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Origines du COVID : Chine et États-Unis, la dispute sans fin

Origines du COVID-19  : la Chine réplique aux accusations américaines dans une escalade verbale

Dans un nouvel épisode de la querelle diplomatique autour des origines du COVID-19, la Commission Nationale de la Santé (NHC) de Chine a riposté avec vigueur, ce mercredi 23 avril à 10 h 00 heure de Pékin (2 h 00 GMT), à un article publié sur le site de la Maison-Blanche. Ce dernier réitérait des allégations pointant un laboratoire de recherche à Wuhan, dans la province du Hubei, comme l’épicentre de la pandémie. Cette confrontation, loin d’apaiser les tensions entre Washington et Pékin, illustre une polarisation croissante où science et politique s’entrelacent dans un ballet complexe.

Une réfutation catégorique

Lors d’une conférence de presse à Pékin, le porte-parole de la NHC, Mi Feng, a balayé les assertions américaines, les qualifiant de «  dénuées de fondement scientifique  » et de «  preuves entièrement fabriquées  ». Selon lui, l’article de la Maison-Blanche, publié le 22 avril, s’inscrit dans une «  campagne de diffamation  » orchestrée pour politiser une enquête qui devrait rester l’apanage des chercheurs. « Transformer une question scientifique en outil géopolitique est une tactique rejetée par la communauté scientifique mondiale », a-t-il martelé, citant des rapports de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui, en 2021, avaient jugé «  extrêmement improbable  » l’hypothèse d’une fuite de laboratoire.

Mi Feng a également contre-attaqué en suggérant que des indices pointent vers une émergence précoce du virus aux États-Unis. Il a évoqué des études, notamment une analyse de l’Université de Californie datant de 2023, qui détectait des traces de SARS-CoV-2 dans des échantillons d’eaux usées américains dès novembre 2019. « La prochaine phase de recherche devrait se concentrer sur les États-Unis, qui doivent fournir une explication responsable à la communauté internationale », a-t-il insisté, exhortant Washington à clarifier sa gestion initiale de la crise.

Un débat scientifique envenimé par la politique

Cette passe d’armes survient dans un contexte de rivalité sino-américaine exacerbée, où chaque accusation alimente un cycle de méfiance. L’article de la Maison-Blanche, rédigé sous l’égide du Conseil de Sécurité Nationale, s’appuie sur des rapports déclassifiés de 2023 qui spéculaient sur une possible fuite du virus depuis l’Institut de Virologie de Wuhan. Bien que ces documents n’apportent aucune preuve concluante, ils ont ravivé un débat que Pékin juge manipulé à des fins politiques. En réponse, la Chine a multiplié les appels à une enquête internationale élargie, incluant des sites comme le laboratoire de Fort Detrick aux États-Unis, une suggestion relayée sur X par des comptes proches du gouvernement chinois.

Les tensions actuelles rappellent les échanges acerbes de 2020, lorsque les deux puissances s’accusaient mutuellement de mauvaise gestion de la pandémie, qui a causé plus de 7 millions de décès à l’échelle mondiale, selon l’OMS. Pour les jeunes générations en Afrique, en Asie et en Amérique latine, ce différend souligne l’importance de s’appuyer sur des sources crédibles, comme les rapports scientifiques indépendants, pour démêler la vérité dans un flot de narratifs conflictuels.

Une vérité toujours hors de portée ?

Cette confrontation sino-américaine met en lumière un défi persistant  : comment mener une enquête scientifique impartiale dans un climat de polarisation géopolitique  ? Alors que Pékin et Washington s’évertuent à façonner le récit des origines de la COVID-19, la quête de réponses demeure entravée par des priorités divergentes. Pour les citoyens du monde, en particulier les jeunes générations, l’enjeu est de rester vigilants face aux manipulations et de privilégier une approche critique. Dans quelle mesure une collaboration internationale pourra-t-elle un jour éclaircir ce mystère  ? Alors que les débats s’intensifient, l’espoir d’une vérité partagée reste un horizon à conquérir.

Alerte au virus Marburg : la Tanzanie en état d’urgence sanitaire

Il y a une semaine, la Tanzanie a déclaré une épidémie de la maladie à virus Marburg dans la région de Kagera, au nord-ouest du pays. Cette annonce fait suite à la confirmation d’un cas positif, après que des échantillons ont été prélevés dans cette zone reculée. Les autorités sanitaires, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont immédiatement intensifié leurs efforts pour contenir la propagation du virus.

Symptômes et dangers du virus de Marburg

Le virus de Marburg, appartenant à la même famille que le virus Ebola, est responsable d’une fièvre hémorragique sévère. Les premiers symptômes apparaissent soudainement et incluent une forte fièvre, de violents maux de tête et une fatigue intense. Les douleurs musculaires sont également fréquentes.

À mesure que la maladie progresse, des symptômes gastro-intestinaux tels que nausées, vomissements et diarrhées peuvent survenir. Dans les cas les plus graves, des hémorragies internes et externes se manifestent, notamment des saignements au niveau des gencives, du nez et des selles. La période d’incubation varie de 2 à 21 jours et le taux de létalité peut atteindre jusqu’à 90 %.

Par ailleurs, la transmission du virus se fait principalement par contact direct avec les fluides corporels des personnes infectées ou par le biais de surfaces contaminées. Les chauves-souris frugivores sont considérées comme les hôtes naturels du virus et la transmission à l’homme peut se produire lors d’une exposition prolongée à des environnements infestés par ces chauves-souris.

Réponse de l’OMS et efforts internationaux

En réponse à cette crise sanitaire, l’OMS, sous la direction du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a alloué 3 millions de dollars pour soutenir les efforts de lutte contre l’épidémie. Cette aide financière s’ajoute à l’assistance technique continue fournie dans le district touché de Biharamulo.

Les médecins ont déployé des équipes pour renforcer la surveillance, effectuer des tests diagnostiques et fournir des soins aux patients. De plus, les autorités mettent en place des mesures de sensibilisation communautaire pour informer la population sur les précautions à prendre afin de limiter la propagation du virus.

Il est crucial que les personnes présentant des symptômes évocateurs de la maladie à virus Marburg consultent immédiatement un professionnel de santé. Bien qu’il n’existe actuellement ni vaccin ni traitement spécifique contre cette maladie, une prise en charge précoce et des soins de soutien, tels que la réhydratation et le traitement des symptômes, peuvent améliorer les chances de survie.

En somme, la communauté internationale suit de près l’évolution de la situation en Tanzanie, consciente des risques potentiels de propagation au-delà des frontières. Les efforts conjoints des autorités locales, de l’OMS et des partenaires internationaux visent à contenir rapidement l’épidémie et à prévenir une crise sanitaire de plus grande envergure.