Niger- Médias Archives - Journal du Niger

AES : lancement de la radio « Daandè Liptako » contre la désinformation

Ouagadougou, 27 novembre 2025 – Un nouveau front s’ouvre dans la bataille de l’information au Sahel.  En effet, le mercredi, les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger ont paraphé le protocole d’accord créant la toute première radio confédérale de l’Alliance des États du Sahel (AES). Baptisée « Daandè Liptako »« La Voix du Liptako » en peulh –, cette station entend devenir l’arme médiatique des trois pays face à ce qu’ils qualifient de « guerre informationnelle » orchestrée depuis l’extérieur.

La cérémonie s’est déroulée en marge de la réunion préparatoire du deuxième sommet AES, en présence des ministres Karamoko Jean-Marie Traoré (Burkina), Abdoulaye Diop (Mali) et Bakary Yaou Sangaré (Niger).

Daandè Liptako : une radio pour « dire la vérité du Sahel »

 

Dans un contexte où les trois capitales accusent régulièrement les médias occidentaux et certains voisins de relayer des « narratifs hostiles », Daandè Liptako se fixe une mission claire : devenir le porte-voix officiel de l’AES. Elle vise ainsi à promouvoir l’unité confédérale et à contrer les campagnes de désinformation, notamment sur les opérations anti-terroristes.

Émettant depuis Ouagadougou (siège principal), avec des relais puissants à Bamako et Niamey, la station diffusera en français, arabe, haoussa, bambara, peul, songhaï, zarma et tamasheq. Des émissions d’information, des magazines de décryptage et des débats citoyens sont déjà en préparation.

 

Un enjeu stratégique plus décisif que la télévision

 

Le top départ officiel de la station sera donné lors du prochain sommet des chefs d’État AES, les 22 et 23 décembre à Bamako.

Bien que l’AES ait déjà une chaîne de télévision en phase de test, la radio représente un enjeu stratégique bien plus décisif. En effet, la radio reste le média roi dans les zones rurales où vit l’immense majorité de la population sahélienne, garantissant ainsi une pénétration maximale de l’information officielle.

Ouagadougou : L'AES crée sa radio confédérale "Daandè Liptako" (La Voix du Liptako). Objectif : devenir le porte-voix officiel et contrer la "guerre informationnelle" dans le Sahel.

Daandè Liptako : une nouvelle étape vers la souveraineté du récit

 

« Pendant trop longtemps, on a laissé d’autres raconter notre histoire. Aujourd’hui, c’est fini », a commenté un haut responsable burkinabè. Ce message résonne comme un avertissement : l’AES ne se contentera plus de répondre aux attaques informationnelles, mais entend désormais fixer elle-même l’agenda.

Avec Daandè Liptako, la confédération passe à la vitesse supérieure dans sa quête de souveraineté, y compris sur les ondes. Et dans le Sahel où chaque mot peut peser plus lourd qu’une kalachnikov, cette voix nouvelle risque de porter très loin.

Niger : les radios communautaires en première ligne contre la désinformation

Niamey, 26 novembre 2025 – Le Palais des Congrès de Niamey a vibré hier sous le poids d’une urgence peu commune : transformer les radios communautaires en véritables boucliers contre la guerre informationnelle que mènent les groupes armés au Sahel. En effet, organisé par le ministère de la Communication avec l’appui de l’UNICEF, le tout premier Forum national des radios communautaires a été lancé sous le haut patronage du Premier ministre Ali Mahamane Lamine Zeine.

Plus de 200 participants – directeurs de radios rurales, animateurs, chefs de canton, maires, imams et représentants de la société civile – ont répondu présents. En effet, dans un pays où 80 % de la population vit en zone rurale et où la radio reste le média le plus écouté, les groupes terroristes inondent les ondes de fausses nouvelles et de rumeurs ethniques. Face à cela, le gouvernement a décidé de contre-attaquer sur le même terrain.

Niger : Le Forum national des radios communautaires (Min. Communication/UNICEF) lance un réseau d'alerte. Objectif : transformer les radios rurales en rempart contre la propagande et la désinformation des groupes armés.

La Parole, nouvelle arme de paix massive

 

« Nos radios communautaires ne sont pas seulement des haut-parleurs. Elles sont les gardiennes de la vérité dans nos villages », a déclaré le ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le général Mohamed Toumba. Il a ajouté : « Aujourd’hui, nous vous donnons les outils pour que la voix de la paix soit plus forte que celle de la haine. »

Pendant trois jours, les participants prendront part à des ateliers pratiques : apprendre à vérifier une information avant de la diffuser, à aborder les sujets sensibles — tels que les conflits entre agriculteurs et éleveurs ou les rumeurs concernant l’armée — sans attiser les tensions, et à produire des émissions participatives capables de renforcer la confiance des citoyens. L’UNICEF, qui finance une grande partie du forum, mettra également l’accent sur la protection des enfants dans les contenus.

Radios communautaires: vers un dispositif national d’alerte précoce

 

Plusieurs intervenants ont rappelé l’urgence de la situation. Un chef traditionnel de Tillabéri, région martyre des attaques djihadistes, a témoigné : « Chez nous, quand une fausse nouvelle passe à la radio, le lendemain il y a des morts. Par conséquent, je viens chercher les armes pour que plus jamais une rumeur ne tue mes enfants. »

À la tribune, le ministre de la Communication, M. Sidi Mohamed Raliou, a annoncé la création prochaine d’un « réseau national d’alerte précoce médiatique ». Concrètement, dès qu’elles détectent une rumeur dangereuse, les radios communautaires coordonnent immédiatement leur action pour diffuser la version officielle et apaisée des faits.

Niger : Le Forum national des radios communautaires (Min. Communication/UNICEF) lance un réseau d'alerte. Objectif : transformer

Radios communautaires : un Code de bonne conduite « Made in Niger »

 

En somme, à l’issue du forum, les participants adopteront une charte nationale des radios communautaires, avec des engagements précis : refus de diffuser des messages de haine, vérification systématique des sources, et priorité donnée aux langues nationales (haoussa, zarma, peulh…).

Pour Fatima, animatrice d’une radio à Dosso, ce forum marque un tournant. « Auparavant, on nous accusait parfois d’être des relais involontaires de la propagande. Désormais, nous serons formés, équipés et reconnus comme acteurs de la paix », confie-t-elle.

Dans un Niger où la parole peut encore faire basculer un village dans la violence, ce forum est une prise de position stratégique. La guerre se gagne aussi sur les ondes, et cette fois, l’État a décidé de ne plus laisser le champ libre à ses ennemis.

Le Niger trace sa route médiatique : deux comités pour une information sécurisée

Dans un contexte sahélien fragilisé par les crises sécuritaires et la désinformation galopante, le Niger engage une réforme ambitieuse de son écosystème médiatique. Deux comités viennent d’être installés pour bâtir une gouvernance durable de l’information et contrer les dérives numériques. 

 

Niamey, 23 octobre 2025 – À l’heure où les flux numériques redessinent les contours de la vérité publique, le Niger franchit un nouveau cap stratégique. Le mercredi, le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Adji Ali Salatou, a donné son aval à deux instances majeures : d’une part, un comité chargé d’élaborer une feuille de route décennale pour le secteur médiatique ; d’autre part, une structure dédiée à la lutte contre les infox et les discours toxiques en ligne. Ensemble, ces initiatives traduisent une volonté politique affirmée de renforcer la souveraineté informationnelle du pays, dans un contexte où l’information constitue à la fois une arme et un bouclier.

Le Niger lance deux comités pour structurer sa politique médiatique et lutter contre la désinformation en ligne.

Une cérémonie sobre pour une ambition nationale

 

La cérémonie, sobre mais hautement symbolique, s’est tenue dans les couloirs du ministère, en présence d’un cercle restreint de journalistes et d’experts. En premier lieu, le Comité National pour la Politique Nationale de la Communication (PNC) 2026-2035 a été officiellement investi. Composé d’une vingtaine de membres issus des sphères administrative, journalistique et associative, ce comité aura pour mission de dessiner les contours d’un plan ambitieux.

Vers une gouvernance claire du paysage médiatique

 

Concrètement, il s’agira pour eux de poser les fondations d’une gouvernance claire du paysage médiatique nigérien, en identifiant les chantiers prioritaires tels que la formation des professionnels, la régulation des contenus ou encore l’accès équitable aux ondes.

« Ce sera notre boussole pour les dix prochaines années », glisse un participant sous couvert d’anonymat, insistant sur le rôle structurant que ce texte jouera pour les institutions, les rédactions et les partenaires internationaux.

Le Niger lance deux comités pour structurer sa politique médiatique et lutter contre la désinformation en ligne.

Une riposte organisée contre la désinformation

 

Dans la foulée, le second comité a attiré tous les regards, tant l’urgence de sa mission semble évidente. Baptisé Comité Ad-hoc pour la Stratégie Nationale de Renforcement de l’Intégrité de l’Information et de Lutte contre la Désinformation, il s’attaque de front à un fléau globalisé : rumeurs virales, campagnes de dénigrement, appels à la haine… autant de menaces qui gangrènent les réseaux sociaux et fragilisent la cohésion nationale.

 

Former, alerter, modérer : les leviers d’action de la nouvelle politique médiatique

 

Face à ce défi, l’instance promet une approche équilibrée, ferme mais non liberticide. Au programme : des outils pédagogiques pour sensibiliser le grand public à la détection des fausses informations, des formations ciblées pour renforcer les compétences numériques des rédactions, ainsi que le déploiement de systèmes d’alerte rapide.

« Dans un monde saturé de bruit, il faut des garde-fous intelligents », confie une source proche du dossier, évoquant des partenariats potentiels avec des plateformes technologiques pour une modération locale et éthique.

Le Niger lance deux comités pour structurer sa politique médiatique et lutter contre la désinformation en ligne.

Un discours mobilisateur du ministre Salatou

 

Devant les membres fraîchement nommés, le ministre Salatou n’a pas ménagé ses mots pour galvaniser les troupes. « Votre charge est ardue, mais vitale pour le destin de notre nation », a-t-il déclaré, sur un ton empreint de gravité et de solennité. Il a esquissé les contours d’un avenir souhaité : un Niger maître de son récit collectif, où les citoyens ne sont plus otages de narratifs importés, mais deviennent les artisans d’une parole enracinée dans la transparence et le respect.

 

Une communication qui rassemble

 

Au-delà du rituel protocolaire, cette double installation marque un tournant stratégique pour le Niger. Dans un contexte sahélien où les crises sécuritaires exacerbent les fractures sociales, ces comités pourraient bien incarner les architectes d’une résilience informationnelle durable. Reste à savoir s’ils parviendront à transformer ces ambitions en actes concrets. Les premiers drafts, attendus d’ici mi-2026, en diront long. En attendant, à Niamey, l’air vibre d’un espoir prudent : celui d’une communication qui rassemble, plutôt que de diviser.

 

Le Niger forme ses journalistes pour renforcer la gouvernance locale

Niamey : Les journalistes du Niger affûtent leurs plumes pour la décentralisation

 

Niamey, 8 septembre 2025 – Ce lundi, un vent d’apprentissage et d’engagement souffle sur Niamey. Sous l’égide de l’Administrateur Délégué de la Ville de Niamey, également Président de l’Association des Municipalités du Niger, un atelier de formation d’envergure a réuni des journalistes des huit régions du pays. L’objectif : outiller ces acteurs clés des médias pour qu’ils deviennent des relais incontournables de la décentralisation et de la bonne gouvernance.

Les journalistes nigériens se forment pour un journalisme d’impact !

 

Organisée en partenariat avec le Programme de Décentralisation et de Gouvernance Locale (ProDec/GIZ) et le Réseau des Journalistes en Décentralisation, cette initiative s’articule autour d’un thème fédérateur : « Décentralisation et Bonne Gouvernance ». Dans cette perspective, elle ambitionne également de doter les professionnels des médias d’une compréhension fine des enjeux liés aux réformes territoriales, au développement durable et à l’implication citoyenne. À travers des sessions dynamiques, les journalistes sont appelés à mieux informer et sensibiliser les populations, renforçant ainsi le dialogue entre les collectivités et les citoyens.

À Niamey, un atelier national réunit des journalistes des huit régions pour les outiller sur les enjeux de la décentralisation et de la bonne gouvernance, avec l’appui du ProDec/GIZ et du Réseau des Journalistes en Décentralisation. À Niamey, un atelier national réunit des journalistes des huit régions pour les outiller sur les enjeux de la décentralisation et de la bonne gouvernance, avec l’appui du ProDec/GIZ et du Réseau des Journalistes en Décentralisation.

Des experts au service du développement local

 

Pour garantir des échanges de haut vol, deux experts de renom animent la formation. En effet, M. Idi Daouda, administrateur civil et spécialiste nigérien de la décentralisation, partage son expertise en gouvernance locale et développement territorial. À ses côtés, M. Kinninvo Sègbégnon Franck, expert béninois en communication et journalisme, apporte son savoir en évaluation des politiques publiques et relations internationales. Ensemble, ils offrent aux participants des outils concrets pour décrypter les dynamiques locales et relayer les actions des municipalités avec clarté et impact.

Une étape décisive pour le Niger

 

En somme, cette formation, loin d’être un simple atelier, incarne une vision : celle d’un journalisme éclairé, capable de catalyser une démocratie locale plus robuste. En présence du Directeur de ProDec/GIZ et du Président du Réseau des Journalistes en Décentralisation, cet événement marque une étape décisive pour un Niger où l’information devient un levier de transformation et de participation citoyenne.

Le succès de cette formation pourrait-il ouvrir la voie à des initiatives similaires dans d’autres secteurs, afin de faire du journalisme un moteur de changement et de transparence pour tout le pays ?

 

 

Lutte contre la désinformation : un atelier pour armer les autorités locales de Dosso

À Dosso, les autorités locales unissent leurs forces contre la désinformation pour préserver la paix sociale.

 

Dosso, 28 août 2025 Dans une salle réunissant responsables administratifs, forces de sécurité et acteurs de la communication, la région de Dosso a lancé aujourd’hui  un atelier stratégique visant à outiller ses autorités municipales contre un fléau qui fragilise les sociétés : la désinformation.

 

Un atelier pour contrer l’impact corrosif des fausses nouvelles

 

Présidée par le Colonel-major Bana Alhassane, Gouverneur de la région, la rencontre s’inscrit dans le cadre du projet régional LAAFI-KIBARU, Informer pour la Paix. Porté par Search For Common Ground en partenariat avec APAC-Niger, ce programme se déploie au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Face à l’extension des menaces sécuritaires à une région autrefois épargnée, le gouverneur a alerté sur l’impact corrosif des fausses informations et des discours de haine sur la cohésion sociale.

 

Des élus locaux formés à la détection des fausses informations

 

L’atelier a pour ambition de transmettre aux élus locaux des méthodes concrètes pour détecter, analyser et neutraliser les contenus trompeurs. L’objectif est clair : renforcer la résilience communautaire et garantir la circulation d’informations fiables. L’atelier invite également les participants à devenir, dans chacune de leurs communes, des relais de vigilance et des promoteurs d’une communication responsable.

Désinformation  : un appel à l’unité face à la manipulation de l’information

 

La présidente régionale d’APAC-Niger, Mme Amadou Rachida Nawada, a insisté sur la nécessité d’une collaboration étroite entre autorités, leaders communautaires et médias pour bâtir un front commun contre la manipulation de l’information. Elle a exprimé le souhait que cet atelier marque le point de départ d’initiatives durables de sensibilisation, dans l’intérêt de la paix et de la stabilité locales.

 

Un front commun pour un avenir de paix et de stabilité au Niger

 

En somme, les autorités de la région de Dosso s’attaquent de front à un problème qui menace la cohésion sociale et la stabilité de la région. Cet atelier est un pas dans la bonne direction pour faire de Dosso une région exemplaire en matière de lutte contre la désinformation. Reste à savoir si les autorités locales sont prêtes à mettre en pratique les leçons de cette formation pour protéger leurs communautés. Cette initiative pourrait-elle être étendue à l’ensemble du pays pour créer un front national contre la désinformation ?

Souley Moutari rafle le Grand Prix du journalisme culturel en Afrique

À Ouidah, la culture francophone célèbre ses bâtisseurs : le Niger s’illustre avec éclat grâce à Souley Moutari, lauréat du Grand Prix Cultura Afrique Francophone 2025, pour son œuvre dédiée à la mémoire vivante d’Agadez.

 

Niamey, 27 août 2025– Le 23 août dernier, le Niger a inscrit son nom en lettres d’or au palmarès du Prix Cultura Afrique Francophone. En effet, à la Maison de la Culture de Ouidah, le journaliste culturel Souley Moutari, représentant l’Office National d’Édition et de Presse (ONEP), a remporté le Grand Prix de cette 4ᵉ édition pour son œuvre qui porte sur les défis de la gestion et de la conservation du Centre historique d’Agadez, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

D’ailleurs, cette distinction, au-delà de l’excellence journalistique, consacre un engagement profond pour la valorisation du patrimoine sahélien et réaffirme la place du Niger dans les dynamiques culturelles régionales.

 

Souley Moutari : une œuvre ancrée dans le territoire, portée par la mémoire et la transmission

 

Sélectionnée parmi 34 productions originales issues de huit pays francophones d’Afrique de l’Ouest, l’œuvre de Souley Moutari a séduit le jury par sa qualité, son originalité et son engagement. En effet, son travail interroge les enjeux de conservation du patrimoine architectural et immatériel d’Agadez, une ville-carrefour de l’histoire sahélienne, et met en lumière les tensions entre modernité, mémoire et gouvernance locale.

À travers une écriture sensible et documentée, le lauréat donne une voix aux acteurs du terrain, valorise les savoirs locaux et propose une vision du patrimoine comme un levier de cohésion et de développement.

 

Souley Moutari : une double victoire saluée par une standing ovation

 

Devant un public nombreux et des personnalités engagées pour la culture, le Maire de Ouidah, Christian Mawugnon Houetchenou, a annoncé le nom du lauréat avec fierté, saluant l’honneur fait au Niger. Par ailleurs, un moment fort a suivi cette annonce : la remise du trophée, marquée par des acclamations nourries et des félicitations venues de tous les horizons — jury, commissariat général, partenaires, confrères finalistes et membres de l’assistance.

Souley Moutari, déjà lauréat de la catégorie presse écrite, a exprimé sa gratitude à Allah (SWT) et dédié cette double distinction à son pays, au journalisme culturel et à tous ceux qui œuvrent pour que la culture soit reconnue comme un identifiant fondamental.

 

Un prix qui renforce la coopération culturelle régionale

 

Le Prix Cultura Afrique Francophone, porté par Sion Médias Group, le Réseau des Journalistes Culturels Francophones d’Afrique de l’Ouest (RJCFAO) et Nord-Ouest Cultures, avec le soutien d’institutions culturelles sous-régionales, vise à promouvoir l’excellence dans le journalisme culturel. Il récompense chaque année des productions dans les catégories presse écrite, presse numérique, radio et télévision.

Après trois éditions tenues à Abidjan, cette 4ᵉ édition à Ouidah, sous le thème « Culture, héritage et patrimoine », s’est déroulée dans une ambiance festive ponctuée de prestations artistiques vibrantes, qui reflètent la diversité et la vitalité culturelle ouest-africaine.

 

Souley Moutari : une consécration qui inspire et mobilise

 

En saluant les autres finalistes — Faskoye Diahara (Mali), Bérénice Gainsi (Bénin) et Fabrice N’De (Côte d’Ivoire) — Souley Moutari a appelé à une mobilisation collective autour du journalisme culturel, espérant que cette initiative suscite l’émulation et renforce les vocations.

Son parcours, sa plume et son engagement incarnent une vision du journalisme comme outil de transmission, de valorisation territoriale et de mobilisation citoyenne. Une vision que le Prix Cultura Afrique Francophone vient consacrer, et que le Niger porte désormais avec fierté.

Cette victoire, saluée à juste titre, ouvre une brèche prometteuse. Elle soulève néanmoins une double exigence : encourager l’engagement journalistique en faveur du patrimoine, et inscrire cette reconnaissance dans une stratégie nationale de protection et de valorisation culturelle.

Niger : Deux journalistes d’Agadez emprisonnés

L’Étau se resserre sur la liberté d’informer au  Niger : la liberté de la presse en danger ! Deux journalistes incarcérés, Agadez sous choc !

Dans l’aridité brûlante d’Agadez, carrefour saharien du Niger, un vent d’inquiétude souffle désormais sur les voix libres. Ce 13 juin 2025, le tribunal militaire de Niamey a frappé d’un coup sévère la liberté de la presse en plaçant sous mandat de dépôt deux journalistes de la radio Sahara FM, Hamid Mahmoud et Mahamane Bachir. Les autorités les ont incarcérés à la maison d’arrêt de Kollo, à une trentaine de kilomètres de la capitale. Accusés d’« atteinte à la défense nationale » et de « complot contre l’autorité de l’État », ils paient le prix fort d’un journalisme audacieux dans un pays où la parole critique s’apparente de plus en plus à un défi périlleux. Leur consœur, Massaouda Jaharou, bien que libérée provisoirement, demeure sous la coupe de la justice à Niamey, suspendue à l’incertitude d’une enquête opaque.

 Sahara FM : la vengeance d’une information jugée « sensible»

L’affaire trouve ses racines dans la nuit du 9 au 10 mai, lorsque les forces de l’ordre ont interpellé ces trois figures de Sahara FM, pilier de l’information dans le nord nigérien, à Agadez.  Par ailleurs, leur tort est d’ avoir relayé une information sensible, tirée du site LSI Africa, évoquant une prétendue rupture des liens sécuritaires entre le Niger et la Russie, partenaire stratégique de la junte au pouvoir depuis le coup d’État de juillet 2023. Après une brève libération le 9 mai, les journalistes furent de nouveau arrêtés, puis transférés le 14 mai à Niamey sous escorte. Dès lors, ils se sont retrouvés plongés dans un maelström judiciaire où les charges, lourdes et vagues, semblent taillées pour museler toute voix dissidente.

 Niger : la liberté de la presse étranglée, un triste bilan se dessine

Ce n’est pas la première fois que Sahara FM, fondée en 2003 et profondément ancrée dans les réalités du désert, se heurte à l’ire des autorités. En 2008, sous le régime de Mamadou Tandja, la station fut déjà réduite au silence pour avoir donné voix aux victimes d’abus militaires. Aujourd’hui, l’histoire se répète sous une forme plus insidieuse et préoccupante. Le Niger, classé 83ᵉ au classement 2025 de Reporters sans Frontières pour la liberté de la presse, glisse dangereusement vers un climat où le journalisme indépendant devient un acte de bravoure quotidien. En effet, l’arrestation de ces reporters s’inscrit dans une litanie de répressions : en 2024, les autorités nigériennes ont emprisonné Idrissa Soumana Maiga, directeur de L’Enquêteur, pour un article sur des écoutes russes présumées, tandis qu’elles ont suspendu d’autres médias internationaux pour leur couverture des crises sécuritaires.

Appels à la libération des journalistes : la communauté internationale s’indigne

La Media Foundation for West Africa (MFWA) et le Comité pour la Protection des Journalistes (CPJ) ont vivement dénoncé une « atteinte grave » à la liberté d’expression, exhortant Niamey à libérer ces journalistes sans condition. À Agadez, où Sahara FM donne voix aux communautés marginalisées et souvent oubliées, cette affaire résonne comme un avertissement clair et glaçant : informer, c’est risquer l’exil ou les fers de la prison. Pourtant, loin d’éteindre les consciences et la soif de vérité, cette répression pourrait bien galvaniser une résistance silencieuse, portée par ceux qui, comme Mahmoud, Bachir et Jaharou, refusent de plier sous la censure et continuent de croire en leur mission.

Dans un Niger en quête de souveraineté, où les alliances géopolitiques tanguent et où l’insécurité gronde à ses frontières, le sort de ces journalistes pose une question lancinante et fondamentale : peut-on réellement bâtir une nation forte et résiliente en bâillonnant ses messagers, ceux-là mêmes qui éclairent la lanterne du peuple ? À Kollo, derrière les murs froids de la prison, deux voix courageuses attendent justice. À Niamey, une troisième retient son souffle dans l’attente d’une décision. Et dans le vaste désert nigérien, le peuple écoute attentivement, espérant que la vérité, un jour prochain, reprendra enfin tout son souffle et sa liberté. L’avenir de la démocratie et de l’information au Niger est en jeu.

Niamey : Le Ministre de la Communication au chevet de L’ESSCOM, vers un Niger leader médiatique

Niamey : le Ministre Adji Ali Salatou galvanise l’ESSCOM, phare de l’excellence médiatique nigérienne

Niamey, 10 juin 2025 – Ce mardi, sous le ciel ardent de Niamey, le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, M. Adji Ali Salatou, a franchi les portes de l’École Supérieure des Sciences de la Communication et des Médias (ESSCOM) avec une délégation imposante. En effet, accueilli par une communauté vibrante d’étudiants, d’enseignants et d’administrateurs, cet auguste cortège n’a pas seulement arpenté les couloirs d’une institution ; il a sondé l’âme d’un établissement qui, depuis sa Genèse, façonne les voix et les plumes d’un Niger en quête d’expression et de modernité. Par ailleurs, cette visite, loin d’être une simple formalité, s’inscrit dans une démarche de communion avec les organes rattachés au ministère, visant à scruter leurs rouages, à déceler leurs entraves et à esquisser une vision où l’ESSCOM deviendrait un flambeau régional de l’innovation médiatique.

Une immersion dans un sanctuaire de savoir : l’ESSCOM, pôle d’excellence de la communication 

Dès son arrivée, le Ministre Salatou a été enveloppé par l’effervescence d’une institution qui, depuis sa transformation en ESSCOM, s’est imposée comme un creuset de la formation en communication et en sciences de l’information. Sous la conduite éclairée du Directeur Général, M. Ali Issaka, la délégation a exploré aussi les arcanes de l’école : des bureaux de la direction technique aux salles de formation, en passant par le studio d’enregistrement, la salle informatique – dotée en 2023 d’un équipement moderne grâce à un partenariat italien – et le centre de documentation, gardien des savoirs accumulés. Le nouveau bâtiment R+1, prêt à être réceptionné, et l’amphithéâtre en cours de réhabilitation témoignent également d’un effort constant pour hisser les infrastructures à la hauteur des ambitions de l’école.

Dans une salle de réunion baignée de lumière, Ali Issaka a déroulé une fresque captivante de l’histoire de l’ESSCOM, née des cendres de l’Institut de Formation aux Techniques de l’Information et de la Communication (IFTIC). Avec un effectif de 445 étudiants pour l’année 2024-2025, dont 58 % de femmes, l’école incarne ainsi une parité remarquable et une vitalité démographique. Formant à deux niveaux – moyen pour les titulaires du BEPC, supérieur pour ceux du baccalauréat et de la licence – l’ESSCOM délivre des diplômes prestigieux : le Diplôme d’Études Professionnelles (DEP), la Licence Professionnelle et le Master Professionnel. Depuis sa création, elle a formé plus de 10 000 cadres, dont les talents irradient aujourd’hui les rédactions, les archives et les services de documentation du Niger, du Tchad, du Gabon, du Cameroun, et même au-delà, jusqu’aux Comores et au Maroc.

Une vision d’avenir pour un secteur en mutation : les défis et les ambitions de l’École Supérieure des Sciences de la Communication et des Médias

Le ministre Salatou, dans une allocution empreinte de gravité et d’espoir, a défini l’objectif de sa visite : « Comprendre le pouls de l’ESSCOM, évaluer ses ressources humaines et aligner son management sur une vision audacieuse. » Les échanges, d’une densité rare, ont permis de dresser un état des lieux sans complaisance. Parmi les écueils identifiés, le faible nombre d’enseignants titulaires – seulement six pour 46 agents – contraint l’école à un recours excessif aux vacataires. Les lenteurs administratives, notamment dans le traitement des dossiers pédagogiques par la Direction Générale du Trésor et les retards de paiement des frais de scolarité, tant par l’Agence Nationale des Bourses (ANAB) que par les étudiants privés, entravent le bon fonctionnement de l’institution. La vétusté du parc automobile et une maîtrise imparfaite du système LMD (Licence-Master-Doctorat) par les acteurs complètent ce tableau des défis.

Pourtant, l’ESSCOM ne se résigne pas à l’immobilisme. Des réformes audacieuses sont en gestation : l’élaboration d’un plan stratégique, le recrutement d’enseignants permanents, l’extension des locaux sur un terrain annexe et l’ouverture de nouvelles filières, telles que le journalisme d’investigation et la vulgarisation scientifique. L’introduction de cours du soir et de formations à distance, ainsi qu’un projet de cycle doctoral en partenariat avec des institutions internationales, témoignent d’une ambition de rayonnement continental. Ces initiatives, saluées par le ministre, s’inscrivent dans une dynamique régionale, où le Niger, avec un taux d’alphabétisation en progression (40 % en 2024) et un secteur médiatique en pleine effervescence, aspire à devenir un pôle d’excellence.

Un hommage à la résilience : l’inclusion au cœur de la formation

Un moment particulièrement poignant a marqué cette visite : l’interview accordée par le ministre à Abdoul Wahab, un étudiant non-voyant dont la détermination a ému l’assistance. « Votre ardeur prouve que la déficience n’est pas une condamnation, mais un défi à surmonter », a déclaré M. Salatou, saluant l’ensemble des intellectuels en situation de handicap. Ce message, résonnant comme un appel à l’inclusion, a trouvé un écho dans la mission de l’ESSCOM, qui, par sa diversité estudiantine, incarne une vision d’une société nigérienne où chaque talent a sa place.

Un appel à l’innovation et à la souveraineté médiatique : l’ESSCOM, fer de lance du Niger numérique

Au terme de cette journée, le ministre a livré une synthèse vibrante : « L’ESSCOM n’est pas seulement une école ; c’est un levier pour la souveraineté informationnelle du Niger. » Dans un pays où les médias, avec plus de 120 radios privées et une trentaine de chaînes de télévision, jouent un rôle crucial dans la formation de l’opinion publique, l’ESSCOM se doit d’être à l’avant-garde. Le ministre a exhorté l’institution à embrasser l’innovation, notamment dans les domaines du numérique et de l’intelligence artificielle, pour répondre aux exigences d’un monde dans lequel l’information circule à la vitesse de la lumière.

Cette visite, au-delà de son caractère opérationnel, a agi comme un catalyseur pour une réflexion plus large sur le rôle des médias dans un Niger en mutation. Avec une population jeune – 51 % ont moins de 15 ans – et un secteur numérique en plein essor, l’ESSCOM a l’opportunité de former une génération de communicateurs capables de raconter l’histoire du Niger avec audace et rigueur.

L’ESSCOM, phare de l’avenir médiatique du Niger

En quittant Niamey, le ministre Salatou a laissé derrière lui un message clair : l’avenir des médias nigériens repose sur l’excellence, l’inclusion et l’innovation, des valeurs que l’ESSCOM, sous la houlette de ses acteurs, est prête à incarner. Ainsi, entre les salles de classe qui forgent les esprits et les studios qui préparent les voix de demain, l’ESSCOM se positionne comme le cœur battant de la communication au Niger, une institution résolument tournée vers un avenir dans lequel l’information sera un pilier de la souveraineté nationale.

Médias publics nigériens : le Ministre Adji au chevet de la voix du Sahel

Niamey : Le Ministre Adji Ali Salatou insuffle un nouvel élan aux médias publics nigériens

Niamey, 28 mai 2025 – Dans les couloirs vibrants de la Voix du Sahel et de la Télévision nationale du Niger (RTN), le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies de l’Information, Adji Ali Salatou, a effectué, le mardi 27 mai, une visite empreinte de détermination. Accompagné d’une délégation de son Ministère, ce technocrate aguerri, nommé en avril 2025, a exploré les arcanes de ces institutions phares, posant les jalons d’une refondation ambitieuse des médias publics nigériens. Cette immersion, loin d’être protocolaire, traduit une volonté affirmée de redynamiser un secteur stratégique pour la souveraineté informationnelle du pays.

Le Ministre Adji nigérien de la Communication s'engage dans une refondation ambitieuse des médias publics, visant à moderniser Plongée au cœur des défis : quand les médias publics luttent pour leur modernisation.

La visite a débuté à la Voix du Sahel, bastion radiophonique créé en 1958 sous le nom de Radio Niger et rebaptisé en 1974. Accueilli par la directrice Binta Mamoudou, le Ministre a découvert une rédaction animée par une équipe restreinte, mais dévouée : quatre journalistes titulaires, quatorze contractuels et quatre stagiaires. Le rédacteur en chef a exposé sans détours les écueils rencontrés, notamment le manque de moyens techniques et humains pour couvrir un territoire aussi vaste que le Niger.

La salle des archives, où 2 969 des 3 815 bandes ont été numérisées, témoigne d’un effort de préservation du patrimoine sonore, mais également d’un besoin criant de modernisation. Le ministre a également visité le studio, la cabine de diffusion et la salle des serveurs, avant de s’attarder sur le projet de Radio Jeunesse Sahel, futur relais de la Radio AES, symbole d’une ambition régionale portée par l’Alliance des États du Sahel.

À la RTN, sous la conduite du directeur général Abdoulaye Coulibaly, M. Salatou a exploré une rédaction tout aussi dynamique, composée de huit titulaires, dix-huit collaborateurs et quatre stagiaires. Les studios, régies et cars de retransmission, bien que fonctionnels, souffrent d’un sous-équipement chronique, un point soulevé lors d’une rencontre conclusive avec les responsables. Coulibaly a plaidé pour la titularisation de 92 cadres, dont le recrutement, suspendu par les autorités, reste en attente. En outre, il a aussi déploré l’absence de budget approuvé pour 2025, forçant la RTN à opérer sur un régime de douzièmes provisoires, limitant les investissements nécessaires à sa modernisation.

Le Ministre Adji : une vision ambitieuse pour l’avenir des médias nigériens

Face à ces défis pressants, le Ministre Salatou, fort de son expérience à la tête de l’Agence Nationale pour la Société de l’Information (ANSI), a esquissé une feuille de route audacieuse. Il a annoncé la création prochaine d’un comité chargé d’élaborer une stratégie nationale de communication, impliquant toutes les institutions de l’État et visant une synergie accrue. « Le capital humain est notre priorité », a-t-il affirmé, promettant un renforcement des capacités et une résolution progressive des questions de recrutement. Sur le plan budgétaire, il a rassuré les équipes en confirmant des discussions en cours avec le Ministre délégué, tout en prônant une mutualisation des ressources pour optimiser les financements.

Cette visite intervient dans un contexte de refondation nationale, impulsée par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) après le coup d’État de juillet 2023. Les médias publics, avec un budget annuel d’environ 2 millions de dollars, dont 70 % proviennent de subventions étatiques, jouent un rôle clé dans cette dynamique. La Voix du Sahel, émettant en huit langues dont le haoussa, le tamasheq et le kanouri, et la RTN, avec ses chaînes Télé Sahel et Tal TV, sont des vecteurs essentiels de cohésion nationale et de lutte contre la désinformation.

Le Ministre Adji nigérien de la Communication s'engage dans une refondation ambitieuse des médias publics, visant à moderniser

Un élan numérique et régional pour la souveraineté de l’information

L’engagement de M. Salatou s’inscrit dans une vision plus large, où le numérique devient un levier de transformation. Lors d’une rencontre récente avec des cadres, il avait appelé à une communication transparente et collaborative, un credo qu’il a réitéré à la RTN. Son expérience à l’ANSI, où il a piloté des projets comme le Système Intégré de Gestion des Ressources Humaines de la Garde Nationale, témoigne de sa capacité à innover. Par ailleurs, la future Radio AES, évoquée lors de la visite, s’aligne sur les ambitions de l’Alliance des États du Sahel, qui planifie une plateforme numérique commune pour contrer les narratifs extérieurs.

La promesse d’excellence : des médias au service d’une nation en marche

En quittant les locaux de la Voix du Sahel et de la RTN, le Ministre a laissé derrière lui un message d’optimisme pragmatique. « Nous mettrons les moyens et les talents dans des conditions optimales », a-t-il promis, appelant à une synergie qui transcende les contraintes actuelles. Alors que le Niger ambitionne de connecter 1 200 localités rurales d’ici à 2026 via l’initiative Smart Villages, les médias publics, revitalisés, pourraient devenir les porte-voix d’un pays en marche vers la souveraineté et la modernité.

En somme, cette visite, bien plus qu’un symbole, marque le début d’un chantier ambitieux : faire des médias nigériens des sentinelles de la vérité, des artisans de l’unité et des acteurs d’un avenir numérique inclusif.

Niamey, carrefour d’une coopération médiatique : le Niger et le Tchad tissent des liens

Ce vendredi, une brise d’entente a soufflé sur le cabinet du Ministre nigérien de la Communication, des Postes et de l’Économie Numérique, M.Sidi Mohamed Raliou. En effet, ce dernier a ouvert ses portes à une délégation tchadienne, menée par son homologue, M.Gassim Chérif Mahamat, Ministre de la Communication et Porte-parole du gouvernement du Tchad. Par ailleurs, cette audience, drapée d’une solennité cordiale, s’est inscrite dans le sillage de la 6ᵉ édition du Festival des Civilisations du Fleuve, qui, du 4 au 5 avril, fait vibrer Niamey sous l’égide du Ministère du Tourisme.

Une coopération bilatérale en pleine floraison

D’ailleurs, loin de se limiter à une simple poignée de mains, cette rencontre a esquissé les contours d’un pacte ambitieux entre deux nations unies par une volonté de rayonnement médiatique. En présence de l’Ambassadeur du Tchad au Niger, du Directeur de cabinet et du Secrétaire général du ministère tchadien, ainsi que du patron de l’Office National des Médias Audiovisuels nigérien, les échanges ont porté sur une synergie féconde. Dès le 7 avril, la délégation tchadienne plongera dans un périple studieux : une concertation avec les ténors des médias publics nigériens, des visites aux bastions de l’information nationale et, en apothéose, la signature d’accords décisifs.

Des pactes pour un avenir partagé

Le 9 avril marquera l’acmé de cette mission, avec l’encre d’un mémorandum d’entente paraphé avec la Radio Télévision du Niger (RTN) et d’un accord de partenariat noué avec l’École Supérieure des Sciences de la Communication et des Médias (ESSCOM). Ces engagements, fruits d’une vision commune, promettent un échange d’expertises et une mutualisation des savoirs, sculptant un horizon dans lequel l’information, libre et robuste, deviendra un levier de progrès pour les deux peuples. Le Festival des Civilisations du Fleuve, avec ses échos de traditions et de modernité, offre une toile de fond idéale à cette union naissante.

Une délégation en quête d’inspiration

Guidée par Gassim Chérif Mahamat, la délégation tchadienne ne se contentera pas de contempler les fastes du festival. Elle s’immergera dans les arcanes des institutions médiatiques nigériennes, puisant dans leur expérience pour enrichir son propre arsenal. Ce ballet diplomatique, ponctué de séances de travail et de découvertes, témoigne d’une ambition : faire des médias un pont entre Niamey et N’Djamena, un écho des aspirations d’une région en quête de souveraineté culturelle et informative.

Une promesse suspendue aux lendemains

Alors que le festival bat son plein, cette rencontre ministérielle plante les jalons d’une coopération dont les fruits restent à cueillir. Les accords signés, les mains serrées et les regards croisés esquissent un avenir radieux, mais une interrogation flotte, légère comme une plume dans le vent sahélien : cette alliance saura-t-elle s’épanouir au-delà des promesses, transformant l’élan d’aujourd’hui en un legs durable pour demain ? Le temps, seul juge, attend de livrer son verdict de cette coopération .

Niamey, carrefour d’une presse en quête de liberté

Niamey,4 avril 2025 – Le cabinet du Ministre de la Communication, des Postes et de l’Économie Numérique, M. Sidi Mohamed Raliou, s’est métamorphosé en une arène d’idées à Niamey. En effet, une délégation du Cadre d’Actions des Professionnels des Médias (CAP MEDIA-Niger), emmenée par son coordonnateur, M. Moudi Moussa, y a été accueillie avec une gravité empreinte de courtoisie. Par ailleurs, ce conciliabule, loin d’être anodin, a vu la remise de deux parchemins d’importance : une synthèse vibrante plaidant pour une presse émancipée, robuste et dévouée à la nation, ainsi qu’un rapport ciselé issu du symposium de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Des écrits porteurs d’un souffle souverain

Moudi Moussa, d’une voix où perçait la conviction, a présenté ces documents comme des phares dans la nuit médiatique nigérienne. « Ils incarnent un compas stratégique, un cri raisonné pour que nos préoccupations trouvent écho et que nos remèdes soient épousés par les cimes du pouvoir », a-t-il déclaré. Ces textes, fruits d’une réflexion née le 26 mars 2025 lors d’une assise autour du thème « Les médias face aux enjeux souverainistes et aux narratifs impérialistes », se dressent comme un rempart contre les vents contraires qui malmènent la liberté d’informer. Le symposium de l’AES, quant à lui, a insufflé une dimension régionale à ce combat, liant le Niger à ses voisins dans une quête commune d’autonomie narrative.

Un serment de rigueur et de solidarité

L’engagement du CAP MEDIA-Niger s’est révélé d’une limpidité cristalline : forger un journalisme d’une droiture exemplaire, trempé dans la rigueur et soudé par la solidarité. « Nous avons sondé, à maintes reprises, les méandres de la régulation médiatique », a ajouté Moudi Moussa, soulignant une récurrence dans leurs débats. Cette délégation n’a pas seulement livré des mots couchés sur le papier ; elle a tendu une main, implorant le ministre de se muer en héraut de leurs aspirations auprès des sphères suprêmes. « Que votre voix porte nos doléances là où les décisions se tissent », a-t-il conclu, dans un souffle mêlant espoir et exigence.

Une presse libre, pilier d’une nation éveillée

En outre, la rencontre s’inscrit dans un contexte dans lequel le Niger, membre fervent de l’AES aux côtés du Mali et du Burkina Faso, cherche à affirmer sa souveraineté, y compris dans le domaine de l’information. Les documents remis ne sont pas de simples feuillets ; ils esquissent une vision dans laquelle la presse, affranchie des entraves économiques et des pressions extérieures, devient un levier de progrès national. Monsieur Raliou, en recevant ces présents, s’est vu investi d’une mission tacite : faire de ces aspirations un levain pour une politique médiatique audacieuse et enracinée dans les réalités sahéliennes.

Une flamme à entretenir

En somme, cette rencontre pourrait marquer un jalon dans l’épopée médiatique nigérienne. La balle repose désormais dans le camp du ministre, dont l’écho auprès des autorités suprêmes façonnera l’avenir de ce plaidoyer. Mais au-delà des murs du cabinet, une interrogation persiste, tel un murmure dans le vent du désert : cette flamme, si ardemment portée par CAP MEDIA-Niger, saura-t-elle embraser les consciences et transformer les promesses en actes ? Le destin de cette quête, suspendu entre espoir et incertitude, attend ses prochains scribes.

 

Le Niger met à l’honneur les journalistes en langue haoussa

Niamey, 26 août 2024 –Le Niger a marqué un tournant dans la valorisation de ses langues nationales en organisant le premier Forum des journalistes en langue haoussa d’Afrique. Sous le haut patronage du Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), le Général Abdourahamane Tiani, cet événement majeur qui a débuté le 24 août et s’est achevé aujourd’hui a rassemblé des professionnels des médias venus de toute l’Afrique pour discuter du rôle de la langue haoussa dans la promotion de la paix, de la cohésion sociale et de la souveraineté des États.

 Haoussa : Une langue, un peuple, une ambition

Sous le thème « Promouvoir la paix, la cohésion et la quiétude sociale à travers la langue haoussa pour la sauvegarde de la souveraineté des États africains », ce forum a placé au cœur des débats le haoussa, parlé par plus de 100 millions de personnes en Afrique, et selon les sites ethnologues, la 25e langue au monde par le nombre de locuteurs.

Par ailleurs, les participants ont souligné l’importance de cette langue dans la construction d’une identité commune et dans la promotion d’un sentiment de fierté nationale. Le Premier Ministre, Ali Mahaman Lamine Zeine, a salué cette initiative, soulignant que les résultats de ce forum devaient contribuer au développement des sociétés africaines.

En plus, le choix du Niger pour accueillir ce forum n’est pas anodin. Ce pays, où le haoussa est l’une des langues officielles, s’est positionné comme un acteur clé dans la promotion des langues nationales sur la scène internationale.

Les enjeux de l’information en langue nationale

Durant trois jours, les journalistes haoussaphones se sont penchés sur des enjeux essentiels de leur profession. Ils ont partagé leurs expériences et discuté lors de conférences, explorant divers sujets d’importance égale.

Les journalistes ont mis en avant l’urgence de combattre les fake news, soulignant l’importance de l’éthique et de la déontologie dans le journalisme pour contrer la diffusion de fausses informations. Par ailleurs, ils ont discuté du rôle vital des médias dans la consolidation de la paix, en insistant sur leur responsabilité dans la promotion de l’unité et de la réconciliation.

Enfin, le gouvernement nigérien a annoncé son ambition de créer une spécialisation en langues nationales à l’ESCOM au profit des journalistes en langue, marquant ainsi un pas significatif vers l’accessibilité et la diversification de l’éducation journalistique.

Une reconnaissance internationale

La tenue de ce forum témoigne de l’importance croissante accordée aux langues nationales en Afrique. La présence de nombreux invités d’honneur, notamment du Nigeria, a souligné le caractère transfrontalier de la langue haoussa et son rôle dans le renforcement des liens entre les peuples.

Si les perspectives sont encourageantes, les défis restent nombreux. Les journalistes haoussaphones doivent faire face aux contraintes liées à la professionnalisation, à l’accès aux outils et aux ressources, ainsi qu’à la concurrence des médias internationaux.

Les recommandations du forum des journalistes en langues haoussa  d’Afrique 

A l’issue de trois jours d’échanges fructueux, les participants ont formulé plusieurs recommandations :

  • La création d’une plateforme numérique pour les médias en langue haoussa afin de faciliter la diffusion de l’information et le partage des bonnes pratiques.
  • Le renforcement des capacités des journalistes haoussaphones à travers des formations spécialisées.
  • La mise en place de mécanisme de financement pour soutenir les médias en langue nationale.
  • La promotion de partenariats avec les institutions académiques et les organisations de la société civile pour mener des recherches sur les médias en langue nationale.

Un engagement fort des autorités

Le gouvernement nigérien a réaffirmé son soutien aux médias en langue nationale et s’est engagé à fournir les moyens nécessaires pour leur développement. Le Président du CNSP, à travers son représentant, a souligné l’importance de renforcer la souveraineté de l’information et de lutter contre la désinformation.

En conclusion, ce premier Forum des journalistes en langue haoussa d’Afrique marque une étape importante dans la valorisation des langues nationales et dans le renforcement de l’identité culturelle des peuples africains. En réunissant des professionnels des médias de toute l’Afrique, cet événement a permis de poser les bases d’une coopération renforcée et d’une meilleure coordination des actions en faveur du développement des médias en langue nationale.