Tragédie sur le fleuve Ouémé : 37 corps retrouvés, six personnes toujours portées disparues après la chute d’un bus au Bénin
Cotonou, 20 août 2025 — Un drame d’une ampleur sans précédent a frappé le Bénin dans la nuit du 16 au 17 août 2025, lorsqu’un bus de la compagnie STM, qui reliait Lomé (Togo) à Niamey (Niger), a basculé dans le fleuve Ouémé, près de Thio, dans la commune de Glazoué. Le bilan s’alourdit à 37 décès confirmés, neuf rescapés et six personnes toujours introuvables. Ce drame plonge des familles nigériennes, togolaises et béninoises dans une douleur indescriptible, alors que les recherches se poursuivent avec acharnement.
Ouémé : Une tragédie qui coûte la vie à 37 personnes
Le Haut Conseil des Nigériens au Bénin (HCNB) a supervisé l’extraction de plus de trente corps des eaux tumultueuses du fleuve, avant de procéder à leur inhumation le mardi 19 août 2025 au cimetière de Savè, dans le strict respect des rites musulmans. Les autorités ont identifié un ressortissant togolais parmi les victimes et ont rapatrié son corps au Togo pour le remettre à sa famille.
Ce mercredi, les équipes de secours ont repêché dix nouveaux corps, portant le bilan provisoire à 37 décès, selon les informations relayées par les autorités et les médias locaux. Six passagers restent portés disparus, et les plongeurs de l’Agence Béninoise pour la Protection Civile (ABPC), épaulés par des pêcheurs locaux, poursuivent leurs efforts dans des conditions difficiles, marquées par des eaux boueuses et un courant puissant.
Le récit des survivants et l’enquête en cours
L’hôpital de zone de Savè prend actuellement en charge les neuf rescapés, miraculeusement sortis vivants de cette tragédie. Leur état de santé est jugé stable. Certains ont réussi à s’extraire du bus immergé en s’accrochant à des branchages, avant que la population locale ne les secoure. Ce drame, survenu sur la Route nationale inter-États n°2, un axe stratégique reliant Cotonou à Malanville, à la frontière nigérienne, met en lumière les défis persistants en matière de sécurité routière dans la région.
Selon le ministre béninois de l’Intérieur, Alassane Seidou, le conducteur aurait perdu le contrôle du véhicule après avoir violemment heurté la rambarde du pont, précipitant le bus dans les eaux profondes du fleuve. Les causes exactes de l’accident restent à élucider, mais des hypothèses pointent une possible vitesse excessive ou une défaillance technique.
Fleuve Ouémé : Une mobilisation exceptionnelle des autorités et de la société civile
L’opération de secours, déclenchée immédiatement via le plan ORSEC, a mobilisé des moyens exceptionnels, incluant la marine, la police républicaine et des grues pour extraire l’épave du bus, repêchée le lundi 18 août après des efforts acharnés. Le président Patrice Talon a dépêché sur place plusieurs ministres, dont celui de l’Intérieur et le conseiller aux Infrastructures, Jacques Ayadi, pour superviser les opérations et témoigner de la solidarité gouvernementale. L’ancien président Boni Yayi s’est également rendu sur les lieux, accompagné d’élus locaux, pour apporter son soutien aux victimes et à leurs familles.
Ce drame, qui a coûté la vie à 37 personnes, dont trois enfants, selon la Protection civile, a suscité une vague d’émotion à travers le Bénin, le Niger et le Togo. La compagnie STM, l’un des principaux transporteurs ouest-africains, a exprimé ses condoléances, tout en attendant les conclusions de l’enquête officielle. Les opérations d’identification des victimes ont débuté à la morgue de Savè, un processus douloureux mais nécessaire pour permettre aux familles de faire leur deuil. Les autorités ont alerté les localités en aval du fleuve, craignant que des corps aient été emportés par le courant.
Une tragédie révélatrice des failles du transport régional
Cette tragédie relance le débat sur la sécurité des transports en Afrique de l’Ouest. La Route nationale inter-États n°2, essentielle pour le commerce régional, est souvent le théâtre d’accidents mortels, mettant en lumière des infrastructures parfois vétustes et un manque de contrôles rigoureux des véhicules. Les citoyens et les familles des victimes appellent à des réformes structurelles, incluant des contrôles techniques renforcés, une meilleure formation des conducteurs et une réhabilitation des routes et ponts.
Mais comment les autorités ouest-africaines parviendront-elles à garantir la sécurité des voyageurs face à la vétusté des infrastructures routières ? Ce drame marquera-t-il le début d’une prise de conscience collective et d’une réforme en profondeur du transport de passagers dans la sous-région ?


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