Sous-régions - Guinée Archives - Journal du Niger

Référendum en Guinée : démocratie ou retour des uniformes ?

Ce 21 septembre, la Guinée vote pour une nouvelle Constitution. Entre suspense politique et réformes sociales, le pays joue son avenir démocratique sous haute tension.

 

Conakry, 21 septembre 2025 – À l’aube d’une journée qui pourrait redessiner les contours de la démocratie guinéenne, des files d’attente serpentent déjà devant les bureaux de vote. Imaginez : plus de 6,5 millions d’âmes, sur une population de 14,5 millions, pressées de sceller un pacte avec l’avenir. Aujourd’hui, dimanche, la Guinée retient son souffle lors d’un référendum constitutionnel historique. En effet, au cœur du débat se trouve une nouvelle charte qui ouvre la porte – ou la referme ? – à une candidature surprise du colonel Mamady Doumbouya, l’homme fort de la transition depuis le coup d’État de 2021.

Sous un soleil tropical qui n’épargne personne, les Guinéens affluent aux urnes pour trancher sur un texte massif de 199 articles. Ce n’est pas qu’une simple paperasse administrative ; c’est une feuille de route cruciale pour sortir du chaos post-putsch. En conséquence, le scrutin est scruté de près : une mission de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) veille au grain, histoire d’éviter les dérapages dans ce pays miné par les tensions ethniques et régionales.

Doumbouya, le sphinx de Conakry : une candidature en suspens ?

 

Le grand absent des discours officiels ? Le président de la transition lui-même. Mamady Doumbouya, ce para-commandant charismatique qui a renversé Alpha Condé il y a quatre ans, n’a pas pipé mot sur ses intentions électorales. Cependant, la nouvelle Constitution pourrait bien lui dégager le chemin : elle lève l’interdiction actuelle, inscrite dans la charte de transition, qui barre aux chefs militaires la route des présidentielles. Un feu vert tacite pour briguer le pouvoir en 2025-2026 ?

Les rumeurs bruissent, les analystes spéculent, mais le principal intéressé reste de marbre. « C’est au peuple de décider », a-t-il sobrement déclaré lors d’un meeting récent, garantissant un suspense total.

faites de cette information un article journalistiques professionnel  qui suscite de l'intérêt destiné au grand publique , dans un registre conforme avec une accroche captivante pour une publication media en ligne en tenant compte de la date du jours.    débuté l'article  autrement et avec un autre langage

Au-delà du pouvoir : des réformes sociales au cœur du scrutin

 

De plus, oubliez les intrigues de palais, ce référendum parle au ventre des Guinéens. Le texte pose les fondations pour des élections législatives et présidentielles en 2025-2026, avec un mandat présidentiel allongé de cinq à sept ans, renouvelable une seule fois. Exit le bipartisme d’antan : la nouvelle constitution instaure un Sénat bicaméral, où un tiers des sénateurs serait nommé directement par le président. Une mesure qui fait grincer des dents les opposants, y voyant un risque d’autoritarisme déguisé.

Néanmoins, les vraies étoiles de ce projet sont les réformes sociales qui pourraient changer la vie des millions de Guinéens. Le texte prévoit notamment :

  • Un système de santé universel pour soigner sans ruiner les familles.
  • L’éducation gratuite jusqu’au secondaire, un bouclier contre l’analphabétisme.
  • Des outils anti-corruption pour traquer les « gros poissons » qui saignent les mines d’or et de bauxite.
  • Une décentralisation renforcée pour apaiser les tensions ethniques et régionales.

« C’est pour nous, pas pour eux », a résumé une électrice de 45 ans à Conakry, main dans la main avec ses voisins.

La Guinée organise un référendum constitutionnel crucial ce 21 septembre 2025. En jeu : l’avenir démocratique du pays, une possible candidature de Mamady Doumbouya et des réformes sociales majeures.

Un vote sous haute tension en Guinée : vers la stabilité ou le statu quo ?

 

Dans les rues de la capitale, l’ambiance oscille entre espoir et scepticisme. Les files d’attente, visibles dès 7 heures, témoignent d’une mobilisation rare. Mais des ombres planent : les appels au boycott de l’opposition et les craintes de fraudes assombrissent le tableau. Si le « oui » l’emporte – et les sondages informels penchent dans ce sens –, la Guinée pourrait enfin tourner la page de l’instabilité chronique. Sinon, on pourrait assister à un retour aux barricades, et Doumbouya se retrouverait dos au mur.

Les premiers résultats partiels sont attendus dans la mi-journée. En attendant, la Guinée vote pour son futur : un pari audacieux sur l’inclusion, ou un piège pour prolonger le règne des uniformes ? Le véritable enjeu consiste désormais à savoir si cette journée gravera dans le marbre la démocratie guinéenne ou si elle ouvrira un nouveau chapitre d’incertitude.

À suivre…

Guinée : La grâce de Moussa Dadis Camara, un geste de clémence qui ébranle les consciences

Une onde de stupeur a traversé la Guinée lorsque le général Mamadi Doumbouya, président de la transition, a apposé sa signature sur un décret de grâce en faveur du capitaine Moussa Dadis Camara le vendredi 28 mars dernier. Cet acte, motivé officiellement par des raisons de santé, a libéré l’ancien chef de la junte militaire, condamné à vingt années d’emprisonnement pour son rôle dans les massacres du 28 septembre 2009. Après seulement huit mois derrière les barreaux, cette décision, loin de clore un chapitre douloureux, ravive les braises d’une polémique incandescente, où se mêlent miséricorde, justice et mémoire collective.

Grâce de Moussa Dadis Camara : un passé ensanglanté ressuscité par un pardon inattendu

Pour comprendre l’ampleur de cette mesure, il faut remonter à cette journée tragique de septembre 2009. À Conakry, un rassemblement pacifique au stade du 28-Septembre, où des dizaines de milliers de Guinéens réclamaient une transition démocratique, s’est mué en un carnage sous les ordres de la junte alors dirigée par Dadis Camara. Les forces de sécurité, déchaînées, ont fauché au moins 157 vies, violé des dizaines de femmes et blessé plus d’un millier de personnes, selon les rapports officiels. Ce bain de sang, gravé dans les mémoires comme un stigmate indélébile, a valu à l’ancien dirigeant une condamnation retentissante le 31 juillet 2024, après un procès fleuve salué comme une quête tardive de justice.

Pourtant, huit mois plus tard, ce verdict semble s’effacer sous la plume du général Doumbouya. Invoquant l’état de santé déclinant de l’ex-putschiste – dont les détails demeurent voilés d’un silence prudent –, cette grâce s’inscrit dans une tradition de clémence qui, en Guinée, a souvent servi à apaiser les tensions politiques. Mais ici, elle sème davantage de discorde que de paix, rouvrant des plaies à peine cicatrisées chez les victimes et leurs proches.

Grâce de Moussa Dadis Camara : une décision drapée d’ambiguïté

Le décret, lu à la télévision nationale le soir du 28 mars, n’a pas tardé à susciter une tempête de réactions. Aux yeux des défenseurs des droits humains, cette absolution précoce trahit l’esprit du procès, perçu comme un jalon historique dans la lutte contre l’impunité. Les familles des disparus, qui avaient vu dans la sentence un fragile baume sur leurs souffrances, crient désormais à l’injustice, dénonçant un pardon qui semble privilégier la santé d’un homme au détriment de la mémoire de centaines d’autres. « Huit mois pour 157 morts, c’est une insulte à notre douleur », a murmuré une voix anonyme parmi les proches des victimes, relayée par les échos de la rue.

Du côté des partisans de la grâce, l’argument humanitaire trouve un écho. Dadis Camara, aujourd’hui âgé de 61 ans, aurait vu sa santé se dégrader dans les geôles de Conakry, bien que nul rapport médical officiel n’ait été rendu public pour étayer cette assertion. Certains y voient aussi une tentative de Mamadi Doumbouya de désamorcer les tensions dans un pays encore convalescent d’années de convulsions politiques, à l’approche d’élections promises mais toujours incertaines.

Un miroir tendu à la transition guinéenne

Ce geste de clémence s’inscrit dans un contexte plus vaste, celui d’une transition dirigée par Doumbouya depuis le coup d’État de septembre 2021. Arrivé au pouvoir en renversant Alpha Condé, l’ancien officier s’est engagé à restaurer la justice et la réconciliation nationale. La grâce accordée à Dadis Camara, si elle répond à cet idéal de pacification pour certains, apparaît comme une fissure dans cette façade pour d’autres. Elle interroge la cohérence d’un régime qui, d’une main, juge les crimes du passé, et de l’autre, les absout avec une promptitude déconcertante.

Les observateurs notent que cette décision pourrait aussi refléter une stratégie politique. En libérant un ancien chef militaire, Doumbouya chercherait-il à rallier des factions de l’armée ou à apaiser des nostalgiques de la junte dans un climat de méfiance croissante envers son leadership ? Les spéculations abondent, mais les réponses, elles, se dérobent, laissant le peuple guinéen face à une équation où justice et pragmatisme s’entrelacent dans une danse incertaine.

Un peuple face à ses fantômes

La grâce de Dadis Camara ne se résume pas à un acte administratif ; elle est un miroir où se reflètent les fractures d’une nation. Dans les quartiers de Conakry, les discussions bruissent d’un mélange de colère et de résignation. Les uns appellent à des marches pour exiger des comptes, les autres s’interrogent sur la valeur d’un pardon qui semble ignorer le poids des larmes versées. Cette polémique, loin de s’éteindre avec le décret, promet de hanter les mois à venir, alors que la Guinée oscille entre le désir de tourner la page et l’impératif de ne pas l’effacer.

Et si ce geste voulait apaiser, il pourrait bien, par un revers inattendu, raviver les flammes d’un passé que nul n’a encore su pleinement panser. Quel sera le prix de cette clémence pour une Guinée en quête de vérité et d’unité ? Le temps, gardien impartial des destinées, se chargera de trancher ce nœud gordien.