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Coopération féminine au cœur de la refondation sécuritaire

À Niamey, les femmes des Forces de Défense et de Sécurité deviennent actrices de la refondation régionale : une délégation burkinabè découvre les structures pionnières du Niger et ouvre la voie à une coopération féminine au sein de l’AES.

 

Niamey, le 27 août 2025 — Hier, mardi, Niamey a accueilli une étape décisive pour le renforcement des liens entre les structures féminines des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) des pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Conduite par la Présidente de l’Union des Épouses des Corps Habillés du Burkina Faso, une délégation burkinabè a effectué une visite institutionnelle à la Direction Générale des Eaux et Forêts et à la Direction Générale des Douanes du Niger.

En effet, cette mission, accompagnée par la Coordination des épouses des FDS du Niger, dirigée par Mme Mody Safiatou Moussa, s’inscrit dans une dynamique d’échange d’expériences sur les contributions féminines à la refondation de la Confédération AES.

Des structures exemplaires, ancrées dans le tissu territorial

 

Les deux directions visitées incarnent des pôles stratégiques dans la gestion des ressources naturelles et la sécurisation des flux économiques. En outre, en découvrant les dispositifs mis en place par les épouses des FDS du Niger, la délégation burkinabè a pu constater l’impact concret de leur engagement, qui inclut l’encadrement des familles, l’autonomisation économique, et un appui moral et logistique aux agents sur le terrain.

Ces structures, conçues comme des relais de solidarité et de résilience, montrent également une volonté politique de faire des femmes des FDS des actrices à part entière du développement national et régional.

Les épouses des FDS renforcent la cohésion régionale. Un exemple de diplomatie féminine qui transforme la gouvernance dans la région AES.

Vers une alliance féminine au sein de l’AES

 

Par ailleurs, les échanges ont tourné autour d’une ambition partagée : structurer et renforcer les réseaux d’épouses des FDS dans les pays de l’AES afin qu’elles contribuent activement aux actions de refondation. De plus , cette coopération féminine, fondée sur la mutualisation des savoir-faire et la reconnaissance institutionnelle, pourrait devenir un levier puissant de cohésion sociale et de stabilité territoriale.

La délégation burkinabè a d’ailleurs salué l’exemplarité du modèle nigérien, exprimant son intention de s’en inspirer pour consolider les initiatives locales au Burkina Faso. Cette reconnaissance ouvre la voie à une diplomatie féminine de proximité, capable de tisser des liens durables entre les peuples du Sahel.

Les épouses des FDS renforcent la cohésion régionale. Un exemple de diplomatie féminine qui transforme la gouvernance dans la région AES.

Quand les épouses des FDS deviennent actrices du développement

 

Au-delà des échanges techniques, cette visite a mis en lumière la dimension humaine et symbolique du rôle des épouses des FDS. Leur engagement quotidien, souvent discret mais essentiel, participe à la reconstruction des liens sociaux, à la valorisation des territoires et à la transmission des valeurs de service et de solidarité.

Dans un contexte régional marqué par les défis sécuritaires, leur mobilisation devient un pilier de la refondation. Elle mérite d’être reconnue, soutenue et amplifiée. Toutefois, cette reconnaissance ne saurait suffire à elle seule ; encore faut-il que l’Alliance des États du Sahel s’engage à en garantir la pérennité et à les articuler efficacement avec ses orientations stratégiques.

Niger : Le Général Tiani accuse le CICR de collusion avec les terroristes et l’expulse !

Niger : Une expulsion controversée du CICR secoue le paysage humanitaire sahélien

Niamey, 2 juin 2025 – Dans une déclaration fracassante diffusée sur la télévision nationale nigérienne le 31 mai, le général Abdourahamane Tiani, chef de l’État et président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, a justifié l’expulsion, fin janvier 2025, du Comité International de la Croix-Rouge (CICR) du Niger. Cette décision, d’une rare audace, repose sur des allégations de collusion entre l’organisation humanitaire et des réseaux soutenant des groupes armés dans le Sahel, notamment Boko Haram et l’État Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Prononcées lors d’un entretien télévisé, ces accusations, qui pointent des réunions tenues à Abuja début 2025, jettent une ombre sur la neutralité du CICR et ravivent les tensions dans une région où l’humanitaire et le sécuritaire s’entremêlent dans un ballet complexe.

Rupture brutale avec un acteur humanitaire emblématique

Le 28 janvier 2025, les autorités nigériennes ont ordonné la suspension des activités du CICR, une organisation présente dans le pays depuis 1986, connue pour son aide aux populations touchées par les conflits et son rôle de médiateur neutre. Cette expulsion, actée par un décret du ministère de l’Intérieur, a surpris les observateurs, tant le CICR jouit d’une réputation mondiale pour son impartialité. Selon le général Tiani, des émissaires du CICR auraient pris part à deux rencontres, les 25 janvier et 3 février, dans la capitale nigériane, Abuja. Ces réunions auraient réuni des délégations de France, des États-Unis, du Nigeria, du Bénin et de la Côte d’Ivoire, aux côtés de figures affiliées à Boko Haram et ISWAP, deux groupes responsables de violences dévastatrices dans la région du lac Tchad.

Tiani soutient que ces discussions, dont la teneur reste floue, visaient à coordonner un soutien financier et logistique aux groupes armés, dans le but de déstabiliser le Niger et d’autres membres de l’Alliance des États du Sahel (AES). Bien que le chef de l’État ait affirmé détenir des preuves de ces agissements, aucune n’a été rendue publique, laissant planer un voile d’incertitude sur la véracité de ces allégations. Le CICR, dans un communiqué laconique, a exprimé son « profond regret » face à la décision, réaffirmant son engagement à respecter les principes d’indépendance et de neutralité, tout en se disant prêt à dialoguer avec Niamey pour clarifier la situation.

Un contexte géopolitique sahélien inflammable

Cette expulsion s’inscrit dans une période de bouleversements majeurs pour le Niger.  Le Sahel, et en particulier le Niger, est un théâtre d’insécurité chronique, où les groupes djihadistes comme Boko Haram et ISWAP prospèrent dans les zones frontalières. La région de Diffa, proche du lac Tchad, est particulièrement touchée par les attaques et les enlèvements, avec plus de 200 000 déplacés internes recensés en 2024, selon l’Organisation Internationale pour les Migrations. Le CICR, avant son expulsion, jouait un rôle clé dans cette zone, fournissant de l’eau potable, des soins médicaux et des messages familiaux pour réunir les proches séparés par les violences. Son départ, suivi de celui d’autres ONG comme Médecins Sans Frontières en 2024, laisse un vide béant dans l’aide humanitaire, alors que 4,3 millions de Nigériens dépendent de l’assistance, d’après les Nations Unies.

Les réunions d’Abuja : au cœur des soupçons nigériens

Les réunions d’Abuja, évoquées par Tiani, alimentent les spéculations. Bien que leur existence n’ait pas été confirmée par des sources indépendantes, des posts sur la plateforme X décrivent ces rencontres comme des tractations visant à canaliser des fonds vers des groupes armés via des comptes bancaires au Nigeria, au Bénin et en Côte d’Ivoire. Ces allégations, non corroborées, s’appuient sur une méfiance croissante envers les organisations internationales, accusées par certains de servir de paravents à des agendas géopolitiques. Le Nigeria, qui lutte contre Boko Haram et ISWAP depuis plus d’une décennie, a intensifié ses efforts contre le financement du terrorisme, avec plus de 100 condamnations de financiers présumés entre 2023 et 2025, selon le président Bola Tinubu. Aucune mention, toutefois, d’une implication du CICR dans ces enquêtes.

Le CICR, de son côté, a un historique de médiations dans des contextes de conflit, notamment pour négocier la libération d’otages, comme lors de l’enlèvement des 276 écolières de Chibok en 2014. En 2017, l’organisation a facilité la libération de 21 d’entre elles, en coordination avec le gouvernement suisse et les autorités nigérianes. Ces précédents pourraient expliquer la présence de représentants du CICR à des réunions régionales, mais leur association à des groupes armés, comme allégué par Tiani, marque une accusation sans précédent, susceptible de nuire à la crédibilité de l’organisation dans d’autres contextes.

L’expulsion du CICR : une onde de choc pour l’humanitaire sahélien

L’expulsion du CICR soulève des questions cruciales sur l’avenir de l’aide humanitaire dans une région où les besoins sont criants. Le Niger, confronté à des crises alimentaires, climatique et sécuritaire, dépend fortement des organisations internationales pour soutenir ses populations vulnérables. La suspension des activités du CICR, qui employait plus de 200 personnes dans le pays, risque d’aggraver la situation dans des zones comme Tillabéri et Diffa, où les violences ont déplacé des milliers de familles. Des ONG locales, comme l’Association pour le Développement Intégré, tentent de combler ce vide, mais leurs ressources restent limitées face à l’ampleur des besoins.

Sur la scène internationale, cette décision alimente le débat sur la neutralité des acteurs humanitaires. Le CICR, fondé en 1863, opère dans plus de 80 pays, souvent dans des contextes de guerre où sa neutralité est un gage d’accès aux populations. Les accusations de Tiani, bien qu’inédites, font écho à des critiques antérieures dans d’autres pays. En 2019, le Nigeria avait suspendu temporairement les activités de plusieurs ONG, accusées de fournir un soutien logistique à Boko Haram, une décision qui avait suscité des protestations internationales. La répétition de tels scénarios au Niger pourrait compliquer la coopération régionale dans la lutte contre le terrorisme, notamment au sein de la Force Conjointe Multinationale du lac Tchad, qui regroupe le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun.

Coopération régionale : Un avenir incertain pour le Sahel

En somme, le Niger se trouve à un carrefour. Les accusations portées par le général Tiani, si elles visent à galvaniser le soutien populaire en dénonçant des ingérences étrangères, risquent d’isoler davantage le pays, déjà en rupture avec la CEDEAO et sous sanctions internationales jusqu’en février 2024. La crédibilité des allégations reste en suspens, en l’absence de preuves publiques, tandis que le CICR appelle à un dialogue pour rétablir ses opérations. Dans un Sahel où les crises s’entrelacent, l’expulsion d’une organisation humanitaire de premier plan marque un tournant préoccupant, illustrant les défis d’une région en quête de souveraineté, mais confrontée à l’urgence de protéger ses populations. Alors que les regards se tournent vers Niamey, la question demeure : comment concilier sécurité et humanité dans un contexte dans lequel la méfiance règne en maître ?

Niger-Libye : le général Toumba à Benghazi pour renforcer les liens sécuritaires

Benghazi : le Niger et la Libye scellent leur alliance lors d’un vibrant hommage à l’opération Dignité

Ce mardi 27 mai 2025, la ville de Benghazi, bastion de l’est libyen, s’est parée de faste pour célébrer le 11ᵉ anniversaire de l’opération Dignité, une campagne militaire lancée en 2014 par le général Khalifa Haftar pour éradiquer les factions islamistes. Au cœur de cet événement, marqué par un défilé militaire grandiose, une présence remarquée : celle du général Mohamed Toumba, Ministre d’État nigérien de l’Intérieur, de la Sécurité publique et de l’Administration du territoire. À la tête d’une délégation de haut rang, sa visite à Benghazi, entamée la veille, traduit une ambition partagée entre le Niger et la Libye : tisser une coopération robuste face aux défis sécuritaires qui ébranlent le Sahel et le Maghreb.

Le général nigérien Mohamed Toumba s'est rendu à Benghazi pour l'anniversaire de l'opération Dignité, marquant un renforcement Benghazi en fête : un défilé symbole de résilience et d’alliance

Sous un ciel éclatant, les rues de Benghazi ont vibré au son des bottes et des blindés de l’Armée nationale libyenne (ANL), dirigée par le maréchal Haftar. Ce défilé, organisé pour commémorer l’opération Dignité, a rassemblé des milliers de soldats, des véhicules blindés, des hélicoptères et des chasseurs, dans une démonstration de force soigneusement chorégraphiée. D’ailleurs, depuis 2014, cette campagne a permis à l’ANL de reprendre le contrôle de Benghazi, chassant des groupes comme Ansar al-Sharia et l’État islamique, au prix de combats acharnés ayant coûté la vie à des centaines de combattants et de civils. Pour les habitants, cette célébration est autant un hommage aux sacrifices qu’un rappel de la détermination de l’ANL à imposer son autorité dans l’est du pays.

La présence du général Toumba, accueilli avec les honneurs militaires, ajoute une dimension régionale à l’événement. Représentant le Niger, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) aux côtés du Mali et du Burkina Faso, il incarne une volonté de solidarité face aux menaces communes. Selon des sources diplomatiques, sa participation reflète un renforcement des liens entre Niamey et Benghazi, dans un contexte où les deux nations partagent une frontière désertique de 354 kilomètres, poreuse aux trafics et aux incursions de groupes armés.

Coopération stratégique : Niamey et Benghazi face aux crises régionales

Les discussions entre la délégation nigérienne et les autorités libyennes, menées sous l’égide de Haftar et de figures comme Aguila Saleh, président de la Chambre des représentants, se veulent résolument pragmatiques. Au menu : la sécurité transfrontalière, la lutte contre le terrorisme et le contrôle des flux migratoires, qui font du corridor Niger-Libye une artère stratégique pour l’Afrique subsaharienne et l’Europe. Depuis le coup d’État de juillet 2023 au Niger, Niamey a réorienté ses alliances, se rapprochant de l’AES et de partenaires comme la Russie, qui soutient également l’ANL via des livraisons d’armes et la présence de l’Africa Corps, successeur du groupe Wagner.

Ces échanges s’inscrivent dans une dynamique amorcée en février 2024, lorsque Toumba, accompagné du ministre des Affaires étrangères Bakary Yaou Sangaré, avait déjà rencontré Saleh à Benghazi pour poser les jalons d’une alliance sécuritaire. Selon Africa Intelligence, ce rapprochement, béni par Moscou, vise à établir un axe politique et militaire le long de la frontière désertique, où les migrations et le trafic d’armes alimentent l’instabilité. La visite de Toumba, précédée par celle du fils de Haftar, Saddam, à Niamey le 22 mai 2025, illustre une réciprocité diplomatique croissante, renforcée par des intérêts économiques, notamment pétroliers, le Niger cherchant à diversifier ses partenaires pour l’exploitation du bloc de Bilma.

Un horizon d’unité face à l’adversité sahélienne

Cette visite, au-delà de son éclat protocolaire, porte un message d’unité dans une région fracturée. Le Niger, confronté à l’insécurité dans ses régions de Tillabéry et Diffa, et la Libye, divisée entre l’ANL à l’est et le Gouvernement d’accord national (GAN) à Tripoli, partagent un défi commun : neutraliser les groupes jihadistes qui exploitent les failles frontalières. La présence de Toumba à Benghazi, saluée par Haftar comme un geste de « fraternité sahélienne », traduit une ambition de construire un front régional résilient, loin des tensions avec la CEDEAO et des ingérences occidentales.

Alors que le défilé de Benghazi s’achève sous les applaudissements, la délégation nigérienne poursuit ses pourparlers, avec en toile de fond une question cruciale : cette alliance naissante pourra-t-elle transformer l’amour de la patrie en un rempart contre le chaos ? Dans un Sahel en ébullition, la réponse se dessine pas à pas, portée par des poignées de main et des engagements scellés sous le soleil libyen.

Niamey : le Niger et l’Iran scellent un pacte audacieux

Niamey, carrefour d’une alliance sécuritaire : un pacte audacieux entre le Niger et l’Iran pour contrer l’insécurité au sahel

Dans la chaleur vibrante de Niamey, un vent de coopération internationale a soufflé ce jeudi 8 mai 2025. Le général Mohamed Toumba, ministre d’État nigérien de l’Intérieur, de la Sécurité Publique et de l’Administration du Territoire, a accueilli une délégation iranienne de haut rang, menée par le général de brigade Ahmad Rezaei Radan, commandant des forces de sécurité de la République islamique d’Iran. Cette rencontre, marquée par des échanges fructueux et la signature d’un protocole d’accord, pose les jalons d’une collaboration ambitieuse entre Niger et l’Iran pour contrer l’insécurité galopante dans le Sahel. À l’heure où le Niger redéfinit ses alliances au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), ce partenariat s’annonce comme un tournant stratégique face aux défis du terrorisme, de la criminalité transfrontalière et du trafic de drogue.

Niamey : le Niger et l'Iran signent un accord sécuritaire stratégique contre l'insécurité au Sahel, marquant un tournant Face aux défis du Sahel : une rencontre de haut rang pour fixer les priorités de la coopération sécuritaire

Dès l’arrivée de la délégation iranienne, le 7 mai, l’atmosphère à Niamey s’est teintée d’une détermination palpable. La séance de travail, ouverte par une audience solennelle, a permis aux deux parties de dévoiler leurs arsenaux sécuritaires respectifs. Côté nigérien, le général Toumba a exposé les défis colossaux auxquels son pays fait face depuis le coup d’État du 26 juillet 2023 : insurrections jihadistes, porosité des frontières et instabilité régionale. Il a également souligné le rôle pivot du Niger au sein de l’AES, cette confédération formée avec le Mali et le Burkina Faso pour contrer les menaces communes loin des influences occidentales.

En écho, le général Radan a présenté l’organigramme des forces iraniennes, réputées pour leur expertise en matière de lutte antiterroriste et de contrôle des flux illicites. Cette transparence mutuelle a jeté les bases d’une coopération ciblée, axée sur des priorités claires : formation des forces nigériennes, partage d’intelligence et renforcement des capacités opérationnelles. Les discussions, d’une rare densité, ont abordé des enjeux cruciaux tels que le trafic de stupéfiants, la grande criminalité et la sécurisation des frontières, des fléaux qui gangrènent le Sahel et au-delà.

Niamey : le Niger et l'Iran signent un accord sécuritaire stratégique contre l'insécurité au Sahel, marquant un tournant Un partenariat concret le Niger et l’Iran qui redessine la géopolitique régionale : formations et échanges en vue

L’accord signé à l’issue de la rencontre ne se contente pas de promesses vagues. Au contraire, il institue un comité d’experts bilatéral, qui se réunira annuellement en alternance entre Niamey et Téhéran, chargé de fluidifier les échanges d’informations via Interpol et de coordonner les actions conformément aux futurs accords bilatéraux. Un engagement fort a également été pris : des éléments de la Police et de la Garde nationale nigériennes bénéficieront de formations spécialisées à l’Université de la Police iranienne, un établissement reconnu pour son excellence en matière de tactiques antiterroristes et de gestion de crises. Ce partenariat, par ailleurs, s’inscrit dans une dynamique plus large.

En effet, depuis la création de l’AES en septembre 2023, le Niger, sous la houlette du général Abdourahamane Tiani, cherche à diversifier ses alliés face au retrait des forces occidentales, notamment françaises et américaines. L’Iran, de son côté, qui a intensifié sa présence diplomatique au Sahel depuis 2023, voit dans cette coopération une opportunité de consolider son influence en Afrique, tout en partageant son savoir-faire sécuritaire forgé dans des contextes de haute tension. Des sources régionales indiquent que Téhéran, déjà engagé auprès du Mali et du Burkina Faso, ambitionne de devenir un acteur clé dans la lutte contre l’insécurité sahélienne, en complément de partenaires tels que la Russie.

Niamey : le Niger et l'Iran signent un accord sécuritaire stratégique contre l'insécurité au Sahel, marquant un tournant Perspectives et interrogations : bénéfices attendus pour le Niger et défis potentiels de cette alliance inédite

La rencontre s’est conclue sur une note de fraternité, matérialisée par un échange de cadeaux symboliques entre les deux délégations, un geste qui scelle l’amitié naissante entre Niamey et Téhéran. Mais au-delà des symboles, ce protocole d’accord ouvre des perspectives concrètes. En formant ses forces aux méthodes iraniennes, le Niger espère renforcer sa résilience face aux groupes armés qui sévissent dans la région du Liptako-Gourma, où les attaques jihadistes ont fait des milliers de victimes ces dernières années.

Le partage d’informations, quant à lui, pourrait entraver les réseaux de trafiquants qui exploitent la porosité des frontières sahéliennes. Cependant, ce rapprochement ne va pas sans interrogations. L’Iran, en effet, souvent critiqué pour ses méthodes répressives en interne, pourrait susciter des réserves parmi les partenaires traditionnels du Niger. De plus, l’intégration de ce partenariat dans le cadre de l’AES devra être harmonisée avec les ambitions du Mali et du Burkina Faso, eux-mêmes en quête de nouvelles alliances. Malgré ces défis, l’engagement des deux nations témoigne d’une volonté commune de redéfinir les paradigmes de la sécurité régionale.

Un pas majeur vers la souveraineté : Niamey redéfinit sa sécurité face aux tempêtes du Sahel

En scellant ce pacte, le Niger affirme sa détermination à reprendre en main son destin sécuritaire, loin des schémas imposés par les anciennes puissances coloniales. L’Iran, de son côté, consolide son rôle d’acteur incontournable dans un Sahel en pleine recomposition géopolitique. Alors que les drapeaux nigérien et iranien flottent côte à côte à Niamey, cette rencontre marque un jalon dans la lutte contre l’insécurité, portée par une vision audacieuse : celle d’une région souveraine, unie et résiliente face aux tempêtes du terrorisme et de la criminalité.

Un hommage solennel aux héros de Tongo Tongo : la bravoure immortelle du sergent-chef Bryan C. Black

Niamey, 8 avril 2025 – Une cérémonie empreinte de recueillement s’est tenu pour honorer la mémoire du sergent-chef Bryan C. Black, figure exemplaire des forces spéciales de l’armée américaine. À titre posthume, il a reçu la Silver Star, distinction d’un éclat rare qui consacre son héroïsme lors de l’embuscade terroriste survenue à Tongo Tongo, au Niger, en octobre 2017. En effet, ce jour-là, sous une tempête de projectiles, le sergent-chef Black s’est mué en rempart vivant, offrant à ses compagnons d’armes américains et nigériens un bouclier de chair et de courage. La Silver Star, troisième joyau dans la hiérarchie des honneurs militaires des États-Unis, vient auréoler un dévouement qui défie l’entendement, un acte dans lequel la vie d’autrui a prévalu sur la sienne propre.

Le sergent-chef Bryan C. Black reçoit à titre posthume la Silver Star pour son héroïsme lors de l’embuscade de Tongo Tongo en 2017, Bryan C. Black : un théâtre de bravoure face à l’adversité

L’embuscade de Tongo Tongo, assaut perfide orchestré par des forces terroristes, a mis à l’épreuve la trempe de soldats unis par un même idéal. Dans ce village reculé du Niger, l’ennemi a surgi, semant chaos et désolation. Pourtant, au cœur de cette tourmente, des âmes indomptables ont émergé. Le sergent-chef Black, animé par une vaillance qui transcende les mots, s’est dressé tel un phare dans la nuit, guidant ses camarades vers la survie au mépris de sa propre existence. Ainsi, par ses gestes, il a conjuré le désastre, permettant à d’autres d’échapper aux griffes d’une mort certaine. Son sacrifice, loin d’être isolé, s’inscrit dans une constellation d’actes héroïques illuminant cette sombre journée.

Une distinction au-delà des médailles

Par ailleurs, la Silver Star, qui ornera bientôt le souvenir du sergent-chef Black, n’est pas une simple parure de métal. Elle incarne la reconnaissance d’une nation envers un homme qui, sous une grêle de balles, a choisi l’abnégation comme étendard. Cette décoration, réservée aux faits d’armes d’une bravoure exceptionnelle, témoigne de la grandeur d’un soldat dont les actions ont redessiné les contours de l’espoir au sein du chaos. Elle le place aux côtés de ses frères d’armes, les sergents-chefs Jeremiah Johnson, Dustin Wright et LaDavid Johnson, déjà célébrés pour leur intrépidité. Ensemble, ils forment une phalange d’honneur, unis par un même serment : protéger, coûte que coûte.

Une fraternité scellée dans le sacrifice

Cet hommage ne saurait omettre les valeureux soldats nigériens tombés en ce jour funeste, compagnons indéfectibles des forces américaines. Le sous-officier Goube Mahamadou Issaka, le soldat de première classe Yacouba Issoufou, l’adjudant-chef Bague Soumana et le soldat de deuxième classe Abdoul Rachid Yerimah ont, eux aussi, offert leur souffle ultime pour conjurer la barbarie. À l’ambassade des États-Unis à Niamey, un jardin commémoratif élève leur mémoire en un sanctuaire de verdure, symbole d’une alliance forgée dans le feu et le sang. Ces héros, américains et nigériens, ont tissé un lien indissoluble, une fraternité qui résonne comme un défi lancé à la haine.

Un legs pour l’éternité

En ce jour où nous célébrons ces figures d’exception, leur sacrifice nous interpelle avec une force solennelle. La liberté, ce bien inestimable, se nourrit du courage de ceux qui, tels des sentinelles inébranlables, se dressent face aux ténèbres. Nous honorons leur mémoire non par de vaines paroles, mais par une promesse : celle d’incarner, dans nos vies, la solidarité qu’ils ont portée jusqu’à leur dernier souffle. Leur bravoure, gravée dans les annales du temps, nous enjoint de veiller les uns sur les autres, car c’est dans cet élan collectif que perdure leur victoire sur l’oubli. Ainsi, le flambeau qu’ils ont brandi continue d’illuminer notre chemin vers un horizon de paix.