environs, faisant de la sérénité un écrin pour cette célébration.

Un miroir de l’identité, un levier pour l’avenir

En outre, dans son allocution, la Ministre Guichene a insufflé à cette entreprise une portée quasi sacrée. « Ce festival doit être un reflet vivant de notre identité et de notre patrimoine, une fenêtre ouverte sur le génie de nos artisans qui, par leur labeur quotidien, tissent les fils de nos traditions », a-t-elle proclamé avec une éloquence qui ne laisse nul doute sur sa conviction. Elle a peint l’événement comme une opportunité sans pareille de dynamiser le tourisme, de célébrer les savoir-faire séculaires et d’inviter le monde à découvrir la splendeur d’un Niger fier et hospitalier.

« Bien plus qu’une vitrine, le Festival de l’Aïr sera une agora de rencontres, un creuset où se mêleront les voix de nos ancêtres et les aspirations de demain », a-t-elle poursuivi, soulignant son rôle de pont entre les peuples. La Ministre a également révélé l’attention particulière que les plus hautes autorités portent à cette manifestation, la considérant comme une cheville ouvrière pour exalter le patrimoine culturel, raffermir l’unité nationale et propulser le développement touristique. « Leur soutien indéfectible témoigne d’une ambition : faire du Niger un flambeau culturel sur l’échiquier international », a-t-elle ajouté, saluant au passage l’engagement des membres du comité, dont l’expertise et la ferveur seront les piliers de cette entreprise.

Une ambition aux accents durables

Mme Guichene n’a pas manqué de rendre hommage aux autorités locales et régionales, dont l’appui indéfectible pave la voie à cette aventure. « Ensemble, nous érigerons le Festival de l’Aïr en tremplin pour le tourisme, tout en le parant des vertus de la préservation environnementale et du développement durable », a-t-elle promis, esquissant une vision dans laquelle la culture et l’écologie s’entrelacent harmonieusement. S’adressant directement aux membres du comité, elle les a exhortés à faire de cet événement un étendard de l’hospitalité nigérienne, un reflet de ses valeurs de solidarité et de partage, et une célébration qui résonne bien au-delà des frontières.

Ce rendez-vous, qui mettra en lumière la culture touarègue tout en dévoilant la diversité foisonnante des traditions nigériennes, s’annonce comme une symphonie dans laquelle chaque note contribuera à une harmonie plus vaste. Mais alors que le comité entame son labeur, une question flotte dans l’air brûlant du désert : ce festival saura-t-il, en novembre 2025, transcender les attentes pour s’inscrire comme un jalon dans l’histoire du Niger ? La réponse, encore suspendue aux caprices du destin, attend d’être gravée non pas dans la pierre, mais dans l’élan des cœurs qu’il saura enflammer.

 

Le Togo et l’AES : Une osmose douanière redessine les contours d’une coopération

Lomé, 14 mars 2025 – Dans l’écheveau complexe des dynamiques ouest-africaines, un jalon décisif vient d’être posé. Depuis le 10 mars 2025, la phase pilote de l’interconnexion des systèmes douaniers entre le Togo et les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES), amorcée sur le corridor Lomé-Bamako via le Burkina Faso, ouvre une brèche vers une intégration économique plus fluide et ambitieuse. En effet, portée par le système Sydonia World, cette avancée technologique, issue d’un protocole d’accord scellé à Niamey le 23 juillet 2024, promet de métamorphoser les échanges commerciaux en une mécanique précise, transparente et rapide, au grand dam des pesanteurs administratives d’antan.

Une symphonie numérique au service des échanges

Par ailleurs, loin d’être une simple prouesse technique, cette interconnexion s’érige en vecteur d’harmonie entre les administrations douanières. Grâce à Sydonia World, les formalités de transit s’exécutent désormais avec une diligence remarquable, les données circulant sans heurts entre Lomé, Ouagadougou et Bamako. Cette fluidité ne se contente pas d’accélérer les opérations : elle ambitionne de verrouiller les recettes fiscales des États, de juguler les pratiques frauduleuses et de tarir les flux illicites qui, trop longtemps, ont sapé les fondements de l’économie régionale. Le Commissaire général de l’Office Togolais des Recettes (OTR), Philippe K. Tchodie, n’a pas manqué de rappeler cette exigence dans un avis daté du 6 mars 2025, exhortant les opérateurs économiques (commissionnaires en douane, consignataires, importateurs et exportateurs) à faire preuve d’un « civisme irréprochable » en respectant les itinéraires prédéfinis dans le système.

Le Togo, pivot d’une intégration régionale renouvelée

Cette initiative s’inscrit dans un dessein plus vaste : celui de raffermir les liens économiques entre le Togo et ses voisins sahéliens. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon l’OTR, les échanges commerciaux avec les pays de l’AES représentent aujourd’hui 74 % du commerce extérieur togolais, contre 64 % il y a cinq ans : une envolée de 10 points qui consacre Lomé comme un carrefour incontournable des flux intra-régionaux. Cette progression n’est pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une coopération méthodique, où le Togo se positionne en partenaire fiable et visionnaire au sein de l’AES.

L’horizon, cependant, ne se limite pas au corridor Lomé-Bamako. Une extension prochaine vers Lomé-Ouagadougou-Niamey est déjà dans les tuyaux, laissant entrevoir un réseau douanier interconnecté qui pourrait bien transcender les frontières géographiques pour esquisser une véritable communauté économique. Dans une région où les crises sécuritaires et environnementales menacent la stabilité, cette toile numérique apparaît comme une réponse audacieuse, un pont jeté par-dessus les abîmes de l’isolement.

Le Togo et l’AES  : des enjeux qui dépassent la technique

Au-delà de la célérité des échanges, cette interconnexion incarne une mue profonde des administrations publiques. En érigeant la technologie en rempart contre l’opacité, elle offre aux États des ressources fiscales mieux sécurisées, carburant essentiel pour des projets d’envergure – infrastructures, éducation, santé. En asséchant les marécages de la fraude, elle purifie l’écosystème des affaires, invitant les investisseurs à poser un regard neuf sur une région en pleine effervescence.

Mais cette ambition ne saurait s’épanouir sans l’adhésion des acteurs de terrain. L’appel lancé par Philippe K. Tchodie résonne comme une injonction à l’action : les opérateurs économiques doivent s’approprier ces outils, faire de cette révolution numérique une alliée, plutôt qu’une contrainte. C’est dans cette synergie entre gouvernance modernisée et engagement collectif que réside la clé du succès.

Vers un horizon ouvert à toutes les promesses

Alors que les premiers convois glissent sans entraves le long du corridor Lomé-Bamako, une question plane subtilement, aussi légère qu’importante : cette interconnexion saura-t-elle s’ériger en levier d’une prospérité pérenne, ou restera-t-elle une lueur fragile dans un paysage encore marqué par des défis colossaux ? Le Togo et l’AES ont allumé une flamme, celle d’une coopération réinventée, mais son éclat futur dépendra des vents qui la porteront ou l’éteindront. Portée par des espoirs concrets et des incertitudes discrètes, cette initiative ouvre un chemin sur lequel chaque action, chaque transaction, compose une histoire encore incomplète, prête à se dévoiler sous le regard d’une région en quête de son avenir.

Mark Carney, un banquier à la barre d’un Canada en tempête

Ce vendredi, le Canada a tourné une page de son histoire politique avec l’assermentation de Mark Carney comme premier ministre, succédant à Justin Trudeau après près de dix ans de pouvoir. Dans un contexte où les vents géopolitiques soufflent en rafales entre les velléités de Donald Trump sur la souveraineté canadienne et une guerre commerciale avec les États-Unis, l’arrivée de cet ancien banquier central, novice en politique élective, dessine une ère aussi audacieuse qu’incertaine.

Mark Carney, fraîchement affirmé, se retrouve immédiatement confronté aux défis de souveraineté face à l'administration Trump et à une guerreUn héritage en demi-teinte et une passation sous tension

Justin Trudeau a officialisé son retrait par un message empreint de gratitude sur X : « Merci, Canada, de m’avoir accordé le privilège de servir le meilleur pays et les meilleures personnes de la planète. » Une sortie en douceur contrastant avec les remous de son dernier mandat : sondages en chute libre, usure du pouvoir et une relation transfrontalière déchirée par les caprices protectionnistes de l’administration Trump. Ironie du sort, c’est précisément cette animosité croissante envers le président américain qui a redonné des couleurs aux libéraux, évitant au parti un naufrage anticipé.

Carney, l’outsider des crises 

Élu à la tête du Parti libéral le 9 mars par une victoire écrasante, Mark Carney incarne ainsi un pari risqué. L’ancien gouverneur de la Banque du Canada et de la Banque d’Angleterre, architecte de la relance post-Covid, n’a jamais siégé au Parlement. Un profil atypique pour un premier ministre, mais un atout dans un pays en quête de stabilité économique. « Il a navigué dans les eaux troubles des krachs financiers ; aujourd’hui, il doit affronter une tempête bien plus polymorphe », analyse un éditorialiste d’Ottawa.

Parmi ses premiers gestes, la nomination de Chrystia Freeland au ministère des Transports surprend. En effet, l’ex-ministre des Finances, rivale malheureuse lors de la course à la direction libérale, voit son expertise réorientée vers un portefeuille stratégique, symbole d’un cabinet où l’équilibre des forces prime.

L’équation Trump et l’échéance électorale 

Le défi le plus épineux reste celui des relations avec Washington. Donald Trump, dans sa rhétorique habituelle, a récemment qualifié le Canada de « protectorat économique », exigeant des concessions sur les ressources énergétiques et l’industrie automobile. Carney, habitué des négociations internationales, devra manier la fermeté sans envenimer un dialogue déjà exsangue.

L’élection fédérale, prévue d’ici à la fin de l’année, ajoute une pression supplémentaire. Les libéraux, bien que regagnant du terrain, font face à un électorat polarisé : entre l’urgence climatique, l’inflation tenace et la défense de l’identité nationale, Carney doit incarner à la fois le changement et la continuité.

Mark Carney, fraîchement affirmé, se retrouve immédiatement confronté aux défis de souveraineté face à l'administration Trump et à une guerreUn pari historique

En acceptant le pouvoir, Mark Carney hérite d’une nation à la croisée des chemins. Son mandat, même éphémère, pourrait sceller le destin d’un libéralisme canadien en quête de renouveau. Mais dans l’arène politique, où les chiffres remplacent les taux d’intérêt et les électeurs supplantent les marchés, sa réussite dépendra d’une alchimie encore inédite : transformer le pragmatisme d’un banquier en intuition politique.

Alors que le crépuscule de Trudeau s’estompe, le Canada retient son souffle. Carney, navigateur des crises globales, saura-t-il éviter l’écueil des tempêtes locales ? L’histoire, désormais, s’écrit au rythme des urnes.

Soluxe : le Niger reprend les rênes de son hospitalité

Niamey, 14 mars 2025 – Dans un sursaut d’autorité aussi tranchant qu’inattendu, le Niger a décidé de clore un chapitre de son histoire touristique. Par un arrêté daté du 6 mars 2025, Mme Soufiane Aghaichata Guichene, ministre de l’Artisanat et du Tourisme, a scellé le sort de l’hôtel Soluxe International à Niamey, en révoquant l’autorisation d’exploitation accordée jadis à une entreprise chinoise. En effet, cet établissement, qui s’élevait comme une citadelle d’opulence au cœur de la capitale, voit ses portes se fermer à jamais, frappé d’interdit pour des pratiques jugées indignes des exigences nigériennes.

Soluxe : une sanction aux multiples visages

Les motifs de cette décision, aussi graves que précis, dressent un réquisitoire sans appel. On reproche à l’exploitant chinois d’avoir instauré une politique d’accès empreinte de discrimination, bannissant abusivement certaines nationalités au mépris de l’esprit d’ouverture qui devrait prévaloir dans un lieu d’hospitalité. À cela s’ajoute une désinvolture manifeste : des travaux d’extension entrepris dans l’ombre, sans l’aveu du ministère compétent, et une falsification des chiffres relatifs aux nuitées, faussant ainsi le calcul de la Taxe du Fonds de Développement du Tourisme (FDT). Ces manquements, loin d’être anodins, ont ébranlé la confiance des autorités, qui ont choisi de frapper d’un coup net, abrogeant l’arrêté de 2015 qui avait ouvert la voie à cette aventure hôtelière.

Le Secrétaire Général du ministère et le Gouverneur de la Région de Niamey, investis de la mission d’exécuter ce verdict, veilleront à ce que cette page se tourne sans ambages. L’annonce, bientôt gravée dans les colonnes du Journal Officiel, résonne comme une admonestation : au Niger, les règles ne sauraient être un vain mot.

Un établissement au cœur des tensions

L’hôtel Soluxe International, érigé sous l’égide de la société Soluxe International SARL, n’était pas un acteur ordinaire. Depuis son inauguration en 2015, il s’était imposé comme une enclave de luxe dans une ville où le contraste entre modestie et ambition est palpable. Fréquenté par une clientèle internationale, souvent liée aux affaires et aux investissements chinois croissants dans la région, il incarnait une facette de la présence économique de Pékin au Niger. Mais ce prestige apparent masquait des pratiques qui, aux yeux des autorités, trahissaient les idéaux d’équité et de transparence prônés par le gouvernement actuel.

Cette mesure s’inscrit dans une toile plus vaste, où le Niger, sous la houlette de ses dirigeants, cherche à réaffirmer sa souveraineté face aux partenaires étrangers. Elle fait écho à d’autres décisions récentes, comme l’expulsion de responsables chinois des secteurs pétroliers, suggérant une volonté de réévaluer les termes d’une collaboration jadis célébrée, mais désormais scrutée avec défiance.

Soluxe : une ambition au service du tourisme nigérien

Au-delà de la sanction, cet arrêté trahit une aspiration profonde : celle de façonner un secteur touristique à l’image des valeurs nigériennes. En châtiant les dérives, le ministère ne se contente pas de punir ; il pose les jalons d’une hospitalité irréprochable, où l’accueil ne rime pas avec exclusion et où les fruits du tourisme irriguent équitablement l’économie nationale. Le Fonds de développement du tourisme, dont les ressources dépendent de déclarations sincères, se veut le nerf d’une politique visant à faire du Niger une terre d’attraction, loin des compromissions.

Une porte ouverte sur l’inconnu

Alors que les murs du Soluxe se taisent, une question s’élève, ténue, mais insistante : ce tour de vis n’est-il qu’un épiphénomène ou le prélude à une refonte plus ambitieuse ? Le Niger, en reprenant le contrôle d’un pan de son hospitalité, semble tracer une ligne dans le sable, défiant ceux qui méconnaissent ses lois. Mais dans ce bras de fer avec un partenaire aussi puissant que la Chine, quelles ombres se profileront demain ? Les flammes de cette résolution éclairent un chemin, mais l’horizon, lui, demeure voilé, prêt à révéler des lendemains qui oscillent entre audace et mystère.

 

Niger expulse des responsables chinois pour non-respect des lois locales

Niamey, 13 mars 2025 Dans une injonction aussi péremptoire qu’inattendue, le gouvernement nigérien a enjoint aux dirigeants chinois de trois fleurons du secteur pétrolier (SORAZ, CNPC et WAPCO) de plier bagage et de quitter le sol national dans un délai exigu de 48 heures, effectif dès le 12 mars 2025. Ce décret, d’une rare fermeté, trouve son origine dans une présumée infraction à l’Ordonnance sur le contenu local, pierre angulaire de la régulation des secteurs minier et hydrocarboné au Niger. Les trois figures de proue (le directeur général de la raffinerie de Zinder (SORAZ), celui de la China National Petroleum Corporation (CNPC), titan du pétrole nigérien, et celui de la West African Petroleum Company (WAPCO)) ont promptement obtempéré, trouvant refuge ce jeudi 13 mars à Lomé, capitale togolaise.

Expulsion des responsables chinois: une admonestation aux accents souverainistes

L’édit gouvernemental, loin d’être un simple soubresaut administratif, résonne comme un coup de semonce dans l’échiquier des relations sino-nigériennes. Depuis plus d’une décennie, la Chine s’est imposée comme un protagoniste incontournable dans l’exploitation des ressources naturelles du Niger. La CNPC, architecte de l’extraction pétrolière dans la région d’Agadem et maître d’œuvre de la raffinerie de Zinder, incarne cette présence tentaculaire. WAPCO, son prolongement opérationnel, orchestre quant à elle la logistique du pipeline reliant les champs nigériens aux côtes béninoises, un ouvrage pharaonique destiné à irriguer les marchés mondiaux.

Au cœur de cette querelle se dresse l’Ordonnance sur le contenu local, un texte législatif conçu pour rééquilibrer les fruits de l’opulence minérale et pétrolière en faveur des fils du terroir. Cette charte exige des opérateurs étrangers un engagement sans équivoque : privilégier l’embauche de Nigériens, confier des marchés aux entreprises autochtones et transmettre un savoir-faire tangible. Les autorités de Niamey reprochent à SORAZ, CNPC et WAPCO d’avoir dérogé à ces préceptes, optant pour une autarcie opérationnelle au profit de leurs compatriotes chinois, en reléguant les acteurs locaux à une périphérie désolante.

Une audace aux retombées incertaines

Cette expulsion, véritable manifeste d’émancipation, traduit une volonté farouche de reprendre les rênes d’une économie longtemps tributaire des appétits étrangers. Le Niger, malgré un sous-sol gorgé d’uranium et de pétrole, ploie sous le joug d’une indigence chronique, fruit d’accords jugés trop complaisants avec les puissances extérieures. En chassant ces dignitaires chinois, Niamey esquisse une promesse : celle d’une souveraineté retrouvée, où les richesses du sol irrigueraient enfin les veines d’une nation exsangue.

Pourtant, l’audace de cette mesure n’échappe pas à une périlleuse ambivalence. La Chine, par sa mainmise sur les infrastructures pétrolières, est une artère vitale pour l’économie nigérienne. Une rupture, même partielle, risque d’ébranler la production d’or noir, de tarir les rentrées fiscales et de compromettre l’approvisionnement énergétique. Sur le plan diplomatique, ce camouflet pourrait assombrir les liens avec Pékin, dont les largesses ont jusqu’ici soutenu les ambitions de développement du Niger.

Un mutisme éloquent et un horizon nébuleux

À ce jour, ni la CNPC ni le gouvernement chinois n’ont daigné rompre le silence qui enveloppe cette affaire. À Niamey, les explications officielles se réduisent à une déclaration laconique, laissant dans l’ombre les griefs précis pesant sur les entreprises incriminées. Cette discrétion, loin d’apaiser les esprits, attise les conjectures : ce bannissement est-il une sanction circonscrite ou le prélude à une refonte audacieuse des partenariats étrangers ? Le Niger, en quête d’un nouvel équilibre, osera-t-il défier davantage l’hégémonie chinoise, ou cette bravade ne serait-elle qu’un éclat fugace dans une dépendance trop enracinée ?

Tandis que les trois exilés méditent leur sort sous le ciel de Lomé, l’avenir du Niger oscille entre hardiesse et incertitude. Ce sursaut d’autorité, s’il témoigne d’une aspiration légitime à la maîtrise de son destin, soulève une interrogation lancinante : peut-on défier un colosse sans s’exposer à des lendemains qui vacillent ? L’épilogue de cette saga, suspendu aux caprices de la géopolitique, reste une énigme que le temps seul saura démêler.