Sous-régions- Mali Archives - Journal du Niger

65 ans d’indépendance : le Mali entre fierté et vigilance

À Bamako, tambours et défilés célèbrent les 65 ans d’indépendance du Mali. Mais derrière la solennité, le pays s’interroge sur sa trajectoire souveraine face aux défis sécuritaires et sociaux.

 

Bamako, 22 septembre 2025 – La République du Mali a célébré ce lundi ses 65 ans d’indépendance, marquant l’héritage de Modibo Keïta qui proclama la souveraineté du pays en 1960. Au Palais de la Présidence, au son des tambours traditionnels, le Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition, a présidé une cérémonie solennelle. Au programme : un discours puissant, un imposant défilé militaire et civil, et la remise de distinctions honorifiques à des figures emblématiques pour leurs « services exemplaires à la Nation ».

 Le Mali a célébré ses 65 ans d’indépendance avec une cérémonie présidée par le Général Goïta. Entre hommage aux héros et appel à la vigilance, cette fête nationale révèle les tensions d’une souveraineté en quête de stabilité.

Le Mali se dresse et s’unit : un discours présidentiel en appelle à la vigilance

 

Dans son adresse à la Nation, diffusée en direct sur l’ORTM, Assimi Goïta a retracé la trajectoire du Mali, saluant les « pères fondateurs » et tous ceux qui ont « versé leur sueur et leur sang pour notre liberté ». Il a réaffirmé les piliers de la « souveraineté retrouvée » : la sécurité intérieure renforcée par les Forces armées maliennes (FAMa), la résilience économique face aux sanctions de la CEDEAO, et les réformes sociales pour un « Mali Kura » (Nouveau Mali).

En plus, il a martelé : « Aujourd’hui, plus que jamais, l’unité est notre bouclier contre la désinformation et les ingérences étrangères », appelant le peuple à la vigilance face aux « menaces hybrides ». Ce message résonne dans un contexte de transition prolongée, avec des élections législatives prévues en 2026, et ce, après le retrait de la MINUSMA et l’adhésion à l’Alliance des États du Sahel (AES).

Le défilé, qui a mobilisé des milliers de participants, a mis en scène la diversité malienne, avec des contingents militaires et des groupes ethniques en habits traditionnels. Le survol d’hélicoptères a symbolisé la « résilience du pays face au terrorisme ».

L’Ordre national pour l’excellence : la justice à l’honneur

 

À l’issue du défilé, Assimi Goïta a remis les insignes de l’Ordre national du Mali à sept personnalités. Parmi elles, le Dr Fatoma Thera, éminente juriste et présidente de la Cour suprême, a été élevée au plus haut grade de Grand Officier. Âgée de 68 ans, elle est la première femme à occuper cette fonction, un symbole fort pour l’égalité des genres.

De même,, six autres hauts responsables ont été élevés au grade d’Officier, incarnant selon Goïta « l’excellence administrative et le sacrifice pour la souveraineté ». Ces décorations visent à « motiver les générations futures » et à renforcer la cohésion autour des valeurs républicaines.

 Le Mali a célébré ses 65 ans d’indépendance avec une cérémonie présidée par le Général Goïta. Entre hommage aux héros et appel à la vigilance, cette fête nationale révèle les tensions d’une souveraineté en quête de stabilité.

Réactions internationales et échos populaires : Un vent de souveraineté souffle sur Bamako

 

La célébration a eu un écho au-delà des frontières. Le Roi Mohammed VI du Maroc a adressé un message de félicitations, soulignant les « liens fraternels » entre les deux nations. De même, le ministère saoudien des Affaires étrangères a exprimé ses vœux de paix, marquant l’intérêt croissant des pays du Golfe pour le Sahel.

Cependant, des voix critiques de l’opposition en exil regrettent un « anniversaire sous tension », pointant les défis persistants en matière de droits humains et de développement rural.

 Le Mali a célébré ses 65 ans d’indépendance avec une cérémonie présidée par le Général Goïta. Entre hommage aux héros et appel à la vigilance, cette fête nationale révèle les tensions d’une souveraineté en quête de stabilité.  Le Mali a célébré ses 65 ans d’indépendance avec une cérémonie présidée par le Général Goïta. Entre hommage aux héros et appel à la vigilance, cette fête nationale révèle les tensions d’une souveraineté en quête de stabilité.

L’indépendance, un pont vers l’avenir, mais pour quel Mali ?

 

Ces 65 ans d’indépendance sonnent comme un bilan ambivalent : fierté d’une souveraineté reconquise, mais urgence face aux menaces jihadistes et aux pressions économiques. En définitive, en honorant ces serviteurs de la Nation, Assimi Goïta envoie un signal clair : la transition n’est pas un vide, mais un pont vers un avenir où « chaque Malien est acteur de son destin ».

Toutefois, la question cruciale demeure : comment le Mali peut-il transformer cette souveraineté affichée en une paix durable et une prospérité partagée pour l’ensemble de ses citoyens ? L’avenir du pays dépendra de sa capacité à surmonter les défis internes, au-delà des célébrations et des symboles.

Choguel Maïga écroué : la justice malienne sous les projecteurs

Mali : Choguel Kokalla Maïga, ex-Premier ministre, incarcéré pour atteinte présumée aux biens publics

 

Bamako, 19 août 2025 — Dans un Mali sous haute tension, l’ancien Premier ministre Choguel Kokalla Maïga a été placé sous mandat de dépôt ce mardi. Accusé de malversations financières, cette affaire secoue la scène politique et interroge la gouvernance de la transition militaire.

 

Une décision de justice qui frappe l’ancien chef de gouvernement

 

La justice malienne a franchi une étape décisive dans l’affaire Choguel Kokalla Maïga. Après une semaine de garde à vue au Pôle national économique et financier, la chambre d’instruction de la Cour suprême a ordonné son placement en détention à la maison d’arrêt de Bamako, comme l’a annoncé son avocat, Me Cheick Oumar Konaré. En fait, le procureur général a engagé des poursuites contre l’ex-chef du gouvernement pour « atteinte aux biens publics », s’appuyant sur un rapport accablant du Bureau du vérificateur général publié en juillet 2025.

 

Des soupçons de détournement de fonds publics

 

L’enquête, qui a conduit à son arrestation le 12 août, vise des irrégularités présumées dans la gestion financière de la Primature entre 2021 et 2024, période durant laquelle Maïga était à la tête du gouvernement de transition. Huit de ses anciens collaborateurs, dont son ex-directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, âgé de 80 ans, sont également impliqués dans l’affaire.

Bien que les autorités aient laissé Singaré en liberté sous contrôle judiciaire, les trois anciens directeurs administratifs et financiers de la Primature font face aux mêmes charges et sont toujours sous le coup de la justice. Selon une source judiciaire, les investigations se concentrent sur des soupçons de détournement de fonds publics, révélés par des anomalies dans les comptes de l’époque.

 

Maïga dénonce un complot et se dit serein

 

Dans une déclaration relayée par son avocat, Choguel Maïga se dit « serein » face à ces accusations, affirmant qu’un homme politique doit « s’attendre à tout, y compris l’emprisonnement ou pire ». Dans une vidéo diffusée le 3 août sur sa chaîne YouTube, il avait dénoncé une tentative d’intimidation, proclamant n’avoir « rien à se reprocher » et accusant certains cercles au pouvoir de chercher à le réduire au silence. Cette posture reflète le climat de tensions qui règne au Mali, où la junte militaire, dirigée par le général Assimi Goïta, fait face à des critiques croissantes.

 

Du Premier ministre du Mali à prisonnier politique ?

 

Figure emblématique du Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), Maïga avait joué un rôle clé dans la chute du président Ibrahim Boubacar Keïta en 2020. Nommé Premier ministre en juin 2021, il incarnait alors la voix civile de la transition militaire, prônant un discours souverainiste face à la communauté internationale.

Cependant, ses relations avec le gouvernement de transition se sont détériorées, culminant avec son limogeage en novembre 2024, après qu’il eut publiquement critiqué son exclusion des décisions majeures et le report sine die des élections prévues pour mars 2024. Depuis, il n’a cessé de dénoncer les « arrestations arbitraires » et la militarisation croissante du pouvoir, marquée par la nomination du général Abdoulaye Maïga à sa succession.

 

Une justice au service du pouvoir ?

 

Cette affaire intervient dans un contexte politique et sécuritaire tendu, marqué par l’arrestation récente d’une cinquantaine de militaires, dont deux généraux, accusés de complot contre le gouvernement. L’incarcération de Maïga, ainsi que celle d’un autre ancien Premier ministre, Moussa Mara, le 1ᵉʳ août pour « atteinte au crédit de l’État », soulève des interrogations sur une possible volonté de museler les voix dissidentes. Des observateurs estiment que ces poursuites judiciaires pourraient viser à neutraliser les figures politiques influentes à l’approche d’éventuelles échéances électorales, toujours sans calendrier clair.

À la demande de son avocat, les autorités devraient transférer Maïga à la maison d’arrêt de Koulikoro, située à une cinquantaine de kilomètres de Bamako, dans l’attente de son procès. Me Konaré a réaffirmé que son client bénéficie de la présomption d’innocence et a exprimé sa confiance en la justice pour établir la vérité.

Mais dans un Mali où les voix dissidentes sont de plus en plus rares, la question demeure : cette affaire marquera-t-elle un tournant judiciaire ou un simple règlement de comptes politique ? L’avenir de la transition malienne dépendra-t-il de la capacité de sa justice à prouver son indépendance et à rassurer les Maliens sur le respect de l’État de droit ?

Supercoupe Assimi Goïta : le Mali uni par le football

Mali : la Supercoupe Assimi Goïta 2025, un élan de cohésion nationale à Bamako

 

Bamako, 15 août 2025 La capitale malienne a vibré au rythme du football et de l’unité nationale avec le lancement de la 5ᵉ édition de la Supercoupe Général d’Armée Assimi Goïta. En effet, ce vendredi, le Général de Division Abdoulaye Maïga, Premier ministre, a donné le coup d’envoi de ce tournoi emblématique, réunissant 23 équipes venues des quatre coins du Mali. Bien plus qu’une simple compétition sportive, cet événement célèbre la jeunesse et la cohésion d’un pays en quête de renouveau.

Supercoupe Assimi Goïta 2025 : une tribune pour l’unité malienne

 

Rassemblant des équipes des 19 régions du Mali, du District de Bamako, de la Présidence, du Conseil National de Transition (CNT) et du gouvernement, la Supercoupe Assimi Goïta se veut un creuset d’unité. De ce fait, le Premier ministre a souligné l’importance de cette compétition comme un espace de rencontres et de fraternité, où les jeunes Maliens se retrouvent pour partager des valeurs de solidarité et d’esprit d’équipe. Le match d’ouverture a vu la Présidence s’imposer 1-0 face à l’équipe de Kidal, donnant le ton à une compétition prometteuse.

La 5ᵉ édition de la Supercoupe Assimi Goïta réunit 23 équipes venues de tout le Mali pour célébrer la jeunesse, la cohésion nationale et l’identité malienne à travers le sport.

Le sport au service du rassemblement

 

Par ailleurs, pour le chef du gouvernement, ce tournoi dépasse le cadre sportif : il représente une véritable communion nationale, où les clivages régionaux s’effacent pour laisser place à l’unité et à la célébration de l’identité malienne. En réunissant des joueurs de divers horizons, la Super Coupe renforce les liens entre les communautés et met en lumière le dynamisme de la jeunesse malienne.

La 5ᵉ édition de la Supercoupe Assimi Goïta réunit 23 équipes venues de tout le Mali pour célébrer la jeunesse, la cohésion nationale et l’identité malienne à travers le sport.

Un coup d’envoi chargé d’émotion et de promesses

 

La cérémonie de lancement, marquée par le coup d’envoi donné par le Général Maïga, a attiré de nombreux spectateurs et responsables, tous unis pour célébrer cette initiative. Le score serré du match inaugural, remporté par l’équipe de la Présidence, promet une compétition intense et passionnante.

Cette 5ᵉ édition de la Supercoupe Assimi Goïta, en plaçant le football au service de l’unité nationale, renforce les liens sociaux dans un contexte complexe. Alors que les défis de la cohésion nationale persistent, le sport peut-il réellement agir comme un vecteur de paix durable ?

En somme, cet événement pourrait bien être la preuve que les valeurs de fair-play et de camaraderie sont essentielles pour construire l’avenir du Mali. Le football a-t-il le pouvoir de rapprocher les cœurs et les esprits au-delà des divisions ?

Mali–Maroc : quatre otages libérés, victoire sur l’EIGS

Quatre chauffeurs marocains libérés après sept mois de captivité aux mains de l’État islamique

 

Mali, 5 août 2025 — Dans un élan de soulagement et de victoire contre le terrorisme, le Mali a annoncé ce lundi 4 août 2025 la libération de quatre chauffeurs routiers marocains, retenus en otage depuis janvier dernier par la branche sahélienne de l’État islamique (EIGS). Enlevés dans une zone instable à la frontière entre le Burkina Faso et le Niger, ces hommes retrouvent enfin la liberté grâce à une opération conjointe exemplaire entre les services de renseignement maliens et marocains.

 

L’odyssée de l’angoisse : Sept mois entre les mains de l’EIGS

 

Le 18 janvier 2025, des hommes armés ont intercepté Abdelaziz Essakri, Yassid Ben Akka, Rachid Bennadi et son collaborateur Mohamed alors qu’ils menaient une mission de transport transfrontalier dans le nord-est du Burkina Faso, près de Dori, sur l’axe reliant Téra, au Niger. Ce secteur, miné par l’instabilité, constitue un bastion des groupes jihadistes affiliés à l’État islamique dans la province du Sahel.

Les ravisseurs ont conduit les quatre camionneurs dans une zone contrôlée par l’EIGS, plongeant leurs familles dans une angoisse profonde. Le 31 janvier, des soldats nigériens ont retrouvé les camions abandonnés lors d’une reconnaissance à Téra, confirmant la gravité de l’enlèvement. Durant sept mois, le groupe jihadiste les a retenus dans des conditions éprouvantes, exploitant les failles sécuritaires du Sahel central pour maintenir leur emprise.

 

Une opération secrète : Le renseignement au service de la vie

 

La libération, survenue dans la soirée du 3 août 2025, est le fruit d’une collaboration étroite entre l’Agence nationale de la sécurité d’État (ANSE) du Mali, dirigée par le général Modibo Koné, et la Direction générale des études et de la documentation (DGED) du Maroc. Dès les premières heures de l’enlèvement, les deux agences ont uni leurs efforts, menant des investigations minutieuses avec professionnalisme et détermination. Même si les autorités n’ont pas communiqué les détails précis de l’opération, cette coordination transfrontalière témoigne d’une volonté commune de lutter contre le fléau du terrorisme dans la région.

Le communiqué officiel du gouvernement malien, diffusé à la télévision nationale, a souligné la réussite de cette mission, précisant que les services ont retrouvé les quatre chauffeurs sains et saufs. À Bamako, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a chaleureusement accueilli les chauffeurs au palais de Koulouba. Ce geste symbolisait l’engagement du Mali envers la sécurité régionale et la solidarité internationale.

Le Sahel face à la menace terroriste : Un combat qui s’intensifie

 

Le Sahel reste une zone de turbulences où les groupes armés, qu’ils soient affiliés à l’État islamique ou à Al-Qaïda, exploitent l’instabilité et les vastes territoires difficilement contrôlables. Par ailleurs, en 2025, les attaques jihadistes se sont intensifiées, avec 240 revendiquées par la branche du JNIM (affiliée à Al-Qaïda) au Burkina Faso entre janvier et mai, et un regain d’activité de l’EIGS dans le nord-est du Mali et l’ouest du Niger. C’est dans ce contexte que les chauffeurs routiers, essentiels aux échanges économiques transfrontaliers, sont devenus des cibles vulnérables, où les pillages et les enlèvements sont monnaie courante.

Cette libération intervient dans un contexte où l’Alliance des États du Sahel (AES) intensifie sa collaboration militaire pour lutter contre le danger terroriste. Cependant, l’opération conjointe Mali-Maroc témoigne de la montée en puissance des capacités de renseignement régionales, dans un effort pour reprendre le contrôle face aux groupes armés.

 

Un message d’espoir qui résonne au-delà des frontières

 

La nouvelle de cette libération a été accueillie avec un immense soulagement au Maroc et au Mali. Les familles des chauffeurs, après des mois d’attente et d’incertitude, peuvent enfin envisager des retrouvailles. Cet événement envoie également un signal fort : la lutte contre le terrorisme, bien que complexe, progresse grâce à la solidarité entre nations.

En somme, cette victoire marque un pas de plus vers la stabilisation du Sahel et prouve que la coopération internationale et le courage des services de sécurité sont les seules armes capables de vaincre l’adversité. En attendant, les quatre hommes se préparent à rentrer chez eux.

Mali-BAD : Une alliance renforcée pour un avenir prospère

Mali-BAD : Un partenariat renforcé pour un développement ambitieux

 

Bamako, 25 juillet 2025 Le Mali a franchi une nouvelle étape dans son partenariat avec la Banque Africaine de Développement (BAD). Hier, le jeudi 24 juillet 2025, Son Excellence Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a accueilli à Bamako M. Lamin Barrow, Directeur général pour l’Afrique de l’Ouest de la BAD, pour une visite de travail prometteuse. Cette rencontre, riche en échanges, marque en effet un tournant dans l’engagement commun pour le développement durable du Mali et de la région sahélienne.

 Abdoulaye Diop et Lamin Barrow posent les jalons d’un partenariat ambitieux entre le Mali et la BAD, axé sur l’intégration régionale, les infrastructures et la sécurité alimentaire.

Infrastructures et sécurité alimentaire : Les piliers de la collaboration

 

Au cœur des discussions, qui se sont tenues dans une atmosphère de cordialité, les deux parties ont exploré les voies de consolidation de leur collaboration. Les priorités évoquées incluent notamment des projets d’envergure dans les secteurs des infrastructures de transport et de la sécurité alimentaire, deux piliers essentiels pour la résilience et la croissance du Mali. De son côté, le Ministre Diop a mis en lumière la vision stratégique du pays, incarnée par le projet « Mali Kura ɲɛtaasira ka bɛn san 2063 ma», une feuille de route audacieuse alignée sur l’Agenda 2063 de l’Union Africaine. Cette initiative vise aussi à instaurer une gouvernance économique modernisée, centrée sur le développement inclusif et durable.

 

L’intégration régionale au cœur des échanges avec la BAD

 

Lors de cette rencontre, Abdoulaye Diop a également souligné l’importance cruciale de l’intégration régionale au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger.

« Notre ambition est de bâtir une dynamique régionale fondée sur la solidarité et le développement partagé », a-t-il déclaré, selon des sources proches du ministère.

Cette vision a trouvé un écho favorable auprès de Lamin Barrow, qui a salué le leadership des autorités maliennes.

« La BAD est résolue à accompagner le Mali dans sa quête d’un développement harmonieux et endogène », a-t-il affirmé, réitérant l’engagement de l’institution à financer des projets structurants alignés sur les priorités nationales.

Lamin Barrow : Une expertise au service du développement malien

 

Lamin Barrow, économiste gambien nommé à la tête de la direction régionale de la BAD pour l’Afrique de l’Ouest en juin 2024, apporte une expertise reconnue dans la gestion stratégique et le financement de projets. Sa visite à Bamako s’inscrit dans une série de consultations visant à renforcer les partenariats techniques et financiers entre le Mali et la BAD, particulièrement dans un contexte de transition politique et économique. D’ailleurs, les projets déjà soutenus par la BAD, notamment dans les infrastructures routières et agricoles, ont prouvé leur impact sur le terrain, et cette rencontre ouvre la voie à de nouvelles initiatives prometteuses.

 

L’avenir se construit : La BAD, un allié de poids pour le Mali

 

Cette audience illustre la volonté du Mali de s’appuyer sur des partenariats solides pour concrétiser ses ambitions de développement. Par conséquent, alors que le pays s’engage dans une refondation de son modèle économique, la BAD se positionne comme un allié clé, prête à accompagner Bamako dans cette transformation. Ce dialogue fructueux entre Abdoulaye Diop et Lamin Barrow témoigne d’une dynamique positive, porteuse d’espoir pour un Mali prospère et pleinement intégré au sein de la région sahélienne. En somme, cette coopération renforcée pourrait bien être la clé de voûte des futures réussites du Mali.

Fin de mission pour l’ambassadeur de l’UE : Quel avenir pour les relations Mali-UE ?

Un adieu diplomatique au Mali : Abdoulaye Diop salue le travail de l’ambassadeur européen Thomas Eckert

Bamako, 25 juillet 2025 Une page se tourne dans les relations entre le Mali et l’Union européenne (UE). Hier, le 24 juillet 2025, Son Excellence Abdoulaye Diop, Ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a accordé une audience d’adieu à Son Excellence Thomas Eckert, ambassadeur de l’UE, qui achève sa mission à Bamako. Ce moment solennel, empreint de respect mutuel, a permis de saluer les efforts conjoints visant à renforcer les liens entre les deux parties, et ce, dans un contexte géopolitique complexe.

 

Hommage à un diplomate bâtisseur : L’engagement de Thomas Eckert salué

 

Au cœur de cette rencontre, le Ministre Diop a tenu à rendre un vibrant hommage à l’engagement de l’ambassadeur Eckert. En effet, ce dernier, par son action diplomatique, a joué un rôle clé dans la préservation d’un dialogue politique constructif entre le Mali et l’UE. Par conséquent, les discussions ont permis de consolider la coopération dans des secteurs d’intérêt commun, tels que le développement économique, la sécurité régionale et la lutte contre les défis climatiques. « L’ambassadeur Eckert a su tisser des ponts solides, favorisant un partenariat dynamique et respectueux des aspirations du Mali », a souligné le Ministre, selon des sources proches du ministère.

 

Le Mali à la croisée des chemins : Redéfinir les partenariats internationaux

 

Cette audience, qui s’est déroulée dans les locaux du Ministère des Affaires étrangères à Bamako, intervient à un moment crucial où le Mali cherche à redéfinir ses partenariats internationaux, tout en affirmant sa souveraineté. À ce titre, Abdoulaye Diop, figure centrale de la diplomatie malienne, a rappelé l’importance d’une coopération multilatérale équilibrée, basée sur le respect mutuel et la poursuite d’objectifs partagés. Il est à noter que l’UE, partenaire historique, a soutenu des projets structurants au Mali, notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la gouvernance.

Un mandat sous le signe du pragmatisme : L’héritage de l’ambassadeur Eckert

 

Thomas Eckert, qui avait officiellement présenté ses lettres de créance en novembre 2024, a marqué son mandat par une approche pragmatique, cherchant à aligner les priorités européennes avec les besoins spécifiques du Mali. Son départ coïncide ainsi avec une période de réflexion sur l’avenir des relations Mali-UE, alors que le pays navigue entre ses engagements régionaux, notamment au sein de la Confédération des États du Sahel (AES), et ses ambitions sur la scène internationale.

 

La diplomatie en mouvement : Un héritage à préserver

 

En somme, cette cérémonie d’adieu, empreinte de courtoisie, met en lumière l’importance cruciale de la diplomatie dans un monde en constante évolution. Bien qu’aucun détail spécifique sur les discussions n’ait été rendu public, il est clair que l’héritage de cette collaboration continuera d’influencer les relations entre Bamako et l’UE. Alors que Thomas Eckert s’apprête à quitter le Mali, son successeur aura la lourde tâche de poursuivre ce dialogue, dans un esprit de partenariat et de respect mutuel, afin de maintenir le cap d’une coopération fructueuse. Le futur des relations Mali-UE dépendra en grande partie de cette capacité à bâtir sur les fondations posées et à s’adapter aux défis à venir.

Bamako réunit sa diaspora : cap sur un Mali fort et uni

Bamako célèbre sa diaspora : un forum historique pour transformer le Mali

Bamako, 17 juillet 2025 Dans une effusion de patriotisme et d’ambition, Bamako a vibré ce jeudi 17 juillet 2025 à l’occasion de l’ouverture du Forum International de la Diaspora (FID). En effet, cet événement d’envergure se trouve placé sous la présidence du Premier Ministre, le Général de Division Abdoulaye Maïga. Qualifiant ce rassemblement d’« acte d’amour pour le Mali », le chef du gouvernement a donné le ton d’une rencontre résolument tournée vers l’action, sous le thème : « Les défis et opportunités pour une diaspora au cœur du développement économique national ».

À Bamako, le Forum International de la Diaspora rassemble des Maliens du monde entier pour transformer leur attachement au pays en leviers concrets de développement économique et institutionnel.

La diaspora malienne : un moteur puissant de développement économique

 

Le forum réunit des Maliens établis dans 77 pays. Il célèbre les six millions de compatriotes vivant à l’étranger, dont l’impact économique est indéniable. En 2023, leurs transferts financiers ont atteint environ 700 milliards de FCFA, un apport vital complété par des investissements dans des projets structurants. En plus, au-delà des chiffres, la diaspora malienne incarne un réservoir inestimable d’expertise, d’idées et d’énergie, prête à transformer le paysage socio-économique du pays.

Le Premier ministre Maïga a insisté sur la nécessité de créer un environnement propice pour canaliser cet élan. « Il ne suffit pas de saluer leur contribution ; nous devons leur offrir des outils concrets pour agir », a-t-il déclaré. Parmi les initiatives en cours, un Guichet unique au sein de l’Agence de Promotion des Investissements (API-Mali), des incitations fiscales, une stratégie dédiée aux investissements productifs, ainsi qu’une étude pour la création d’une Banque d’investissement de la diaspora et un guide des secteurs porteurs. Ces mesures traduisent une volonté affirmée de simplifier les démarches et de renforcer la confiance entre l’État et ses citoyens expatriés.

Une reconnaissance historique : la diaspora au cœur de la nouvelle constitution

 

Par ailleurs, pour la première fois, la nouvelle Constitution malienne consacre un rôle formel à la diaspora, avec des représentants au sein de l’Assemblée nationale et du Sénat. Cette avancée significative, soulignée avec fierté par le Premier ministre, marque une étape clé vers une gouvernance migratoire inclusive. Les Maliens de l’étranger deviennent ainsi des acteurs à part entière du développement national. « L’heure est à l’action », a martelé le Général Maïga. « Nous transformons l’attachement en projets concrets, la nostalgie en vision d’avenir. »

À Bamako, le Forum International de la Diaspora rassemble des Maliens du monde entier pour transformer leur attachement au pays en leviers concrets de développement économique et institutionnel.

Un Carrefour mondial : Bamako fédère les énergies pour son avenir

 

La cérémonie d’ouverture a réuni un parterre impressionnant de personnalités, incluant des membres du gouvernement malien, le ministre des Affaires étrangères du Niger et la directrice régionale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). En conséquence, ce rassemblement illustre l’ambition du Mali de fédérer les énergies pour maximiser l’impact de sa diaspora, tout en renforçant les partenariats régionaux et internationaux.

Passage à l’action : la diaspora, clé d’un Mali prospère et uni

 

En définitive, Du 17 au 19 juillet 2025, le FID se veut un creuset d’idées et de solutions. Les réflexions stratégiques déboucheront sur des engagements concrets. En plaçant la diaspora au cœur de sa stratégie de développement, le Mali ouvre ainsi une nouvelle page de son histoire, portée par la conviction que l’union de ses citoyens, qu’ils soient au pays ou à l’étranger, est la clé d’un avenir prospère.

Quelles mesures concrètes le Mali pourrait-il adopter pour renforcer davantage le lien entre l’État et sa diaspora, au-delà des incitations financières ?

Affaire Gassama : la défense amorce une stratégie d’apaisement judiciaire

Abidjan : Le sort de Mamadou Hawa Gassama, figure du CNT malien, en suspens

 

Abidjan, 9 juillet 2025 Sous les murs feutrés de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan (MACA), l’ombre d’une affaire politico-judiciaire s’affirme comme l’un des dossiers les plus scrutés de ce mois de juillet. Incarcéré depuis le 2 juillet pour offense au Chef de l’État, injures en ligne et fausse déclaration, Mamadou Hawa Gassama, membre influent du Conseil National de Transition (CNT) du Mali, voit sa défense prendre une tournure résolument stratégique. Son cas, à la croisée de la politique et du droit, captive l’attention tant au Mali qu’en Côte d’Ivoire.

Une défense axée sur l’humanitaire et la coopération diplomatique

Son avocat, Me Mamadou Ismaïla Konaté, ancien ministre malien de la Justice, a annoncé ce 9 juillet son intention de formuler une requête officielle auprès du magistrat instructeur du Tribunal de Première Instance d’Abidjan-Plateau. Par ailleurs, l’objectif est clair : obtenir un aménagement de la détention en raison de facteurs jugés humanitaires et diplomatiques. La défense mobilise puissamment l’âge avancé de M. Gassama, son état de santé fragile et sa qualité de cadre politique étranger pour obtenir une mesure de clémence adaptée à sa situation exceptionnelle.

Reconnaissance des faits et posture coopérative : Une stratégie assumée

Me Konaté confirme que son client a reconnu avoir tenu les propos diffusés dans les vidéos incriminées, assumant cette responsabilité avec courage — une posture qui pourrait peser favorablement lors de l’examen de la requête d’aménagement. « M. Gassama fait preuve d’une dignité et d’une force remarquables face à cette épreuve, coopérant pleinement avec la justice », a indiqué Me Konaté, affirmant que la défense reste entièrement mobilisée dans le respect scrupuleux de la procédure pénale ivoirienne.

 Affaire Gassama :  Une décision judiciaire très attendue aux implications diplomatiques

Alors que le cabinet d’instruction du TPI d’Abidjan-Plateau prépare activement son calendrier, l’équipe de défense peaufine ses arguments. À travers cette requête, Me Konaté ne cherche nullement à contourner la justice, mais à adapter le régime de détention à une situation singulière où diplomatie et droit pénal se croisent avec acuité. Le dossier, d’une sensibilité accrue, interpelle bien au-delà des frontières ivoiriennes et ravive le débat sur la prise en compte des facteurs de vulnérabilité en matière de détention provisoire, notamment pour des personnalités publiques. La décision du tribunal sera donc scrutée avec la plus grande attention par les observateurs régionaux et internationaux.

Loulo-Gounkoto : l’État malien relance la mine et défie Barrick Gold

Mali : La mine d’or de Loulo-Gounkoto redémarre dans un bras de fer avec Barrick Gold

 

Bamako, 9 juillet 2025 – Dans les profondeurs poussiéreuses de l’ouest malien, la mine d’or de Loulo-Gounkoto, joyau de l’économie nationale, a rugi à nouveau ce lundi, après six mois d’un silence oppressant. Mais ce réveil, orchestré par Bamako, se fait dans un climat de défiance et de drame. L’administrateur provisoire, Soumana Makadji, nommé par un tribunal malien, envisage de vendre une tonne d’or, d’une valeur de 107 millions de dollars, pour financer la reprise des opérations, défiant ainsi Barrick Gold, le géant canadien qui crie à l’injustice. Alors que les pelleteuses reprennent leur ballet, ce bras de fer entre l’État malien et l’un des plus grands producteurs d’or au monde soulève une question lancinante : cette prise de contrôle audacieuse sauvera-t-elle l’économie malienne, ou précipitera-t-elle un conflit aux conséquences irréversibles ?

 

Loulo-Gounkoto : Une reprise sous haute tension après six mois d’arrêt

 

Le 7 juillet 2025 dernier, les machines de Loulo-Gounkoto, situées près de la frontière sénégalaise, ont redémarré, marquant la fin d’une suspension entamée en janvier. Cette suspension était intervenue après que le gouvernement malien, actionnaire à 20 %, a saisi trois tonnes d’or et bloqué les exportations. Bamako accuse Barrick Gold de ne pas avoir honoré ses obligations fiscales, réclamant des arriérés qui s’élèveraient à des centaines de millions de dollars. En réponse, Barrick, qui gérait ce complexe représentant 15 % de sa production mondiale (578 000 onces en 2024), a suspendu ses activités, plongeant le Mali dans une crise économique aggravée par la chute de sa production aurifère nationale.

Soumana Makadji, ancien ministre de la Santé nommé administrateur provisoire en juin par le Tribunal de Commerce de Bamako, a pris les rênes avec une mission claire : relancer la mine, troisième plus grande d’Afrique. Épaulé par Samba Touré, président de la société minière d’État et ancien cadre de Loulo-Gounkoto, Makadji a annoncé la vente d’une tonne d’or stockée sur place – distincte des trois tonnes saisies en janvier – pour couvrir les coûts opérationnels, estimés à 100 millions de dollars par trimestre. « Nous devons redonner vie à cette mine pour le peuple malien », a-t-il déclaré lors d’une réunion avec les syndicats, promettant de maintenir les salaires des employés, dont beaucoup n’ont pas été payés depuis juin.

 

Souveraineté minière : Quand le Mali défie le géant Barrick Gold

 

Ce drame s’inscrit dans un conflit de deux ans entre Barrick et l’État malien, qui cherche à maximiser les revenus de l’or face à des prix mondiaux record. En 2023, le Mali a adopté un nouveau code minier augmentant les royalties et la participation de l’État dans les mines, des mesures que Barrick conteste, arguant qu’elles violent les conventions existantes. La tension a culminé en janvier 2025 avec la saisie d’or et la détention temporaire de quatre cadres de Barrick, poussant l’entreprise à geler ses opérations et à retirer Loulo-Gounkoto de ses prévisions 2025.

Barrick, dirigé par un Mark Bristow inflexible, a porté l’affaire devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), qualifiant la vente d’or d’« illégitime » et avertissant que la prise de contrôle par l’État risque de « causer des dommages irréparables » à long terme. « Le Mali agit de mauvaise foi », a tonné Bristow, promettant de défendre les droits de l’entreprise par tous les moyens légaux. Néanmoins, à Bamako, le gouvernement voit dans cette reprise un acte de souveraineté économique.

 

Loulo-Gounkoto : Un pari risqué pour l’économie malienne

 

La relance de Loulo-Gounkoto, qui a produit 723 000 onces d’or en 2024, est cruciale pour le Mali, où l’or représente 80 % des exportations. Cependant, les défis sont immenses. Six sources interrogées estiment qu’il faudra au moins quatre mois pour retrouver un rythme normal, en raison de la complexité technique du site et de l’absence de coopération de Barrick, qui a coupé l’accès à son intranet et à ses systèmes internes. Les employés sur place, non payés depuis des mois, expriment un mélange d’espoir et d’inquiétude. « On veut travailler, mais sans Barrick, c’est comme naviguer sans boussole », confie un ingénieur sous couvert d’anonymat.

Ce précédent pourrait redessiner les relations entre les États ouest-africains et les multinationales minières. Au Mali, d’autres compagnies comme Allied Gold et B2Gold ont négocié des accords avec le gouvernement, mais le conflit avec Barrick, le plus grand opérateur du pays, envoie un signal ambivalent aux investisseurs étrangers. Ainsi, le Mali veut contrôler ses richesses, mais à quel prix ?

 

Bamako : Entre audace et incertitude, l’avenir de l’or malien en jeu

 

En somme, alors que les premières pépites d’or de la reprise quitteront Loulo-Gounkoto, Bamako se tiendra à la croisée des chemins. La capitale malienne bruisse d’un mélange de fierté nationaliste et d’appréhension face à l’avenir. La vente d’une tonne d’or pourrait relancer la mine, mais elle attise aussi un conflit juridique qui pourrait durer des années. Dans ce duel entre un État en quête de souveraineté et un géant minier, c’est l’avenir du Mali – et de son or – qui se joue. Loulo-Gounkoto, jadis symbole de prospérité, est désormais un champ de bataille où chaque once d’or pèse le poids d’une nation en lutte pour son destin.

Mali : La transition prolongée et redéfinie vers la souveraineté

Bamako, 4 juillet 2025 —Dans un Mali en quête de stabilité après des années de tumulte, le Conseil national de la Transition (CNT) a franchi une étape décisive le jeudi 3 juillet 2025. En effet, à l’unanimité, ses membres ont adopté un projet de révision de la Charte de la Transition, redessinant les contours d’une gouvernance provisoire qui pourrait durer jusqu’à cinq ans, voire davantage. Ce texte, qui conditionne tout scrutin à la pacification du territoire, marque un virage audacieux, mais aussi controversé, dans la trajectoire d’un pays à la croisée des chemins. Entre ambitions régionales et défis internes, le Mali s’engage sur une voie incertaine, portée par une volonté de souveraineté et de rupture avec le passé.

Une transition prolongée, des priorités redéfinies

La nouvelle Charte, adoptée sous les plafonds feutrés du CNT, prolonge la transition à une durée de cinq ans, renouvelable si nécessaire. Une condition sine qua non domine ce texte : aucune élection ne sera organisée tant que la paix ne sera pas restaurée sur l’ensemble du territoire. Cette exigence, bien que pragmatique face à l’insécurité persistante dans le nord et le centre du pays, soulève des interrogations sur le calendrier démocratique. Le Mali, sous la houlette des autorités de transition depuis le coup d’État de 2021, semble ainsi privilégier la stabilisation avant tout retour aux urnes.

Cependant, ce n’est pas tout. La révision opère un ménage symbolique en éliminant des références jugées désuètes, comme l’Accord pour la paix et la réconciliation, signé en 2015 à Alger, ou encore le Protocole de la CEDEAO, autrefois piliers de la feuille de route malienne. Ces suppressions traduisent une volonté de s’affranchir des cadres internationaux perçus comme inadaptés aux réalités actuelles. Au lieu de cela, le texte s’ancre dans les conclusions des consultations nationales, menées pour capter les aspirations populaires, et s’aligne sur les priorités du Plan d’Action gouvernemental, qui met l’accent sur la souveraineté et le développement endogène.

L’Alliance des États du Sahel comme boussole

Cette révision s’inscrit dans un contexte régional plus large : celui de la Confédération des États du Sahel (AES), formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Ce bloc, créé en 2023, incarne une volonté d’émancipation des influences extérieures, notamment occidentales, et d’une coopération renforcée entre pays sahéliens confrontés à des défis communs : insécurité, sous-développement, et pressions climatiques. La Charte révisée reflète cette dynamique, cherchant à aligner la gouvernance malienne sur une vision régionale qui privilégie l’autonomie et la solidarité entre voisins.

Pour les autorités de transition, dirigées par le colonel Assimi Goïta, cette réforme est une réponse aux attentes des Maliens, lassés par des promesses non tenues et des cadres imposés de l’extérieur. Mais elle n’est pas sans risques. En effet, en repoussant les échéances électorales et en rompant avec des accords historiques, le Mali pourrait s’isoler davantage sur la scène internationale, tout en attisant les tensions internes parmi ceux qui aspirent à un retour rapide à un régime civil.

Le Conseil National de la Transition : Un pari risqué pour la stabilité

L’unanimité du vote au CNT témoigne d’un consensus apparent, mais elle masque des débats sous-jacents. La prolongation de la transition, bien que justifiée par l’urgence sécuritaire, pourrait frustrer une population en attente de changement. Les groupes armés continuent de défier l’État dans plusieurs régions, et la pacification promise reste un défi colossal. En outre, la suppression de références à l’Accord de paix pourrait compliquer les relations avec les groupes signataires, notamment dans le nord, où les tensions ethniques et territoriales demeurent vives.

Pourtant, les partisans de la réforme y voient une chance unique de rebâtir le Mali sur des bases plus solides. En s’appuyant sur les consultations nationales, le gouvernement affirme vouloir donner la parole au peuple, loin des diktats internationaux. La Charte révisée devient ainsi un symbole de cette quête d’autodétermination, un cri de ralliement pour un Mali qui veut écrire sa propre histoire.

Un avenir à construire, un équilibre à trouver

Le Mali se trouve aujourd’hui à un carrefour. La révision de la Charte de la Transition est un pari audacieux : celui de privilégier la stabilité avant la démocratie, la souveraineté avant les compromis internationaux. Mais ce choix, aussi courageux soit-il, n’est pas sans périls. La patience des Maliens, éprouvés par des années de crises, pourrait s’éroder si les promesses de paix et de prospérité tardent à se concrétiser.

En adoptant ce texte, le Mali ne se contente pas de réécrire sa transition : il redéfinit son identité face au monde. Reste à savoir si ce nouvel élan saura apaiser les fractures internes et répondre aux aspirations d’un peuple en quête de justice, de sécurité et de dignité. Dans le Sahel, où chaque pas compte, l’avenir du Mali se joue aujourd’hui, entre espoirs et incertitudes.

Chine-Mali : le Ministre Abdoulaye Diop À Changsha, l’alliance gagnante de la coopération Sud-Sud

Changsha : le Mali, sous la houlette d’Abdoulaye Diop, scelle un avenir prometteur avec la Chine

Chine, 11 juin 2025 — Dans l’effervescence de Changsha, métropole florissante de la province du Hunan, le Mali a pris place, ce mercredi, au cœur d’un rendez-vous diplomatique d’envergure : la réunion ministérielle des coordinateurs du Forum sur la Coopération Sino-Africaine (FOCAC). Conduite par Son Excellence Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, accompagné de l’ambassadrice Fatou Binta Diop, conseillère diplomatique du président de la Transition, la délégation malienne a affirmé sa volonté de tisser des liens indéfectibles avec la Chine. D’ailleurs, cette rencontre, vibrante d’ambitions, a consacré le partenariat stratégique entre Bamako et Pékin, dans un élan de solidarité sud-sud visant à irriguer les aspirations socio-économiques des deux nations.

Le Mali a affirmé son partenariat stratégique avec la Chine lors de la réunion ministérielle du FOCAC à Changsha le 11 juin 2025, scellant des projets de coopération pour le développement socio-économique et la souveraineté du pays.Un dialogue pour une modernisation concertée : les clés du plan d’action 2025-2027

Ouverts le 11 juin dans un climat de ferveur multilatérale, les travaux de Changsha s’inscrivent dans le sillage du sommet FOCAC de septembre 2024, où la Chine avait dévoilé un engagement de 51,32 milliards de dollars pour l’Afrique sur trois ans, incluant 29,6 milliards en lignes de crédit et 11,8 milliards en aide directe. À Changsha, les délégations africaines, dont celle du Mali, ont scruté les avancées du Plan d’Action 2025-2027, un cadre ambitieux englobant dix domaines de coopération, de la prospérité commerciale à la connectivité en passant par l’industrialisation. Les débats, rythmés par des rapports et des déclarations, ont également révélé un consensus : la modernisation de l’Afrique passe par une alliance équitable avec la Chine, loin des ingérences et des conditionnalités.

Abdoulaye Diop, figure centrale de cette rencontre, a porté la voix d’un Mali résolu à transformer ses défis en opportunités. Dans une allocution remarquée, il a salué la « fraternité » sino-malienne, forgée il y a 65 ans par des visionnaires comme Zhou Enlai, et réaffirmé l’adhésion de Bamako au principe d’une seule Chine. De plus, ce dialogue, loin d’être un simple exercice rhétorique, a permis de consolider des projets concrets, à l’image du programme « Mali Digital » avec Huawei et de la construction d’une centrale solaire à Koulikoro par Beikai Zhongdian Group, fruits du sommet FOCAC 2024.

Un Partenariat stratégique au service des Maliens : croissance et sécurité en ligne de mire à Changsha

Élevé au rang de partenariat stratégique lors de la rencontre entre le président Assimi Goïta et Xi Jinping en septembre 2024, le lien sino-malien s’épanouit dans des initiatives tangibles. Le Mali, dont les échanges commerciaux avec la Chine ont atteint 814 millions de dollars en 2022, aspire à diversifier ses exportations – or, coton, sésame – tout en attirant des investissements dans l’énergie et l’agriculture. À Changsha, Diop a aussi plaidé pour une accélération des projets phares, comme l’« Africa Solar Belt », qui promet d’électrifier des villages maliens, et le Plan de Modernisation Agricole, visant à doper les rendements dans un pays où 70 % de la population vit de la terre.

Cette dynamique s’accompagne d’un engagement mutuel pour la sécurité. Diop a réitéré la détermination de Bamako à protéger les ressortissants et entreprises chinois, un enjeu crucial dans un Mali confronté à l’insécurité sahélienne. En retour, la Chine, fidèle à sa doctrine de non-ingérence, soutient la souveraineté malienne, offrant ainsi  une alternative aux partenariats occidentaux souvent perçus comme intrusifs.

Une vision Sud-Sud pour un avenir partagé : le Mali, voix d’une Afrique unie

À Changsha, le Mali ne s’est pas contenté de défendre ses intérêts bilatéraux ; il a incarné l’élan d’une Afrique unie face à un monde en mutation. Aux côtés de délégations comme celle de l’Afrique du Sud, représentée par Ronald Lamola, Bamako a contribué à façonner un partenariat sino-africain ancré dans l’équité et la réciprocité. La réunion, prolongée par la 4e Exposition Économique et Commerciale Chine-Afrique (CAETE) du 12 au 15 juin, a ouvert des perspectives pour les entreprises maliennes, prêtes à conquérir le marché chinois.

Ce mercredi , Changsha a été bien plus qu’un théâtre diplomatique : une agora dans laquelle le Mali, par la voix d’Abdoulaye Diop, a réaffirmé sa place dans une Afrique en marche. Dans ce dialogue avec la Chine, Bamako ne cherche pas seulement des financements, mais une alliance pour bâtir un avenir dans lequel la souveraineté rime avec prospérité.

Le Mali, phare de la Coopération Sino-Africaine à Changsha pour un avenir prospère 

Alors que les lumières de Changsha s’éteignent, les promesses scellées ce jour-là s’apprêtent à illuminer les horizons maliens, de Gao à Kayes. En somme, cette réunion ministérielle du FOCAC a non seulement renforcé les liens historiques entre la Chine et le Mali, mais elle a également démontré la volonté de Bamako de se positionner comme un acteur clé dans la construction d’un partenariat sino-africain basé sur le respect mutuel et le développement durable. Ce rendez-vous marque une étape cruciale pour l’avenir socio-économique du Mali, confirmant que sa trajectoire est désormais résolument tournée vers un avenir dans lequel la coopération Sud-Sud est synonyme d’autonomie et de progrès partagés.

Mali : TV5Monde éjectée des ondes

Le Mali coupe le signal de TV5Monde : nouvelle sanction contre un média français à Bamako

Bamako, 13 mai 2025 – Dans le ciel médiatique malien, un nouvel orage a éclaté. La Haute Autorité de la Communication (HAC) a tranché : la chaîne francophone TV5Monde, pilier de l’information internationale, a été bannie des bouquets de diffusion au Mali, rejoignant ainsi RFI et France 24 dans la liste des médias français proscrits. Cette décision, annoncée vendredi dernier, s’appuie en effet sur des accusations de « violations des textes régissant la régulation des médias », pointant un journal Afrique diffusé le 3 mai 2025. À l’origine du courroux : un traitement jugé « partial » et des propos qualifiés de « diffamatoires » à l’encontre des Forces armées maliennes (FAMA). Ce nouvel épisode, loin d’être anodin, illustre la détermination de Bamako à contrôler son récit national, dans un contexte de tensions accrues avec la France.

Accusations de partialité : le reportage qui a coûté sa place à TV5Monde

Le 3 mai, un reportage de TV5Monde consacré aux récents affrontements dans le nord du Mali a mis le feu aux poudres. Selon la HAC, l’émission a manqué d’équilibre en privilégiant des sources extérieures, sans relayer la version officielle des FAMA, diffusée par la Direction de l’Information et des Relations Publiques de l’Armée (DIRPA). Pire, le journal a tenu des propos que les autorités ont jugés attentatoires à l’honneur des forces maliennes, les accusant d’exactions sur la base de témoignages non vérifiés.« TV5Monde a manqué de la prudence élémentaire qu’exige le journalisme », fustige la HAC dans son communiqué, invoquant un décret de 2016 pour justifier la suspension immédiate de la chaîne.

Pas un cas isolé : les médias français, cibles d’une stratégie d’éviction géopolitique

Par ailleurs, cette sanction n’est pas une première. En septembre 2024, TV5Monde avait déjà écopé d’une suspension de trois mois pour un « manque d’équilibre » dans sa couverture des frappes de drones à Tinzaouatène, où au moins 15 civils avaient péri. Un avertissement similaire avait été adressé en mai 2023 pour des « manquements » comparables. RFI et France 24, quant à elles, sont interdites depuis mars 2022, accusées de relayer de « fausses allégations » sur des abus de l’armée malienne. Cette série de mesures dessine un schéma clair : sous le gouvernement de transition dirigé par le colonel Assimi Goïta, le Mali resserre son emprise sur l’espace médiatique, ciblant particulièrement les voix françaises.

En outre, cette décision s’inscrit dans un climat de rupture profonde avec la France, ancienne puissance coloniale. Depuis 2021, Bamako a opéré un virage stratégique, rompant les accords militaires avec Paris, expulsant les troupes françaises et se tournant vers de nouveaux partenaires, comme la Russie et la Turquie. Les médias français, perçus comme des relais d’une influence néocoloniale, sont ainsi devenus des cibles privilégiées. « La HAC ne tolérera pas que des chaînes étrangères déforment notre réalité pour servir des agendas extérieurs », a déclaré un responsable malien proche du dossier, sous couvert d’anonymat.

La bataille du récit : Bamako veut imposer sa version, Internet résiste

Sur les réseaux sociaux, la suspension de TV5Monde suscite un vif débat. Certains internautes saluent une « victoire contre la propagande française », tandis que d’autres déplorent une atteinte à la liberté d’information. « Sans RFI, France 24 ni TV5Monde, comment accéder à des perspectives internationales ? » s’interroge une étudiante bamakoise, reflétant l’inquiétude d’une partie de la population. France Médias Monde, maison-mère de TV5Monde, a réagi avec fermeté, contestant « une mesure injustifiée » et promettant d’explorer « toutes les voies de recours » pour rétablir sa diffusion.

Au cœur de cette affaire, une question fondamentale : qui raconte le Mali ? Le gouvernement malien accuse les médias occidentaux de biaiser la perception des combats contre les groupes djihadistes et les rébellions touarègues dans le Nord. Les FAMA, glorifiées comme rempart contre le chaos, sont aussi un symbole intouchable pour le Gouvernement. Tout discours les mettant en cause est perçu comme une tentative de déstabilisation, dans un pays où la transition politique reste fragile.

La HAC, en suspendant TV5Monde, ne se contente pas de sanctionner une chaîne : elle envoie un message à l’ensemble des médias internationaux. L’interdiction, assortie d’un retrait des bouquets des distributeurs comme Canal+ et Malivision, vise à limiter l’accès des Maliens à des narratifs divergents. Pourtant, cette stratégie n’est pas sans failles. Des Maliens contournent les restrictions via des décodeurs pirates ou des sites miroirs, comme ceux mis en place par RFI et France 24 en partenariat avec Reporters sans frontières. « L’information trouve toujours un chemin », assure un technicien de Bamako.

Le Mali a banni la chaîne française TV5Monde de ses bouquets, accusant un reportage de partialité envers l'armée, Un coup de semonce pour la liberté de la presse : l’isolement médiatique du Mali s’accroît

Cette nouvelle suspension ravive les critiques des organisations de défense des médias. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) avait déjà qualifié, en 2022, les interdictions de RFI et France 24 de « grave atteinte à la liberté de la presse ». L’Union européenne, de son côté, a dénoncé des mesures « inacceptables » qui risquent d’encourager l’autocensure. Au Mali, où les médias locaux opèrent sous une surveillance accrue, cette mainmise sur l’information pourrait étouffer les voix critiques, au moment où le pays fait face à des défis sécuritaires et économiques colossaux.

En somme, sous le soleil brûlant de Bamako, la suspension de TV5Monde résonne comme un coup de semonce. Elle marque une étape supplémentaire dans la quête du Mali pour affirmer sa souveraineté narrative, au prix d’un isolement médiatique croissant. Mais dans ce bras de fer, une vérité persiste : l’information, même muselée, a la ténacité de l’herbe qui perce le bitume. À l’heure où le Mali redéfinit son destin, la bataille pour la parole n’a jamais été aussi vive.

Bamako : L’Alliance des États du Sahel célèbre son unité avec un hymne fédérateur

Bamako : l’AES valide son hymne officiel – un chant de souveraineté pour le sahel unitaire

Bamako, 9 mai 2025 — Dans la chaleur vibrante de Bamako, capitale malienne, le Centre International de Conférences (CICB) s’est drapé ce vendredi d’une aura de fraternité et d’ambition. En effet, La cérémonie de validation de l’hymne officiel de l’Alliance des États du Sahel (AES), réunissant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a marqué un tournant symbolique pour cette confédération naissante. Par ailleurs, au cœur de cet événement, le Colonel-Major Abdourahamane Amadou, Ministre nigérien des Transports et représentant du Ministre de la Culture, a incarné l’engagement du Niger dans la construction d’une identité culturelle commune, aux côtés de ses homologues maliens et burkinabè. Ce moment, empreint de solennité, a célébré l’élan d’une alliance déterminée à forger un avenir souverain.

À Bamako, l'Alliance des États du Sahel (AES) a validé son hymne officiel ce 9 mai, un symbole d'unité et de souveraineté pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger.Le souffle de nos peuples : À Bamako, la cérémonie de validation révèle un hymne porteur d’unité et de solidarité.

Accueilli avec chaleur par le Ministre malien de la Culture, M. Andogoly Guindo, le Colonel-Major Amadou a porté haut les couleurs de l’AES, dont le projet d’hymne vise à cristalliser les aspirations d’unité et de résilience des trois nations. Coprésidée par les deux ministres, la cérémonie a en effet rassemblé des délégations des trois pays, des artistes et des figures culturelles, tous unis par la volonté de doter l’Alliance d’un symbole sonore puissant. « Cet hymne est plus qu’une mélodie ; c’est le souffle de nos peuples, un chant de liberté et de solidarité », a déclaré M. Guindo, donnant le ton à une journée riche en émotion.

En outre , l’hymne lui-même, fruit d’un processus collaboratif impliquant des compositeurs des trois nations, se veut un reflet des valeurs de l’AES : souveraineté, coopération et lutte contre l’insécurité. Sous les applaudissements, les ministres ont dévoilé ses paroles, entrelacées de références à la riche histoire du Sahel et à la détermination des nouvelles générations. Selon des sources proches de l’événement, les délégations  ont validé à l’unanimité le choix du compositeur principal, un Malien de renom, tandis que des artistes burkinabè et nigériens ont apporté des touches harmoniques mêlant rythmes traditionnels et accents contemporains.

À Bamako, l'Alliance des États du Sahel (AES) a validé son hymne officiel ce 9 mai, un symbole d'unité et de souveraineté pour le Mali, le Burkina Faso et le Niger.Au-delà de la mélodie : l’hymne, symbole d’une nouvelle identité AES, fruit d’une création collaborative et d’initiatives culturelles multipliées

Cette cérémonie s’inscrit dans une série d’initiatives culturelles lancées par l’AES depuis sa création en septembre 2023, après la rupture des trois pays avec la CEDEAO. Depuis, l’Alliance a multiplié les symboles d’unité : un drapeau adopté en février 2025, des passeports biométriques communs, et désormais cet hymne, qui sera entonné lors des sommets et des événements officiels. « Nous bâtissons une identité qui transcende les frontières coloniales, ancrée dans notre histoire et tournée vers l’avenir », a souligné le Colonel-Major Amadou, dont la présence à Bamako a renforcé le message de cohésion.

L’événement intervient dans un contexte géopolitique tendu, marqué par des défis sécuritaires persistants dans le Sahel. La région, confrontée à la montée des groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, a vu l’AES déployer une force conjointe de 5 000 soldats pour contrer ces menaces. Mais au-delà de la défense, l’Alliance mise sur la culture comme levier d’intégration. La validation de l’hymne, précédée par une réunion des experts à Bamako en avril, illustre cette ambition de fédérer les peuples par des projets concrets, à l’image d’une chaîne télévisée commune et de politiques de libre circulation. »

Face aux défis du Sahel, l’AES mise sur la culture comme levier d’intégration pour écrire son destin depuis Bamako

En somme, à Bamako, ce vendredi, l’AES n’a pas seulement validé une composition musicale ; elle a affirmé sa volonté de parler d’une seule voix, celle d’un Sahel uni, fier et résolu. Alors que les échos de l’hymne résonnent encore, Bamako s’impose comme le creuset d’une alliance qui, par la culture et la solidarité, défie les tumultes pour écrire son propre destin.

À suivre…

MALI : le Gouvernement suspend les activités politiques

Mali : une suspension inédite des partis politiques ébranle la scène démocratique

Bamako, 7 mai 2025 – Dans une décision aussi soudaine que retentissante, le gouvernement malien a décrété, ce mercredi à 12 h 00, la suspension temporaire de toutes les activités des partis politiques et des associations à caractère politique. Invoquant des « raisons d’ordre public », cette mesure, effective jusqu’à nouvel ordre, plonge le pays dans une zone d’incertitude démocratique. En effet, cette résolution, qui fait suite à une conférence nationale controversée tenue le 29 avril à Bamako, soulève des interrogations sur l’avenir du pluralisme dans un Mali déjà marqué par une transition militaire prolongée.

Derrière la décision choc : ordre public ou volonté de consolidation du pouvoir ?

Le décret, lu sur les ondes de l’ORTM à 13 h 00, intervient dans un contexte de tensions croissantes. Plus précisément, le 29 avril dernier, le Centre International de Conférences de Bamako (CICB) a accueilli une rencontre entre des militants de la société civile et des représentants proches du pouvoir. Selon des sources locales, les participants, réunis sous l’égide du gouvernement, ont recommandé la dissolution de tous les partis politiques, l’interdiction du nomadisme politique et la suppression du statut de chef de file de l’opposition.

Ces propositions, perçues comme une tentative de consolidation du pouvoir par le président Goïta, ont suscité une levée de boucliers parmi les acteurs politiques. De son côté, le gouvernement malien justifie cette suspension par la nécessité de préserver la stabilité dans un pays confronté à une insécurité persistante. Toutefois, depuis les coups d’État de 2020 et 2021, le Mali navigue sous une transition militaire dirigée par Assimi Goïta, qui a promis un retour à l’ordre constitutionnel, initialement prévu pour mars 2024. Or, des reports successifs, attribués à des « raisons techniques », ont exacerbé les frustrations.

« Atteinte grave aux libertés » : l’opposition malienne se mobilise et dénonce la suspension des partis politiques

La suspension, qui interdit toute activité politique, a déclenché une onde de choc. Non seulement cette mesure interdit toute activité politique, mais elle frappe également la couverture médiatique des partis. Plus tôt, le 3 mai, à 10 h 00, des opposants ont tenté d’organiser une réunion au Palais de la Culture à Bamako pour dénoncer les recommandations du 29 avril. Bloqués par les forces de l’ordre, ils ont malgré tout tenu leur assemblée à l’extérieur, rejoints par des centaines de manifestants scandant des appels à un retour rapide à la démocratie.

À l’issue de cette mobilisation, plus de 80 partis et deux organisations de la société civile ont exigé, dans une déclaration commune, la tenue d’élections présidentielles avant le 31 décembre 2025 et la libération des prisonniers politiques. « Cette mesure est une atteinte grave aux libertés fondamentales », a fustigé un porte-parole de la Plateforme du 31 mars, une coalition d’opposition, dans un communiqué publié à 16 h 00 le 6 mai. De même, des voix dissidentes, comme celle de l’opposant Housseini Guindo, appellent à une « résistance citoyenne » face à ce qu’ils qualifient de « dérive autoritaire ».

Isolement et inquiétudes : contexte régional, pressions internationales et défis sécuritaires

Cette décision s’inscrit dans un Mali en pleine recomposition géopolitique. D’abord, membre de l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Burkina Faso et le Niger, le pays a rompu ses liens militaires avec la France et s’est rapproché de la Russie, de la Chine, etc. Ensuite, la sortie de la CEDEAO, effective en janvier 2025, a réduit les pressions régionales pour un retour à l’ordre constitutionnel. Sur la scène internationale, l’ONU et Amnesty International ont exprimé leur « profonde préoccupation », dénonçant une restriction des droits à la liberté d’expression et d’association. À l’intérieur, le Mali reste sous la menace de groupes jihadistes, comme le JNIM, qui a revendiqué une attaque à Bamako en septembre 2024, tuant 77 personnes. Souvent, ces défis sécuritaires, couplés à des crises économiques, servent d’argument au gouvernement pour justifier un contrôle accru.

Avenir incertain : transition prolongée, la résistance s’organise à Bamako

Le Mali semble s’éloigner du pluralisme. En effet, la suspension, qui pourrait durer des semaines, voire des mois, laisse planer le spectre d’une transition prolongée sous l’égide du président Goïta, recommandé par la conférence d’avril pour un mandat de cinq ans renouvelable. Par ailleurs, à Bamako, la société civile prépare une réponse concertée.

Toutefois, malgré les risques de répression, une nouvelle mobilisation est prévue le 10 mai à 9 h 00. Ainsi, dans ce climat d’incertitude, le Mali se trouve à un carrefour : entre l’aspiration à la stabilité et la quête d’une démocratie véritable, le chemin reste semé d’embûches. En conclusion, cet épisode, loin d’être anodin, pourrait redessiner durablement le visage politique de la nation.

Mali : vers la dissolution des partis et un long mandat pour Goïta

Mali : La dissolution des partis politiques, un miroir tendu à une classe politique défaillante

À Bamako, ce 30 avril, le Centre international de conférences (CICB) a vibré au rythme d’une concertation nationale des forces vives, un rendez-vous décisif pour redessiner l’avenir politique du Mali. Dans un pays en quête de renouveau après des années de crises, les recommandations issues de cette rencontre, notamment la dissolution des partis politiques et l’extension du mandat du général Assimi Goïta à cinq ans, ont retenti comme un coup de tonnerre. Loin d’être un caprice autoritaire, ce verdict reflète le vide laissé par une classe politique qui, au lieu de saisir l’opportunité d’un débat constructif, a choisi l’esquive, abandonnant ainsi le terrain à d’autres forces. Dans un Mali à la croisée des chemins, cette concertation révèle autant les espoirs d’une refondation que les défaillances d’une élite déconnectée.

La concertation nationale tenue à Bamako a recommandé la dissolution des partis politiques et l'extension du mandat du général Goïta L’occasion manquée des partis politiques : le boycott qui a scellé leur destin

En effet, ce verdict sanctionne une occasion manquée pour les partis politiques. Lancée le 28 avril 2025, la concertation nationale visait à réviser la Charte des partis politiques, un texte censé encadrer la vie démocratique dans un pays marqué par des coups d’État successifs en 2020 et 2021. Ce processus, amorcé dès les concertations locales des 16 et 17 avril, offrait aux partis une tribune en or pour renouer avec les Maliens. Les autorités de transition, dirigées par le colonel Goïta, avaient appelé à une mobilisation inclusive, des villages aux grandes villes, pour forger une charte répondant aux réalités du pays. Mais, comme l’a déploré un participant, les partis, au lieu de « prendre part aux décisions », ont préféré « subir celles des autres ».

Au lieu de sillonner les campagnes, de parler en bambara, en peul ou en songhaï et d’expliquer leur vision aux populations, la plupart des formations politiques ont opté pour le boycott ou des conciliabules élitistes à Bamako. Une centaine de partis, dans une rare prise de position publique, ont dénoncé une possible dissolution, craignant un scénario à la nigérienne ou burkinabè, où les partis ont été marginalisés. Pourtant, cette posture défensive, souvent relayée par des conférences de presse loin du peuple, a renforcé l’image d’une classe politique déphasée, incapable de répondre aux attentes d’un Mali en quête de souveraineté et de stabilité.

Un vide historique : les racines profondes de la crise de légitimité des partis maliens

C’est pourquoi les recommandations de la concertation, incluant la dissolution des partis, ne sont pas tombées du ciel. Elles traduisent un désaveu profond, ancré dans l’histoire récente du Mali, qui a créé un vide politique. Depuis le coup d’État de 2020, qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, les partis politiques peinent à incarner une alternative crédible. Leur incapacité à s’unir face aux crises sécuritaires, économiques et sociales, conjuguée à leur absence lors des dialogues nationaux, a creusé un fossé avec les citoyens.

Le dialogue inter-malien pour la paix et la réconciliation, tenu du 13 avril au 10 mai 2024, avait déjà proposé d’étendre la transition de trois à cinq ans et de permettre à Goïta de se présenter à la présidentielle, signe d’une volonté de consolidation du pouvoir militaire. Cette concertation, boycottée par de nombreux partis, a révélé leur faiblesse stratégique.

Dissolution : le projet « Mali Kura » prend forme sur le terrain laissé libre

Face à ce vide, le gouvernement de transition , sous la houlette de Goïta, capitalise pour asseoir son autorité. Depuis 2021, elle a multiplié les gestes symboliques, comme l’adhésion à l’Alliance des États du Sahel (AES) avec le Burkina Faso et le Niger, ou le renforcement des partenariats avec la Russie et la Chine, perçus comme des gages d’indépendance face à l’Occident. À Bamako, la concertation nationale a été saluée par certains comme une étape vers le « Mali Kura » (nouveau Mali), un projet de refondation prôné par le gouvernement de transition. Les participants, issus de divers horizons, ont appelé à une charte épurée, débarrassée des partis jugés « opportunistes » et éloignés des aspirations populaires.

Mali à la croisée des chemins : quel pluralisme politique pour l’avenir ?

En conséquence, la concertation nationale de ce jour marque un tournant. En proposant la dissolution des partis, elle pose la question de la place du pluralisme dans le Mali de demain. Les partis, en boycottant le processus, ont laissé le champ libre à une redéfinition des règles par d’autres acteurs, souvent plus proches des autorités. Pourtant, l’histoire du Mali, riche de figures comme Modibo Keïta, enseigne que la légitimité ne se décrète pas : elle se gagne au contact du peuple.

À Bamako, où les mosquées côtoient les marchés vibrants, le débat continue. Les Maliens, las des promesses non tenues, aspirent à une gouvernance ancrée dans leurs réalités. La dissolution des partis, si elle se concrétise, pourrait ouvrir la voie à un renouveau politique, mais au prix d’un pluralisme fragilisé. Dans ce Mali charnière, une certitude demeure : ceux qui fuient le débat laissent à d’autres le soin d’écrire l’avenir.

Conflit : le Mali et l’Algérie au bord de l’abîme

Le différend entre le Mali et l’Algérie, latent depuis des décennies, a franchi un seuil critique le 1ᵉʳ avril 2025, lorsque l’Algérie a abattu un drone malien près de Tinzaouatène, une localité frontalière au cœur des tumultes sahéliens. Cet acte, loin d’être anodin, a jeté une lumière crue sur les fractures profondes entre les deux nations. Le Mali, déterminé à traquer les figures emblématiques du terrorisme, accuse l’Algérie de faire obstacle à ses efforts, voire de ménager une arrière-garde aux groupes armés. L’incident, impliquant un appareil turc Baykar Akıncı déployé dans une mission de renseignement, soulève des interrogations troublantes sur les desseins algériens et menace d’enflammer une région déjà fragilisée par l’insécurité chronique.

le Mali et l’Algérie: une frappe aux répercussions immédiates

L’appareil abattu, acquis par le Mali en 2024, survolait une zone stratégique dans le cadre d’une opération visant Iyad Ag Ghali, chef charismatique du JNIM (Jama’at Nasr al-Islam wal Muslimin), recherché par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité. Selon des sources sécuritaires maliennes, le drone avait pour objectif de localiser un conclave de hauts responsables terroristes près de Tinzaouatène, un carrefour sur lequel les frontières poreuses favorisent les mouvements clandestins. L’Algérie, invoquant une « violation de son espace aérien », a promptement neutralisé l’engin, une décision que Bamako perçoit comme une entrave délibérée à sa lutte antiterroriste.

Ce geste intervient dans un contexte dans lequel les relations entre les deux pays se sont progressivement délitées. Le Mali reproche à l’Algérie, depuis des années, de tolérer – sinon de soutenir – des figures comme Ag Ghali, dont l’influence s’étend sur le nord malien. L’argument algérien, bien que techniquement recevable, peine à convaincre : des survols similaires par ce type de drone avaient eu lieu par le passé sans provoquer de réaction aussi tranchée. La concomitance entre cette interception et une opération d’envergure contre Ag Ghali alimente les soupçons d’une protection ciblée.

Des ombres persistantes sur les intentions algériennes

Les accusations maliennes ne naissent pas ex nihilo. Dès 2012, des rapports onusiens mettaient en lumière des appuis transfrontaliers dont bénéficiait Iyad Ag Ghali, lui permettant d’échapper aux offensives internationales. Jeremy Keenan, spécialiste reconnu à la SOAS de Londres, allait plus loin en 2017, affirmant que le leader du JNIM entretenait des liens étroits avec les services de renseignement algériens. Ces allégations, bien que jamais formellement étayées, résonnent avec une persistance déconcertante dans les cercles sécuritaires maliens. La longévité d’Ag Ghali, malgré les traques incessantes, interroge : comment un homme aussi recherché peut-il opérer avec une telle aisance dans une zone sous influence algérienne ?

L’Algérie, forte de son rôle autoproclamé de rempart contre le terrorisme au Sahel, se trouve dans une position paradoxale. En décembre 2023, une opération malienne avait permis d’éliminer Fagaga, un émir influent, dans la région de Tinza, sans que l’Algérie ne s’interpose. Cette réussite, saluée comme un coup d’éclat par Bamako, contrastait avec l’incident récent. Pourquoi, cette fois, avoir opté pour une riposte aussi radicale ? La réponse, selon le général d’armée Assimi Goïta, chef de l’État malien, ne fait aucun doute : l’acte algérien constitue une « agression » visant non seulement le Mali, mais l’ensemble de la Confédération des États du Sahel (AES). En signe de protestation, les ambassadeurs des États membres accrédités à Alger ont été rappelés, marquant un point de rupture diplomatique.

Une escalade aux enjeux colossaux pour le Mali et l’Algérie

Cet affrontement met en exergue des visions divergentes de la sécurité régionale. Le Mali, soutenu par l’AES, mise sur une stratégie offensive pour éradiquer les foyers terroristes, tandis que l’Algérie privilégie une approche plus mesurée, soucieuse de préserver sa souveraineté et son rôle de médiateur historique. Pourtant, cette posture défensive s’effrite face aux soupçons d’ambiguïté. Si la protection d’Ag Ghali venait à être confirmée, elle porterait un coup sévère à la crédibilité algérienne et risquerait de galvaniser les groupes armés, qui prospèrent dans les interstices de la discorde interétatique.

La fermeté malienne, incarnée par le rappel des diplomates, pourrait contraindre l’Algérie à clarifier ses intentions. Mais la défiance, désormais ancrée, complique toute tentative de désescalade. La communauté internationale, de l’ONU à l’Union africaine, se voit investie d’une mission délicate : apaiser les tensions avant qu’elles ne dégénèrent en un conflit ouvert, aux conséquences imprévisibles pour le Sahel. Car, dans cette région où chaque faux pas amplifie le chaos, l’ambiguïté des alliances demeure une brèche que les forces terroristes savent exploiter avec une redoutable habileté.

En somme, l’abattage du drone malien par l’Algérie n’est pas qu’un incident isolé : il cristallise des années de méfiance et expose les fragilités d’une coopération régionale déjà précaire. L’avenir dira si ce choc peut être surmonté par un sursaut de lucidité collective ou s’il ouvrira la voie à une conflagration dont nul ne peut encore mesurer l’ampleur.

Une brise d’allégement souffle sur les pompes maliennes

Bamako, le 26 mars 2025 – Ce mercredi, une nouvelle d’une douceur inattendue a caressé les oreilles des Maliens : le gouvernement, dans un élan de sollicitude, a décrété une diminution des tarifs des carburants à la pompe, offrant un répit bienvenu aux portefeuilles éprouvés par les aléas économiques. En effet, cette mesure, qui déploie ses effets dès aujourd’hui, s’étend à une palette de combustibles essentiels, dessinant un sourire discret sur les visages des automobilistes, des transporteurs et des foyers à travers le pays. Ainsi, le supercarburant sans plomb s’affiche désormais à 775 FCFA le litre, le gasoil et le Distillat Diesel Oil (DDO) s’alignent à 725 FCFA le litre, tandis que le fuel-oil 180 s’établit à 600 FCFA le litre. Le pétrole lampant et le Jet A1, quant à eux, demeurent libres de toute fixation tarifaire.

Le gaz butane, fidèle à son cours, conserve son prix hors subvention à 1 179 FCFA le kilogramme, maintenant la bouteille de 2,75 kg à 3 245 FCFA et celle de 6 kg à 7 075 FCFA. Cette stabilité, conjuguée à la baisse des carburants liquides, traduit une volonté d’équilibre dans une politique énergétique scrutée par une nation avide de soulagement.

Une décision ancrée dans la vigilance

Par ailleurs, ce geste est l’aboutissement d’une dissection minutieuse des prix pratiqués par les fournisseurs en ce mois de mars 2025. Dans un contexte mondial où les cours du pétrole oscillent sous l’influence de tensions géopolitiques et de dynamiques commerciales, le Mali a su saisir une fenêtre opportune pour alléger la charge pesant sur ses citoyens. Les données glanées sur les réseaux, notamment via des posts sur X, évoquent une légère détente des prix internationaux du baril, un facteur que Bamako a promptement converti en bénéfice tangible pour sa population.

L’objectif affiché par les autorités est limpide : désamorcer les tensions qui étreignent le pouvoir d’achat, soutenir les ménages dans leurs dépenses quotidiennes et insuffler une nouvelle vigueur aux entreprises, dont les coûts logistiques s’allègent d’un coup. Le supercarburant, nerf de la mobilité urbaine, et le gasoil, sang des camions et des générateurs, deviennent ainsi plus accessibles, dans un pays où chaque franc compte face à une inflation persistante et aux stigmates des crises passées.

Réduction du prix des carburants : Un souffle de répit dans un Mali résilient

Le Mali, terre de contrastes où la grandeur du passé côtoie les défis du présent, ne ménage pas ses efforts pour panser les plaies d’une économie fragilisée. Depuis les soubresauts politiques de 2020 et les sanctions régionales qui ont suivi, le gouvernement de transition s’évertue à restaurer la confiance et à poser des jalons de stabilité. Cette baisse des prix des carburants s’inscrit dans cette trame, rejoignant d’autres initiatives comme les subventions agricoles ou les programmes d’électrification rurale. Elle résonne comme une promesse tenue envers un peuple dont la résilience n’a d’égale que sa patience.

Dans les rues de Bamako, de Sikasso ou de Tombouctou, les stations-service, ces oasis modernes, verront bientôt affluer une clientèle ragaillardie. Les motos, omniprésentes, sillonneront les pistes avec une légèreté retrouvée, tandis que les commerçants, libérés d’une partie de leurs frais, pourraient répercuter cette aubaine sur les étals. Pourtant, le prix inchangé du gaz butane rappelle que ce soulagement, bien que substantiel, n’efface pas toutes les ombres d’un quotidien exigeant.

Une éclaircie aux contours ambigus

Sous le ciel immense du Sahel, cette baisse des carburants s’élève comme une éclaircie bienvenue, un souffle d’optimisme au cœur du tumulte quotidien. Elle témoigne d’un gouvernement attentif, prêt à saisir les interstices d’un marché capricieux pour tendre la main à ses citoyens. Mais dans ce tableau aux teintes apaisées, une question demeure suspendue comme une goutte d’eau au bord d’une feuille : cette embellie saura-t-elle s’enraciner, ou ne sera-t-elle qu’une parenthèse fugace, bientôt balayée par les vents imprévisibles de l’économie mondiale ? Le Mali, à l’aube de ce mercredi, savoure l’instant, les yeux tournés vers un horizon qui, pour l’heure, garde ses secrets.

 

Bamako 2025 : une opération riz à prix social pour conjurer la faim

Bamako, 25 mars 2025 – Ce mardi, Bamako s’éveille sous un souffle d’espérance pragmatique. La veille, lundi, une initiative d’une rare audace a pris racine dans la capitale malienne : la vente de riz à prix social, orchestrée par le Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) dans le cadre de la Facilité Alimentaire Malienne. À 13 000 francs CFA le sac de 50 kilogrammes, une aubaine représentant la moitié du tarif habituel, cette opération s’érige en rempart contre la précarité qui étreint tant de foyers. Didactique par essence, elle se déploie comme une leçon vivante de solidarité et de gouvernance proactive, visant à insuffler dignité et subsistance aux populations urbaines délaissées par les distributions gratuites.

Opération riz à prix social : Une mécanique de solidarité en marche

En effet, loin de se borner à une simple ristourne, cette entreprise puise sa sève dans une ambition plus vaste : mobiliser des ressources inédites par le truchement de contributions nationales, tissant ainsi un filet de responsabilité collective. Par ailleurs, le Ministre commissaire à la Sécurité Alimentaire, Redouwane Ag Mohamed Ali, en a esquissé les contours avec une clarté saisissante : « À chaque ménage identifié, nous offrons un sac de riz pour 13 000 francs, utilisable sur une fenêtre de trois mois au choix, entre avril et décembre 2025. » L’objectif, aussi précis qu’audacieux, est de tendre la main à 30 000 foyers sur cette période, transformant une denrée essentielle en vecteur d’équité.

Cette démarche ne s’adresse pas aux plus démunis, déjà couverts par des aides directes, mais à cette frange urbaine aux revenus frêles, pour qui le marché, avec ses prix capricieux, demeure un horizon inaccessible. Le CSA, en maître d’œuvre, ne se contente pas de subventionner : il enseigne par l’action que la sécurité alimentaire n’est pas une chimère, mais un édifice à bâtir pierre par pierre, sac par sac.

Une réponse aux murmures des ventres et des cœurs

D’ailleurs, sur les marchés et dans les ruelles de Bamako, les voix des bénéficiaires s’élèvent, vibrantes d’un mélange de gratitude et d’attente. « Cette action nous sauve », clame une mère de famille, dont le sourire trahit un soulagement palpable. « Si elle perdurait, elle pourrait écorner la misère elle-même. » « Le riz est de belle facture, et s’il pouvait s’accompagner de mil, notre joie serait complète », ajoute-t-elle, esquissant un vœu simple, mais profond. Un autre habitant, pragmatique, pointe du doigt une ombre passée : « Lors de la dernière édition, se procurer un sac relevait du parcours du combattant. Il faut que l’accès soit fluide cette fois-ci. » Une dame, elle, rêve d’abondance : « Plus de quantité, et nous serions comblés, surtout avec la conjoncture qui nous étrangle. »

Ces échos, loin d’être de vaines doléances, sont autant de balises pour une opération qui se veut évolutive. Le CSA, à l’écoute, a d’ores et déjà décidé d’élargir son étreinte au-delà de Bamako, englobant les régions à forte densité urbaine, là où la faim urbaine gronde avec une acuité particulière. De Kayes à Sikasso, l’ambition est claire : faire du riz social un phare accessible à tous ceux que les vents économiques malmènent.

Opération riz à prix social : une leçon d’économie et d’humanité

En plus, cette édition 2025 ne se réduit pas à une arithmétique de sacs distribués. Elle incarne une pédagogie en actes, démontrant comment l’État peut, par une subvention ciblée, rééquilibrer les plateaux d’une balance sociale trop souvent désaxée. À 13 000 francs, le riz n’est pas bradé par hasard : ce tarif, fruit d’un calcul méticuleux, conjugue accessibilité pour les ménages et viabilité pour les filières agricoles. Car derrière chaque grain se profile un paysan malien, dont le labeur mérite d’être honoré, non étouffé par des largesses inconsidérées.

Le Mali, terre de résilience face aux crises qu’elles soient climatiques, sécuritaires ou économiques, trouve dans cette opération une illustration de son génie à marier pragmatisme et fraternité. Jusqu’en décembre 2025, mois après mois, elle déroulera son fil, offrant aux citadins une bouffée d’oxygène alimentaire dans un contexte où l’inflation galopante ronge les espoirs.

Une dynamique à pérenniser

Avec l’arrivée des premiers sacs de riz dans les foyers bamakois, une question demeure subtile, mais cruciale : cette initiative, accueillie comme un soulagement, pourra-t-elle s’inscrire dans la durée ? Les bénéficiaires expriment avec ardeur leur souhait de voir cette aide évoluer en un soutien durable, un fondement inscrit dans le temps. Le CSA, tirant parti de cet élan collectif, a l’opportunité de transformer cette action initiale en un engagement continu, où le riz à prix abordable deviendrait une réalité constante au Mali.

En ce mois de mars, Bamako s’anime d’une énergie renouvelée : celle d’un peuple qui, sac après sac, revendique son droit à la subsistance. Et si, dans ces grains mis à portée de tous, se cachait la promesse d’une société plus solidaire et équitable ? L’avenir de cette initiative repose désormais entre les mains de ceux qui sauront nourrir cet élan de solidarité et le faire grandir.

 

Ramadan 2025 au Mali : une opération magistrale pour démocratiser la viande bovine

Bamako, 25 mars 2025 – Sous les rayons du soleil illuminant Bamako, le terrain Shaba de Lafiabougou s’est métamorphosé en une agora grouillante d’effervescence. Hier, lundi, ce lieu a été le théâtre d’un événement d’exception : le lancement de la 17ᵉ édition de l’opération de vente promotionnelle de bœufs, orchestré sous les auspices du Ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba. En effet, cette initiative, parée du noble étendard « Accès inclusif à la viande bovine pour la fête de Ramadan », s’érige comme une réponse audacieuse aux défis de l’équité et de la prospérité dans un Mali en quête de cohésion sociale.

Le Mali a lancé à Bamako la 17ᵉ édition de l’opération de vente promotionnelle de bœufs pour le Ramadan, une initiative solidaire La 17ᵉ édition de l’opération de vente promotionnelle de bœufs  : Une ambition généreuse au service des citoyens

Ce dessein d’envergure, porté par la volonté inébranlable des plus hautes sphères de l’État, ne se contente pas de répondre à un besoin ponctuel. Il s’agit d’un véritable pacte de solidarité, conçu pour que chaque foyer, quelles que soient ses ressources, puisse s’attabler autour d’un mets carné lors des célébrations du Ramadan. Le Ministre Youba Ba, en donnant le coup d’envoi, a insufflé une dynamique à laquelle l’inclusion n’est pas un vain mot, mais une promesse tangible. Ainsi, les Maliens, des ruelles animées de Bamako aux hameaux reculés des régions, sont conviés à goûter à la dignité d’une fête partagée.

Par ailleurs, l’opération, loin de se réduire à une simple transaction commerciale, s’impose comme un rempart contre l’inaccessibilité des denrées essentielles. En fixant des prix oscillant entre 200 000 et 350 000 FCFA, elle offre une palette tarifaire qui embrasse la diversité des portefeuilles. Les bœufs, robustes et nourris des pâturages de Nioro, Ségou et Nara, deviennent les ambassadeurs d’une justice économique où nul ne doit être exclu des réjouissances.

Un levier pour les campagnes et les cités

Au-delà de son dessein altruiste, cette entreprise se révèle être une clé de voûte pour l’économie rurale et urbaine. En approvisionnant les grandes métropoles en viande de qualité à des coûts maîtrisés, elle tisse un lien vital entre les campagnes productrices et les cités consommatrices. Les 4 180 têtes de bœufs promises, dont 2 000 réservées au seul district de Bamako, ne sont pas qu’un chiffre : elles incarnent un flux nourricier qui irrigue les marchés et soutient les éleveurs locaux dans leur labeur.

D’ailleurs, les organisations d’éleveurs et d’agro-éleveurs, piliers souvent invisibles de la nation, trouvent dans cette opération un écho à leurs aspirations. Leurs revenus, dopés par cette manne, deviennent un moteur de développement pour des contrées dans lesquelles chaque franc compte. Du 20 au 28 mars, période choisie pour cette 17ᵉ édition, Bamako et les capitales régionales vibreront au rythme d’une solidarité qui transcende les frontières géographiques et sociales.

La 17ᵉ édition de l’opération de vente promotionnelle de bœufs  : une symphonie d’acteurs pour un succès collectif

La grandeur de cette initiative réside dans l’harmonie des forces qu’elle mobilise. Des pouvoirs publics, gardiens de l’intérêt général, aux professionnels de la filière bétail-viande, aux artisans de la terre et du troupeau, tous convergent vers un même horizon : faire du Ramadan 2025 un moment de communion universelle. Le Ministre Youba Ba, en fédérant ces énergies, a rappelé que la réussite ne saurait être l’apanage d’un seul, mais le fruit d’une œuvre concertée.

Les bêtes, soigneusement sélectionnées, ne sont pas de simples marchandises ; elles portent en elles l’histoire des plaines de Nara, les vents arides de Nioro, les eaux fertiles de Ségou. Leur mise sur le marché, à des prix pensés pour tous, traduit une volonté de ne laisser personne sur le bord du chemin. Cette opération, qui s’étend au-delà de Bamako pour enlacer les capitales régionales, est une ode à l’unité dans la diversité.

Une leçon pour demain

Alors que les échos du lancement résonnent encore sur le terrain Shaba, une évidence se dégage : cette 17ᵉ édition marque non pas un aboutissement, mais une étape dans une quête plus profonde. Celle d’un Mali où la prospérité ne serait pas un privilège réservé à certains, mais un droit partagé par tous. En mettant l’éleveur au cœur de la cité et le citoyen au centre des préoccupations, cette initiative esquisse un modèle où économie et humanité avancent main dans la main.

En somme, et si, dans les volutes des braseros où grésillera bientôt la viande bovine, s’écrivait l’espoir d’un nouveau départ ? Sous le ciel de Bamako, traversé par les prières du Ramadan, cette action porte une vérité poignante : la solidarité, lorsqu’elle se traduit en gestes concrets, a le pouvoir de transformer les festivités en promesses d’avenir.

Mali : Après les tragédies de l’orpaillage, une poigne ferme pour un renouveau espéré

Le sol malien, riche de promesses dorées, a récemment été le théâtre de drames qui ont ébranlé la nation. Le 29 janvier 2025, à Kokoyo, petit hameau niché dans le cercle de Kangaba, puis le 14 février à Bilalikoto, dans celui de Kéniéba, des accidents sur des sites d’orpaillage artisanal ont semé la désolation. Des vies fauchées, des espoirs ensevelis sous la poussière, et une urgence criante de redresser une activité aussi lucrative que périlleuse. Face à cette saignée humaine et écologique, le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta, a choisi la voie de l’action résolue. Ce mercredi, lors d’un Conseil des ministres aux allures de tournant, des mesures incisives ont été dévoilées, témoignant d’une volonté farouche de conjurer le chaos.

Un couperet administratif sans trembler

Le premier écho de cette fermeté a retenti dans les couloirs de l’administration. Les responsables locaux, qu’ils soient préfets, sous-préfets ou gardiens des services des Eaux et Forêts, de l’assainissement, du contrôle des pollutions ou des mines, ont vu leurs nominations abrogées d’un trait sec. Une purge symbolique visant à extirper les racines d’une gestion jugée défaillante face aux tragédies récentes. Ces décisions, loin d’être de simples remous bureaucratiques, esquissent un message clair : la responsabilité n’est plus négociable lorsque la vie des Maliens et la santé de leur terre sont en jeu.

Orpaillage : une refonte pour dompter l’or et ses dérives

Mais l’ambition ne s’arrête pas à ce grand ménage. Le gouvernement s’est attelé à une révision des textes juridiques, un chantier aussi discret qu’essentiel. Objectif ? Interdire les transactions douteuses dans le domaine environnemental et permettre à l’État de reprendre la main sur les équipements d’orpaillage, désormais destinés à enrichir le patrimoine national plutôt que les poches d’opérateurs insouciants. Dans cette même veine, une mesure choc a été brandie : la suspension des permis d’exploitation artisanale accordés aux étrangers. Une barrière dressée pour protéger les filons maliens, trop souvent pillés au mépris des lois et de la sécurité.

Dabia, reflet d’un ordre à rétablir

Le Conseil municipal de Dabia, commune proche des zones sinistrées, n’a pas échappé à cette bourrasque réformatrice. Sa dissolution, annoncée comme une procédure en cours, résonne comme un avertissement lancé aux édiles locaux : la complaisance face à l’anarchie minière ne sera plus tolérée. Ce geste, à la fois symbolique et pragmatique, illustre une volonté de reprendre les rênes là où elles avaient glissé, dans des territoires où l’or, au lieu d’être une bénédiction, s’est mué en fléau.

Orpaillage : un élan pour l’avenir, entre rigueur et vigilance

Ces décisions, si elles frappent par leur audace, ne sont pas un point final, mais une charnière. Elles esquissent un Mali décidé à ne plus ployer sous le poids de ses richesses mal maîtrisées. Les tragédies de Kokoyo et Bilalikoto ont révélé des failles béantes – humaines, environnementales, administratives – que le Général Goïta semble résolu à combler. Pourtant, au-delà des décrets et des suspensions, c’est un défi titanesque qui se profile : celui de concilier l’exploitation d’un trésor enfoui avec la dignité d’un peuple et la sauvegarde d’une terre déjà éprouvée.

Et si, dans cette lutte âpre contre les dérives de l’orpaillage, le Mali trouvait plus qu’un remède à ses plaies ? Peut-être une lueur, ténue, mais réelle, celle d’une nation qui, en domptant ses démons dorés, apprend à se redresser, fière, sous le regard attentif d’un horizon enfin apaisé.

 

Fonds de soutien : le Mali s’éveille sous une révolution fiscale

Bamako, 5 mars 2025 – Dans une aube encore frémissante, le Mali s’éveille ce mercredi sous le sceau d’une révolution fiscale discrète, mais pesante. Après deux faux départs, le gouvernement, tel un capitaine déterminé à tenir le cap malgré les bourrasques, met enfin en branle une nouvelle taxe sur les télécommunications et les transactions mobiles, prévue pour entrer en vigueur dès aujourd’hui.

Une troisième tentative qui, cette fois, semble promise à l’action, après que les opérateurs téléphoniques – Orange Mali et Moov Africa en tête – ont reçu, hier, un signal clair des autorités : l’heure n’est plus aux tergiversations.

Du ‘fonds de soutien’ à la ponction : la face cachée de la mesure

Ce n’est pas une simple taxe, nous dit-on. Dans un élan de rhétorique soigneusement ciselée, le gouvernement exhorte les opérateurs à draper cette ponction d’un voile plus noble : exit le terme « taxe », place à l’expression « fonds de soutien ».

Un choix sémantique qui, loin d’être anodin, veut murmurer à l’oreille des citoyens que chaque franc prélevé est une pierre posée sur l’édifice d’un avenir commun. Mais derrière cette poésie administrative, la réalité sonne en chiffres sonnants et trébuchants : sur chaque recharge de 1 000 F CFA, seuls 900 F CFA atterriront dans les poches numériques des abonnés, l’État s’arrogeant les 100 F CFA restants.

Quant aux transactions via Orange Money ou Moov Money, elles se parent désormais d’un coût doublé : 1 % pour l’opérateur, 1 % pour les caisses publiques. Ainsi, retirer 10 000 F CFA, qui coûtait hier 100 F CFA, exigera aujourd’hui 200 F CFA, la moitié s’envolant vers ce mystérieux « fonds de soutien ».

Portefeuilles en détresse : le cri d’alarme des citoyens et des associations

L’objectif affiché est d’alimenter des projets d’infrastructure et de développement social, des ambitions qui, sur le papier, caressent les espoirs d’un Mali plus solide et équitable. Pourtant, dans les ruelles poussiéreuses de Bamako comme dans les hameaux reculés, une sourde rumeur gronde.

Les consommateurs, déjà étreints par un quotidien dans lequel chaque franc compte, scrutent cette mesure avec une méfiance teintée de lassitude. « On nous parle de soutien, mais qui soutient qui ? », s’interroge un marchand du marché de Djelibougou, son téléphone en main comme un symbole de cette nouvelle ère.

Les associations de défense des usagers, elles, montent au créneau, réclamant une transparence cristalline sur l’emploi de ces fonds, craignant que ce « soutien » ne s’égare dans les méandres opaques de la gestion publique.

Obéissance ou inquiétude : Orange et Moov au pied du mur

Du côté des opérateurs, la consigne est limpide : appliquer sans broncher. Orange Mali, dans un communiqué sobre, a informé ses abonnés de cette mise en œuvre imminente, tandis que Moov Africa, plus discret, ajuste ses systèmes en coulisses. Mais cette docilité apparente cache une inquiétude : celle d’une possible désaffection des clients, dans un pays où le mobile money est devenu le nerf de la vie économique, surtout là où les banques restent des mirages lointains. « Si les frais grimpent trop, les gens trouveront d’autres chemins », prédit un analyste du secteur, évoquant une possible résurgence des échanges informels.

Fonds de soutien : espoir d’un avenir meilleur ou pari risqué ?

Et pourtant, au-delà des chiffres et des grognements, une question flotte dans l’air, aussi légère qu’un souffle et aussi lourde qu’un destin : ce « fonds de soutien » sera-t-il la clé d’un Mali renaissant ou un fardeau de plus sur les épaules d’un peuple résilient ? Alors que le soleil grimpe dans le ciel en cette journée, une certitude émerge : cette mesure n’est pas qu’une affaire de portefeuilles, mais un pari sur la confiance. Car, au bout du compte, ce n’est pas l’argent qui bâtira l’avenir du Mali, mais la foi en ceux qui le façonnent.  Un trésor bien plus rare et infiniment plus précieux que tous les francs du monde.

Mali : Une embuscade fauche des vies sur l’axe Kati-Soribougou

Kati /Mali, 28 février 2025 – Hier, jeudi, une aube encore engourdie de sommeil a été brutalement secouée par une salve de violence sur la route reliant Kati à Soribougou. Le convoi du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, serpentant à travers les premières lueurs du jour, est tombé dans les griffes d’une attaque aussi soudaine que meurtrière. Le bilan, aussi lourd qu’un ciel d’orage, fait état d’au moins deux âmes fauchées, dix autres marquées par les stigmates de la douleur, et de deux véhicules réduits à l’état de carcasses fumantes. Dans ce coin du Mali où la paix semble un mirage vacillant, cet assaut ravive les braises d’une insécurité qui refuse de s’éteindre.

Kati-Soribougou : un piège tendu dans l’ombre

L’attaque, survenue aux heures où le soleil peine encore à percer l’horizon, a pris pour cible un cortège qui, en apparence, ne faisait que son devoir. La ministre Doumbia Mariam Tangara roulait entouré de son escorte dans une région pourtant jugée moins hostile que les étendues désertiques du nord ou les bourbiers du centre. Mais les assaillants, tapis dans l’obscurité comme des prédateurs guettant leur proie, ont surgi avec une précision glaçante. Des tirs nourris, des explosions sourdes : en quelques instants, la quiétude matinale a cédé la place à un chaos où chaque seconde pesait une éternité.

Les premiers témoignages, glanés auprès de sources proches de l’événement, dessinent une scène d’épouvante. « Les balles sifflaient comme un essaim en furie », confie un rescapé, le regard encore hanté par la violence. Deux vies se sont éteintes sur le bitume, tandis que dix autres, blessées, portent désormais les cicatrices d’une agression dont le mobile reste, pour l’heure, enveloppé de mystère. Deux véhicules, symboles d’une mission brutalement interrompue, gisent éventrés, témoins muets d’une rage qui ne faiblit pas.

Une menace sans frontières

Cet assaut n’est pas un cri isolé dans le désert malien. Il s’inscrit dans une litanie macabre qui, ces dernières semaines, a vu la peur s’étendre comme une marée inexorable. À peine deux semaines plus tôt, le 13 février, le convoi du ministre de l’Enseignement supérieur, Bouréma Kansaye, avait essuyé une attaque près de Niéna, dans la région de Sikasso, laissant quatre gendarmes blessés. Désormais, c’est au tour de l’axe Kati-Soribougou, si proche de Bamako, de devenir le théâtre d’une guerre larvée qui défie les cartes et les pronostics.

Longtemps cantonnés aux confins arides du Nord et aux plaines centrales, les groupes armés, qu’ils soient liés à Al-Qaïda ou à d’autres nébuleuses, semblent tendre leurs filets plus près du cœur battant du pays. Cette nouvelle audace, qui frappe aux portes de la capitale, sonne comme un défi lancé aux autorités maliennes.

Un peuple au bord du précipice

Au-delà des chiffres et des actions conjointes, ce sont des vies humaines qui s’effilochent dans cette spirale. Les deux victimes, anonymes pour l’instant, rejoignent une liste trop longue de Maliens emportés par un conflit qui n’épargne ni les civils ni les représentants de l’État. Les dix blessés, eux, luttent pour panser leurs plaies, physiques comme invisibles, dans un pays où les hôpitaux peinent souvent à répondre à l’urgence. Quant aux véhicules détruits, ils incarnent une fragilité plus large : celle d’un État qui, malgré sa détermination, voit ses fondations ébranlées.

Les autorités, dans un silence encore prudent, poursuivent leurs investigations pour identifier les auteurs de cette embuscade. Les soupçons, comme souvent dans cette région du Sahel, se tournent vers des groupes terroristes dont les noms JNIM, État islamique au Grand Sahara résonnent comme des spectres familiers. Mais au-delà des coupables, une question flotte dans l’air poussiéreux de Kati : jusqu’où cette violence ira-t-elle avant qu’un semblant de paix ne puisse émerger ?

Un appel à l’endurance

Hier, sur l’axe Kati-Soribougou, le Mali a une fois encore été confronté à sa propre vulnérabilité. Mais dans les regards des survivants, dans la ténacité des forces qui ont riposté, persiste une lueur d’opiniâtreté. Cet attentat, aussi cruel soit-il, ne saurait réduire un peuple à la résignation. Alors que les enquêtes se déploient et que les blessés reprennent souffle, une certitude demeure : chaque jour qui passe est un combat pour que demain ne soit pas un simple écho d’hier. À Kati, comme ailleurs au Mali, la route reste longue, mais elle n’est pas insurmontable.

L’Ambassade de Chine au Mali dément les rumeurs sur le refus des nouveaux passeports maliens

Bamako, 26 février 2025 – Une vague de spéculations a récemment enflammé les réseaux sociaux et certains organes de presse, laissant entendre que l’Ambassade de Chine au Mali aurait cessé de reconnaître le nouveau passeport malien et refuserait d’octroyer des visas aux citoyens maliens. Face à cette rumeur persistante, la représentation diplomatique chinoise a tenu à mettre les choses au clair dans un communiqué officiel publié ce mercredi , jour où ces allégations ont atteint leur paroxysme.

Dans ce document, l’ambassade dément catégoriquement avoir pris une telle décision, qualifiant les informations circulant de « fausses » et « infondées ». Elle affirme que les nouveaux passeports maliens, récemment introduits dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel (AES), sont bel et bien reconnus par ses services consulaires. « Nous n’avons jamais refusé de reconnaître les nouveaux passeports maliens, ni d’accorder des visas aux citoyens maliens qui remplissent les conditions nécessaires », précise le communiqué, soulignant que toute demande de visa doit simplement respecter les réglementations en vigueur, une pratique standard en matière de diplomatie.

Une mise au point de l’Ambassade dans un contexte sensible

Cette clarification intervient dans un climat où les relations entre le Mali et ses partenaires internationaux sont scrutées de près. Depuis la création de l’AES, regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, des interrogations ont émergé quant à l’acceptation des nouveaux documents officiels émis par ces pays, notamment les passeports estampillés du symbole de l’alliance. Certains observateurs ont vu dans ces rumeurs une tentative de discréditer les efforts d’intégration régionale portés par ces trois nations sahéliennes, qui cherchent à affirmer leur souveraineté face aux dynamiques internationales.

L’ambassade chinoise, consciente de l’impact potentiel de telles désinformations, a également exprimé sa préoccupation face à ce qu’elle considère comme une attaque contre les relations sino-maliennes. « Nous condamnons toute tentative de désinformation visant à ternir l’amitié et la coopération entre la Chine et le Mali », ajoute le texte, avant de réaffirmer l’engagement de Pékin à maintenir un partenariat  solide et durable  avec Bamako. Cette mise en garde implique qu’ils pourraient envisager des mesures contre les sources de ces fausses nouvelles, bien qu’ils n’aient mentionné rien de précis à ce stade.

La Chine et le Mali : une relation privilégiée

La Chine est un acteur incontournable au Mali depuis plusieurs décennies, impliquée dans des projets d’infrastructure, des échanges commerciaux et des initiatives humanitaires. Cette relation, souvent qualifiée de stratégique, s’est renforcée ces dernières années, notamment avec l’appui de Pékin aux efforts de développement dans un pays confronté à des défis sécuritaires et économiques. L’ambassade a tenu à rappeler dans son communiqué que les citoyens maliens souhaitant se rendre en Chine pour des raisons d’échanges ou de coopération sont toujours les bienvenus, à condition de se conformer aux procédures administratives habituelles.

Pour obtenir un visa chinois, les Maliens doivent, comme tout autre demandeur, fournir un passeport valide (d’une durée supérieure à six mois), un formulaire de demande dûment rempli, une photo d’identité, ainsi que des justificatifs tels qu’une réservation de billet d’avion ou une lettre d’invitation, selon le motif du voyage. Ces exigences, loin d’être une nouveauté ou une mesure discriminatoire, sont en place depuis longtemps et ne visent aucunement à empêcher l’accès des Maliens au territoire chinois.

Les réseaux sociaux, amplificateurs de rumeurs

L’origine exacte de ces rumeurs reste floue, mais leur propagation rapide sur les plateformes numériques témoigne une fois de plus du pouvoir des réseaux sociaux à façonner les perceptions, parfois au détriment de la vérité. Des messages alarmistes, relayés par des comptes anonymes ou des médias peu scrupuleux, ont semé le doute parmi la population malienne, certains allant jusqu’à interpréter cette prétendue décision comme un revers pour l’AES. La réponse rapide et ferme de l’ambassade semble toutefois avoir permis de couper court à ces spéculations, du moins pour l’instant.

Une invitation à la vigilance de l’Ambassade

En conclusion de son communiqué, l’Ambassade de Chine au Mali a appelé les citoyens et les médias à faire preuve de discernement face aux informations circulant en ligne. Elle a réitéré son attachement à une coopération mutuellement bénéfique avec le Mali, un message qui résonne comme une volonté de dissiper les malentendus et de renforcer la confiance entre les deux nations.

Alors que le Mali continue de naviguer dans un environnement régional et international complexe, cette mise au point rappelle l’importance d’une communication officielle pour contrer les narratifs trompeurs. Pour l’heure, les portes de la Chine restent ouvertes aux Maliens, et leurs nouveaux passeports, loin d’être un obstacle, sont pleinement acceptés par l’un des partenaires les plus influents du pays.