À Bamako, tambours et défilés célèbrent les 65 ans d’indépendance du Mali. Mais derrière la solennité, le pays s’interroge sur sa trajectoire souveraine face aux défis sécuritaires et sociaux.
Bamako, 22 septembre 2025 – La République du Mali a célébré ce lundi ses 65 ans d’indépendance, marquant l’héritage de Modibo Keïta qui proclama la souveraineté du pays en 1960. Au Palais de la Présidence, au son des tambours traditionnels, le Général d’Armée Assimi Goïta, Président de la Transition, a présidé une cérémonie solennelle. Au programme : un discours puissant, un imposant défilé militaire et civil, et la remise de distinctions honorifiques à des figures emblématiques pour leurs « services exemplaires à la Nation ».

Le Mali se dresse et s’unit : un discours présidentiel en appelle à la vigilance
Dans son adresse à la Nation, diffusée en direct sur l’ORTM, Assimi Goïta a retracé la trajectoire du Mali, saluant les « pères fondateurs » et tous ceux qui ont « versé leur sueur et leur sang pour notre liberté ». Il a réaffirmé les piliers de la « souveraineté retrouvée » : la sécurité intérieure renforcée par les Forces armées maliennes (FAMa), la résilience économique face aux sanctions de la CEDEAO, et les réformes sociales pour un « Mali Kura » (Nouveau Mali).
En plus, il a martelé : « Aujourd’hui, plus que jamais, l’unité est notre bouclier contre la désinformation et les ingérences étrangères », appelant le peuple à la vigilance face aux « menaces hybrides ». Ce message résonne dans un contexte de transition prolongée, avec des élections législatives prévues en 2026, et ce, après le retrait de la MINUSMA et l’adhésion à l’Alliance des États du Sahel (AES).
Le défilé, qui a mobilisé des milliers de participants, a mis en scène la diversité malienne, avec des contingents militaires et des groupes ethniques en habits traditionnels. Le survol d’hélicoptères a symbolisé la « résilience du pays face au terrorisme ».

L’Ordre national pour l’excellence : la justice à l’honneur
À l’issue du défilé, Assimi Goïta a remis les insignes de l’Ordre national du Mali à sept personnalités. Parmi elles, le Dr Fatoma Thera, éminente juriste et présidente de la Cour suprême, a été élevée au plus haut grade de Grand Officier. Âgée de 68 ans, elle est la première femme à occuper cette fonction, un symbole fort pour l’égalité des genres.
De même,, six autres hauts responsables ont été élevés au grade d’Officier, incarnant selon Goïta « l’excellence administrative et le sacrifice pour la souveraineté ». Ces décorations visent à « motiver les générations futures » et à renforcer la cohésion autour des valeurs républicaines.



Réactions internationales et échos populaires : Un vent de souveraineté souffle sur Bamako
La célébration a eu un écho au-delà des frontières. Le Roi Mohammed VI du Maroc a adressé un message de félicitations, soulignant les « liens fraternels » entre les deux nations. De même, le ministère saoudien des Affaires étrangères a exprimé ses vœux de paix, marquant l’intérêt croissant des pays du Golfe pour le Sahel.
Cependant, des voix critiques de l’opposition en exil regrettent un « anniversaire sous tension », pointant les défis persistants en matière de droits humains et de développement rural.

L’indépendance, un pont vers l’avenir, mais pour quel Mali ?
Ces 65 ans d’indépendance sonnent comme un bilan ambivalent : fierté d’une souveraineté reconquise, mais urgence face aux menaces jihadistes et aux pressions économiques. En définitive, en honorant ces serviteurs de la Nation, Assimi Goïta envoie un signal clair : la transition n’est pas un vide, mais un pont vers un avenir où « chaque Malien est acteur de son destin ».
Toutefois, la question cruciale demeure : comment le Mali peut-il transformer cette souveraineté affichée en une paix durable et une prospérité partagée pour l’ensemble de ses citoyens ? L’avenir du pays dépendra de sa capacité à surmonter les défis internes, au-delà des célébrations et des symboles.












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