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Cure Salée 2025 : Ingall rallume la flamme du désert

Sous l’impulsion du gouverneur d’Agadez, Ingall prépare activement la Cure Salée 2025, entre traditions millénaires et enjeux contemporains.

 

Agadez, 23 septembre 2025— Dans les dunes infinies du Sahara nigérien, où le vent porte encore l’écho des caravanes ancestrales, Ingall s’apprête à revivre sa légende. Ce mardi, sous un ciel d’azur impitoyable, le Général de Division Ibra Boulama Issa, gouverneur de la région d’Agadez, a foulé le sable ocre de cette oasis touareg pour allumer la mèche des préparatifs de la Cure Salée 2025. Loin des tumultes urbains, cet événement millénaire – un ballet séculaire de chameaux, de sel et de traditions nomades – promet de rassembler des milliers d’âmes, rappelant au monde que le désert n’est pas un vide, mais un pouls vivant de culture et de résilience.

Une délégation mobilisée pour honorer les racines

 

À la tête d’une imposante délégation mêlant uniformes militaires et tenues civiles, le gouverneur est arrivé en fin de matinée à l’entrée d’Ingall, accueilli par un cortège d’autorités locales. En tête : le préfet du département d’Ingall et l’administrateur délégué de la commune rurale, figures emblématiques de cette terre ancestrale où chaque geste compte. Parmi les compagnons de voyage, on notait la présence discrète mais essentielle du directeur régional de l’élevage et de son homologue de l’urbanisme, gardiens des équilibres entre modernité et héritage.

 Le Général Ibra Boulama Issa a visité les sites où sont en cours les préparatifs de la Cure salée à Ingall. Ce rendez-vous culturel et pastoral emblématique du Sahara nigérien s’annonce comme un carrefour de résilience, d’économie et de mémoire.  Le Général Ibra Boulama Issa a visité les sites où sont en cours les préparatifs de la Cure salée à Ingall. Ce rendez-vous culturel et pastoral emblématique du Sahara nigérien s’annonce comme un carrefour de résilience, d’économie et de mémoire.

Des infrastructures pensées pour l’accueil et la santé

 

La mission, précise et méthodique, s’est ouverte sur le cœur battant de l’événement : le site emblématique de la Cure Salée. Accompagné des autorités administratives et coutumières d’Ingall, le Général Boulama Issa a arpenté les lieux, scrutant chaque avancée avec l’œil aiguisé d’un stratège. Les techniciens et responsables des commissions ont déroulé sous ses yeux un tableau vivant des travaux en cours : la réhabilitation du portique d’entrée, symbole d’accueil millénaire ; l’édification de latrines hygiéniques pour préserver la santé des festivaliers ; la confection méticuleuse de cases traditionnelles, ces abris en palmes qui évoquent les campements des anciens ; et enfin, la restauration de la tribune officielle, où les discours et les chants résonneront bientôt.

À chaque halte, les explications ont fusé, claires et factuelles.

« Nous visons l’excellence pour honorer nos traditions tout en les adaptant aux exigences d’aujourd’hui », a confié un responsable des travaux, sous le regard approbateur du gouverneur.

Ces gestes ne sont pas anodins : la Cure Salée, qui se tiendra dans les semaines à venir, n’est pas qu’une foire au sel – c’est un rituel vital pour les éleveurs touaregs, un carrefour économique où se négocient bêtes et minerais, et un festival culturel qui attire également curieux du monde entier.

Le pastoralisme au cœur des priorités

 

Mais le gouverneur n’a pas limité sa visite à la pierre et au bois. Poursuivant son périple, il a saisi l’occasion pour aborder un enjeu crucial du pastoralisme saharien : la santé du cheptel. Sur le site dédié à la vaccination, en présence du directeur régional et départemental de l’élevage, le Général Boulama Issa a donné le coup d’envoi symbolique de la campagne contre les maladies des petits ruminants. Une initiative stratégique, alors que les troupeaux – ces trésors nomades – se préparent à converger vers Ingall.

Le décor était saisissant : des enclos improvisés sous le soleil de plomb, des seringues prêtes au combat, et des bêtes aux regards calmes, confiantes dans les mains expertes des vétérinaires. Par ailleurs, le gouverneur a écouté, interrogé, absorbé. La situation du cheptel a été passée au crible : effectifs, vulnérabilités, logistique. Les responsables ont aussi détaillé le déroulement de la campagne, la disponibilité des produits pharmaceutiques et des aliments pour bétail, soulignant les mesures pour une couverture vaccinale totale.

« Aucune faille ne sera tolérée ; le bien-être de nos troupeaux est la clé de notre survie collective », a affirmé le directeur régional, répondant point par point aux questions incisives du gouverneur.

Le personnel médical, aligné comme une garde d’honneur, a réitéré ses engagements : une opération fluide, inclusive, pour protéger l’héritage vivant du désert.

 Le Général Ibra Boulama Issa a visité les sites où sont en cours les préparatifs de la Cure salée à Ingall. Ce rendez-vous culturel et pastoral emblématique du Sahara nigérien s’annonce comme un carrefour de résilience, d’économie et de mémoire.  Le Général Ibra Boulama Issa a visité les sites où sont en cours les préparatifs de la Cure salée à Ingall. Ce rendez-vous culturel et pastoral emblématique du Sahara nigérien s’annonce comme un carrefour de résilience, d’économie et de mémoire.
Une vision stratégique pour un désert vivant

Cette visite, loin d’être une simple formalité administrative, trace les contours d’un Niger qui conjugue urgence et mémoire. À l’heure où le changement climatique ronge les oasis et où les traditions peinent à survivre, la Cure Salée 2025 émerge comme un phare. Elle promet non seulement des spectacles envoûtants – danses, musiques, et ce sel blanc qui lie les hommes aux bêtes – mais aussi des opportunités économiques pour une région souvent reléguée aux marges. En somme, Ingall ne se contente pas de préserver ses traditions : elle les projette vers l’avenir.

À l’issue de cette mission, une dynamique s’installe : celle d’un Niger qui conjugue mémoire et innovation. Reste à voir, dans les jours à venir, si les préparatifs tiendront leurs promesses face aux défis du désert. Une chose est sûre : Ingall vibre déjà d’une énergie rare, prête à captiver le monde.

Niamey : les épouses des FDS unissent leurs voix pour le Sahel

À Niamey, les épouses des FDS du Niger préparent un forum inédit pour renforcer la résilience des familles sahéliennes. Une mobilisation historique au cœur de l’Alliance des États du Sahel.

Niamey, 18 septembre 2025 – Dans l’intimité des foyers nigériens, maliens et burkinabè, des femmes portent un poids invisible : celui d’aimer et de soutenir des héros en uniforme. Ce jeudi à Niamey, les épouses des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) du Niger se réunissent pour préparer un événement historique : le tout premier Forum sous-régional des épouses des Corps Habillés de l’Alliance des États du Sahel (AES), prévu au Burkina Faso.

Placée sous le thème « Les épouses des FDS de l’AES face aux défis sécuritaires : ensemble, construisons la résilience », cette rencontre prend la forme d’un atelier de validation des documents, organisé sur trois jours. En fait, elle rassemble des femmes déterminées à transformer leur courage silencieux en une force collective. Ce n’est pas simplement une réunion : c’est un cri du cœur pour reconnaître et soutenir celles qui, dans l’ombre, portent les familles et les communautés du Sahel.

Des piliers méconnus face à l’adversité

 

Mme Mody Safiatou Moussa, coordinatrice des épouses des FDS du Niger, a donné le ton lors de l’ouverture de l’atelier. Avec une émotion palpable, elle a rappelé le rôle crucial de ces femmes :

« Derrière chaque soldat, chaque mission de sécurité, il y a une épouse qui vit dans l’angoisse des absences, l’incertitude des combats, et parfois le chagrin de la perte. »

En effet, ces femmes, mères, éducatrices, et piliers familiaux, incarnent une résilience hors du commun. Leur quotidien, marqué par les sacrifices et une vigilance constante, est rarement mis en lumière. Pourtant, comme l’a souligné Mme Mody, « leur force est aussi essentielle à la stabilité sociale et communautaire ».

Par ailleurs, l’atelier, qui se déroule à Niamey, vise à valider un document stratégique qui servira de feuille de route pour le forum. Ce texte, fruit d’une analyse approfondie de la situation des épouses des FDS au Burkina Faso, au Mali et au Niger, ne se limite pas à dresser un constat.

Il propose quatre axes d’action concrets : la santé mentale et la gestion du stress, la communication conjugale en temps de crise, la prise en charge psychosociale avec un volet juridique, et l’autonomisation économique des femmes. Ces priorités, pragmatiques et ambitieuses, visent en fait à transformer les défis en opportunités, en offrant à ces femmes des outils pour se reconstruire et prospérer.

À Niamey, les épouses des FDS du Niger lancent un atelier stratégique en vue du premier Forum sous-régional de l’AES. Objectif : transformer leur résilience silencieuse en force collective face aux défis du Sahel.

Un soutien sans faille des autorités

 

Le Colonel-Major Dodo Boubacar, Directeur Central du Service de Santé des Armées et de l’Action Sociale, a salué l’engagement des épouses des FDS, soulignant ainsi leur capacité à « surmonter les traumatismes et à bâtir une solidarité agissante ». Il a également réaffirmé l’appui indéfectible de la hiérarchie des FDS et des hautes autorités nigériennes, promettant un accompagnement dans toutes les initiatives visant à améliorer les conditions de vie de ces femmes au sein de la confédération AES. « Votre résilience est une source d’inspiration », a-t-il déclaré, encourageant les participantes à poursuivre leur mission avec détermination.

À Niamey, les épouses des FDS du Niger lancent un atelier stratégique en vue du premier Forum sous-régional de l’AES. Objectif : transformer leur résilience silencieuse en force collective face aux défis du Sahel.

Un forum pour changer la donne

 

Prévu au Burkina Faso, le Forum des épouses des FDS de l’AES s’annonce comme un moment charnière. En réunissant les épouses des trois pays, il permettra de tisser des réseaux de solidarité, de partager des expériences et de mettre en œuvre des solutions concrètes. Les discussions à Niamey, qui s’étendent sur trois jours, sont une étape cruciale pour garantir que le document final reflète les réalités du terrain et les aspirations des femmes concernées. Des experts et des représentantes travaillent main dans la main pour peaufiner cette feuille de route, qui pourrait devenir un modèle pour d’autres régions confrontées à des défis similaires.

En somme, Niamey célèbre ces femmes qui, dans l’ombre des uniformes, portent une part essentielle de la résilience du Sahel. En validant les bases de ce forum inédit, elles construisent un avenir où leur force est reconnue, soutenue et amplifiée. Dans une région marquée par l’insécurité et les crises, l’initiative portée par les épouses des FDS de l’AES est une lueur d’espoir. Elle rappelle aussi que la véritable force d’une nation réside dans celles qui, par leur courage discret, tiennent le foyer et la communauté debout. L’enjeu désormais consiste à traduire les engagements en actions concrètes sur le terrain, capables de soulager durablement le fardeau invisible que portent ces femmes au quotidien.