Ouagadougou, 27 novembre 2025 – En parallèle des travaux préparatoires du deuxième sommet de la Confédération des États du Sahel (AES), le ministre nigérien des Affaires étrangères, Bakary Yaou Sangaré, a reçu mercredi en fin d’après-midi un hôte discret mais hautement stratégique : le Dr Khosravinejad Akba, envoyé spécial du chef de la diplomatie iranienne.
L’entretien, qui s’est tenu à huis clos dans les salons du ministère burkinabè des Affaires étrangères, a duré près d’une heure. Selon plusieurs sources diplomatiques, les deux hommes ont passé en revue les axes de coopération bilatérale Niger-Iran, avant d’élargir la discussion à un partenariat plus ambitieux entre Téhéran et l’ensemble de l’AES (Burkina Faso, Mali, Niger).

Une invitation officielle pour décembre
Le point d’orgue de la rencontre fut la remise par l’émissaire iranien d’une lettre d’invitation formelle adressée aux trois ministres des Affaires étrangères de l’AES. Ils sont conviés à une réunion de haut niveau à Téhéran au mois de décembre 2025, dont l’objectif est d’« approfondir les perspectives de coopération » entre la jeune confédération sahélienne et la République islamique.
Si les détails du programme restent confidentiels, des diplomates évoquent déjà plusieurs domaines prioritaires : énergie (nucléaire civil et solaire), défense et sécurité, agriculture irriguée, formation technique, ainsi que coopération bancaire. Cette dernière est cruciale, car elle permettrait de contourner les sanctions occidentales qui pèsent à la fois sur l’Iran et sur les trois pays de l’AES.
AES-Iran : une coopération basée sur le « souverainisme partagé »
Depuis leur retrait brutal de la CEDEAO et leur rupture avec la France, le Burkina, le Mali et le Niger multiplient les partenaires non occidentaux. La Russie, la Turquie et la Chine ont ouvert la voie. Par conséquent, l’Iran – qui cultive des relations discrètes avec Niamey – voit dans l’AES une opportunité de sortir de son isolement régional.
« Téhéran propose une coopération sans ingérence politique ni conditionnalité, ce qui correspond exactement au discours souverainiste des trois capitales », commente un analyste. De plus, pour l’Iran, « c’est une porte d’entrée supplémentaire en Afrique de l’Ouest, loin des radars américains et européens ».

AES-Iran : prochain round à Téhéran
La visite éclair de l’envoyé spécial iranien à Ouagadougou, juste après la réunion tripartite AES, n’a rien d’un hasard. Elle marque la première étape publique d’un rapprochement qui pourrait, dès le mois prochain, déboucher sur des accords concrets.
En acceptant l’invitation, les trois ministres AES s’apprêtent à franchir un nouveau cap dans leur politique d’ouverture tous azimuts. Après Moscou et Pékin, c’est désormais Téhéran qui tend la main. Ainsi, dans le Sahel en pleine recomposition géopolitique, chaque poignée de main compte.













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