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Présidentielle Centrafrique 2025 : sept candidats validés, Touadéra et Dologuélé en tête d’affiche

En Centrafrique, le Conseil constitutionnel a validé sept candidatures pour l’élection présidentielle du 28 décembre, dont celles de Faustin-Archange Touadéra et d’Anicet Georges Dologuélé. Dans un contexte sécuritaire fragile, cette proclamation marque le début d’une campagne sous haute tension, entre promesses de stabilité et appels au changement.

 

Bangui, 14 novembre 2025 – À moins d’un mois et demi du scrutin présidentiel, le Conseil constitutionnel centrafricain a tranché : sept candidats sont officiellement autorisés à briguer la magistrature suprême lors de l’élection du 28 décembre. Parmi eux, le chef de l’État sortant Faustin-Archange Touadéra et son rival historique Anicet Georges Dologuélé, dans un climat politique tendu marqué par l’instabilité sécuritaire. Cette proclamation, prononcée lors d’une audience solennelle, écarte trois dossiers et balaie les tentatives d’invalidation, ouvrant ainsi la voie à une campagne électorale sous haute surveillance.

 

Palais de justice : une audience solennelle scelle la course à la magistrature suprême

 

Ce vendredi matin, sous les lambris du palais de justice de Bangui, les sages de la Haute Juridiction ont rendu leur verdict définitif. Sur dix candidatures déposées auprès de l’Autorité nationale des élections (ANE), sept ont franchi le filtre des critères légaux – âge, nationalité, casier judiciaire et parrainages requis. Cette étape cruciale, supervisée par des observateurs internationaux, vise à garantir la transparence d’un processus électoral souvent entaché d’irrégularités.

Retransmis en direct, l’événement a rassemblé élus, diplomates et représentants de la société civile, soulignant l’enjeu démocratique pour la République centrafricaine (RCA). En rejetant en bloc les recours contre plusieurs postulants, le Conseil a validé la légitimité du scrutin, malgré les soupçons d’exclusion sélective qui continuent de planer.

 

La liste des sept : un paysage politique entre continuité du pouvoir et soif de changement

 

La liste officielle, lue par le président du Conseil constitutionnel, dessine un paysage politique contrasté, dominé par des figures de poids. En tête, Faustin-Archange Touadéra, réélu en 2020 dans un contexte de violence et de contestation, brigue un troisième mandat en misant sur ses alliances stratégiques avec la Russie et ses avancées sécuritaires.

Toutefois, face à lui, Anicet Georges Dologuélé, ancien Premier ministre et leader de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA), incarne une opposition modérée. Battu de justesse en 2016, il promet une refondation économique et une réconciliation nationale, séduisant ainsi les électeurs en quête d’alternative.

Au-delà de ce duel de tête, les autres challengers apportent également leur propre dynamique à cette course à plusieurs tours :

  • Henri-Marie Dondra, ex-Premier ministre, qui pourrait jouer les faiseurs de rois grâce à son expérience en gestion de crise.
  • Eddy Symphorien Kparekouti, figure montante de la société civile, centré sur la jeunesse et l’emploi.
  • Serge Ghislain Djori, entrepreneur influent, partisan d’une industrialisation accélérée.
  • Marcelin Yalimende, vétéran politique, défenseur des droits autochtones dans une RCA fragmentée.
  • Aristide Briand Reboas, outsider indépendant, focalisé sur la lutte contre la corruption endémique.

En somme, ces profils, issus de divers horizons, reflètent les fractures ethniques et régionales qui bouleversent le pays depuis des décennies.

 

Justice – Centrafrique : le rejet des recours renforce la crédibilité du processus électoral

 

En parallèle, les magistrats ont rejeté les pétitions contestant l’éligibilité de certains candidats, jugées infondées ou tardives. Ces requêtes, souvent portées par des coalitions d’opposants, visaient à disqualifier des rivaux jugés trop proches du pouvoir. Ce refus catégorique, fondé sur des arguments techniques, apaise temporairement les tensions mais ravive les accusations de partialité institutionnelle.

Pour les analystes, cette décision renforce la crédibilité du processus, tout en appelant à une vigilance accrue des missions d’observation, notamment celles de l’Union africaine et de l’ONU, déjà présentes sur le terrain.

 

Enjeux cruciaux : pauvreté, sécurité et quête de légitimité au cœur du scrutin 

 

Par ailleurs, les enjeux de cette élection dépassent les candidatures : elle intervient dans un contexte précaire marqué par l’insécurité persistante liée aux groupes armés, la dépendance aux aides internationales, et des défis socio-économiques majeurs. Dologuélé et les autres candidats misent sur un vent de changement pour relancer un pays asphyxié par les conflits.

Avec un corps électoral estimé à 2 millions de votants, le scrutin couplé aux législatives et municipales promet une mobilisation massive, malgré les risques d’incidents dans les zones rurales. Les candidats disposent désormais de six semaines pour convaincre, entre meetings, débats télévisés et stratégies d’alliance.

La bataille pour la Renaissance : vers une campagne sous surveillance internationale en Centrafrique

 

Cette proclamation marque le coup d’envoi officiel de la bataille pour le Palais de la Renaissance. Alors que les affiches fleurissent déjà à Bangui, les regards se tournent vers les dynamiques d’alliances et les sondages informels. Une chose est sûre : la présidentielle 2025 en Centrafrique ne sera pas un long fleuve tranquille, mais un test décisif pour la démocratie naissante du pays.

Qui succédera à Touadéra ? Réponse le 28 décembre… ou après un second tour.